Le docteur
Jean-Claude PEREZ
Adhérent du Cercle Algérianiste de Nice et
des Alpes Maritimes
Auteur du livre « ATTAQUES ET CONTRE-ATTAQUES »
aux Editions Dualpha - BP 58, 77522 COULOMMIERS
CEDEX
NOUS COMMUNIQUE
É
LA GUERRE D'ALGERIE : UNE GUERRE REVOLUTIONNAIRE ?
LE COMBAT DE L'OAS : UN COMBAT REVOLUTIONNAIRE ?
CERTESÉ MAIS QUELLE ETAIT LA « VOLONTE POLITIQUE »
DE L'UNE COMME DE L'AUTRE ?
Mon dernier livre
semble avoir provoqué une indiscutable curiosité dans certains
milieux que l'on dit « bien informés ». Dans la mesure
où mes correspondants manifestent l'intention de s'intéresser
au combat de l'OAS, cette réaction ne me gêne pas. Tout au contraire.
Je l'interprète plutôt comme un anoblissement de notre action
passée. Tout particulièrement, cette interrogation qu'a formulée
Madame MSK. Je me permets de vous la rapporter en substance :
« Quelles
méthodes de combat avez-vous adoptées pour la défense de la
cause que vous représentiez ? Quels furent vos inspirateurs
où plutôt vos conducteurs dans cette guerre manifestement révolutionnaire ?
Quels sont les auteurs qui furent VOS GUIDES dans cette
bataille ? »
Et Madame MSK n'est
pas avare de précisions. Elle ajoute :
« Vous
êtes-vous inspiré de SUN-TSU ? de CLAUSEWITZ ?
MAO TSE TONG ? David PETRAEUS ? David
GALULA ?»
J'avoue avec humilité,
m'être senti plus que penaud devant ces questions redoutables
et cependant fort pertinentes. Cette sympathique correspondante
m'a imposé, en conséquence, de me replonger dans mes livres
d'histoire, mes dictionnaires et mes revues.
Elle m'a conduit
à appeler à mon aide, quelques auteurs sérieux. Comme ce spécialiste
en sciences juridiques, en histoire de l'art et en histoire
tout court, qui me fait l'honneur, depuis quelques décennies,
de me considérer comme son père spirituel, Philippe L.
J'ai donc accédé,
pour votre plus grand profit j'espère, aux renseignements
nécessaires et suffisants à la connaissance de
ces personnalités.
I
Ð COMMENT DEFINIR UNE GUERRE REVOLUTIONNAIRE ?
Il est impératif,
dans un tout premier temps, de répondre à cette question.
Grosso modo on peut
et on doit simplifier. Disons qu'il s'agit d'une guerre qui,
au sein d'une entité nationale donnée précise et réelle, oppose
un dispositif de guerre INSURGE d'une part, à un dispositif
de guerre CONTRE-INSURGE d'autre part. Cette sobre définition
implique que l'on précise deux notions essentielles.
A/
La force militaire insurgée doit être soumise à une
volonté politique. Une volonté politique qui n'est pas forcément
celle qui est proclamée au sein des effectifs engagés par cette
force insurgée sur le champ de bataille. Aussi bien lors de
leurs actions de guerre révolutionnaire, c'est-à-dire la plupart
du temps lors de leurs actions terroristes, que lors de leurs
professions de foi. Parfois, la motivation politique réelle,
sous-jacente qui anime les décideurs de ce conflit, est méconnue
des exécuteurs, c'est-à-dire du gros de l'armée insurgée.
B/
La force militaire contre-insurgée pour être efficace
doit être mise en Ïuvre, elle aussi, par une volonté politique.
Une force armée contre-insurgée qui se contenterait de l'appellation
et du rôle d'une force de pacification, et
qui serait animée de la seule volonté de pacification, est
une force armée qui est vaincue d'avance. La volonté politique
qui, théoriquement doit l'animer, a l'obligation, nécessairement,
d'être opposée à la volonté politique qui anime EN REALITE la
force insurgée.
II
Ð LES REFERENCES HISTORIQUES
Cette précision
étant apportée, surgit une obligation : vous donner des
informations concernant les personnalités historiques qui ont
servi de référence à mon interlocutrice, Madame MSK.
