En voici le rappel des principales
dates pour restaurer leur mémoire défaillante
et les aider dans leur remord, s'il venait à se manifester
chez l'un ou l'autre, en vue de rejeter « la
politique de l'autruche » dans laquelle ils se sont
lâchement réfugiés ?
Car il n'est guère possible
de pardonner et surtout, à tout jamais, d'oublier !
Après l'inoubliable tragédie
de Mers-El-Kebir, dont la « Royal Navy »
rougit encore. Le cimetière civil Saint André
ne pouvant accueillir autant de linceuls, les autorités
civiles de l'Oranie et militaires françaises, aménagèrent
à côté un carré militaire, entretenu,
avec dévotion, par la population de la Marsa jusqu'en
1962 et par la Base navale jusqu'à son départ
en 1968, date à laquelle « Le Souvenir français »
prit le relais.
5
juillet 1940 :
Obsèques officielles présidées par l'Amiral
Gensoul, célébrées par l'évêque
d'Oran, assisté du prêtre de la Marsa, de l'aumônier
catholique De Greuzer et des aumôniers militaires d'autres
confessions. Un premier office œcuménique dans un
village catholique en terre d'Islam. Quelques cercueils blancs
portaient des identités, beaucoup d'autres la mention
« Inconnu » avec le nom du navire.
Avril
1941 :
800 corps retrouvés à peu près intacts,
pour la plupart, dans les tourelles d'artillerie dont le blindage
les avaient protégés de l'explosion mais dont
les issues bloquées, empêchant toute fuite, les
avaient condamnés à mourir par asphyxie, furent
remontés de « La Bretagne » et
enterrés dans un ossuaire spécialement édifié
pour eux.
1951 : Lors du découpage de l'épave
du cuirassé « Bretagne » ,
des squelettes encore découverts et ramenés à
la surface par les scaphandriers, rejoindront cet ossuaire.
1960 : L'amiral Bernard Geli, (Il vécut la tragédie
de Mers-El-Kebir en qualité de capitaine de manœuvre
du « Strasbourg ») fit enlever la plaque
en bronze récupérée sur la carcasse « La
Bretagne » qui avait été scellée
dans la jetée du port à l'emplacement du pont
d'amarrage et du lieu de coulage du cuirassé. Elle est
au Musée de la Marine.
Juillet
1962 :
A la proclamation de l'indépendance de l'Algérie,
des familles demandèrent le rapatriement des dépouilles
en France. Elles essuyèrent un refus !
29
avril 1964 :
Le corps de l'Amiral Darlan qui avait souhaité
être inhumé dans ce cimetière militaire
marin y fut transporté et enterré avec les honneurs
militaires rendus sur décision de Charles De Gaulle,
président de la République.
Cependant le règlement militaire stipulant que seul
un commandant mort au milieu de ses hommes peut être enterré
dans le même carré qu'eux, l'Amiral Darlan n'ayant
pas trouvé la mort à Mers-El-Kebir, sa sépulture
fut placée à gauche de la stèle, en dehors
du carré des 1297 marins tués lors des attaques
des 3 et 6 juillet.
Octobre
1985 : La Frégate « Georges
Leygues » fit escale à Oran. Son commandant,
le capitaine de vaisseau d'Oléon, demanda aux autorités
algériennes l'autorisation de pouvoir rendre hommage,
entouré de plusieurs de ses officiers, et de déposer
une gerbe au pied de la stèle érigée à
la mémoire des marins tués dans la tragédie
1940, au cimetière militaire de Mers-El-Kebir. Leur requête
fut acceptée à condition qu'ils s'y rendent en
civil, accompagnés par le capitaine de frégate
Denechaud, attaché naval en Algérie auprès
de l'Ambassade de France et du consul d'Oran. A cette époque,
le carré militaire français du cimetière
de Mers-El-Kebir dont l'entretien était confié
au « Souvenir français » était
en bon état.
1989 :
A partir de cette année-là, les autorités
algériennes n'autorisèrent plus l'accès
à ces sépultures, pourtant concessions à
perpétuité du « Souvenir français » !
Cette même année, le père jésuite
Lancelot avait sollicité le rapatriement de la dépouille
d'une victime non identifiée, en vue d'élever
une sépulture à la mémoire du marin inconnu,
mort le 3 juillet 1940, dans un cimetière en Bretagne.
La réalisation de ce vœu pieu n'a pu se réaliser
que onze années plus tard, les autorités algériennes
n'ayant autorisé le départ de la dépouille
de ce marin inconnu vers la France que le 21 mai 2000. Pourquoi ?
