UNION NATIONALE
DES FRANÇAIS D'AFRIQUE DU NORD
130,
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Tél.
04.67.99.59.58 - Fax 04.67.65.15.82
SITUATION DES FRANÇAIS
DES ANCIENS DEPARTEMENTS
D'AFRIQUE DU NORD
AU 31 OCTOBRE
2003.
UNION NATIONALE
DES FRANÇAIS D'AFRIQUE DU NORD
SITUATION
DES FRANÇAIS DES ANCIENS DEPARTEMENTS
D'AFRIQUE
DU NORD
AU
31 OCTOBRE 2003.
Première
partie
INTRODUCTION
La tourmente qui, après cent
trente années de labeur et de sang, a conduit à notre
déracinement dAlgérie en 1962 et les difficultés
rencontrées depuis, ont entraîné la désorganisation
et la désintégration de nos cellules sociales; ainsi
la représentation spécifique de notre expression politique
est inexistante au plan national, ce qui explique le fait que nos
droits - citoyens particuliers demeurent en souffrance depuis plus
de 40 années.
Par ailleurs, nos origines généralement
méditerranéennes aidant, la reconstruction de nos
foyers a occupé trop longtemps toutes nos énergies
et elle a ainsi permis à tous les pouvoirs en charge des
affaires de la France de gérer nos revendications et nos
droits de citoyens en jouant de nos préoccupations et en
donnant des apparences de solution qu'ils ont entretenues au gré
de leurs seules convenances.
Bien évidemment,
nous savons pouvoir compter sur des élus favorables à
la restauration de nos droits et beaucoup moins sur dautres,
sans toutefois que le clivage politique soit le critère suffisant en
lui même.
Trop de promesses nous ont été
faites qui nont pas été tenues et trop de manuvres
dilatoires ou pré-électorales nous ont abusées.
La situation du moment apparaissant sans changement
notable en ce qui nous concerne, nous avons choisi dinformer
tous les élus nationaux afin de leur faire connaître,
dune part, dés avant le " grand débat "
annoncé pour la fin de lannée en cours devant
lAssemblée Nationale et, dautre part, préalablement
aux échéances électorales à venir, que
la situation qui perdure et qui nous est moralement et matériellement
préjudiciable na plus, après 40 années
dattente, de raisons dêtre supportée plus
longtemps.
I-
PRESENTATION de lUNION NATIONALE DES FRANÇAIS DA.F.N
Inscrite dans la démarche représentative,
l'UNFAN est en mesure aujourd'hui de justifier de l'adhésion
de plus de soixante Associations ou Amicales ; toutes en règle
de leurs cotisations.
Elles ont en charge plus de
40.000 adhérents, et pour au moins cinq d'entre elles, plus
de 2000, à cela s'ajoutent les adhérents individuels.
I-1 Ses structures
L'UNFAN est
dotée d'une ASSEMBLEE DELIBERANTE composée des
Présidents d'Associations ou d'Amicales-, des élus et
anciens élus politiques ou sociaux professionnels, de personnalités
et d'adhérents individuels.
Elle est administrée par un ORGANE EXECUTIF
élu, représenté par un Délégué
National élu pour 2 ans et non rééligible,
qui est assisté d'un bureau composé de Délégués
locaux élus.
Sa CHARTE INSTITUTIONNELLE, affiche avec son
indépendance à l'égard de toute obédience
politique, ethnique, religieuse ou philosophique, son attachement
aux valeurs républicaines de la France ; elle garantit
à tous ses membres la liberté de penser, de
s'administrer et d'agir et affirme pour seule préoccupation
l'intérêt général attaché
aux valeurs identitaires et aux droits des citoyens Français
d'Afrique du Nord.
I-2 la motivation
de sa démarche-Positionnement
LUNION affirme dans tous ces
écrits et au travers de toutes ses actions sa véritable
indépendance à légard des partis politiques,
elle repousse toutes les tentatives de récupération
pour s'en tenir à son seul objet social tel quil est
affirmé par sa Charte
Cest sans doute ce comportement,
pas toujours bien compris, notamment par les autorités en
charge de nos problèmes, dont en particulier M. ROMANI, qui
a conduit le gouvernement actuel à traiter avec trop de soi-disant
représentants de notre communauté, alors même
que ses services (R.G) ne peuvent ignorer la virtualité de
leur représentativité et leur sur-représentation
dans les organes (H.C.R et divers), en principes consultatifs, qui
ont été mis en place.