- En
ce qui concerne SUN-TSU, ou SUN-TSE, ou SUN-TZI, j'ai appris
qu'il était un militaire chinois du 6ème
siècle avant Jésus-Christ. Mon jeune ami et
fils spirituel Philippe, m'a gratifié d'une riche aumône
par l'intermédiaire de quelques citations dans le but
de combler mes lacunes. Selon SUN-TSE :
-
l'art de la guerre c'est de soumettre l'ennemi sans
combat ;
-
c'est lorsque l'on est environné de tous les dangers,
qu'il n'en faut redouter aucun ;
-
celui qui n'a pas d'objectifs, n'a aucune chance de
les atteindre ;
-
celui qui sera le meilleur pour résoudre les difficultés
est celui qui les résout avant qu'elles ne surgissent ;
-
le bon général a gagné la bataille avant de l'engager ;
-
connais l'adversaire et surtout connais toi toi-même
et tu seras invincible.
Quand
on prend connaissance de ces « principes » on est
tenté de s'exclamer : « Mais c'est facile la guerre,
c'est presqu'une partie de rigolade !».
- En
ce qui concerne Karl VON CLAUSEWITZ, tout le monde sait ( ?)
qu'il s'agit d'un théoricien militaire prussien, qui
après la bataille d'Iéna en 1806, est devenu
un théoricien majeur de la guerre. Sa thèse
fondamentale c'est la subordination de la guerre à
la politique. Son influence fut considérable sur l'attitude des révolutionnaires
ultérieurs, marxistes chinois et russes.
La
connaissance de la thèse de Karl VON CLAUSEWITZ implique,
en ce qui nous concerne, que l'on soulève cette question :
« si
la guerre d'Algérie fut subordonnée à une
volonté politique, de quelle politique s'est-il agi ? ».
Et quand je parle de volonté politique, j'évoque
la volonté politique qui animait les insurgés,
et la volonté politique qui animait, nécessairement
aussi, les contre-insurgés.
Vous
pensez bien que la réponse à cette interrogation
va constituer la matière d'un chapitre de l'étude
que je vous propose aujourd'hui. Nous y reviendrons donc.
- MAO
TSE-TONG ou MAO TSE-TOUNG a imposé, lui aussi, le concept
de guerre comme obligatoirement soumise à la politique.
Cela saute aux yeux à la lecture de ses trois principaux
ouvrages :
▪
DE LA GUERRE REVOLUTIONNAIRE
▪
DES CONTRADICTIONS
▪
DE LA GUERRE PROLONGEE
- Les
deux dernières références évoquées
par mon interlocutrice MSK, sont plus actuelles. Par voie
de conséquence, elles revêtent pour nous une
importance de tout premier ordre, dans la mesure où
nous prétendons enrichir notre propre enseignement.
a)
David GALULA
C'est
un pied-noir, de confession juive, né à Sfax en Tunisie en 1919.
Auteur de plusieurs ouvrages. Ecrivant parfois sous le pseudonyme
de Jean CARAN. Il a participé, en tant qu'officier d'active
réintégré dans l'armée française après novembre 1942, à la libération
de la France. Comme une foule d'autres officiers pieds-noirs,
d'active et de réserve. Il fut blessé à l'Ile d'Elbe.
A
propos de cette blessure, permettez-moi de vous rappeler un
événement anecdotique peut-être, mais significatif, en relation
avec l'Ile d'Elbe et SANGUINETTI, un ancien ministre du général
DE GAULLE. Cette personnalité, SANGUINETTI, fut grièvement blessée
lors de cette opération de l'Ile d'Elbe. Il y perdit un pied.
Militant de la droite-extrême
il fut tout naturellement et dans un premier temps, un défenseur
ardent et fanatique de l'Algérie française. Appelant à la révolution
nationale pour sauver en même temps l'Algérie française et la
France, jusqu'à l'avènement de DE GAULLE. Il s'est rangé alors
à l'attitude néfaste de Pierre BOUTANG, notable de l'Action
française, qui combattit à outrance l'Algérie française et qui
s'est rallié, en conséquence de ses convictions, à la politique
gaulliste.
Sanguinetti,
lorsqu'il fut blessé à l'ile d'Elbe, fut sauvé par un Pied-Noir
qui l'a ramené sur ses épaules jusqu'à l'antenne chirurgicale
où il fut traité et sauvé. Il s'agit de Pierre D, un de nos
compagnons d'arme du contre terrorisme et de l'OAS. Par la suite,
SANGUINETTI manifesta une volonté obsessionnelle de combattre
l'OAS, comme s'il voulait effacer de l'histoire ce phénomène
de la résistance OAS, le spectre de son reniement.
