19 Mars : commémoration d'une triple ignominie

"La Lettre de Riposte Laïque" le 18 mars 2020 - par

« Quelle hécatombe connaîtrait l'Algérie si nous étions assez stupides et assez lâches pour l'abandonner »

(Extrait de la Conférence de presse du 23 Octobre 1958 de Charles DE GAULLE)

Réaction d'un vieux Soldat, patriote « aujourd'hui plus qu'hier et moins que demain », ayant vécu les événements de la période dont la commémoration « fait toujours fureur chez les communistes et leurs séides et affidés  ».

Certains individus ou médias tentent toujours d'accréditer l'idée selon laquelle les Anciens combattants et leurs Associations auraient retenu la date du 19 mars pour la commémoration de la fin de la guerre d'Algérie. Il n'y a rien de plus faux : ce ne sont pas les anciens combattants ou leurs représentants qui ont retenu cette date et choisi d'en effectuer la commémoration.

Bien au contraire  !

Hormis les Communistes et affidés, la FNACA et ses filiales ou ses franchisés,  les Associations patriotiques, les vraies, pas celles qui, il n'y a pas encore très longtemps encore, associaient le drapeau de l'Union Soviétique à  nos trois Couleurs,  ont toutes :

- décidé de ne pas reconnaître « le 19 mars » ;

- ont signifié leurs refus de participation aux sollicitations des autorités, d'une manière parfaitement claire.

Seules se rendront à  cette commémoration des associations qui sont toutes - peu ou prou - dans les mains des anciens ou des néo-staliniens, dont la FNACA est tout à  la fois le maître à  penser et le grand ordonnateur de la nouvelle collaboration avec l'ennemi, dans le « monde » des Anciens combattants.

Ces tristes sires savent pourtant pertinemment que le 19 mars  - historiquement - marque le début d'une période des plus sombres de l'Histoire de la FRANCE, celle o๠le pouvoir politique, seul légitime à  l'époque, en Algérie s'est comport é d'une manière ignomineuse :

  • a renié ses Filles et ses Fils, qu'ils soient Harkis ou Pieds-noirs, jusqu'à  les abandonner sciemment à  la barbarie ;
  • n'a pas réagi aux assassinats, aux disparitions de Soldats ;
  • a accepté que les Harkis et leurs familles qui avaient pu s'échapper du territoire algérien en laissant tous leurs biens sur place, soient parqués dans de véritables camps de concentration (comme celui de Saint-Maurice l'ardoise) entourés de miradors, avec interdiction d'en sortir.

Il est vrai qu'à  l'époque, pour le pouvoir en place, ces Harkis n'étaient « que  des supplétifs » - tout comme ceux qui avaient formé la glorieuse Armée d'Afrique sans laquelle ce pouvoir n'aurait jamais existé - et que cela suffisait pour justifier des conditions qui n'auraient même pas été envisagées pour des détenus de droit commun !

Il est essentiel de rappeler que la loi du 23 février 2005 - article 2, que personne ne peut ignorer, stipule :

[La Nation associe les rapatriés d'Afrique du Nord, les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres ou d'exactions commis durant la guerre d'Algérie et après le 19 mars 1962 en violation des accords d'Evian, ainsi que les victimes civiles des combats de Tunisie et du Maroc, à  l'hommage rendu le 5 décembre aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord.]

Cet article de Loi établit la reconnaissance de la réalité des crimes commis en Algérie, encore territoire de la Françe, contre des population civiles « après le 19 mars 1962, en violation des accords d'Evian ».

Comme la FNACA et ses séides, prétendre que le 19 mars 1962 marquait la fin de la guerre d'Algérie, outre que ce soit un mensonge éhonté n'est aussi que du révisionnisme puisque son attitude - encore aujourd'hui - conduit à  une remise en question de faits appartenant à  l'Histoire de la guerre d'Algérie, :

tendant à  nier ou à  minimiser les tortures, les assassinats massifs, les enlèvements massifs de Harkis et de leurs familles (plus de 100.000), des tortures, des assassinats et des enlèvements de familles de Pieds-noirs, des tortures, des assassinats et des enlèvements de Soldats français (alors que le cessez-le-feu était entré en vigueur), par les tueurs du FLN.

