Analyse des propos tenus par Mr JeanMarie BOCKEL, Secrétaire
d'Etat aux Anciens Combattants, lors de sa « conférence de
presse » du 11 juin 2009.
Il s'agit du compterendu
de cet entretien, tel que l'a rapporté le CLANR,
sur son site le 14 juin 2009.
Question : « L'émotion
ressentie, est très grande, suite à vos propos,
largement repris par la presse algérienne, et qui, figurant
sur le site de l'Ambassade de France sont ainsi officialisés.
Démentezvous les propos que vous avez tenus ? »
JeanMarie Bockel :
« Dans ce déplacement officiel, je savais ce
que je devais dire et ce que je n'avais pas l'intention de dire.
Je n'ai pas cessé de répéter qu'il n'était
pas question de repentance, en aucune manière, et à
ce sujet, j'ai été extrêmement clair.
Notre
remarque : Donc les propos tenus au journal algérien
« AlKhabar » ont été
murement réfléchis, avoue le Ministre, qui ne les
regrette pas du tout ! Qu'il n'ait pas dit que la France
ne fasse pas « repentance » ne change rien
à l'affaire puisque l'ensemble des propos est acte de repentance !
Réponse du Ministre, « extrêmement claire » :
« Non je ne dément pas et je confirme ! »
Q. : « Nous
avons entendu, que la loi de 1999 reconnaissant la guerre d'Algérie,
a été votée pour remarquer le conflit entre
deux Nations, puis plus loin, il est question de guerre entre
nos deux pays. Ces deux termes, concernant l'Algérie d'avant
1962, nous semblent mal adaptés. »
JM. B. : « Certains
propos peuvent être susceptibles d'interprétation
négative, dans ce cas là c'est ma parole devant
vous qui prime. »
N.
R. Non Mr Bockel, il ne
s'agit pas d'interprétation négative ! Il s'agit
des propos que vous avez tenus ! S'il s'était agi
de l'interprétation « négative »
des journalistes, il vous appartenait de les démentir et
de rétablir la réalité. Vous ne l'avez pas
fait et vous ne le faites pas.
Q. : « Nous
avons entendu : la « valeur des combattants de
l'indépendance », et s'il est possible que cela
existe, il n'en demeure pas moins que le FLN représente
avant tout, une série de crimes et d'horreurs qu'on ne
peut pardonner. »
JM. B. : « Je
reconnais que dans cette tragédie, il y a eu les horreurs
dont vous parlez, mais elles ont été rappelées
et soulignées par le Président Jacques Chirac, et
si la phrase donne l'impression d'accepter l'inacceptable, je
ne veux pas vous laisser sur cette impression.
Je ne fais pas partie de ces gens qui en France, veulent récrire
l'histoire, ou occulter certains faits. Sur la question des massacres
des Harkis, j'ai rencontré des familles de victimes, et
des historiens français, et à ce sujet il y a d'utiles
débats historiques.
Mes déclarations sur la colonisation m'ont mis, strictement
et mot pour mot, dans les phrases prononcées par le Président
de la République. Il n'est jamais entré dans un
propos de condamnation ou de repentance.
Nous devons cependant garder un climat de dialogue avec l'Algérie. »
N.R.
Mais monsieur Bockel, il n'est pas question d'une « impression » !
La phrase rapportée est parfaitement claire et nette, et
elle émane de vous, non de Jacques Chirac... Ensuite la
question des massacres des Harkis n'est pas le sujet « d'utiles
débats historiques ». Ces massacres ont eu lieu,
et il y a des responsables qui doivent être connus et dénoncés,
ce que vous vous gardez bien de faire en minimisant les faits
sous le prétexte que « le climat de dialogue
avec l'Algérie », doit être gardé.
Quel qu'en soit le prix ?
Q. : « Le fait
de considérer que la guerre d'Algérie s'est faite
entre deux nations, conforte le propos de M. Bouteflika, disant
que les Harkis sont des traitres et des collabos. »
JM.B. : «
En essayant de me mettre à votre place, je dis qu'on ne
peut pas employer des mots qui ne traduisent pas la réalité
historique, et dans mes paroles, je ne commets pas ce genre d'imprécision
historique. »
N.R.