David
GALULA, alors qu'il avait atteint le grade de lieutenant-colonel,
s'en alla effectuer des études supérieures aux USA. Il devint
chercheur-associé à l'Université d'Harvard et il fut considéré
par les spécialistes, comme un stratège de la CONTRE-INSURRECTION.
Il est décédé en 1967 à l'âge de 48 ans.
b)
David PETRAEUS
C'est
un général de l'armée américaine né le 7 novembre 1952 dans
le comté d'Orange tout près de New York. D'après Philippe L,
il s'agit d'un spécialiste qui fera certainement parler de lui
au plus haut niveau. Comme me l'écrit Philippe :
« Il
a tout pigé de la guerre révolutionnaire et tout particulièrement,
de l'enseignement de TRINQUIER et LACHEROY. Il a
tout pigé de l'OAS parce qu'il a parfaitement analysé le mécanisme
qui explique la sympathie qui
s'est développée entre des groupes d'auto-défense irréguliers
et une population menacée par le terrorisme d'une part, et menacée
aussi par une armée d'occupation qui se désintéressa de cette
même population et qui parfois pactisa avec les tueurs, d'autre
part ».
Pour
lui, les contre-insurgés doivent convaincre la population que
la force peut les protéger et que la résistance des insurgés
est inutile.
Apportons
une précision : les insurgés, en cette occurrence de la
guerre d'Algérie, c'était le FLN et les forces armées gaullistes
à partir du 16 septembre 1959. Les contre-insurgés c'était É.la
petite force de l'OAS.
PETRAEUS
est aussi docteur en sciences politiques. Il a commandé la 101ème
division aéroportée américaine. Il a réussi à faire chuter considérablement
le volume des pertes américaines en Irak. Depuis le 23 avril
2008, il est à la tête de l'United States Central Command et
supervise les opérations en Irak et en Afghanistan.
III
Ð LA VOLONTE POLITIQUE
Voilà donc quelques
précisions résumées sur ces hommes historiques, évoqués par
ma sympathique correspondante MSK
Il me reste à répondre
à une question : en quoi l'OAS conduisait-elle une guerre
révolutionnaire ?
Ce qui implique
que l'on réponde au préalable à cette interrogation : en
quoi la guerre d'Algérie était-elle réellement une guerre révolutionnaire ?
A/
La volonté politique à laquelle était soumise la guerre d'Algérie
Que
l'on me permette de rappeler, à propos de ce chapitre, les précisions
que j'ai apportées, à mon avis incontestables, dans mon 3ème
livre..
Je
crois avoir démontré que la motivation stratégique, que nous désignons par le sigle MS s'est exprimée sur le terrain algérien,
par l'intermédiaire de trois intervenants tactiques que nous
désignons par le sigle IT.
Contrairement
à ce qu'il serait logique de faire, nous commençons cette partie
de notre étude, par une mise au point sur ces trois IT.
1¡/ le premier intervenant tactique que nous évoquons.
Il
s'agit de l'intervenant « marxiste-léniniste » ou
plutôt, c'est un IT représenté par la « gauche ».
Nous attribuons à cet IT la valeur d'un intervenant d'importance
mineure. Pour ne pas dire nulle. Car le soubassement communiste,
ou socialo-progressiste, de la guerre d'Algérie, est resté un
leurre. Un leurre qui a permis cependant aux révolutionnaires
algériens, de bénéficier du militantisme de gauche, français,
européen, et plus généralement international. Il suffit, pour
être convaincu du rôle illusoire et factice de cet IT, de rappeler
les suppliques adressées par le président du PCA ,
le docteur HADJERES, à BEN KHEDDA haut-responsable du FLN en
1956. Le PCA a littéralement mendié sa participation à la guerre
contre la France. BEN KHEDDA, au nom du CRUA, accepta à la condition que l'on fît
silence absolu sur les motivations politiques des communistes.
Ce qui fut acceptéÉ
Mais
le PCA a voulu s'imposer par une action d'éclat. Cette volonté
fut à l'origine de l'affaire de l'aspirant MAILLOT : un
important vol d'armes. Armes qui furent livrées, pour une grande
part, au chef FLN KHODJA qui opérait en Grande Kabylie. Elles
lui furent fournies, personnellement, par Madame CHAULET, dans
une voiture américaine. Madame CHAULET participait activement,
avec son mari, à la guerre anti-française, sous l'égide du maire
d'Alger, Jacques CHEVALLIER. A partir de la villa Pouillon au
Clos-Salembier. Cette villa a servi de « planque »,
ou plutôt de base opérationnelle, à de célèbres ennemis de l'Algérie
française de 1956 à 1962, toujours sous l'égide du maire d'Alger,
Jacques CHEVALLIER, complice permanent et très actif du FLN.
