Premier Novembre

Premier Novembre, ce matin, dès l’aurore

Mon premier élan s’est envolé vers Vous...

Vers vous chers Disparus, vous que je pleure encore

Qui depuis 50 ans dormez si loin de nous...

 

Loin est notre pays. Et je vois votre tombe

Délaissée entre mille, au vent des abandons...

Sur le marbre verdi, le brouillard traine et tombe

Et peut-être déjà sont effacés vos noms...

 

Et moi qui ne peux plus venir fleurir la pierre

Qui ne peux plus prier près de votre cercueil...

Je pleure en évoquant le pauvre cimetière

Que les feuilles d’automne ont couvert d’un linceul...

 

Je pleure, mais souvent me vient une pensée

Qu’au moins vous n’avez pas connu l’exode amer...

Les départs déchirants, et, l’âme humiliée

Vu, l’œuvre de vos mains détruite en cet enfer...

 

C’est triste de partir en laissant grande ouverte

La porte de la ferme où était la maison...

D’abandonner son toit...et la vigne si verte

Et les champs... et les fleurs de la belle saison...

 

En sa grande bonté, en sa grande clémence

Dieu vous a épargné au soir de votre vie...

Dans la paix des tombeaux que baigne le silence

Vous, seul, avez gardé, un coin de l’Algérie....

 

                                                   Poême de Maryse Riche Muller

Mis en page le 12 novembre 2016 par RP.