On nous prend encore pour des ... billes

Depuis des lustres, de prétendus intellectuels ou historiens se sont penchés sur les "évènements'' d'Algérie et en ont tiré des masses de films, des millions de lignes et des centaines d'heures de télévision... avec très certainement de juteuses retombées.

Diable ! le sensationnel a toujours fait recette !

Cependant, nombre de ces productions axent leur dialectique sur une bévue tellement énorme qu'elle ne peut être involontaire.

Froidement, ces gens assimilent le terrorisme du FLN "Front de Libération Nationale'' en Algérie au mouvement de la Résistance française contre l'occupation nazie en 1934 -45 ! Ils osent parler d'occupation dans les deux cas !

Ce qui est le plus choquant c'est que, parmi les résistants français authentiques : les gens des FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) ou des FFL (Forces Françaises Libres), seuls ne regimbent pas ceux qui sont de chapelle communiste !

D'autres, parmi lesquels, au risque de faire bondir des bien-pensants, je citerai pour l'exemple Elie Denoix de Saint- Marc, "putschiste'' d'avril 61, mais Résistant et déporté auparavant, se sont insurgés contre cette assimilation ignoble.

En effet, est-il crédible que ces intellectuels n'aient pas vu - ou pas compris - que la Résistance française ne pratiquait pas le terrorisme aveugle, qu'elle ne s'en prenait pas systématiquement aux familles, aux enfants et aux femmes des soldats du Reich ?

Voyons quelles sont les pages de cette gloire dont s'enorgueillissent les tueurs et tueuses que l'on nous ressert régulièrement à la télévision nationale française, les Yacef Sââdi, les Zohra Driff, Djamila Bouhired (Mme Jacques Vergès) Djamila Boupacha, Danièle Minne, les Djamila Ben Bouali et consorts ?

C'est d'avoir posé des bombes ! Où donc ?

Dans des bars, des cafés, des dancings, devant des écoles, dans des bus... Quelle prouesse !

Des bombes qui ont tué, déchiqueté et mutilé des dizaines de civils innocents, européens et arabes...

Qu'y a-t-il de plus répugnant, de plus révoltant que de falsifier ainsi les faits et de les parer d'une aura de gloire et de justice empruntée à des pages parmi les plus lumineuses de l'Histoire de France ?

Certes, comme dans toute guerre, la Résistance a commis des bavures dont nous, Français, ne sommes pas fiers.

Mais nous n'en faisons pas notre fonds de commerce, comme le font les ex-figures de proue du FLN.

J'aurais plus de respect Ð si l'on peut dire - pour des Algériens qui ont mis leur peau au bout de leur fusil en prenant le maquis où ils risquaient leur vie Ð pour des motivations plus ou moins crédibles - que pour ces lâches assassins qui semaient la mort en ne prenant pas trop de risques.

La preuve ? C'est qu'ils sont encore là pour en témoigner et s'en vanter ! Arrêtés, ils ont été libérés, eux !

Et ce n'est pas le cas de nos milliers de prisonniers français de toutes origines !

Que ces Ravachol se vantent de ce qu'ils veulent faire passer pour de hauts faits d'armes, c'est leur droit le plus absolu. Qu'ils s'en vantent chez eux, dans leur pays qui a grand besoin de se trouver des motifs de cohésion sociale et d'idéaux. L'image colportée d'un peuple entier dressé contre l'envahisseur n'est-elle pas des plus "porteuses'' ? Malheureusement, elle est fausse et cela se sait ! Étant donné l'état de décrépitude dans lequel leurs amis du FLN ont plongé l'Algérie depuis 45 ans, on pourrait comprendre que cette propagande trompeuse soit rabâchée dans le pays même, mais que ce soit dans le pays dont ils ont fait souffrir les enfants, et que ce soit, de surcroît, sur une chaîne nationale, c'est-à-dire financée par tous les citoyens, cÔest intolérable, c'est inique, c'est indigne !

Les malheureuses victimes de ces lâches attentats étaient-elles en quelque façon coupables des excès de certains colons ou d'habitants français contre lesquels les "fellaghas'' sont supposés avoir pris les armes ? Les gros propriétaires et les "chefs'' arabes étaient-ils innocents de sévices et de prévarication et d'abus ?

Le principal slogan de ces rebelles n'était-il pas plutôt le djihad, la guerre sainte contre le Roumi ?

Plus que les injustices réelles ou supposées, l'élimination des roumis et des houdis (juifs) d'une terre - rappelons-le jadis chrétienne - élimination prêchée par les Oulémas et les marabouts fanatiques, était le vrai motif de ces rébellions.

La même motivation active encore de semblables poussées de violence dans nos quartiers "sensibles''.

Voilà ce que ces "journalistes'' sans scrupules et sans honnêteté dissimulent derrière le sourire béat des poseuses de bombes ! Et le "bon'' peuple français, anesthésié devant son récepteur de télévision, avale sans se poser de questions, confiant dans l'honnêteté des instances de contrôle des ministères et des directions de télédiffusion !

Que pourront penser nos jeunes si on persiste à leur fournir des témoignages et des document falsifiés et orientés ?

Pourront-ils être fiers de leur pays si on fait passer tous les colonisateurs pour des spoliateurs et des profiteurs ?

Tout a donc été négatif ?

Le bilan est encore vérifiable sur place, mesdames et messieurs les faiseurs d'Histoire !

N'y aurait-il que des citoyens "français'' et les gouvernants algériens Ð car le peuple algérien, lui, ne juge pas de la même façon, croyez-en mon expérience Ð pour démolir l'Ïuvre française en Algérie qui, malencontreusement pour ces malvoyants, est mondialement reconnue ?

D'un pays de barbares soumis à la loi du sif (sabre), en proie à des guerres tribales infinies, à des maladies endémiques, à des fléaux naturels, les Français d'Algérie ont, avec l'indispensable participation des aborigènes Algériens eux-mêmes, fait, en quatre générations, un pays qui, à son indépendance, était la seconde puissance d'Afrique !

En dépit des richesses pétrolières, l'Algérie a sombré dans l'anarchie et le sous-développement, car, depuis 45 ans, ses dirigeants sont incapables de se préoccuper d'autre chose que de leur propres intérêts au détriment du peuple qui subit et qui souffre. Un incommensurable gâchis de vies et de ressources pour une "révolution'' manquée !

L'Histoire est une machine lente à se mettre en marche. Il faut parfois des générations pour que des mythes soient démasqués. Nul doute que ce sera aussi le cas pour l'histoire réelle - et non officielle - de l'Algérie française.

Les archives une fois ouvertes, on se rendra compte ue nous qui avons vécu sur cette terre, nous étions dans le vrai !

Mais le temps passe et l'oubli s'installe avec la disparition des témoins.

Il ressort de l'honnêteté et de l'équité de leur donner la parole à eux aussi afin que la vérité trouve sa juste place.

Jacques TORRES
LE PORT
50480 CARQUEBUT
(MANCHE, NORMANDIE, FRANCE)