Quels maux à l'encontre de l'Algérie indépendante,
pouvait-on reprocher à ce marin, qui ne s'était
battu que contre les racistes nazis avant de trouver la mort,
trahi par ces anciens alliés anglais, quatorze ans avant
la Toussaint rouge ?
2000 : La dépouille
du marin inconnu, « Mort pour la France »
à Mers-El-Kebir arriva enfin, le 23 mai en France. C'est
la mission militaire de l'ambassade de France à Alger
qui en informa l'Amiral Noury, président de la Fédération
française des marins anciens combattants. La levée
du cercueil avait donné lieu à une cérémonie
militaire et religieuse discrète le matin, en présence
du lieutenant colonel Delva et du Révérend père
Thierry Becker au cimetière de Mers-El-Kebir.
L'après-midi, le cercueil
partait par avion pour Roissy où il fut accueilli par
la direction de la fédération nationale des anciens
combattants et Victimes de guerre.
Aucune explication ne fut évidemment
fournie par les autorités algériennes sur les
onze années d'attente de la requête du R.P. Lancelot.
Peut-être y avait-il eu des problèmes de « bakchich »
insuffisant ou de surenchères de dessous de table ?
Aucune dégradation ou actes de vandalisme du lieu sacré
n'étaient alors signalés.
Les
restes du marin non identifié, enfin rapatriés
après cette interminable et inexplicable procédure
de onze années, furent ensevelis au cimetière
de Kerfautras à Brest, en Bretagne, où les rescapés
et les familles des victimes de l'agression de la « Royal
Navy » de 1940, peuvent désormais venir se
recueillir et rendre hommage à la mémoire de leurs
camarades de combat ou parents qui reposaient là-bas,
à Mers-El-Kebir, dans le cimetière militaire de
Saint André et qui depuis la profanation constatée
en avril 2005, gisent dans des tombes saccagées et dans
un ossuaire à la dalle fracassée, à ciel
ouvert.
A Kerfautras, une simple sépulture
en terre, sans dalle, surmontée d'une croix blanche,
portant l'inscription : « Un marin
inconnu, mort pour la France le 03/07/40, à Mers-El-Kebir »,
permet, en dehors des cérémonies commémoratives
officielles, de pieux recueillements dans la discrétion.
Nombreux, puisque la tombe est toujours fleurie.
Septembre
2002 : Du 14 au 25 septembre, une mission
du Corps des sapeurs-pompiers de Paris, se déplaça,
à la demande du gouvernement de l'Algérie, à
Alger et à Oran, dans le but de parfaire les compétences
des officiers et la formation des stagiaires algérois
et oranais de la Protection civile.
De passage au centre de secours
d'Oran le chef de bataillon Roman Poilverd, commandant ce détachement
de la caserne de la Nativité à Paris, émit
le souhait de pouvoir se recueillir sur la tombe de son grand-père,
le Maître armurier François Podeur, « mort
pour la France» à bord du cuirassé
« Bretagne », le 3 juillet 1940.
En raison des excellentes relations
professionnelles, liées entre soldats du feu, français
et algériens, le directeur de l'école de formation
de la Protection civile d'Alger et le lieutenant- colonel Fardeheb,
directeur de la Protection civile d'Oran, s'appliquèrent
à la réalisation de ce vœu pieux. Une cérémonie
intime avec un dépôt de gerbes fut autorisée
en présence de responsables de la Protection civile algérienne.
Ceux-ci se montrèrent, tout autant émus et outrés,
que leurs homologues français, devant les dégradations
subies par le cimetière militaire : La plaque de
la tombe de l'Amiral Darlan, détruite, des croix abattues,
des plaques du monument portant les noms des glorieuses victimes
de la lâche agression de la « Royal Navy » descellées.
2003 : La révélation
de ces gestes irrespectueux contre les sépultures du
cimetière militaire de Mers-El-Kebir provoqua de nouvelles
démarches des amicales d'anciens marins rescapés
et des familles des victimes de l'agression britannique de 1940,
auprès de M.Mekachera, Secrétaire d'Etat en charge
des Anciens combattants, en vue de l'exécution de travaux
de réfection après ces actes de vandalisme.
Il leur fut répondu qu'en
2004, un projet de réfection du cimetière était
prévu avec l'ouverture du consulat de France à
Oran dont le personnel pourrait mieux prendre les dispositions
nécessaires sur place. La requête d'un envisageable
rapatriement des dépouilles, après ces actes sacrilèges,
n'obtenant aucune répons !
