Les manants du Roi 14 octobre 2010

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Jean Monneret
La désinformation autour du film Hors la loi

L'Etoile du Berger.
Atelier fol'fer

« H » comme « Hors la loi »?

Non! « H » comme « Honte »... Au-delà des protestations nombreuses et vigoureuses, sans angélisme, un petit livre qui remet les pendules à l'heure: « La désinformation autour du film Hors la loi » de Jean Monneret, par Olivier Perceval. Un bien mauvais film, avec des fonds publics Français qui ont servi une entreprise de propagande... Honte au ministère de la culture...

Jean Monneret, historien, dénonce l'entreprise de désinformation et de falsification menée par Rachid Bouchareb avec le film FLN : « Hors la loi ».

Bouchareb n'en n'est certes pas à son coup d'essai. Il avait auparavant  commis : « Indigènes » diversement salué par la critique, film qui avait déjà une tendance très forte à orienter la présentation de l'histoire dans le sens qui convient à la démonstration idéologique sous-jacente. On y apprenait, notamment, que les Africains du nord avaient mené presque seuls les combats décisifs de la première armée, au sein de laquelle ils étaient obligés de supporter avec patience le racisme de leurs chefs blancs. 

Fort de ce succès, le réalisateur récidive, sans y aller avec le dos de la cuiller cette fois, en réutilisant le très populaire Jamel Debbouze qui avait si bien fait recette la première fois.

Mais, si les réactions sont nombreuses et vigoureuses, il manquait une argumentation structurée, une réponse d'autorité. À travers un petit ouvrage d'une centaine de pages, Jean Monneret apporte avec méthode et clarté la réponse attendue. Il démontre simplement et avec précision que le film « Hors la loi », n'est qu'un film de propagande qui tend à justifier le discours du président Boutéflika sur les crimes Français « imprescriptibles » en Algérie.

On comprend bien que devant l'incapacité du FLN corrompu à sortir le pays du Chaos social et politique, le parti unique au pouvoir ait intérêt à montrer du doigt les méchants Français, responsables de tous les maux de l'Algérie et de la terre entière. Toutes les dictatures font ça. On comprend mal en revanche que, par l'entremise du ministère de la culture, des fonds publics  Français servent cette entreprise de propagande.

On comprend encore moins les médias de notre pays qui s'insurgent contre toute contestation au nom de la liberté de création. Il est vrai qu'après s'être répandu dans la presse algérienne en affirmant qu'il allait sortir la vérité historique des placards, Bouchareb s'est repris en France en affirmant qu'il ne s'agissait que d'une fiction. Cette « fiction » parle d'événements réels ayant eu lieu à Sétif en 1945 et où, selon le réalisateur, la police aidée des Européens aurait tiré sur une foule pacifique.

Personne ne nie les tristes événements de Sétif et la répression démesurée  qui s'est abattue sur les musulmans durant trois semaines. Mais précisément, s'agissant d'un événement aussi dramatique, il convenait, dans un esprit de recherche de vérité, d'analyser plus à fond, comment s'est produit l'enchaînement des faits. Pourquoi ne rappelle-t-on pas, même brièvement, que tout a commencé par l'assassinat et la mutilation atroce d'Européens ?

Jean Monneret revient sur la fameuse journée de manifestation pour l'indépendance à Sétif le 8 mai 1945.

Les allégations du FLN étaient tellement fantaisistes et si peu crédibles que Bouchareb aurait choisi de s'appuyer sur les travaux d'un intellectuel Français pour donner un habillage universitaire à sa version un peu moins simpliste, mais tout aussi orientée : Il s'agit de Jean'Louis Planche, auteur du  livre « Sétif 1945, chronique d'un massacre annoncé ».
Jean Monneret, docteur en histoire et spécialiste éminent de la guerre d'Algérie, analyse et démontre l'inanité  au plan historique des affirmations sournoises de cet ouvrage.

Il résulte de tout cela, bien sûr, que les grandes consciences médiatiques s'étonnent qu'on ne puisse faire un film sur cette période en France sans provoquer de polémique, alors que les Américains n'hésitent pas eux à parler de la guerre du Vietnam. Je rappelle à ces donneurs de leçon que l'histoire de l'Algérie Française s'est quand même soldée par le départ forcé d'un million de pieds-noirs qui ont tout laissé, ouvrages de toutes leurs vies et de celles de plusieurs générations.

Je rappelle aux cuistres suffisants de la presse qui fait l'opinion, que la guerre en 1961 était terminée et gagnée au plan militaire (il n'y a pas eu d'évacuation héliportées comme à Saïgon) et que les seuls éléments armés du FLN étaient en Tunisie et attendaient prudemment qu'on leur fasse  signe d'entrer.

Je rappelle enfin les ignobles tourments qu'ont dû subir ceux, musulmans, bien plus nombreux que les membres du FLN, qui ont combattu pour la France  qu'ils croyaient être leur patrie et qui ont été abandonnés à leurs bourreaux.

Et l'on voudrait, en plus, nous faire le coup de la repentance éternelle ?

Jean Monneret, historien paisible, montre par ce petit livre  qu'il ne peut y avoir une vraie réconciliation que sur la reconnaissance de part et d'autres de faits objectifs et non sur la base de phantasmes idéologiques.

Olivier Perceval

 

Mis en page le 16/10/2010 par RP