Une procédure plus démocratique,
soucieuse des réalités, aurait sans doute été
de nature à motiver et à crédibiliser des instances,
en principe appelées à répondre aux attentes
essentielles des " Rapatriés ";
Les deux bulletins, édités
par le gouvernement, " Réponses Rapatriés "
de Mars et Juin 2003 qui résument les travaux ouverts le
27 Mai 2002 par celui-ci, rapportent bien le vide des instances
mises en place, certainement appliquées mais pour autant,
bien silencieuses.
Fidèle à sa Charte lUNFAN semploie
à faire connaître notre attente au autorités
compétentes qui ont à décider des suites possibles,
à en analyser les réponses qui sont faites pour en
retenir les seules réalisations concrètes et effectives.
Cest cette information qui est portée
à la connaissance de tous ses adhérents, dont lattention
est appelée afin de juger des résultats et darrêter
leur choix du candidat en conséquence, lors des différents
scrutins
Consciente de la désorganisation qui
entoure sa démarche et des difficultés rencontrées
auprès de la grande majorité des médias écrits
ou audio-visuels, lUNFAN concentre son action sur le rassemblement
de nos énergies et sur des moyens propres de communication.
I-3 Les
objectifs
Consciente du contexte politique plutôt
favorable du moment, mais aussi des difficultés sociales
et financières du pays, l'Union Nationale des Français
d'Afrique du Nord, est disposée à rechercher les voies
de règlement d'une situation qui concerne plus de 2 % de
la population et qui pourrait, autant que nécessaire, se
programmer dans le temps.
Dès lors que serait clairement
écartée toute intention dilatoire inhérente
aux habituelles manuvres préélectorales, de
sérieuses avancées pourraient être réalisées
et qui fermeraient les plaies toujours ouvertes chez les Français
d'Algérie.
Une distinction des mesures
coûteuses de celles qui ne le sont pas, permettrait la mise
en uvre de solutions quasi gratuites et immédiates
qui apporteraient des satisfactions certaines.
Il n'est pas de bon aloi de
tenter de réduire les arriérés de la guerre
d'Algérie à la seule réparation qui reste due
aux Harkis.
Leurs revendications, eu égard
à leurs malheurs, sont légitimes ; leurs formulations
relèvent naturellement de ceux qui s'honorent d'ignorer les
intérêts personnels au profit de l'intérêt
général; à ce titre nous les soutenons sans
réserve.
Il ne peut s'agir de conflit d'intérêt
entre "Pieds Noirs" et Harkis. Nous sommes frères de l'Histoire,
de combat, d'injustice et de misère. Notre cause est commune.
La politique
du moment semble, hélas, choisir la voie qui ignore notre
requête et nous ne l'accepterons pas. Notre population vieillissante
en est à se dire qu'elle n'a plus rien à perdre et
que peu importe d'un avenir ou d'un autre s'il doit demeurer fauteur
d'injustice.
L'UNFAN est disposé à
contribuer à l'établissement de l'inventaire officiel
des mesures essentielles qui sont à reconnaître dans
leur principe, en des termes mesurés et compatibles avec
les lois de la République ; assorti au besoin dun
aménagement des délais de mise en uvre.
Conformément à sa charte
constitutionnelle, l'UNFAN ne donnera pas à ses adhérents
de consignes de vote ; mais comme elle l'a fait pour le vote de
l'Assemblée Nationale de la proposition de loi tendant à
la commémoration du 19 mars 1962, elle fera précisément
connaître à ses adhérents et aux lecteurs de
ses supports d'information, pour les candidats qui sollicitent leur
suffrages :
1) les élus sortants
qui ont contribué aux réponses satisfaisantes
effectives et concrètes qui auront été
données à nos attentes,
2) les nouveaux candidats
qui prennent l engagements de mener à bonne fin
les mesures que nous attendons
II-
ETAT DE LA SITUATION
II-1 Rappel des faits
Des conditions pas toujours honorables
et trop souvent dramatiques ont conduit la France de l'époque :
1) à abandonner
en 1962 en Algérie une population de Musulmans Francophiles
au FLN ;
2) à contraindre
1.200.000 citoyens Français à une expatriation
précipitée et dans les plus horribles conditions
;
Mais
de Plus :
3) 23196 Appelés ou
militaires de carrière sont morts en Algérie "pour
la France" ; 70.637 ont été blessés ;
4) des soldats de l'Armée
Française ont été embastillés et fusillés
; des milliers de civils ont été internés
sans jugement préalable,
5) 130.000 harkis furent abandonnés
et livrés à la torture FLN à compter du 19
Mars 1962;
6) des manifestants pacifiques
ont été mitraillés le 26 mars 1962 Rue d'Isly
par des soldats de l'armée Française et le quartier
de Bab El Oued mitraillé par l'aviation ;
7) 25.000 civils français
ont disparus après les dits "accords d'Evian" que l'association
FNACA s'acharne à commémorer le 19 mars comme la
fin de la guerre en Algérie;
8) 357 soldats prisonniers du FLN
furent abandonnés à un sort sinistre le 19
mars 1962;
9) 3.500 Oranais ont été
massacrés le 5 juillet 1962.
