RELATION
ETAT/RAPATRIES
Suite
à la rencontre des Associations de Français Rapatriés "pieds-noirs"
avec M. Hubert FALCO
Secrétaire d'Etat à la Défense
et aux Anciens Combattants (et aux Rapatriés)
au SEDAC le
30 novembre 2009
Le 30 novembre 2009, M. Hubert FALCO,
Secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens Combattants a
rencontré, au cours d'une réunion de travail de deux heures, douze
représentants de la communauté des Français rapatriés d'origine
"pieds-noirs". Cette réunion avait pour objet, suite
à la réunion avec des représentants de la communauté "harkie"
qui s'est tenue le 14 octobre, de permettre à M. Hubert FALCO
de se faire une opinion personnelle des principales attentes
des Français rapatriés.
Les douzes intervenants (Mmes Nicole Ferrandis-Delvarre
et Andrée Montero, MM. Gilles Bonnier, Bernard Coll, Michel Levy,
Philippe Nouvion, Claude Poli, Gérard Rosenzweig, Yves Sainsot,
Jean-Pierre Séroin, Jean-Paul Spina, Jean-Félix Vallat) ont repris
de façon claire et détaillée les attentes de nos compatriotes
exprimées dans les différentes chartes, motions, lettres et
les messages diffusés lors de l'élection présidentielle. Ce bulletin
apporte quelques précisions sur les premières orientations
qui pourraient être celles du gouvernement pour
respecter les engagements du Président de la République pris
lors de la campagne présidentielle.
M. Hubert Falco était accompagné de son Directeur
de Cabinet, M. Xavier Delarue, de Mme Odile Froument, Conseiller
Technique aux Rapatriés, de M.Renaud Bachy, Président de la MIR
et de M.Alain Vauthier, Directeur de l'ANIFOM
Compte
tenu de l'importance des sujets évoqués, qui concernent TOUS les
Français rapatriés, il nous paraît important que TOUS nos compatriotes
soient informés de ce qui s'est dit lors de cet échange constructif.
Nous vous demandons de bien vouloir diffuser le plus largement
possible ces informations à vos parents, proches et amis concernés.
JPN reste à votre disposition pour vous fournir tout complément
d'information.
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PRINCIPAUX
SUJETS ABORDES LORS DE LA REUNION
M. Hubert Falco a fait une courte introduction
pour évoquer les principaux sujets de réflexion
actuels du gouvernement :
- la Mémoire et le reconnaissance morale
- l'officialisation de l'association des victimes
civiles aux cérémonies du 5 décembre (article 2 de la loi
du 23 février 2005).
- l'attribution de la mention "Morts
pour la France" aux victimes civiles, notamment celles
du 26 mars 1962.
- la conservation et la restauration des cimetières
chrétiens et juifs en Algérie. Une intervention du Ministère des
Afffaires étrangères auprès du gouvernement algérien, la
création d'une commission parlementaire, le maintien (voire l'augmentation)
du budget sont envisagés par l'Etat
- le problème des Monuments aux Morts
- la création de la Fondation de la Mémoire
de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie (article
3 de la loi du 23 février 2005)
- La reconnaissance du drame des Harkis et
la condamnation des injures dont ils sont encore l'objet (article
5 de la loi du 23 février 2005).
A 17h 30, M. Falco, pris par d'autres engagements,
a dû quitter la réunion qui s'est poursuivie avec M. Xavier DELARUE
et Mme Odile FROUMENT
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INTERVENTION DES PARTICIPANTS ******************
Afin
de vous présenter une synthèse de ce qui a été
dit, nous avons opté pour une présentation thématique
en fonction des attentes exprimées par les Français
rapatriés dans les différents documents remis depuis
l'élection présidentielle aux candidats, puis au
Chef de l'Etat, à son gouvernement et aux instances officielles
en charges du dialogue Etat/Rapatriés (Présidence
de la République, Cabinet du Premier Ministre, MIR et HCR).
Nous tenons à souligner le caractère unanime des
différentes demandes exprimées par les participants
concernant les attentes des Français rapatriés.
Les quelques points de divergence ne portent principalement que
sur le fonctionnement et l'organisation du dialogue Etat/Rapatriés.
Reconnaissance
de la Vérité historique
M.
Hubert FALCO pense que la Fondation de la Mémoire devrait
répondre à cette attente
-
Les intervenants unanimes ont demandé à l'Etat d'affirmer
publiquement son refus de toute forme de "repentance"
sur la présence française en Algérie et dans ses colonies. La
France n'a pas à rougir de son oeuvre en Algérie. Elle doit
en être fière, même si, comme toute une oeuvre humaine, elle
n'a pas été parfaite.
