Extraits de l'homélie du Père Antoine Balzamo le 26 mars 2002

 

Quarante ans déjà Alger la Blanche, un printemps merveilleux, la joie de vivre. Tout un peuple qui chantait, drapeau français réaffirmant leur appartenance française et la passion de leur terre. Pour eux, impensable de tout abandonner et de quitter le pays qu'ils avaient créé par leur travail, leur intelligence et leur générosité: la terre était dans leur sang. Soudain l'horreur; la tragédie, le massacre dans le sang et les larmes; des centaines de vies fauchées en quelques instants. Qui a donné l'ordre ? Où sont les coupables ? l'Histoire s'est tue depuis plusieurs années; certaines autorités ont jeté un voile, un silence lourd de remords, de lâcheté et de honte. Il faut éviter d'en parler: Quarante ans après, aujourd'hui, avec vous, petits et grands, malgré le temps, l'ingratitude, l'oubli calculé des médias, nous voulons crier à toutes ces victimes innocentes qu'elles ne seront jamais oubliées, toujours présentes dans notre prière et notre mémoire, malgré les contrevérités d'aujourd'hui.

Qui était cette foule ? Un cortège de tueurs ? Des terroristes ? Des incendiaires comme dans nos banlieues ? Non! C'était des gens simples de nos familles, pères, mères, enfants, comme vous et moi. Peuple laborieux, sans calcul politique, heureux de vivre sur cette terre qu'ils avaient bâtie de leurs mains, de leur sueur et de leur sang. Un seul crime, un seul péché: celui d'avoir aimé trop passionnément un pays, une ville, un village, un quartier:

Pouvait-il en être autrement ? Pouvaient-ils se détacher de cette terre, détacher leurs yeux et leurs coeurs de cet horizon immense de l'Algérie française ? Aujourd'hui, quarante ans après, on pourrait dire que c'est du passé. L 'Histoire en a connu d'autres. Il y a d'autres tragédies dans le monde. Nous déplorons tout ce sang innocent versé pour des appétits politiques. Nous partageons la peine et la douleur de tous ceux et celles qui souffrent de la haine, de la méchanceté et de la violence à travers le monde. Mais, au milieu de toutes ces tragédies, nous ne devons pas oublier les nôtres, c'est un devoir d'honneur; de dignité et de justice.

Pour nous, ce n'est plus un problème d'argent, de lamentation, car jamais on ne pourra indemniser tout ce qu'il y avait de beau, de grand et de généreux. Nous ne voulons pas entrer dans des discussions stériles et mensongères sur la torture et sur la façon de conduire les événements. Nous voulons simplement connaître la vérité, la lumière et le pourquoi de cette tragédie.

Notre combat d'aujourd'hui doit se situer dans la recherche soutenue, dans l'analyse lucide de ce qui s'est réellement passé... Rien d'autre...

VERITAS souhaite que cette initiative serve la vérité.

crédit: lettre de Véritas Mai 2002 n° 63

Le Père Balzamo, curé de l'Église du Sacré-Coeur à Antibes, nous prie d'annoncer la célébration du trentième anniversaire de la fondation de son Église qui a été bâtie et réalisée avec le concours, entre autres, de nombreux rapatriés. Il nous demande d'annoncer le programme de la semaine du 6 au 13 octobre prochain qu'il consacrera au souvenir: le 6 octobre à 10 h 30, messe solennelle en présence des différentes autorités de la ville suivie d'un apéritif puis, durant toute la semaine, exposition de photos et peintures jusqu'à la messe de clôture le dimanche 13 octobre.