On peut comprendre que les responsables
politiques préfèrent encore oublier les conditions
scabreuses de ces événements tout celles de l'accueil
en France des Rapatriés.
Rappelons brièvement les propos
du Ministre BOULIN en charge du problème qui "attendait des
vacanciers" ;
Les Harkis qui avaient échappé
aux instructions des Ministres Louis JOXE et Pierre MESMER ordonnant
leur abandon en Algérie, étaient parqués dans
des camps ;
Les familles des disparus laissées
sans nouvelles par les autorités, étaient escamotées
à la presse ;
Des dockers de Marseille baignaient
les containers dans l'eau du port avant de les déposer
sur les quais.
Des cheminots français interdisaient
la descente des " rapatriés "sur les
quais dArles, tandis que les villes de l'Est de la France
voyaient de pauvres hères, repoussés de gares en gares,
arriver là sans même savoir où ils se trouvaient ;
entassés dans des laiteries désaffectées ou
dans des gares routières abandonnées ils devenaient
la proie facile dhôteliers et loueurs sans scrupules
qui exploitaient leur misère..
La Croix Rouge, avec quelques
rares instances charitables et quelques bonnes âmes ont fait
de leur mieux devant ce déferlement de malheurs hors du commun
.
Impassible, devant d'inépuisables
files d'attente, l'Administration faisait remplir des fiches pour
la distribution dune aide de survie pour le court terme, avant
la file d'attente suivante.
Force est de constater que,
plus de 4 décennies après ces épreuves qui
s'ajoutent à celles vécues en Algérie, " notre
Histoire vraie " demeure toujours " frappée
dembargo " en conséquences :
- notre drame est tous les jours
dénaturé par des manipulateurs intéressés
dont les médias font leur fonds de commerce.
.- aucun préjudice moral n'a
été pris en compte ;
- quant à la réparation
des préjudices matériels, elle a été
parcellaire voire même inexistante pour une majorité
de la population rapatriée, mais elle savère
surtout injuste et inéquitable.
II-2 Des mesures
contestables ou insuffisantes.
II-2-1
La désignation
et le maintien d'Hervé BOURGES, bi-national franco-algérien
depuis 1962, au haut patronage de l'année France - DJEZZARIA,
malgré les protestations unanimes des Français Rapatriés
n'a pas été le signe de lapaisement ou de la
compréhension de notre tragédie que lHistoire,
même manipulée, ne parviendra pas à effacer.
Il ne nous est pas possible
d'oublier que ce personnage était conseiller auprès
du Président algérien tandis que les Français
d'Algérie subissaient l'enlèvement et la disparition
de 25.000 d'entre eux, le massacre de 3.500 oranais le 5 juillet
1962, la disparition sans nouvelle des 357 soldats Français
prisonniers du FLN et que 130.000 Harkis étaient livrés
à la torture et au massacre.
La plupart des autres manifestations
qui ont illustré cette année "diplomatique", n'ont
pas été de meilleure facture. C'est là une
tragi-comédie qui aurait pu être évitée
au 3 % de citoyens que nous sommes.
II-2-2
La création du Haut Conseil des Rapatriés susceptible
de représenter les Français Rapatriés est composé
à parts égales de deux collèges dont on n'imagine
pas la raison d'être.
Passée en force, l'inconstitutionnalité
flagrante de cette distinction doit elle être subie comme
raison dEtat ou faut-il voir là une scorie de gestion
d'affaires coloniales ?
Tous les
membres de ce conseil ont été nommés au gré
du gouvernement sans référence à aucune représentativité
réelle.
Pour la plupart, subventionnés
par l'Etat pour leur fonctionnement, la virtualité de beaucoup
d'associations représentées ne peut pas être
ignorée des services de lEtat.
A titre dexemple, l'une
d'entre elles, bien qu'embryonnaire ne compte pas moins de 4 représentants
(sur 15 membres) de son collège ;
Son président semploie,
depuis sa nomination au HCR , dans les fonctions de sergent recruteur
en campagne; il faut espérer que ces charges de rabattage
ne soient pas mises au compte de cet organe
Ce mauvais tour joué
à la représentation démocratique n'est pas
pour crédibiliser cette institution considérée
par le gouvernement, comme linterlocuteur reconnu pour contribuer
au règlement honorablement négocié de nos attentes
légitimes.