19 mars 1962
M.
Hubert FALCO confirme que la date officielle de commémoration
est le 5 décembre
-
Les intervenants unanimes ont demandé que l'Etat ne s'associe
en aucune manière aux cérémonies du 19 mars. L'Armée, les
Préfets, les maires et d'une façon générale les élus ne doivent
pas se rendre aux commémorations et événements célébrant cette
date qui marque le début de leur drame.
Reconnaissance
de la responsabilité de l'Etat français dans les drames ayant
suivi le 19 mars 1962
M.
Hubert FALCO a pris note de la demande des associations.
- l'intervention de Jeune Pied-Noir a été
essentiellement centrée sur la reconnaissance de la responsabilité de
l'Etat dans les drames vécus par les Harkis, les Pieds-noirs
et leurs amis, après le 19 mars 1962. Comme lors de la réunion
du 22 septembre 1995, JPN a demandé à M. Hubert FALCO de bien
vouloir remettre le message (cf. pièce jointe) au Président
de la République. Cette demande est celle de 200 associations
et amicales et de plus de 16.000 Français ayant signé la pétition.
Voir le texte du Message remis à M. Hubert
FALCO pour le Président de la République ainsi que le message
du 22 septembre 1995 voir la rubrique RESPONSABILITE sur
notre site : <http://pagesperso-orange.fr/jeunepiednoir/jpn.wst/Reconnaissance.htm>http://pagesperso-orange.fr/jeunepiednoir/jpn.wst/Reconnaissance.htm
Disparus
en Afrique du Nord - 1952-1964
M.
Hubert FALCO estime que ce problème douleur doit être traîté en
priorité
- C'est une des préoccupations majeures des
intervenants : ouverture des archives aux familles, reconnaissance
de la vérité des drames vécus.
Attribution
de la mention "Morts pour la France"
M.
Hubert FALCO pense possible la généralisation de cette attribution.
- Les intervenants ont demandé l'attribution
de la mention "Morts pour la France", en reconnaissant
officielle de la réalité de leur sacrifice, à toutes les victimes
du terrorisme du FLN et de la répression française ayant suivi
le 19 mars 1962
- Ils ont demandé d'édification d'un Monument
aux Morts sur lequel apparaîtrait les noms des TOUS les Français
d'Outre-mer morts pour la France. Ce projet est à étudier avec
la demande d'édification d'un mémorial spécique au massacre de 150.000 Harkis après
le 19 mars 1962. Proposition de JPN : création, en
attendant l'édification de ce monument national, d'un Mémorial
virtuel sur Internet identique à celui déjà créé pour les
morts des grandes guerres de 1914-18, 1939-45 et pour la
guerre d'Indochine et d'Algérie
- Les participants ont souligné que l'actuel Chef
de l'Etat n'a jamais présidé une cérémonie du 5 décembre
ou du 25 septembre. Il n'y a d'ailleurs jamais assisté auparavant
dans ses autres fonctions. Sa présence à une de ces cérémonies
serait perçue comme un signe d'égard et d'attention envers les
familles des victimes et d'une façon plus générale envers l'ensemble
de la communauté rapatriée.
- Indemnisation des pupilles de la Nation
et orphelins de guerre reste un problème d'actualité. Les participants
demandent que leurs Associations soient représentées dans les
commissions officielles traitant ce sujet.
Fermeture
ou non de l'ANIFOM ?
M.
Hubert FALCO annonce le maintien de l'ANIFOM
- Toute personne qui appellait il y a quelques
mois l'ANIFOM s'entendait dire par les derniers fonctionnaires de
cette institution, que celle-ci n'existerait plus en 2010. Grce
à votre réaction, suite à la pétition lancée par JPN, la date
fatitide de fermeture de l'ANIFOM de juin 2009 a été décalée.
Il faut bien comprendre que la fermeture de l'ANIFOM signifiquerait
que l'Etat ne veut plus d'aucune loi "rapatriés" puisque
l'outil d'application serait désormais inexistant. M. Hubert
FALCO a confirmé lors de la réunion le maintien de l'ANIFOM.
Cimetières
français en Algérie
M.
Hubert est conscient de l'importance du problème et des difficultés
rencontrées.
- Les intervenants on demandé à l'Etat d'agir
vite sur ce dossier. Un mémoire établi par les Associations
a été remis à M. Falco. Il présente un bilan particulièrement
douloureux et catastrophique. JPN propose deux initiatives
qui permettraient d'assurer rapidement l'entretien des cimetières
en Algérie et la sauvegarde, en France, de la mémoire des
Français morts en Algérie et outre-mer.
