« H »
comme « Hors la loi »?
Non! « H » comme « Honte »...
Au-delà des protestations nombreuses et vigoureuses,
sans angélisme, un petit livre qui remet les pendules
à l'heure: « La désinformation
autour du film Hors la loi » de Jean Monneret,
par Olivier Perceval. Un bien mauvais film, avec des fonds
publics Français qui ont servi une entreprise de
propagande... Honte au ministère de la culture...
|
Jean Monneret, historien,
dénonce l'entreprise de désinformation et de falsification
menée par Rachid Bouchareb avec le film FLN : « Hors
la loi ».
Bouchareb n'en n'est certes pas à
son coup d'essai. Il avait auparavant commis : « Indigènes »
diversement salué par la critique, film qui avait déjà
une tendance très forte à orienter la présentation
de l'histoire dans le sens qui convient à la démonstration
idéologique sous-jacente. On y apprenait, notamment, que
les Africains du nord avaient mené presque seuls les combats
décisifs de la première armée, au sein de laquelle
ils étaient obligés de supporter avec patience le
racisme de leurs chefs blancs.
Fort de ce succès, le réalisateur
récidive, sans y aller avec le dos de la cuiller cette fois,
en réutilisant le très populaire Jamel Debbouze qui
avait si bien fait recette la première fois.
Mais, si les réactions sont nombreuses
et vigoureuses, il manquait une argumentation structurée,
une réponse d'autorité. À travers un petit ouvrage
d'une centaine de pages, Jean Monneret apporte avec méthode
et clarté la réponse attendue. Il démontre
simplement et avec précision que le film « Hors
la loi », n'est qu'un film de propagande qui tend à
justifier le discours du président Boutéflika sur
les crimes Français « imprescriptibles »
en Algérie.
On comprend bien que devant l'incapacité
du FLN corrompu à sortir le pays du Chaos social et politique,
le parti unique au pouvoir ait intérêt à montrer du
doigt les méchants Français, responsables de tous
les maux de l'Algérie et de la terre entière. Toutes
les dictatures font ça. On comprend mal en revanche que,
par l'entremise du ministère de la culture, des fonds publics
Français servent cette entreprise de propagande.
On comprend encore moins les médias
de notre pays qui s'insurgent contre toute contestation au nom de
la liberté de création. Il est vrai qu'après
s'être répandu dans la presse algérienne en affirmant
qu'il allait sortir la vérité historique des placards,
Bouchareb s'est repris en France en affirmant qu'il ne s'agissait
que d'une fiction. Cette « fiction » parle
d'événements réels ayant eu lieu à Sétif
en 1945 et où, selon le réalisateur, la police aidée
des Européens aurait tiré sur une foule pacifique.
Personne ne nie les tristes événements
de Sétif et la répression démesurée
qui s'est abattue sur les musulmans durant trois semaines. Mais
précisément, s'agissant d'un événement
aussi dramatique, il convenait, dans un esprit de recherche de vérité,
d'analyser plus à fond, comment s'est produit l'enchaînement
des faits. Pourquoi ne rappelle-t-on pas, même brièvement,
que tout a commencé par l'assassinat et la mutilation atroce
d'Européens ?
Jean Monneret revient sur la fameuse journée
de manifestation pour l'indépendance à Sétif
le 8 mai 1945.
Les allégations du FLN étaient
tellement fantaisistes et si peu crédibles que Bouchareb
aurait choisi de s'appuyer sur les travaux d'un intellectuel Français
pour donner un habillage universitaire à sa version un peu
moins simpliste, mais tout aussi orientée : Il s'agit
de Jean'Louis Planche, auteur du livre « Sétif
1945, chronique d'un massacre annoncé ».
Jean Monneret, docteur en histoire et spécialiste éminent
de la guerre d'Algérie, analyse et démontre l'inanité
au plan historique des affirmations sournoises de cet ouvrage.
Il résulte de tout cela, bien sûr,
que les grandes consciences médiatiques s'étonnent
qu'on ne puisse faire un film sur cette période en France
sans provoquer de polémique, alors que les Américains
n'hésitent pas eux à parler de la guerre du Vietnam.
Je rappelle à ces donneurs de leçon que l'histoire
de l'Algérie Française s'est quand même soldée
par le départ forcé d'un million de pieds-noirs qui
ont tout laissé, ouvrages de toutes leurs vies et de celles
de plusieurs générations.
Je rappelle aux cuistres suffisants de la
presse qui fait l'opinion, que la guerre en 1961 était terminée
et gagnée au plan militaire (il n'y a pas eu d'évacuation
héliportées comme à Saïgon) et que les
seuls éléments armés du FLN étaient
en Tunisie et attendaient prudemment qu'on leur fasse signe
d'entrer.
Je rappelle enfin les ignobles tourments
qu'ont dû subir ceux, musulmans, bien plus nombreux que les
membres du FLN, qui ont combattu pour la France qu'ils croyaient
être leur patrie et qui ont été abandonnés
à leurs bourreaux.
Et l'on voudrait, en plus, nous faire le
coup de la repentance éternelle ?
Jean Monneret, historien paisible, montre
par ce petit livre qu'il ne peut y avoir une vraie réconciliation
que sur la reconnaissance de part et d'autres de faits objectifs
et non sur la base de phantasmes idéologiques.
Olivier Perceval
|