II-2-3
Une proposition de loi à l'initiative
de Philippe DOUSTE-BLAZY (Haute Garonne) et de Jean LEONETTI (Alpes
Maritimes), soutenue par une centaine de députés UMP,
tendrait à "la reconnaissance de l'uvre positive des
Français d'Algérie".
Pour appréciable que
soit cette attention, elle ne saurait répondre à nos
préoccupations essentielles développées ci-après
dans nos attentes ; il serait particulièrement regrettable
que cette loi, même assortie de quelques amendements, soit
le seul résultat du débat annoncé devant lAssemblée
Nationale.
II-2-4
Le décret N° 2003-925
du 26 septembre 2003 fixant au 5 décembre la date officielle
de la commémoration de la fin de la guerre dAlgérie
était assurément de nature à apporter un apaisement
moral appréciable à tous les français dAlgérie .
Mais le 17 septembre 2003, dés
la sortie du conseil des ministres qui en avait décidé,
M Hamlaoui Mékachera, Secrétaire dEtat aux anciens
combattants déclarait que " les autorités
civiles et militaires seraient libres dassister à lune
OU lautre des dates commémoratives de la fin de la
guerre dAlgérie " .
Quelle déception !!
II-2-5
Le Rapport DIEFENBACHER au 1er
Ministre est de qualité certaine ; toutefois,
l'analyse globale des mesures qui
ont été prises en faveur des "Rapatriés" est
une approche administrative qui ignore le fond du problème.
Ainsi les questions omise ou bâclées jusqu'alors demeurent
en l'état.
Nombre de témoignages
relèvent des critiques qui ont pu être faites à
propos du HCR ; leurs localisations appelleraient aussi quelques
remarques.
Mais surtout, les questions de fond
sont éludées au bénéfice de demi-mesures
en cours d'application depuis 40 ans.
En ce qui concerne les questions
des Harkis, elles font lobjet dun long développement
qui leur appartient dapprécier.
Quant aux problèmes fondamentaux
des Français non Harkis dévidence ils sont occultés,
Tandis que les aménagements
administratifs des services, ne nous concernent que de façon
subsidiaire.
En conclusion, ce rapport ne
saurait constituer le fondement suffisant pour un débat à
l'Assemblée Nationale qui aurait pour finalité de
répondre à nos attentes
II-3 Perspectives
Ces faits incontournables de notre
passé et de celui de la France en Algérie doivent,
après plus de 40 années, être recensés
et validés dans toute leur vérité historique
pour permettre leur classement.
Un tel comportement, en même
temps quil serait digne et courageux, mettrait un terme à
l'exploitation malveillante et mensongère qui en est faite
par tous les détracteurs de la France qui profitent de cette
situation pour occulter la grandeur et la générosité
de son action dans ses territoires d'Outre-Mer et pour en ternir
son uvre humanitaire et matérielle.
Par ailleurs, cette démarche
donnerait aussi une autre image de la France en Algérie,
où le pouvoir derrière les facéties qui nous
sont offertes forge une image désastreuse de notre pays
Il nest pas acceptable
que la télévision française, captée
depuis lAlgérie, laisse sans " droit de réponse "
les propos de Mme Zohra Drif, vice présidente du Sénat
algérien, répéter au mépris de la vérité,
que :
" la colonisation était
en Algérie de déculturation en même temps que
la plus dure " Peut être faut il rappeler à
cette dame que son " combat " à consisté
en la pose de bombes dans des lieux civils pacifiques et que ses
victoires ont tenu à lassassinat denfants de
tous ages, ainsi que de femmes et de civils dont seul crime était
dattendre le bus ou de passer là,,,.
Sa présence sur nos plateaux
de télévision en qualité de terroriste avérée,
mise hors de nuire en 1957, témoigne, sil en était
besoin, de linfinie mansuétude des français
pour leurs anciennes " colonies de civilisation "
Madame Drif qui se veut héritière
directe des romains devra faire, bon gré mal gré,
avec lincontestable uvre de la France en Algérie
Ces accusations propagandistes
ont l'effet le plus néfaste sur les jeunes binationaux de
nos cités qui trouvent là le terrain de culture de
prédilection de leur haine et de leur mépris pour
notre pays.
L'Etat se grandira en assumant
le passif de l'Histoire de France en Algérie et en réparant,
pour toutes les catégories de victimes, les préjudices
moraux et matériels qui en ont résultés
Seul ce préalable permettra
d'apurer le passé, d'affirmer le présent et de construire
l'avenir d'une population qui reste profondément attachée
aux valeurs nationales de sa patrie.
