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L'auteur avait 16 ans en 1962, à ORAN. Quarante années se sont écoulées avant que cette pied-noir puisse enfin parler de ce qu'elle a vécu là-bas, de l'O.A.S., du F.L.N., du putsch des généraux et des promesses du général de Gaulle.

Ce livre nous montre la jeunesse d'une jeune fille militante OAS pendant la guerre d'Algérie, son arrivée en France et son mal-être de l'éloignement de son pays natal lui causent trois dépressions et trois cures en deux ans. Consciente qu’elle est malade de l’Algérie, Geneviève veut devenir une Française normale, comme celles qu’elle fréquente au lycée ou au travail. En 2002, elle retrouve à Saint-Cyr-Les-Lecques(83) sa famille, ses cousins ses amis d’avant, de là-bas.

Elle demande alors Pardon, à son Algérie, notre Algérie, d’avoir voulu l’oublier.

Qui peut l’oublier ?

Quelques extraits :

" Un muret de cinquante centimètres environ nous protégeait de ces balles et j'étais quand même émue, mais sans avoir peur. L'émotion vécue était impossible à analyser sur le moment. Il fallait se contenter de la vivre.
Toujours curieuse, j'essayais de voir l'origine des tirs qui fusaient autour de nous... "

" Ce n'était pas la peur de mourir qui nous tenaillait, d'ailleurs, c'était la peur de ne plus être vivants pour combattre, pour nous battre pour notre pays et notre idéal.

La fierté n'était plus de mise : garçons et filles, tout le monde pleurait, vibrait et regrettait la faute à l'unisson. Aucune honte, juste la peur, la trouille ! "

" Je m'éloignais avec mes idées noires, en traversant la propriété, et je me réfugiais près d'un canal qui la traversait, mais il était à sec.
Aucune possibilité d'y plonger pour oublier mon désespoir et m'y noyer. Ce n'est pas l'envie qui m'en manquait, mais il n'y avait pas la moindre goutte d'eau ! "

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La mise en page de son ouvrage mérite mieux. J.P. Ferrer