Grace à ces armes KHODJA organisa un massacre de soldats français
à l'est de Palestro, en mai 1956.
MAILLOT
fut livré par ses complices FLN aux forces de l'armée française
et fusillé.
Dans
le domaine de cet IT de gauche, ne négligeons pas l'action des
porteurs de valises qui
prétendaient apporter leur concours au peuple algérien de confession
musulmane pour le délivrer de « l'oppression française ».
Nous
confirmons que ce premier IT doit être affecté d'une valeur
mineure et temporaire.
2¡/
Le deuxième intervenant tactique
Nous
identifions cet IT à l'intervenant tactique ARABO-ISLAMISTE.
L'arabo-islamisme fondamentaliste s'est manifesté, à travers
toutes les organisations indépendantistes d'Algérie. Pour des
raisons de commodité rédactionnelle, nous avons choisi comme
date de départ, l'année 1946.
Année
qui correspond à l'avènement de la IVè République et à l'amnistie
qui fut décrétée en faveur des émeutiers du 8 mai 1945 dans
le Constantinois. (Sétif, Petite Kabylie des Babors et Guelma).
Cet
intervenant arabo-islamiste, nous l'évoquons en trois paragraphes
qui se réfèrent à des origines différentes mais toutes d'inspiration
islamiste fondamentaliste.
a)
le PPA de MESSALI HADJ, Parti du Peuple Algérien, qui
avait été dissous à l'occasion des émeutes du 8 mai 1945, réapparaît
en 1946, sous l'appellation du MTLD. Très rapidement, au sein de ce mouvement
tout le temps contrôlé par la police française, car Messali
à cause de sa collaboration avec les Allemands était sous l'emprise
des Autorités françaises, se développe une organisation clandestine.
Clandestine à l'égard des autorités françaises et clandestine
aussi à l'égard de Messali. Il s'agit de l'OS, Organisation
Secrète ou Organisation Spéciale, qui va regrouper les révolutionnaires
fondamentaux de la guerre d'Algérie. Cette OS sera, elle aussi,
plus ou moins contrôlée par la police et les services secrets
français. Malgré cela, ou plutôt grâce à cela,
l'OS évoluera vers le CRUA, puis deviendra le FLN et siègera
au Caire et à Tunis.
Mais
l'OS du MTLD, née malgré l'action de la police et des services
spéciaux, ou grâce à elle,
ne représentait pas un aréopage
de
personnalités officiellement et politiquement fréquentables.
Il a fallu leur adjoindre une personnalité qui avait une réputation
occidentale et qui avait la particularité d'être connue du général
DE GAULLE depuis 1943, et soutenue par lui depuis cette année-là. Il s'agit de FERHAT ABBAS.
b)
FERHAT ABBAS
Celui-ci
avait créé en 1943 l'AML, qui fut refusée par le général Giraud,
mais qui fut acceptée et soutenue par le général DE GAULLE.
Cette AML fut dissoute après les émeutes constantinoises du
8 mai 1945. Elle va renaître à l'occasion de l'amnistie de 1946,
sous la rubrique de l'UDMA. Son
président, FERHAT ABBAS se défend officiellement à cette époque,
de toute volonté indépendantiste.
Après
le 1er novembre 1954, la Toussaint Rouge, FERHAT
ABBAS reste à Alger. Il est en relation suivie avec FARES, OULD
AOUDIA et BOUMENDJEL à Paris.
Il
rejoint le FLN extérieur en 1956 à partir d'Alger, car il est
devenu nécessaire à la rébellion. Pourquoi ? Parce qu'il
bénéficie de l'écoute complice du général DE GAULLE, par l'intermédiaire
de Me BOUMENDJEL à Paris. FERHAT ABBAS deviendra le premier
président du GPRA en septembre 1958
c)
l'heure est venue d'évoquer l'identité du 3ème représentant
de ce deuxième IT arabo-islamiste. Il s'agit d'IBRAHIM BACHIR,
président en fonction de la toujours présente et active Association
des Oulemas, fondée en 1931
Ibrahim
BACHIR, dès l'amnistie de 1946, est libéré d'un camp de concentration.