L'évolution des rapports
entre les peuples du bassin méditerranéen est assurément
inéluctable comme le sont leur rapprochement de l'Europe.
En tirant partie de son Histoire dont
elle n'a pas à rougir, la France doit y tenir la place particulière
qui lui revient.
Quoi quil en soit, l'année
Franco-Djezzaria s'avère particulièrement décevante,
elle est l'exemple d'un procédé dérivant où
le pire a souvent dominé.
Dès lors que la vérité
des faits historiques n'est pas respectée, laffichage
de la repentance, voire de la culpabilisation outrancière
n'est pas une voie de respectabilité ;
la paix civique de nos écoles
et de nos cités gagnerait à connaître la générosité
et l'importance de l'uvre de la France dans ses colonies et
tout particulièrement en Algérie.
Pour autant ce n'est pas la voie suivie
par l'enseignement national des jeunes, tant en Algérie qu'en
France. ; et pourtant , n'est-ce pas là un préalable
indispensable à une véritable intégration ?
Par ailleurs, il serait vain
dattendre du rapport DIEFENBACHER qu'il retrace, pour lAssemblée,
létendue de notre tragédie, là nétait
pas son objet ; mais il ne faudrait pas non plus que la généralité
de lanalyse et la globalité des chiffres masquent aux
Députés lattente des français dAlgérie qui
ne saurait être satisfaite par les mesures non significatives
qui sont envisagées.
Deuxième
partie
III-NOUVELLES
MESURES ATTENDUES PAR LES FRANÇAIS D'A.F.N.
III-1 Principes
Une Loi générale, appelée
à solder lensemble des contentieux moraux et matériels
dans leurs principes, serait de nature à régler, après
plus de 40 ans, les séquelles de la guerre dAlgérie.
Préparée, selon un calendrier
raisonnable, elle aurait à prendre en compte les conclusions
dun groupe de travail mixte auquel des "Rapatriés"
représentatifs de leurs compatriotes et retenus pour leurs
compétences, auraient contribué.
Un audit général
complet des mesures d'indemnisation et de réinstallation
à partir des sources CODAIR - CONAIR et ANIFOM, devrait définir,
par référence au droit commun, les bases de l'indemnisation
et les soldes qui restent dues aux différents ayant droits.
Le règlement de ces créances
et de ces dettes gagnerait à être traité indépendamment
de leur liquidation et selon des délais appropriés
à lage et à la situation financière des
créanciers ou de débiteurs.
III-2 ATTENTES DE FRANÇAIS
DA.F.N. AU REGARD DU RAPPORT M. DIEFENBACHER
N.B : Pour faciliter lanalyse,
et même si nos priorités diffèrent, lexposé
des attentes est présenté dans lordre des questions
traitées dans le rapport de M. DIEFENBACHER au Premier Ministre
.
III-2-1 RETABLISSEMENT
DE LA VERITE DE L'HISTOIRE DE LA FRANCE ET DES FRANÇAIS EN
ALGERIE.
PROPOSITION DIEFENBACHER 1 à
4 : Mémorial-
PROPOSITION.
Comme pour les propos racistes, une Loi pourrait
sanctionner le dénigrement mensonger de la France, de son
histoire et de son Armée.
PROPOSITION
DIEFENBACHER 5 :Enseignement
PROPOSITION
Eu égard à l'engagement
avéré de certains membres du corps enseignant, Il
convient de mettre à la disposition des élèves
des documents validés (écrits, audio ou visuels) d'une
objectivité certaine, qui leur permettent déchapper
à la " pensée unique ", et à
la propagande idéologique.
PROPOSITION
DIEFENBACHER
6 : Les Disparus
PROPOSITION :
La communication aux familles
des informations connues des services de l'Etat doit être
entreprise dans les meilleurs délais.
Des recherches impliquant les familles
doivent être prises pour clore les dossiers en attente.
N.B. : Les Associations engagées
dans le règlement de ces cas douloureux, plus habilitées
que le H.C.R, sont naturellement désignées pour présenter
les observations qui conviennent.
PROPOSITION
DIEFENBACHER 8. : Commémoration
des victimes de la Guerre d'Algérie
OBSERVATIONS
La date du 5 décembre
ayant été retenue, il convient de clarifier les commentaires
déplacés qui ont permis dentretenir la polémique,
puis dauthentifier sans ambiguïté cette commémoration
par une pratique officielle
III-2-2 LES REPARATIONS MATERIELLES.
