Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs les Anciens Combattants,
Mesdames et Messieurs les représentants d’associations patriotiques,
Chers amis,
Je suis fier de vous accueillir aujourd’hui au Luc en Provence, pour
commémorer le souvenir des disparus d’Algérie, Pieds Noirs et Harkis. Certains
d’entre vous doivent se demander pourquoi nous sommes réunis un 30 août. Le 21
décembre 2010, l’ONU adopte une résolution faisant de cette date la journée
internationale des victimes de disparition forcée.
Il y a quelques semaines, j’ai été sollicité par Messieurs CUESTA Hervé,
du collectif « Non au 19 mars 1962 », et PAZ François, du Cercle de
Liaison des Associations Nationales de Rapartiés, qui
m’ont demandé de saisir l’occasion de cette journée de commémoration, pour
honorer la mémoire des Pieds Noirs et Harkis, disparus en Algérie, pour des
raisons aussi diverses que cruelles : meurtres ; enlèvement ;
exil forcé…
Naturellement, sensible à la cause de nos compatriotes
d’outre-Méditerranée, qui ont tant souffert au cours de son conflit, et même
souvent après le conflit, j’ai tout de suite accédé à leur demande. Cher Hervé,
cher Monsieur PAZ, je vous remercie de nous faire l’honneur de votre présence
aujourd’hui, et d’avoir choisi cette année la ville du Luc en Provence pour cette
cérémonie.
Chers amis,
La guerre d’Algérie, qui a laissé des plaies béantes dans notre
histoire, regorge hélas de massacres contre des Français, ou contre des
Algériens qui avaient la France au cœur. La Toussaint rouge, le 1er novembre 1954 ; les massacres de la rue d’Isly, le 26 mars 1962 ; ou
encore les massacres d’Oran, le 5 juillet 1962, pour ne citer que ceux-là.
Chacun sait ici, et je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour nos
amis Messieurs PASQUIER et JAMBARD, que la cruauté, la violence, et les
tortures, étaient la marque de fabrique du FLN, et de tous les terroristes
algériens.
Malheureusement, ces derniers ont profité de la lâcheté et du laxisme de
nos dirigeants de l’époque. En effet, au lendemain du soi-disant cessez-le-feu,
des milliers de Pieds Noirs et Harkis qui n’avaient pas quitté la nouvelle
Algérie indépendante, durent subir des violences inouïes, qui dépassent de loin
l’entendement humain. Nous ne le répéterons jamais assez ! Dans le meilleur
des cas, ils furent jetés à la mer comme des malpropres.
Eux qui avaient chéri, cultivé, enrichi, cette terre d’Algérie.
Eux qui y avaient écrit une page glorieuse de l’histoire de France
Eux qui avaient ainsi contribué à la renommée de notre pays
Eux qui avaient transformé un désert en véritable Etat
Lors de son procès, le 5 juin 1961, Hélie DE SAINT MARC
déclara notamment : « Et un
soir, pas tellement lointain, on nous a dit qu’il fallait apprendre à envisager
l’abandon possible de l’Algérie, de cette terre si passionnément aimée, et cela
d’un cœur léger. Alors nous avons pleuré. L’angoisse a fait place en nos cœurs
au désespoir [...] Nous pensions à toutes ces promesses solennelles faites sur
cette terre d’Afrique. Nous pensions à tous ces hommes, à toutes ces femmes, à
tous ces jeunes qui avaient choisi la France à cause de nous et qui, à cause de
nous, risquaient chaque jour, à chaque instant, une mort affreuse. Nous
pensions à ces inscriptions qui recouvrent les murs de tous ces villages et mechtas
d’Algérie : "L’Armée nous protégera, l’armée restera". Nous pensions
à notre honneur perdu. »
Si le comportement des nouvelles autorités algériennes fut abject à bien
des égards, celui des autorités françaises le fut tout autant.
En 1962, pas de bateaux d’une quelconque ONG pour ramener nos
compatriotes sur les côtes françaises, pas d’Aquarius ou de Lifeline,
pas de centres d’accueil et d’orientation, pas de billets de train
gratuits, pas d’allocations… Ce que la France refusa à ses propres enfants
en 1962, elle l’accorde aujourd’hui grassement à des étrangers, voire à des
ennemis.
Mesdames et Messieurs,
Au-delà des cérémonies du 5 juillet et du 5 décembre, je remercie
vivement messieurs CUESTA et PAZ de nous avoir soumis cette idée, et
d’organiser cet événement au Luc.
En ce jour, ayant à l’esprit le sacrifice de nos compatriotes, leurs
souffrances, leurs déchirures, je voudrais que nos pensées se trouvent vers
eux. Ici certainement plus qu’ailleurs, nous connaissons l’importance de cette
blessure, qui des décennies après, ne s’est pas refermée, et ne se refermera
peut-être jamais.
Votre présence marque votre attachement à notre pays, à son histoire, et
à la glorieuse épopée de la France en Algérie. Votre présence rappelle
également à tous la souffrance des Pieds Noirs et des
Harkis, que nous n’oublierons jamais. Merci de conserver leur souvenir, et de
le transmettre aux générations futures.
Je vous remercie pour votre attention !
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Mis en page le 31/08/2018 par RP. |