THEOULE 13 MAI 2006

Chers Camarades, cher(e)s Ami(e)s,

Je tiens tout particulièrement à vous remercier, vous tous qui êtes la fidélité même à notre juste combat, à nos camarades tombés à nos côtés durant notre lutte, vous tous qui venez parfois de si loin pour quelques instants de recueillement et d'amitié.

Sans doute sommes-nous moins nombreux aujourd'hui que par le passé, mais tant que nous en aurons la force nous serons là et ce sera la meilleure réponse à ces chacals qui hurlent à respectueuse distance, sans risques....

Voilà près de quatre ans que nous avons inauguré ce Mémorial dédié à tous nos camarades qui tombèrent pour la défense de l'Algérie française. Nous voici réunis devant ces 116 plaques qui rappellent chacun d'entre eux, au pied de Notre-Dame d'Afrique, face à cette mer dont nous n'aurions jamais pensé qu'elle serait le chemin de notre exil, face à notre Algérie perdue et qui brûle toujours en nous d'un feu inextinguible...

Pourquoi avoir choisi le 13 mai, cette date si symbolique ?

Rappelons-nous : parmi la douloureuse litanie des dates qui jalonnent le martyre de l'Algérie française :

- 20 août 1955 (El Halia),
-16 septembre 1959 (le discours du traître et du parjure proposant aux terroristes la victoire perdue par eux sur le terrain et en trahissant la Constitution)
- 24 janvier 1960 (les Barricades des Pieds-Noirs et nos huit morts),
- 22 avril 1961 (le putsch des militaires),
-19 mars 1962 (les accords d'Évian qui scellèrent l'alliance des terroristes du FLN et du traître-parjure),
- 23 mars 1962 (le siège de Bab-El-Oued, quartier martyr, par les forces gaullistes : infanterie, blindés, aviation sans oublier la garde mobile)
- 26 mars 1962 (la rue d'Isly où les forces gaullo-FLN s'illustrèrent si brillamment avec nos 80 morts et nos 200 blessés),
- 7 juin 1962 (assassinats de Claude Piegts et Albert Dovecar),
- 5 juillet 1962 (Oran où les forces gaullistes, l'arme au pied, laissèrent massacrer des milliers de Pieds-Noirs qui faute de valises, ne trouvèrent même pas de cercueils),
- 6 juillet 1962 (assassinat de Roger Degueldre),
- 11 mars 1963 (assassinat de Jean Bastien-Thiry)

Toutes ces dates sont tragiques, une seule manque et elle seule est synonyme de vraie victoire : le 13 mai 1958.
Je sais bien que cette victoire fut de très courte durée, deux jours ! Mais ce fut une belle victoire, un magnifique coup d'État. Civils et militaires, enfin unis pour la seule et unique fois, firent tomber la république. Puis survint le dictateur, l'homme à qui nous devons tous nos malheurs et qui restera toujours le symbole des plus grands abaissements de la FranceÉ

Tout d'abord je tiens à rendre hommage à Joseph Ortiz sans qui nous ne serions pas ici aujourd'hui. Il a su réunir les conditions nécessaires à cette magnifique réalisation, symbole de la chrétienté en terre d'Afrique.

Souvenons-nous aussi d'Andréa Santoni, qui fut notre Vice-Présidente et qui aurait été si fière de ce que nous avons réalisé. Elle avait su rester indomptée malgré l'ignoble cellule du bagne gaulliste de la Petite Roquette où elle croupissait... Selon sa volonté, ses cendres ont été dispersées au pied de cette statue qu'elle avait si largement contribué, elle la protestante, à édifier !

Ce Mausolée, nous l'avons dédié à la mémoire et à l'honneur de nos 116 Camarades de combat, si tragiquement disparus lors de notre lutte désespérée pour la sauvegarde de l'unité de la Nation. Nos pensées, nos prières, vont en ce moment vers eux qui ont tout donné, qui sont tombés en regardant "la mort en face". Nous pensons à leurs familles, à leur peine étouffée depuis tant d'années sous le poids de l'indifférence et de l'oubli.

C'est pour cela que nous avons décidé, quoi qu'il puisse nous en coûter, tant que nous en aurons la force, que les noms de nos camarades seraient honorés, publiquement, dans des lieux d'hommage et de souvenir :

- Théoule inauguré en 2002, tous les 13 mai,
- Perpignan avec sa magnifique stèle inaugurée en 2003, tous les 7 juin,
- Marignane, sÏur jumelle de Perpignan dont l'inauguration fut interdite le 6 juillet 2005. Le 1er novembre dernier, sans concertation, sans communiqués, par le bouche à oreille, des centaines de patriotes et de résistants sont allés s'y recueillir et prier et ont déposé, dans le calme et la dévotion plus de quarante gerbes et bouquets de fleurs en hommage à ceux qui sont morts pour nous. Et c'est cette stèle qui nous vaut d'être poursuivis devant le Tribunal correctionnel pour «  Apologie de crime de guerre ! ». C'est d'ailleurs lundi, après-demain, que nous sommes à nouveau convoqués devant cette juridiction pour être jugés. Je sais, que comme le 13 mars dernier, vous serez nombreux à venir nous soutenir dans cette épreuve. Et soyez certains que nous nous battrons jusqu'au bout pour que notre monument ne soit pas détruit ainsi que les chacals l'exigent.Que tous les généreux donateurs qui ont contribué à ces édifications soient remerciés. Ils peuvent être fiers de ce qui est devenu leur Ïuvre, car sans eux rien n'aurait pu voir le jour.

Et maintenant je vais procéder à l'appel de nos 116 Camarades assassinés par la ténébreuse alliance des tueurs du FLN et de De Gaulle Charles, servi par sa bande d'affidés, de nervis, de barbouzes. Après l'appel des noms de ceux qui sont tombés pour une plus grande France vous répéterez avec moi : « Morts pour l'Algérie française ».

Appel des noms :

 

Mis en page le16/05/2006 par RP