La réponse ? On la connaît :
Elle a été apportée en 2005, par le retour
des « Barbaresques » qui ont, eux, pris sur place, des
dispositions profanatrices et cruelles contre les restes de
ces marins « Morts pour la France » ! ...Si grande ! Si généreuse !
dixit le père d'un certain amiral de Gaulle !
Cette même année 2003,
le 3 juillet exactement, une plaque commémorative de
ce drame maritime de la 2ème guerre mondiale
était inaugurée, sur une requête de M.William
Tapia, président de l'association des A.C Pieds
noirs d'A.F.N. par le vice-président du conseil
général des Alpes maritimes, M. René Vesti,
maire de la petite ville portuaire de la Côte d'Azur,
Saint Jean-Cap Ferrat, dont un citoyen César Alvera,
a trouvé la mort le 3 juillet 1940, à bord du
cuirassé « Bretagne ».
Cette plaque porte ces mots : « A
la mémoire des marins de l'escadre française,
morts victimes du devoir, les 3 et 6 juillet 1940 à Mers-El-Kebir.
Les Français d'Afrique du Nord se souviennent. Remerciements
à la population de Saint Jean Cap Ferrat » a été scéllée,
à côté du monument aux morts, en face de
l'église, qui accueillit ce jour-là, une messe
célébrée par le Révérend
Père Antoine Balzamo, curé de l'église
des Rapatriés à Antibes, et natif de Mers-El-Kebir,
qui a vécu sur place, en pleine enfance, tout comme William
Tapia, alors habitant du quartier de la marine à Oran
et enfant de chœur de la cathédrale Saint Louis, devenu
depuis Président des anciens de N.D. de Santa-Cruz (sous
la bénédiction de Monseigneur Lecat, vicaire général
de l'épiscopat de Monseigneur Lacaste à Oran),
l'odieuse trahison de la perfide Albion en juillet 1940
2004 :
Encore le 3 juillet, une cérémonie commémorative
a été organisée par la municipalité
de Toulon représentée par M. Michel Cameli, adjoint
délégué aux A.C. et par le commandant Maurice
Lorain, président de l'amicale des anciens de Mers-El-Kebir
et par l'amicale des anciens marins du « Strasbourg »,
devant la stèle portant la fresque sculptée en
1933 par Halbout de Tanney, dédiée aux marins
morts pour la France, durant les deux guerres 1914-1918 et 1939-1945,
(fresque qui se trouvait à Alger, en face de l'Hôtel
Aletti ; Démontée en 1962, elle fut reconstruite
à Toulon). Une plaque en marbre : « Aux
1297 marins morts pour la France, les 3 et 6 juillet 1940 à
Mers-El-Kebir » a été placée
sous la plaque de bronze, dédiée au cuirassé « Bretagne » : « A
la mémoire des officiers, officiers mariniers, quartiers
maîtres et marins de La Bretagne, disparus à
Mers-El-Kebir, les 3 et 6 juillet 1940, pour l'honneur du Pavillon
français ». Cette stèle commémorative
se trouve, pour ceux qui souhaiteraient s'y recueillir, Batterie
basse au Cap Brun, à l'est de Toulon.
Un lieu particulièrement
lié à la tragédie de la flotte française
en 1940, par le fait qu'il se trouve sur une rive de la Méditerranée
mais aussi pour des raisons sentimentales plus proches parce
qu'il abrite la chapelle de la Vierge du Cap Falcon dont
l'histoire s'intègre à l'événement
de Mers-El-Kebir. En effet cette Vierge du Cap Falcon avait
été offerte en hommage à Notre Dame de
Santa Cruz par la population de Mers-El-Kebir, en
vue de la remercier de l'avoir protégée ainsi
que la petite ville de Saint André, des deux journées
de bombardements britanniques de 1940.
Cette
statue de la Vierge a eu pour sauveur un descendant de pêcheurs
de la Marsa, Marcel Schiano di Lombo, fonctionnaire de la Marine
nationale et ténor des chœurs de la cathédrale
d'Oran qui a pu courageusement l'arracher, cinq années
après l'indépendance de l'Algérie, des
destructions qui visaient déjà toutes les statues
religieuses chrétiennes, non rapatriées en France,
soit disant symboles de 130 années de colonialisme pour
les Ulémas. Certes ! Déjà !
Ces Islamistes de la première
heure n'avaient pas encore pensé aux cimetières.
Ils rattrapèrent vite le temps perdu et de manière
horrible, tout comme en avril 2005 !