Ð D'une part, vous ne pouvez pas vous mettre
à notre place, Mr Bockel, et d'autre part vous commettez
plus qu'une « imprécision », une
manifeste contrevérité historique !
Q. : « Une
loi censée nous protéger, ne donne aucune sanction
à tous ceux qui nous attaquent et nous insultent. »
JM. B. : « Nous
avons démarré un travail de réflexion pour
voir comment amender et améliorer le texte pour éviter
les pièges.»
N.R.
Ð Mais ce « travail de réflexion »,
il dure depuis... 47 ans, Mr Bockel ! Et nous sommes toujours
autant attaqués et insultés... Des « places »
ou des « rues » du 19 mars 1962 continuent
de fleurir dans nos villages et nos villes et vous conseillez
aux Préfets d'assister aux commémorations de la
FNACA ! Vous appelez ça un « travail de
réflexion » ?
Q. : « Les
lois sur les orphelins de Harkis, donnent un délai trop
court pour établir les dossiers. »
JM. B. : « Si
certains sont touchés par le délai se forclusion,
ils peuvent faire un dossier d'aide auprès de l'ONAC qui
sera examiné avec bienveillance. »
N.R.
Ð Bienveillance Mr Bockel ? Il ne s'agit pas
de "bienveillance" mais de DROITS ! Celui d'orphelins
de Français, « morts pour la France » !
Q. : « Des
dérapages verbaux insultants ont été proférés
à l'encontre de la communauté Harki (affaire Frèche,
et d Ôautres...) sans que la justice le condamne. Les Harkis sont
la cible d'insultes depuis trop longtemps. »
JM.B. : « Les soldats Français méritent nos éloges
et notre soutien. Tout ce qui parait ambigu ne relève pas
de la position de la France.
Je suis allé en Algérie pour inaugurer « La
Maison du combattant », les nôtres, que l'on
se doit d'honorer. »
N.R.
Ð C'est vous qui cultivez l'ambigŸité, Mr. Bockel !
D'abord vous ne répondez pas directement à la question
posée en évitant, encore une fois, d'employer le
terme « Harki » et en généralisant
aux « Soldats Français », ensuite
en parlant d'une « Maison du combattant »
en Algérie qui ne va honorer que les « Indigènes »
des précédents conflits, ce qui est d'ailleurs précisé
dans votre interview, à propos de leurs retraites. Devraton
également « honorer » les anciens
moudjahidines de l'ALN ?
Q. : « Vous
engagez vous et confirmez vous que le Président de la République
respectera ses engagements au sujet de la responsabilité
de la France dans le désarmement, l'abandon et le massacre
des Harkis ? Nos associations ont sur ce point des revendications
convergentes. Quels seront les actes ? »
J.M. B. : « Le
Président fera ce qu'il a dit qu'il ferait. Mes engagements
se font à partir des paroles du Président. »
N.R.
Ð On le constate encore une fois, Mr Bockel
ne « s'engage pas ». Il remet sur les épaules
du Président ce qu'il n'ose dire en face des principaux
intéressés qui ne sont pas cette fois des journalistes
algériens !
Q. : « Je voudrais
souligner le fait que si vos propos ont une résonnance
nationale, notre entretien chargé de clarifier ces propos,
aura un impact plus limité, n'ayant pas accès aux
médias nationaux. Ensuite, vous parler d'un climat malsain,
dans lequel les Pieds Noirs, à travers des déclarations,
des faits, des actions, se sentent agressés. La dernière
en date est le discours du Président à La Nartelle,
dans lequel, faisant l'éloge de l'Armée d'Afrique
débarquant en Provence, il « oublie »
de citer les Français d'Afrique du Nord et les PiedsNoirs.
