Le 29 mai 1949 monsieur Vincent Auriol, Président de la République lors de son voyage officiel dans les départements d'Algérie remit la Croix de Guerre 39/45 à la Ville d'Alger, entre les mains de deux orphelins de guerre.
Il s'agissait de Martial ERNANDES (orthographe du Journal d'Alger de l'époque) habitant 1 rue Camille Douls (Bab-el-Oued), au dessus de l'Hôpital Maillot et Ahmed KHABER, 39 avenue du Frais Vallon dans le 7ème arrondissement d'El Biar.
Cette Croix de Guerre avec palme attribuée sur citation (cf infra) par décision n°92 du 11 novembre 48 du ministre de la Défense Nationale Ramadier et signée par le secrétaire d'état aux forces armées Max Lejeune.
Alors la médaille de la Croix de Guerre 39/45 avec son ruban et sa palme fut appendue en pointe de l'écu.

"Par le lourd tribut qu'elle a payé à la libération du territoire la ville d'Alger a acquis des droits puissants à la reconnaissance de la Nation. Après avoir abrité les partisans clandestins du débarquement du 8 novembre 1942, est restée jusqu'en 1944, le siège du gouvernement provisoire de la République en même temps que le Centre du Commandement Interallié. Soumise à de nombreuses alertes et à 22 bombardements, la population algéroise, malgré 378 morts et 658 blessés et des centaines de destructions totales ou partielles, a toujours su conserver le plus grand calme dans une admirable dignité. Cité qui s'enorgueillit à juste titre de l'appelllation glorieuse de "Capitale de la France en guerre" que lui ont valu son rôle, sa conduite et l'attitude de sa population."

Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme.
Fait à Paris le 11 novembre 1948.
Le Ministre de la Défense Nationale
Signé : Ramadier

Le Secrétaire d'Etat aux Forces Armées
Signé : Max Lejeune.

Il est à noter qu'en même temps qu'Alger les villes de Bône, Constantine et Djidjelli reçurent la Croix de guerre 39/45.
(in Historique des Armes d'Alger par Théo Bruand d'Uzelle 28/02/94)

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Mr CHIRAC Président de la République Française vient de décerner la Légion d'Honneur à la ville d'Alger en Djézaïrie.

C'est donc une seconde fois que ce qui fut la capitale de la France en Guerre est honorée.

Mais, nous n'osons penser que notre Président ne fait que suivre les traces d'un auguste prédécesseur, Vincent Auriol, qui décerna la Croix de guerre à cette ville pour son comportement pendant les bombardements de 1943. Elle était alors ville française de 245 926 habitants dont 168 933 européens et 70 031 indigènes (recensement de 1931).

Tous ces Français à jamais exilés, disparus, massacrés, il était dès lors normalement envisageable de décerner la Légion d'Honneur à cette ville martyr, à défaut de pouvoir décorer ceux qui avaient de près ou de loin participé à la disparition de ses batisseurs poussés à l'exode et occupé les lieux ainsi libérés.

Bône, maintenant Annaba, à qui, pour les mêmes raisons, fut décernée la Croix de Guerre, est désormais sur les rangs pour une nouvelle distinction lors du 61ème anniversaire du débarquement de Provence ou, s'il y avait urgence, pour le 50ème anniversaire de l'insurrection algérienne (1er novembre 1954) lors de la future visite de notre Président en Djézaïrie.

Djidjelli et Constantine sont encore en réserve pour d'autres attributions lors de festivités ultérieures selon l'humeur des gouvernants.