Cette vierge du Cap Falcon, qui
a eu davantage de chance que les sépultures du cimetière
marin, a été rapatriée par la Base navale,
encore française, jusqu'au deuxième port de guerre
français Toulon où s'est établi alors un
deuxième lien avec le souvenir du drame de juillet
1940. En effet, elle fut accueille par un prêtre de la
paroisse de Toulon, le Révérend père Jean
Autric, natif de Toulon, mais miraculeusement rescapé
des deux attaques contre le « Dunkerque ».
Jean
Autric, sorti frai émoulu de l'Ecole navale servait alors,
en 1940, au grade d'enseigne de vaisseau et se trouvait sur
la passerelle aux côtés du capitaine de vaisseau
Seguin, commandant le bateau amiral de la flotte atlantique.
Il échappa miraculeusement aux obus du « Hood »,
aux torpilles des « Swordfish » et
à l'explosion du « Terre Neuve ».
« Sans aucun doute ! », dit-il
aujourd'hui, âgé de 85 ans et en retraite paroissiale
à La Crau dans le Var, « Parce que j'avais
fait vœu, à l'âge de 14 ans, à Sainte Thérèse,
de rentrer dans les ordres, mes études terminées,
la guerre ayant éclaté cela ne se passa qu'en
1945, mais elle me protégea encore deux fois, en Indochine
et lors du débarquement en Provence, où cependant
blessé j'ai perdu l'ouie ! Mais je suis vivant,
contrairement, malheureusement à tous mes compagnons
d'armes disparus en ces dramatiques journées de 1940 »
Le Révérend père Autric garde toujours
une profonde reconnaissance pour la population de la Marsa qui,
dans sa foi chrétienne, a su honorer respectueusement,
de juillet 1940 à 1962, la mémoire des marins
disparus. Il s'est montré douloureusement atteint par
cette profanation en 2005, du lieu sacré où ils
méritaient tant de reposer en paix.
Voilà
donc comment un monument en exil et un prêtre (ex-enseigne
de vaisseau rescapé du « Dunkerque »)
veulent rappeler que d'une rive à l'autre de la Méditerranée,
ces 1297 morts pour la France à Mers-El-Kebir appartiennent
à notre Mémoire. Le rapatriement des dépouilles
profanées doit être rapidement effectué
par nos gouvernants pour l'honneur du Pavillon français,
une fois de plus bafoué !
Une mobilisation générale
doit être donc faite, dans ce sens, de Brest à
Toulon, nos deux ports de guerre au sein de la « Royale »
et de ses amiraux -dont un certain Philippe De Gaulle,
aujourd'hui sénateur et écrivain de ses mémoires
familiales- en vue du rapatriement des restes de ces héros,
interdits de repos en paix, en terre d'Islam, où ils
ont trouvé la « Mort pour la France »,
il y a 65 ans !
En
effet, comme l'a écrit Victor Hugo : « Ceux
qui pieusement sont morts pour la Patrie ! Ont droit qu'à
leur cercueil la foule vienne et prie ! »
Hommage quelque peu oublié,
il faut bien l'avouer, par des amicales et associations de notre
communauté. Aussi, ce qui est plus grave, en raison de
l'insulte faite aux Croix de la Chrétienté des
sépultures du cimetière militaire de Mers-El-Kebir,
aucune homélie de prêtres, même natifs de
cette cité, n'ont évoqué cette profanation
raciste et païenne, oh ! combien douloureuse, d'avril
2005 ! Faut-il rappeler aux uns et aux autres, le tintamarre
qui est fait, dès que des inscriptions ou des actes de
vandalisme -que nous condamnons tout autant !- apparaissent
sur les tombes des cimetières de toutes confessions de
l'hexagone ! Là, grand mutisme des Médias,
sur le plan national, à l'exception de « Ouest
France » et de « Nice Matin »
et d'une courte séquence de trois minutes diffusée
une seule fois sur une chaîne T.V. ainsi que, ce qui est
fort triste dans des parutions de « Notre Pays perdu »
à l'exception de « P.N. d'hier et aujourd'hui ».
Un responsable de l'une d'entre elles, ayant même jeté
à la poubelle, le communiqué adressé par
un président dévoué à trois associations,
soit disant qu'il avait déjà paru dans un quotidien.
De même les E-mails de certains grands fustigateurs de
Bouteflika, de défenseurs de la mémoire des morts
et disparus du 5 juillet 1962 à Oran et après
l'Indépendance, sont demeuré muets pour cette
date du 25 avril 2005 à Mers-El-Kebir, comme victimes
d'une atteinte de Parkinson ou d'Elsheimer.
