La Semaine de Georges Marc Benamou

(Nice-Matin du dimanche 1er luin 2003)


Les désastres algériens

Cette scène hallucinante près d'Alger, sur les lieux du tremblement de terre. Les cailloux du peuple faisant fuir les Mercedes du Président Bouteflika. Cette fuite est pitoyable. Elle restera gravée dans les mémoires; et aura, sans nul doute, des conséquences pour la très prochaine élection présidentielle. Pour moi, elle est aussi un moment de vérité. L'autre illustration, moins officielle, moins caricaturale de cette fameuse Année de l'Algérie, d'où l'on aura exclu les morts, les Pieds Noirs, les Harkis, les Kabyles, les hommes et les femmes libres. Elle dit, mieux que mille discours, l'échec patent, pathétique, de la Révolution algérienne à la façon F.L.N.. Elle raconte, en une image ce qu'a fait en quarante ans de ce pays une clique de militaires, de caïds et de démagogues - dont Bouteflika était dès l'origine. Le règne de la corruption. L'incompétence. Tout simplement l'incapacité d'un Etat introuvable à venir au secours de son peuple. Elle illustre surtout la faute originelle. Ce mensonge français encore entretenu. Il n'y eut pas de décolonisation en Algérie, comme vous le racontent les manuels d'histoire. De Gaulle ne le voulut pas. Il était trop pressé, trop vaniteux. Il dégagea - c'était le terme employé à l'époque - et rendit l'Algérie, non pas aux Algériens, mais à un parti totalitaire.

 

Créée le 01/06//2003 par RPr