Je vous fais part du choc ressenti par les enfants de ces soldats
PiedsNoirs, entendant que leurs parents se sont battus « comme
s'ils étaient Français ». Je vous demande
donc de faire remonter ce sentiment jusqu'au Président
Nicolas Sarkozy. »
J.M. B. : « Tout
d'abord, le communiqué qui sera fait, éclaircira
les malentendus. Pour le reste, je vous comprends très
bien car je connais la part importante qu'occupaient les Pieds
Noirs dans l'armée d'Afrique. Je transmettrai donc vos
remarques. »
N.R. Ð
A ce jour, aucun communiqué n'est encore paru et la presse
nationale n'a pas soufflé mot de cette « conférence » !
Q. : « La
FNACA prétend aller dans nos camps de Rivesaltes, pour
pouvoir faire ses manifestations. Parlant au nom de tous les Harkis,
je vous demande de leur interdire l'accès à ces
camps, car ce serait pour nous une profanation.
La FNACA (encore) et la LDH, vont
dans les écoles dispenser une version de l'Histoire Algérienne
et Communiste. Nous voulons avoir le droit, nous aussi,
d'aller dans ces écoles. On me l'a interdit. Il faut faire remonter
le message auprès du Président pour lui dire « qu'il est
temps ».
J.M. B. : «
Vous jugez, à juste titre que les mesures sont insuffisantes,
et j'ai bien compris après avoir écouté les
intervenants que je suis porteur d'un message auprès du
Président. »
N.R.
Ð JeanMarie Bockel n'a pas écouté la question !
De quelles mesures parletil ? Atil
convoqué les intervenants à cette « Conférence
de presse » pour être leur petit télégraphiste
auprès de Nicolas Sarkozy ? Ou pour s'expliquer sur
ses propres propos à la presse algérienne ?
Q. : « Je
voudrais souligner la désinformation dans les médias,
au détriment des Colonisateurs, ou des anciens combattants
qui sont censés n'avoir pratiqué que la torture.
Certaines associations mènent à ce sujet des discours
scandaleux. Et il est anormal que ces associations aillent dans
les lycées, collèges et écoles, pour des
exposés et des conférences, sans que nous puissions
nous même y aller. Les directeurs sont d'accord, mais ce
sont souvent les professeurs d'Histoire qui nous l'interdisent. »
Pris par le temps d'un entretien
qui a duré plus longtemps que prévu, J.M.
Bockel a pris acte de cet état de fait.
N.R.
Ð Voilà qui est tout à fait scandaleux !
Quel est le temps qui devait être accordé à
ses interlocuteurs ? Cinq minutes, dix minutes ? Mr
Bockel n'a répondu à aucune des questions posées.
Il s'est défaussé, s'est contenté de généralités
politiciennes, comme prévu !
Mais il accepte une dernière
« réponse » sur la question de la
commémoration du 19 mars dans ce qu'elle avait de provocateur
et d'immoral. La participation de « certains »
politiques a été soulignée...
J.M. B. : « Je
rappelle que la Journée officielle de célébration
des victimes civiles et militaires françaises des guerres
d'Afrique du Nord, est le 5 décembre. Pour le reste, certaines
commémorations associatives, comme le 19 mars, à
laquelle je ne participe pas, et d'autres, sont autorisées. »
N.R.
Ð Là encore admirons le tour de muleta de Mr Bockel qui
offre à la FNACA les réponses appropriées :
En effet, il laisse à entendre que le 5 décembre
et le 19 mars sont deux commémorations différentes,
et que la FNACA peut donc commémorer le 19 mars comme « fin
de la guerre d'Algérie », les « guerres
d'Afrique du Nord » n'étant pas concernées...
Toute cette
pseudo conférence de presse qui s'est terminée sur
la « promesse de se revoir en septembre prochain »
n'aura été qu'une esbroufe de plus dans le cheminement
politique des 47 années qui nous précèdent.
La seule réponse à donner à Mr Bockel comme
à son portecoton Azni, est une fin de non recevoir !
Le 15 juin 2009,
JeanPierre RISGALLA
Président du Cercle Algérianiste du Grand Avignon