Sans doute, parce que l'évocation
de cette profanation ne leur apportera rien dans leurs objectifs
politiques ou dans la vente de certains ouvrages plagiés
pour leur simple profit, sans la moindre contribution aux familles
des victimes. Pourtant alors que le projet planant
dans l'air, de pacte Algérie-France en 2006, réapparaît
dans nos sphères gouvernementales, cette action barbaresque
doit absolument peser sur l'infâme dossier !
Allons-nous comme toujours brailler, une fois le fait accompli ?
Le
rapatriement des dépouilles est possible
Ce rapatriement des dépouilles
est possible puisque par le poids de la fatalité des
ans, il ne concernera que des ossements.
D'ailleurs
un Ossuaire vide existe déjà, il s'agit d'un mausolée
construit par la Municipalité de Jacques Médecin,
à Nice, qui devait accueillir, en ces années-là,
les cercueils des pionniers rapatriés d'Afrique du Nord.
Malheureusement un défaut d'exécution des chantiers
d'aération relatif à la putréfaction des
cadavres, devait en empêcher toute utilisation L'Ossuaire
est donc tout trouvé, car il ne s'agit que de squelettes,
destinés à une fosse commune, de moins en moins
identifiables au fil des années et surtout depuis cette
profanation qui les a exposés aux intempéries
dégradantes à ciel ouvert. Le sénateur
maire de Nice Jacques Peyrat ne manquera pas d'être favorable
à toute requête en ce sens.
Quant au frais de transport de ces
restes glorieux, aucune illusion à se faire, les « pétroliers »
algériens n'y participeront pas. Le financement pourra
être, quand même, aisément trouvé
auprès du Secrétariat d'Etat et des association
d'anciens combattants ainsi que par une contribution caritative
de certaines associations de rapatriés organisateurs
de croisières lucratives et de visites dans ce qui fut
l'Oranie française ! Un tel geste honorerait ces
représentants de la communauté « nostalgique »
de nos compatriotes, qui se trouvent également à
la tête d'associations concernant l'utopique restauration
des cimetières civils et le rapatriement des dépouilles
de nos aïeux, contre monnaies sonnantes et trébuchantes,
évidemment.
D'autre part du côté
de la Marine nationale, il devrait y avoir possibilité
de trouver une subvention sur les farineux bénéfices
de la vente des fameuses « Frégates de Taiwan »
qui préoccupait tant le regretté juge Jeanpierre
Voilà pourquoi une mobilisation
générale de l'opinion publique française
est nécessaire derrière les fers de lance que
sont, de Brest à Toulon, les amicales des anciens marins
rescapés et des familles des victimes de la tragédie
de juillet 1940 à Mers-El-Kebir, afin que la mémoire
de ces « Marins morts pour la France ne soit
pas davantage violée : A la trahison de
la « Perfide Albion en 1940 », n'ajoutons
pas celle de Marianne l'amère Patrie en ce 3 ème
Millénaire » !
Peut-être le Président
de la République française, Jacques Chirac, et
les membres du gouvernement, sympathisants du capitaine Bouteflika
de la Willaya V, en 1962, totalement ignorants d'une province
française riche de quinze départements que l'on
appelait autrefois l'Algérie, ainsi que certains représentants,
parait-il, des Français rapatriés d'Algérie,
(Sic ??), alias Nouvion, (Recours pour une promotion O.N.M.),
et Poli (F.N.R. à contre sens de son président
Yvan Santini), qui l'accompagnèrent, lors de sa visite
d'Etat, à Alger et à Oran, « Des
Visas ! Des Visas ! », ont-ils la réponse ?
D'autant qu'à l'occasion
de leur déplacement, ils ont alors donné un certificat
d'authenticité à l'opération, badigeon
à la chaux blanche, des cimetières civils
de Saint-Eugène à Alger et de Tamashouët à
Oran ainsi qu'à la restauration de quelques tombes qui
ouvrent un nouveau « trafic d'ébène »
des restes de nos pionniers, aux descendants des barbaresques
de 1505 !
Au pied de la croix blanche du « Marin
inconnu » du cimetière de Kerfautras, un
message, hommage pudique et anonyme, porte cette émouvante
phrase, lourde de douleur : « Tu es notre
pensée de chaque jour ! » Une pensée rendue encore plus douloureuse, désormais, depuis
l'annonce de la profanation du 25 avril 2005 !
C'est
pourquoi le vers mobilisateur de Joseph Kessel : « Ami !
Entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ! »
sied bien mieux, à cette profanation qu'il
est impossible de pardonner et que l'on ne pourra jamais oublier,
que le vers de Jacques Prévert : « Et
la mer efface sur le sable... ! »
Yves Henry