A propos du choix de la date du 19 mars comme étant celle de la fin de la guerre d'Algérie :

  • le Président MITTERAND (lors de sa conférence de presse du 24 septembre 1981) avait rejeté cette date «  ... à  mes yeux, cela ne peut pas être le 19 mars, parce qu'il y aura confusion dans la mémoire de notre peuple, cela ne peut pas être le 19 mars. Je trouve parfaitement normal qu'une Association l'ait choisie pour elle-même, mais au niveau du pays un date devra être choisie ...».
  • le Président SARKOZY avait déclaré le 16 avril 2007. « Il n'est pas question que 19 mars soit une date officielle de commémoration. Il est arrogant de condamner et de mépriser la douleur qui fut la vôtre et celle de vos familles lorsque vous fà»tes chassés de vos terres, de vos maisons, et séparés de vos amis. Je le répète, c'est par respect pour vous que je n'accepterai pas que la date officielle de la commémoration des morts de la guerre d'Algérie soit celle du cessez-le-feu, qui de surcroît, n'a pas été respecté. »

Pour toutes ces raisons, les Anciens combattants français et leurs Associations, totalement opposées à  la FNACA, ses séides, ses succursales, ses franchisés, ne pouvaient que refuser que la date officielle de la fin de la guerre d'Algérie soit fixée au 19 mars, et qu'il soit aussi décidé que cette date soit celle de la journée de commémoration nationale.

Comment imaginer que les Anciens combattants de la guerre d'Algérie, aient pu réagir autrement ?

Quand, après le cessez-le-feu, le 19 mars 1962, le FLN a lâché ses hordes d'assassins, c'est la rage au coeur, le désespoir dans l'âme que, nous les Soldats de FRANCE, nous avons du obéir à  un pouvoir qui nous ordonnait de ne rien faire, de ne rien tenter, de ne pas intervenir pour protéger tous ceux que les barbares menaçaient, au prétexte qu'il s'agissait « d'affaires internes de l'Algérie ». C'est à  dire de rester passifs, l'arme au pied, alors que nos Frères d'Armes Harkis, nos amis Pieds-Noirs, nos Camarades, étaient massacrés, et alors que nous avions la volonté et les moyens de les protéger !

Le pouvoir de l'époque porte l'entière responsabilité de cette ignominie.

Malheureusement, chacun de nous porte en lui cette tache indélébile, ces souvenirs d'appel au secours auxquels nous ne pouvions répondre, quand bien même certains ont pu contrevenir aux ordres ...

Ils ont sauvé l'Honneur !

Quand, faisant fi de l'Histoire et des textes officiels, obéissant - de fait - à  ceux qui excellent dans sa réécriture et sa falsification, la FNACA et ses affidés entendent célèbrer la date de commémoration de la fin de la guerre d'Algérie, le 19 mars 2020, il s'agit d'une nouvelle ignominie !

Mais, en cette année 2020, dans la FRANCE troublée par la pandémie de maladie à  coronavirus les décisions de Confinement, prises pour éviter la transmission du virus font que les pseudo-cérémoinies de célébration da la pseudo fin de la Guerre d'Algérie, montées par la FNACA et ses affidés, ne pourront avoir lieu !

Ce qui est une première bonne nouvelle !

Par ailleurs, les mêmes décisions, limitant les déplacements et rencontres, feront que nous serons totalement disponibles pour le « Devoir de mémoire » qui incombe à  chacun.

Ce qui est une autre bonne nouvelle !

Les tenants du pouvoir en 1962 ont été des lâches, ignorants de l'Honneur et de la Fidélité, que l'Histoire les maudisse !

Jamais je  n'oublierai mon premier compagnon de jeu, ordonnance de mon Père, Tirailleur, Légion d'Honneur et Médaille Militaire gagnées au Feu.

Jamais je  n'oublierai  tous ces jeunes tombés pour la France.

Jamais je  n'oublierai nos Harkis et leurs familles, martyrisés, massacrés, parce que abandonnés sur ordre, alors que nous attendions du Chef des Armées l'ordre d'intervention qui n'est jamais venu.

Jamais je  n'oublierai ces cris que « j'entends » encore certaines nuits « Mon Lieutenant, au secours, viens vite !  »

Jamais je n'oublierai ceux de ma famille, mes amis qui ont « disparu ».

Jamais je  n'oublierai que le 19 mars, c'est la célébration de l'ignominie érigée en système, de la trahison, de la lâcheté ?

Cinquante huit ans après, je n'ai jamais autant eu envie de passer au lance-flammes tous ces traîtres à  la Patrie, seul moyen pour nettoyer des ordures et simultanément purifier l'environnement .

A bientôt 80 ans, avec mes Camarades nous trouverions encore la force physique nécessaire !

Car,

    Nous sommes ces soldats qui grognaient par le monde
    Mais qui marchaient toujours et n'ont jamais plié ...
    Nous sommes cette église et ce faisceau lié
    Nous sommes cette race éternelle et profonde ...
    Nos fidélités sont des citadelles

     (Charles Peguy)

Jean-François CERISIER

Mis en page le 19/03/2020 par RP