1) - La réactivation des jumelages réalisés
de 1956 à 1960 entre plus de 1000 villes de France et
de l'Algérie française. Ces jumelages, alors organisés par
le MNEL (Mouvement National des Elus locaux), avaient permis au
moment de l'exode de 1962 l'accueillir une partie des oeuvres
d'art et les Monuments aux Morts de certaines villes
d'Algérie (par exemple, celui d'Oran à Lyon, de Mostaganem à Bordeaux,
etc...) et de faciliter l'accueil des familles rapatriés. Les
villes de France, désormais jumelées avec les associations
de rapatriés représentant les villes de l'Algérie française, prendraient
en charge (aidées par l'Etat et l'Association concernée)
l'entretien du cimetière de la ville de l'Algérie.
2) La sauvegarde de la mémoire
des "Morts pour la France" des villes d'Algérie
durant la présence française, par leur inscription nominative
sur le Monument aux morts de la ville métropolitaine. Ainsi pourra
se perpétuer, en France, la mémoire des Français d'AFN et d'outre-mer
"Morts pour la France" durant toutes les guerres.
Campagne
de dénigrement des Français d'Algérie
M.
Hubert FALCO s'engage à veiller au respect des Français rapatriés
- Les intervenants ont rappelé la multiplication
des aggressions sur les chaînes publiques de télévision et par
les films contre la communauté des Français d'Algérie. Ils demandent
au gouvernement d'intervenir pour que cessent ces attaques, souvent
odieuses, et qu'un droit de réponse leur soit accordé. L'Etat
français n'a pas à financer les films ouvertement anti-français
comme le prochain film que prépare le réalisateur d'INDIGENES.
Réparation
et indemnisation
M.
Hubert FALCO prend note de cette demande importante des Français
rapatriés
- L'Etat français étant responsable de l'exode
des Français rapatriés du fait de sa politique, le principe de
réparation des préjudices moraux subis doit être appliqué.
- L'indemnisation des spoliations matérielles
subies par Français rapatriés du fait de la politique de l'Etat
français est estimation à 56% selon l'ANIFOM et à 35%
selon le GNPI. Quel que soit le montant réel de cette indemnisation, son
solde doit être conforme aux principes de la République française
et aux Droits de l'Homme. Les intervenants demandent l'application
de l'Article XVII de la Déclaration de 1789, préambule de la Constitution
française et le vote rapide d'une loi définitive de réparation
et d'indemnisation.
Organisation
du dialogue Etat/Rapatriés
M.
Xavier DELARUE confirme le maintien provisioire de la MIR
- A la demande de savoir qu'elle est la nouvelle
organisation SEDAC/MIR, M. Xavier Delarue a précisé que la MIR
était actuellement maintenue et qu'elle dépendait du SEDAC. Certains
intervenants se sont curieusement félicités du "travail"
du Président de la MIR. JPN a confirmé sa demande le démission
de M. Renaud Bachy dont les Français rapatriés attendent toujours
le bilan. Car quel est ce bilan ? En deux ans et demi de
présence, le Président de la MIR a à son actif
: l'échec du plan emplois/formation pour les enfants de
Harkis; une absence totale de communication (un seul numéro du
bulletin "Réponse rapatriés" en deux ans
dont le contenu a entraîné la demande de démission de M. Bachy
par M. Boussad Azni alors conseiller de M. Bockel et vice-président
du HCR !); des sites Internet MIR et HCR jamais mis à jour ; 13
démissions d'un HCR sans moyens; un HCR qui ne fonctionne
pas faute de moyens dépendant de la MIR (alors que le premier
HCR avec M.Dubourdieu et M.Alain Vauthier avait parfaitement fonctionné
pour conduire à la loi du 23 février 2005, ce qui prouve que ce
ne sont pas les institutions qui sont responsables des échecs
actuels mais ceux qui dirigent ces instances); des dossiers qui
n'avancent pas : Fondation de la Mémoire, emploi pour les Harkis,...;
ou qui échouent : Mémorial de Marseille, engagements du candidat
N. Sarkozy, etc... Devant un tel bilan, JPN demande le renouvellement
complet des équipes gouvernementales. Après le départ pour
des raisons professionnelles, de M.Erard Corbin de Mangoux
(remplacé par M. Maxime Tandonnet), de M. Eric Etienne (remplacé
par Mme Mathilde Lignot-Leloup ) et l'arrivée de Mme Odile Froument,
M.Renaud Bachy (en poste auprès des "Rapatriés" depuis
1994 !) reste le seul haut fonctionnaire présent !
