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Michel de LAPARRE
JOURNAL D'UN PRETRE EN ALGERIE. (Page après Page)

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"Je ne suis pas Pied-Noir, mais bien de Métropole. Je ne suis pas un homme politique puisque je suis un prêtre de l'Église catholique. Je n'ai de rancoeur contre personne et ne poursuis, par la publication de cet ouvrage, qu'un seul but : rappeler à tous les hommes qu'ils sont frères et très spécialement aux Français."
C'est en ces termes, simples et véridiques, que débute le journal de Michel de Laparre de Saint-Sernin, prêtre arrivé à Oran en 1961 qui, au jour le jour, avec la sincérité d'un homme de Dieu, a élaboré un document des plus précieux sur la tragédie que vivait l'Algérie française.
Cet ouvrage, bouleversant d'authenticité, constitue un précieux témoignage à transmettre aux générations futures.
"Le père Michel de Laparre arrive dans une ville en état de siège. Il tient le journal de cette année tragique : attentats, disparitions, exode... Jusqu'à la tuerie du 5juillet 1962, journée la plus sanglante de cette guerre et nous livre le plus précieux des témoignages au coeur de cette population dans l'attente et le refus du coup fatal.
Plus de quarante ans après ces événements, il semble qu'on puisse maintenant regarder cette page d'histoire avec plus de justice et de vérité. Il est temps d'ouvrir les yeux et de voir que la honte n'était pas du côté des Français d'Algérie qui se défendaient la rage au coeur. Ils étaient plongés dans l'angoisse profonde et la désespérance que décrit si bien Camus dans La Peste...
II faut rétablir la vérité historique sur cette époque si dramatique et admettre enfin l'immense responsabilité de la France.

Les Editions "Page après Page" viennent de procéder à la réédition de cet ouvrage très précieux qui était introuvable car épuisé.


*COMMENTAIRES*

M'intéressant beaucoup à la guerre d'Algérie (j'y étais comme appelé en 58 et 59), j'ai lu avec beaucoup d'intérêt le livre de Michel de Laparre. Je déplore seulement que certaines informations très incroyables ne soient pas étayées par des explications de preuve. Quand il parle de mauresques qui ont mangé des lambeaux de chair d'un colon vivant, l'a-t-il vu... Ceci dit, il fait justice de contre-vérités trop souvent affirmées par les uns et les autres qui ne connaissent rien à cette guerre.

Xavier Vandermeersch

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Journal d'un Prêtre  en Algérie ORAN  1961-1962  Michel de Laparre

Ce livre capital d'un témoin et d'un acteur de terrain à été « snobé » et négligé par la plus part si non tous « les historiens » qui ont prétendu étudier cet épisode dramatique du début de l'indépendance en Algérie ; sauf dans « l'Agonie d'Oran » 3 volumes de témoignages et d'enquêtes sous la direction de Geneviève de Ternant (éditions Gandini) qui lui consacre 10 pages dans le volume 2. D'ailleurs ces livres aussi pionniers de ce dossier ont été tres peu exploités et cités dans les différentes études sur le sujet (sauf enquête de JF Paya qui y est partiellement incluse) Pourquoi alors qu'il n'y a jamais eu d'enquête officielle et très peu d'archives souvent caviardées ou édulcorées ? Bien sur il s'agit d'une chronique de faits et d'événements qui sont souvent rapportés au Père dans son patronage de St Eugène par les nombreux visiteurs souvent militaires. Il n'a pas tout vu et cela est livré brut d'émotion et sans sélection qualitative pro ou anti OAS ou FLN ; mais c'est un journal précieux pour un historien digne de ce nom qui utilise volontiers avec les réserves d'usage ce genre de document (avec d'autres) dans toutes les études historiques, même pour ceux qui sont écrits à posteriori (sans parler du Coran de la Bible où des Evangiles !) Ce document fut écrit au jour le jour. Dont Acte !

Mais revenons au jour tragique du 5 juillet que nous avance-t-il ? En vrac

Vers 11 heures le père « fait un tour en ville » au centre cohue, foule musulmane. Quelques Européens circulent apparemment sans problèmes il rejoint son Dispensaire (nous avons le témoignage d'un mandataire aux halles aujourd'hui à Perpignan qui y a passé toute la matinée avec ses collègues musulmans sans rien savoir)

A St Eugène  on entend des coups de feu au loin sans plus !

Les jours d'après on apprend les horreurs qui se sont passées au centre ville ; les disparitions ; les morts les bruits alarmants courent mais on ne sait rien de ce qui s'est passé dans les quartiers musulmans ni en périphérie au stade Municipal où de nombreux survivants qu'on ne reverra plus on été amenés Nota capitale selon des Officiers de l'état major « certes attaque contre les Français mais surtout ouverture des hostilités entre FLN Ben Bella / Ben Khedda »  donc on sait mais pas d'enquête, pas d'archives ! On rapporte des interventions d'officiers courageux qui ont agi seuls et qui ont sauvé des gens ! Episode de la gare à l'arrivée du train d'Alger où l'armée Française à tiré sur les émeutiers,  section 8 ème RIMA très édulcorée dans le JMO )

Lund 9 Juillet le Père recoit 2 officiers supérieurs de l'Etat major Marine qui parlent de « l'ALN du Maroc qui est arrivée hier,  bien armée et disciplinée » (dimanche 8 Juillet c'est ce que nous avons toujours avancé selon nos témoignages personnel de terrain)  on parle de « 150 corps de victimes carbonisés » du Cdt Grusset « qui a eu les yeux arrachés » On parle aussi de la RTF qui rassure et qui abonde dans le sens du FLN qui prétend que ces exactions sont le fait de « bandes incontrolées qui vont être durement chatiées » (mis en scène de Pont St Albin par Bakhti) mais personne n'a vu la suite ! Le 11 Juillet sur les bus, heure de vérité inscriptions « à bas le GPRA vive Ben Bella » chiffre avancé de 700 victimes ! « la lutte est commencée entre les fractions FLN ! »  Le sous directeur de la poste raflé par les ATO le 5 avec 1000 autres conduits au stade avait été relaché vu ses fonctions ; vu au volant de sa voiture mais disparu depuis  Jeudi 12 Juillet visite éclair de Ben Bella à Oran qui retourne à Tlemcen attendre prudemment la suite des événements Le 14 Juillet, les autorités musulmanes reconnaissent officiellement que ce sont leurs « francs tireurs » qui avaient organisés l'affaire ce qui nous fait para”tre encore plus amer le premier mouvement du gouvernement Français et de la RTF  qui avaient de mettre cela à notre compte »

« on a vu plusieurs camions de cadavres ramassés au hasard dans les rues jetés au petit lac «  avec les enlèvements des jours précédents cela ferait 800 disparus ! » (tient cela correspond au chiffre cité par le lieutenant JP Chevénement attaché au consul de France) Suivent d'autres témoignages et d'autres horreurs et la description du terrible exode qui vide la cité de la majorité de sa population française.

LE BUT EST ATTEINT !  VOICI UN RESUME  DE CETTE CHRONIQUE  CAPITALE QUI AVEC D'AUTRES ELEMENTS BIEN SUR AURAIT DU INTERESSER NOS HISTORIENS

  Par Jean-François   PAYA