Un témoignage troublant et émouvant de Françoise Mesquida sur la journée du 26 Mars 1962, à Alger.

Françoise avait eu douze ans quelques jours avant. Une famille de quatre petites filles très unies autour d’un père enseignant et athée, huit fois médaillé militaire, et d’une mère rencontrée à la Libération. Coup de foudre. Mariage.

Quelques jours avant le 26 Mars, un pressentiment pousse madame Mesquida à convaincre son mari de monter à Notre Dame d’Afrique, pour prier.

Le 26, les parents se rendent à la manifestation pacifique pour faire lever le blocus de Bab-el-Oued. Ils ont le temps de constater que les rues transversales à la rue d’Isly sont bouchées, que c’est une nasse. Que des fells sont présents.

Douze minutes de fusillade. Madame Mesquida, allongée sur le sol avec son mari et un parent, devant la Poste, est plusieurs fois atteinte. A-t-elle eu le tors de lever le bras dans sa robe blanche pour demander aux assassins d’arrêter de tirer ?

" Ils nous l’ont tuée, ils nous l’ont tuée…. " Pleure son père

Françoise nous livre la profonde détresse qui a été la sienne et celle de son père pendant de longues années. Un puissant cri de tristesse et de rage après quarante de silence.

Un livre très émouvant.

Même pour nous les Pieds-Noirs qui connaissons cet épisode sanglant de notre vie de là-bas.

Merci Françoise.

Le Cercle Algérianiste de Nice.
J.P FERRER