Fondation
de la Mémoire de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et
de Tunisie.
M.
Hubert FALCO annonce la création prochaine de cette Fondation
prévue par la loi du 23 février 2005
- Les intervenants restent septiques quant
à la finalité de cette Fondation (annoncée pour 2008 par M. François
Fillon dans son discours du 25 septembre 2007 !) en gestation
depuis plus de 4 ans sans que les Associations et le HCR ne soient
impliqués. Ils attendent d'en connaître les statuts et le mode
de fonctionnement pour exprimer leur avis. Un dossier brillamment
suivi par la MIR !
Mémorial
de la France d'Outre-mer
M.
Hubert FALCO souhaite la reprise de ce projet.
- Un projet qui date de 1984 et dont l'historique
constitue, malheureusement pour les Rapatriés, une des plus
belles histoires comiques marseillaises. Le projet d'édification
du Mémorial au Parc Chanot, sur un terrain et avec un budget pourtant
alloués, a été arrêté, sans explication et de sa seule initiative,
par le maire de Marseille, Michel GAUDIN. Ceci sans aucune
réaction de la MIR, partenaire du projet ! Les intervenants
demandent la reprise du projet et son transfert vers une ville
plus accueillante, comme Aix-en-Provence par exemple.
2012
: 50e anniversaire de l'exode des Français d'Algérie
Demande
formulée à M. Xavier DELARUE
- JPN a demandé qu'une commission soit créée
très rapidement pour aborder la commémoration, au niveau national,
du 50e anniversaire de l'exode des Français d'Algérie. C'est
maintenant, en effet, qu'il faut étudier les projets susceptibles
d'être réalisés en collaboration avec les villes d'accueil.
Albert
CAMUS au Panthéon
Une
signification à préciser
- Les prises de position des intervenants
varient selon les interprétations faites de cette annonce qui
n'est pas encore une réalité, puisque la famille d'Albert Camus,
n'a pas encore, semble-t-il, donné son accord. La question se
pose de savoir comment l'oeuvre littéraire et la vie de ce petit
pied-noir, pauvre (mais heureux) que symbolise Albert CAMUS,
vont être présentées. En quoi est-il un symbole des valeurs républicaines associées
au Panthéon ? Pour JPN, si le Chef de l'Etat
veut honorer les Français d'Algérie, ne faut-il pas aussi y associer
la composante d'orgine arabe de notre communauté ? Le Bachaga
Sad Boualam, officier et député français, Grand croix de la Légion
d'Honneur, vice-président de l'Assemblée nationale, n'est-il pas
à ce titre le symbole des sacrifices des Français musulmans pour
la France ? L'entrée simultanée au Panthéon d'Albert Camus et
du Bachaga Boualam aurait alors une valeur symbolique forte de
la reconnaissance de la France à l'adhésion des Français d'Algérie
aux valeurs républicaines.
Le
Président de la république doit tenir ses engagements envers les
Français rapatriés : Harkis et Pied-noirs
Une
demande unanime !
- C'est le voeu final de tous les
intervenants qui soulignent qu'une partie importante de l'électorat
"rapatriés" s'est porté sur le candidat Nicolas Sarkozy
à la suite de ses engagements écrits et oraux de mars et avril
2007. L'absence de signes forts de sa part avant les prochaines
élections régionales risquent d'entraîner un nouveau basculement
de nos compatriotes déçus dans leurs légitimes attentes.
********************** CONCLUSION
PROVISOIRE ************************
Après
la rupture du dialogue Etat/Rapatriés due au disfonctionnement
de la MIR et du HCR, cette réunion informelle a été perçue comme
positive par tous les participants. JPN demande que soit rapidement
officialisée le mode de dialogue Etat/Rapatriés et que soient
créées les commissions de travail sur les sujets précédemment
évoqués. Pour remplacer la MIR et le HCR, JPN a proposé au SEDAC la
création d'une nouvelle Instance basée sur le modèle plus opérationnel
et efficace du Haut Conseil à l'Intégration.
Jeune
Pied-Noir a essayé de vous informer rapidement et de façon synthétique
de cette importante réunion. Vos remarques et suggestions constructives
sont les bienvenues. Pour faciliter nos échanges, nous vous
remercions de vous identifier (nom, adresse, NĦ de téléphone)
et de préciser à quel(s) titre(s) vous intervenez (responsable
associatif, adhérent, sympatisant etc...). Merci.
Bernard
COLL - Secrétaire général de JPN
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