La Semaine de Georges Marc Benamou


(Nice-Matin du dimanche 2 novembre 2003)

 

Guerre d'Algérie : il suffisait de lire

   Au lendemain de l'émission de Marc-Olivier Fogiel. Ils me demandent tous : Mais où avez-vous trouvé ces informations sur ce " Mensonge français " ? Ces phrases du général De Gaulle, bourrées de préjugés ? Celle sur " Colombey-les-Deux Mosquées ? " avez-vous déniché le récit de la négociation secrète entre Charles De Gaulle et le chef rebelle Si Salah ? D'où nous avez-vous sorti que le jeune ministre Giscard d'Estaing entretenait des relations pour le moins ambiguës, avec l'état-major de l'OAS au début des années soixante ? Comment savez-vous cela ? Prouvez-le !

   C'est simple, tout était là, il suffisait de regarder. Nous le savions tous. Tout cela était sous nos yeux, et chacun pourrait répéter avec la franchise de Régie Debray, lorsqu'il parlait de la francisque de Mitterrand: " J'en savais trop et pas assez, je savais et ne savais pas, je ne voulais pas savoir " (Loués soient nos seigneurs,-.Gallimard, 1996)

    La France toute entière n'a pas voulu " voir " et " savoir " concernant la guerre d'Algérie. Elle a mis tout cela dans un trou noir. En vérité il suffit de chercher, de s'intéresser, et très souvent, de lire les bons auteurs.

    A la source de tout, il y a quelques écrivains incontournables sur la question : Alain Peyrefitte dont les tomes du C'était de Gaulle sont une mine pour l'enquêteur, avec cette recension, précise, colorée et rigoureuse des délibérations des Conseils des ministres.

    L'autre, c'est l'œuvre d'un historien de la guerre d'Algérie, Georges Fleury, auteur de plusieurs œuvres de référence Histoire secrète de 1'OAS chez Grasset, ou La guerre en Algérie (Plon 1973 Perrin 2003) mais aussi des tout premiers ouvrages sur les.harkis, publiés en1976.-Le.combat des harkis et Les combattants du mauvais choix.

 

Mis en page le 02/11/2003 par RP