PROPOSITIONS
DIEFENBACHER 12 : Quatrième
loi dIndemnisation
OBSERVATIONS
On ne comprendrait pas que le solde
des arriérés ne soit pas liquidé sur des bases
techniques par référence au droit commun.
PROPOSITIONS
DIEFENBACHER 9 A 11 : Indemnisation article 46
PROPOSITIONS
DIEFENBACHER 18 à 21 :
Réinstallation.
Les propositions 9 à
11 et 18 à 21 sont traitées conjointement ci après
OBSERVATIONS LIMINAIRES.
- Les montants d'indemnisation
auquel il est fait référence dans toutes les analyses
rapportées ont été arrêtés sur
les bases fiscales 1962 ; alors que 8 ans de guerre avaient
grevé les résultats de la plupart des activités
et des biens ;
les valeurs dont il est question
sont en Francs 1962 et sont à réévaluer.
- Les titres d'indemnisation
de 1970 à 1987 n'ont compensé qu'a hauteur de 22
% en moyenne les pertes subies par les rapatriés au principal-.Q/R.
Assemblée Nationale N° 15487 - M. J.M. FERRAND.
Le rapport de M. MONTCHAUVET au Ministre
Mme AUBRY faisait état d'une réparation à hauteur
de 37 % de la valeur fiscale 1962, taux incluant les frais de fonctionnement
de l'ANIFOM et autres affectations dont certaines assurément
douteuses.
- Les réparations
restant à opérer ne doivent pas se limiter aux suites
dites de l'article 46.
En limitant les réparations
aux soldes inhérents à l'article 46 de la Loi 70.632
du 15 juillet 1970 et aux mesures subséquentes à la
réinstallation, le rapport DIEFENBACHER, même s'il
souligne l'iniquité et l'injustice du "système" en
place, ignore fondamentalement les attentes essentielles des Rapatriés.
MORALE
Eu égard, dune part,
aux conditions dans lesquelles les décisions ont été
prises par le Gouvernement de l'époque et dautre part,
aux conséquences qui en ont résulté pour une
population de 1 200 000 âmes,
s'en remettre à l'alibi
de l'interprétation juridique et jurisprudentiel pour dégager
la responsabilité de l'Etat Français de son devoir
de substitution aux défaillances de l'Etat Algérien
à légard des propriétaires français
dépossédés, serait, au delà du déni
de justice, une indécence politique rare.
ANALYSE DE LA QUESTION AU FOND.
HISTORIQUE DE " LARTICLE
46 "
- La Loi du 26 décembre
1961, article 4, posait le principe d'une indemnisation dans l'hypothèse
où des Français seraient spoliés de leurs biens
ou contraints de les abandonner.
- Alors que dès 1963
l'Etat Algérien prenait des décrets de nationalisation
de biens appartenant à des Français sans indemnisation,
aucune réparation n'était envisagée par la
France.
- Seule une aide à la
réinstallation était mise en place pour les agriculteurs
et les professions non agricoles (industriels, artisans, commerçants,
professions libérales).
L'ensemble des mesures qui ont
été prises en la matière sont recensées
dans le tableau chronologique joint en annexe.
L'examen de ce document conduit
aux observations liminaires qui suivent et qui constituent les bases
de la réflexion préalable à la loi générale
dIndemnisation complémentaire portant règlement
définitif des préjudices fonciers résultant
de la décolonisation de l'Algérie.
L'Article 46 de la Loi 70.632
du 15 juillet 1970.
Le régime des aides à
la réinstallation distinguait, pour l'attribution de certaines
mesures, d'une part les agriculteurs et d'autre part les autres
professions non agricoles. Cette distinction étant faite,
une autre classification en deux catégories faisait apparaître
les réinstallés indemnisables et les non indemnisables.
- La Loi de Contribution nationale
du 15 juillet 1970, 8 ans après fixait les modalités
d'évaluation des biens spoliés sur les bases fiscales
de 1962, sans réévaluation et définissait les
conditions de l'indemnisation.
En application de son article
46, cette loi affectait au remboursement des prêts en cours
les montants versés au titre de l'indemnisation.
Elle prévoyait par ailleurs
l'aménagement des soldes des prêts restant dus par
les "indemnisés" .
Par Décret du 7 septembre
1979 pris en application de la Loi du 15 juillet 1970, cette dernière
mesure était étendue au "non indemnisables".
Une iniquité a été
ainsi instaurée entre les deux catégories bénéficiaires
des mesures de réinstallation.
