Le Carnage du 5 Juillet 1962 à Oran
La journée sannonçait belle, comme savaient lêtre généralement les premières journées de lété à Oran. Mais la tristesse était bien là, lourde, palpable. Beaucoup dhabitants redoutant le pire qui leur était promis : La valise ou le cercueil, avaient déjà pris le bateau ou lavion pour la Métropole. Il restait peut-être 50.000 Européens qui navaient pas pu encore obtenir une place pour se sortir du guêpier dans lequel ils allaient se trouver. Ils vivront ce 5 Juillet 1962 le pire des cauchemars, car ce jour-là, sest déroulé un carnage dune monstruosité inouïe, révoltant et honteux, parce quil sest commis sous les yeux de lArmée Française à qui le Général criminel KATZ avait ordonné de rester dans ses cantonnements et de nintervenir sous aucun prétexte, même pour sauver des milliers de vies, quelle avait pourtant pour mission de protéger, selon les soit disants accords dEvian. Depuis le matin, des meutes sanguinaires dAlgériens tels des chiens enragés venues des faubourgs et des hauts quartiers, prenant la passivité des troupes de KATZ pour une invite à laisser libre cours à leur sauvagerie, déferlèrent sur le centre ville. Dès 11h00, encadrés et encouragés par des éléments de lALN et de la force locale : nouvelle armée algérienne formée de nos anciens régiments de tirailleurs, des hordes de civils Algériens, telle une marée haineuse et meurtrière sélancèrent dans une chasse aux Français, avec un armement hétéroclite. Les mieux équipés avaient des Mat 49, les autres avaient des pistolets, des haches et des serpettes. Dans un périmètre entre la gare dOran, le lycée Lamoricière et le commissariat central, on a assisté à des scènes dhorreurs les plus inimaginables. Il régnait sur la ville une odeur mêlée de poudre, de sang et de chair déchirée. Une odeur entêtante dune intensité morbide incroyable. Des colonnes de Français, mains sur la tête étaient emmenées au commissariat central, doù très rares en sont ressortis vivants. Dautres étaient embarqués directement sur des camions vers le petit lac, où ils étaient abattus et ensevelis, dautres étaient assassinés dans la rue et on a pu voir couler leur sang dans les rigoles au bord des trottoirs. Mais aussi, comme au plateau St Michel, où des familles entières furent égorgées chez elles, ou tirées dans la rue et éventrées avec une cruauté démentielle. Des militaires algériens ont assisté indifférents à ces tueries, et y ont même pris part, pour la majorité dentre eux ! Il y a eu aussi, vers midi la cinquantaine de Postiers enlevés à la cantine de la Grande Poste à 5 minutes du Lycée Lamoricière, où stationnait une unité de lArmée Française. Ces malheureux Postiers ne sont plus reparus ! Et étrangement à 17h00, la marée meurtrière sest retirée, comme si cette horrible journée avait était programmée, en accord entre le général KATZ et les nouvelles autorités Algériennes, dautant plus, quaucun combat, ni le moindre accrochage nont été enregistré ce 5 Juillet 1962 entre les armées Française et Algérienne ! Encore une fois les gouvernants de lépoque avaient mis à bas lHonneur de notre Armée pourtant victorieuse sur le terrain, et qui avait assisté impuissante malgré elle, à ce génocide. Dans les jours qui suivirent deux sentiments prédominèrent dans la population survivante. Dabord leffarement devant lévaluation toujours croissante du nombre de morts et de disparus, ces derniers devenant des morts plus que certain au fil des heures. Aujourdhui encore personne ne peut dire combien il y a eu de morts à Oran le 5 juillet 1962. Mais des milliers à coup sûr. Le deuxième sentiment était de colère et qui est toujours là aujourdhui, envers cette ordure de général KATZ qui commandait une Armée qui était bien présente à Oran, et en grand nombre ce 5 Juillet. Pour terminer, jaurais une pensée émotionnelle pour mon Ami denfance Marcel ULPAT enlevé et disparu alors quil était en compagnie de son Père place dArmes, à midi. Ce dernier nayant plus de nouvelles de son fils, sûrement assassiné sest laissé mourir de chagrin quelques semaines plus tard.
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