- La Loi du 2 janvier 1987 portant
complément à l'indemnisation, fixait le terme du moratoire
instauré par la loi du 6 novembre 1969.dans les conditions
suivantes :
a)Pour les "Indemnisés" à
la date de notification du complément de l'indemnisation
b)Pour les "Non Indemnisables" du 2 janvier
1979
-La Loi du 6 janvier 1982 : qui
créait les CRAP (Commissions Régionales d'Aménagement
des prêts) qui, devaient procéder à la remise
totale ou partielle des prêts avec l'octroi possible d'un
prêt de consolidation institue également la suspension
des poursuites dans l'attente des décisions des commissions.
La Loi de Finance rectificative du 30 décembre
1986
Dont lart. 44 instaure l'effacement total de
la dette des rapatriés contractée avant le 31 mai
1981, sans avoir à justifier de difficultés financières.
Ces deux dernières lois ont conforté
cette INIQUITE entre ces deux catégories de rapatriés
réinstallés.
CETTE INJUSTICE DOIT ETRE EFFECTIVEMENT
REPAREE
CEPENDANT IL CONVIENT DE NE PAS PERDRE DE
VUE :
La grande majorité
constituée des AUTRES " RAPATRIES " qui
se trouvent particulièrement lésés et notamment :
1) des rapatriés qui ont réglé,
sans aide aucune, la totalité des prêts qui leur ont
été consentis ;
2) des rapatriés
indemnisables qui ne se sont pas réinstallés.
Ces catégories de rapatriés
subissent un double préjudice, d'autant plus inéquitable
qu'ils n'auront bénéficié d'aucune aide à
la réinstallation. Pourtant beaucoup d'entre eux, artisans,
commerçants, petits agriculteurs et autres professions ont
eu à gérer les situations difficiles consécutives
au rapatriement.
3) Lattention
prioritaire toute particulière qui doit être portée
" aux rapatriés " qui détiennent
des créances contre lEtat français,
et qui sont aujourd'hui âgées et en difficulté
financière.
4) Ont été oubliés
par toutes les mesures prises jusqu'alors, les personnes seules
ou les ménages les plus modestes, qui ont dû
reconstituer leur hébergement et leur environnement meublant
dans des conditions défavorables et qui, comme les Harkis,
ont été laissés pour compte.
C'est un devoir moral qu'il ne faudrait
pas, par principe, occulter, même si ces bénéficiaires
ne sont pas de ceux qui se font entendre le plus.
CETTE INJUSTICE DOUBLEE DINIQUITE,
DOIT
INDUBITABLEMENT ETRE REPAREE
Cest à lEtat
Français, signataire d'accords, juridiquement qualifiés
"d'acte unilatéral de la France", dassumer la
responsabilité de ses actes de gouvernement, qui, en tant
que tels, échappent au droit commun sans toutefois pouvoir
ignorer les principes généraux du préambule
de notre Constitution et notamment légalité
des citoyens devant la Loi.
Tirer alibi de l'allégation
de réparation relevant de l'Algérie est une démission
politique, arguer du référendum d'avril 1962 dont
la population Française d'Algérie a été
tenue écartée, est une indécence politique.
En tout état de cause,
le gouvernement français est en mesure, au nom du principe
de la Compensation entre les créances (quant bien
même celles-ci seraient constituées de subventions
et des surcoûts payés à l'importation) - et
les dettes de lEtat Algérien (constituées
par lobligation de réparation afférente à
lexpropriation des Français d'Algérie).
En ce qui concerne les taux
de réparation et l'évaluation des montants de l'indemnisation
des préjudices subis par les " Rapatriés ",
il n'est pas acceptable que l'Etat Français ignore le droit
commun applicable à tous ses citoyens.
En conclusion, une loi générale
qui solderait ce passé par référence à
la justice et l'équité de ces citoyens particuliers
que sont les Français d'Afrique du Nord, seraient de nature
à répondre à leur attente et à clore
dignement ce passé, même si les contraintes économiques
devaient conduire à un étalement dans le temps des
mesures de réparation..
III-2-3 LA GESTION DES HARKIS.
PROPOSITION DIEFENBACHER 13 à
17 et 31 : Les HARKIS
OBSERVATIONS.
Les associations des Harkis sont compétentes
pour exposer les mesures de réparations qu'ils attendent.
III-2-4 LES REGIMES DE RETRAITE
PROPOSITION DIEFENBACHER 22 à
25 : Les RETRAITES
OBSERVATIONS
- Les Associations spécialisées ont
présenté des requêtes légitimes que nous
soutenons en tous points.
Certains cas spécifiques appellent toutefois
une attention toute particulière, à savoir :
1) La situation des personnes
dont le déroulement de carrière, privée
ou publique, a eu à souffrir des conditions de guerre,
avant et après juillet 1962, notamment celles contraintes
à lexil ou frappées par des mesures de rétorsion ,
doit être normalisée
Le non établissement de ces rapatriés
dans leurs droits fondamentaux est inacceptable par les
français dAlgérie
2) Les distinctions de traitement pratiquées
par certains régimes spéciaux entre les activités
effectuées en Algérie et en France métropolitaine,
doivent disparaître
3) Les Caisses gestionnaires doivent se conformer
au droit fixé en la matière et appliquer les dispositions
prévues pour la validation des services effectués
avant juillet 1962 ;
Or tel nest pas le cas et ces comportements
qui ignorent la loi sont mis couramment en pratique et demeurent
sans sanction possible
4) La situation de l'ORGANICA appelle une attention
particulière.
Cet organisme de type associatif
de retraite complémentaire a été dépossédée
de son actif patrimonial dans des conditions qui appellent une enquête
sur les procédés utilisés et sur lemploi
des fonds.
En effet, sa " liquidation "
a été faite au motif que les pièces disponibles
nétaient pas utilisables et ainsi
Ont été déclarés
inconnus des liquidateurs, des ayant droits parfaitement identifiables
et identifiés dans la mesure ou la liquidation de leur rente
a donné lieu à un transfert de gestion à d'autres
instances métropolitaines du même genre.
Ainsi ces ayant-droit ont été
lésés aujourdhui d'une partie conséquente
de leurs rentes, alors même que ces anciens artisans et commerçants
dAlgérie âgés, disposent de revenus plutôt
misérables malgré des années de cotisation
à titre complémentaire.
III-2-5 DISPOSITIONS
OMISES DANS LE RAPPORT DIEFENBACHER.
1)- Les combattants de l'Algérie
Française :
Les combattants de l'OAS, contraints
à cet engagement désespéré dans le seul
objectif de garder les territoires français dAlgérie
à la France, font encore l'objet d' un dénigrement
auquel il convient dopposer dune part, lachèvement
de la peine quils ont effectuée ou lamnistie
qui leur à été accordé et dautre
part, la grande mansuétude sinon à lignorance
volontaire dactes de trahison ou dassistance notoire
à lennemi en temps de guerre.
Les moyens illicites plus que
discutables employés par la République à leur
encontre et les innombrables forfaitures accomplies dans ces périodes
par des auteurs connus et non poursuivis justifient d'une réhabilitation
dans des termes appropriés aux circonstances.
2)- Les cimetières Français
d'Algérie :
Même si quelques uns restent dans certaines
grandes villes présentables, il est notoirement établi
qu'un grand nombre de nos sépultures ont été
saccagées depuis 1962, voire même totalement éliminées
dans les villages.
On assiste depuis quelques temps
à des opérations mercantiles de quelques nécrophages
qui tentent de faire de ce problème douloureux une affaire
rentable, parfois même en se parant de relations officielles.
Or, des Associations (ASCA par exemple)
se sont investies dans ce domaine, sans être entendues par
les pouvoirs français dans des moments où quelque
chose pouvait encore être sauvé.
- PROPOSITION : Protéger
ce qui est peut-être sauvé et regrouper dans des ossuaires
les restes humains des cimetières saccagés, et permettre
aux familles qui le souhaitent de rapatrier leurs morts.
Cette entreprise pour être crédible,
devra faire l'objet de négociations nationales et être
confiée à des organismes qui ont fait leur preuve
dans les temps difficiles et leur accorder l'assistance des autorités
consulaires Françaises en poste en Algérie.
3 )- Sort des domaines appartenant
à des organismes sociaux ou mutualistes, des cotisants
Français d'Algérie, situés en territoire Métropolitain.
Au titre des accords d'Evian,
dont la France à la maîtrise les patrimoines bâtis
ou non bâtis des organismes sociaux ou mutualistes relevaient
de l'autorité du pays dans lequel ils se situaient.
Or, des organismes sociaux et des
mutuelles de retraites financés par des cotisants Français
d'Algérie avait acquis des biens patrimoniaux en France Métropolitaine
pour accueillir des instances sociales, culturelles, éducatives
ou administratives.
A l'indépendance de l'Algérie,
par négligence de l'Etat Français, l'Etat Algérien
en a gardé l'occupation ou l'exploitation.
Il est indispensable que l'inventaire
de ces biens soit entrepris et que leur ré-affectation aux
ayants droit légitimes soit opérée aussitôt
que possible.
Arrêté le 31 octobre 2003
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