Immédiatement, il va prendre en mains, dogmatiquement, toutes les personnalités qui peuvent et doivent jouer
un rôle important dans la révolution algérienne :
MESSALI-HADJ
FERHAT ABBAS
FARéS
Ces
trois hommes et plus particulièrement FERHAT ABBAS et FARéS,
vont se mettre sous l'influence spirituelle et révolutionnaire
d'IBRAHIM BACHIR. De celui qui le 1er novembre 1954,
déclara que le combat était déclenché pour le triomphe de
l'Arabisme et de l'Islam.
Confirmant ainsi l'identité tactique dominante de la guerre
d'Algérie qu'on refuse de lui reconnaître aujourd'hui encore.
Une identité arabo-islamiste fondamentaliste.
Nous
en avons terminé avec cet IT n¡ 2 dont nous venons d'évoquer
les trois composants :
1)
le MTLD qui par l'intermédiaire de l'OS a donné naissance
au FLN,
2)
FERHAT ABBAS, dont ON avait
besoin comme premier Président du GPRA
3)
IBRAHIM BACHIR, moteur spirituel de la Révolution algérienne.
Tout
logiquement, nous parvenons à l'évocation du 3ème
intervenant tactique (le 3ème IT).
Il
s'agit du général DE GAULLE et des reliquats du RPF qui siégeaient rue Solferino
à Paris.
3¡/
Troisième intervenant tactique
DE
GAULLE intervient directement dans la mise en route de l'indépendance
de l'Algérie. Par l'intermédiaire de BOUMENDJELÉ il maintient
le contact avec FERHAT ABBAS, son interlocuteur permanent, qu'il
connaît et appuie depuis 1943. Il est aidé par :
MASMOUDI, ambassadeur de Tunisie à Paris,
PALEWSKI, ambassadeur de France à Rome,
ROSENBERG, journaliste autrichien
qui tient le rôle de propagandiste international de la
politique algérienne gaulliste.
Malgré
ses déclarations contradictoires et opportunistes, pour des
raisons tactiques évidentes, DE GAULLE réussit à circonvenir
et à soumettre l'armée française. Il engage une fraction importante
de la droite française, sur le chemin du reniement. Il devient
le deus ex machina de l'anti-France en Algérie.
Le
rôle du gaullisme et de Charles DE GAULLE n'est plus à démontrer.
Il a pris le pouvoir ou plutôt on lui a fait prendre le pouvoir
pour liquider l'Algérie française.
Il
a réussi, par cette attitude perverse, à inclure l'armée française
dans les effectifs de la force insurgée, à
partir du 16 septembre 1959. Dans les effectifs de la force
anti-française en Algérie et ça, notre armée ne s'en est pas
rendu compte.
B/
LA MOTIVATION STRATEGIQUE PROPREMENT DITE (MS) DE LA GUERRE
D'ALGERIE
Elle est fondamentalement et exclusivement CAPITALISTE. Le capitalisme financier
se situe à l'origine de la mise en Ïuvre des opérations aboutissant,
sur le plan mondial, à la décolonisation et
sur le plan plus strictement français à la mort de
l'Algérie française. Avec
deux finalités :
a) augmenter la valeur ajoutée des investissements par
le biais du délestage économique du débouché algérien
b) favoriser la croissance de la valeur ajoutée des investissements,
en se débarrassant, selon le capitalisme financier, des peuples
théoriquement soumis à la colonisation.
Il
était important, pour lui, de se débarrasser d'une tâche :
assumer au mieux possible, l'accession de ces peuples à un niveau
de vie qui fžt le plus rapproché possible du niveau de vie des
Européens, des Américains du Nord et de quelques Républiques
d'Amérique latine, des peuples japonais, australien et néozélandais.
Ils
ont opéré en Algérie française, comme ils l'avaient fait en
1917 en Russie. Voulant transformer la société russe en un gigantesque
marché, en une société de consommation, les capitalistes lambertistes et autres, ont manipulé et contrôlé Trotski pour substituer au
Tsar un gouvernement révolutionnaire dans le but exclusif de
transformer une société moyenâgeuse en une société de consommation.
Ces
groupes financiers internationaux, d'obédience franc-maçonne
et aussi d'obédiences confessionnelles multiples, sont connus.
Mais ils restent tout le temps entourés d'un flou nécessaire
à masquer leur véritable identité. Une de leur activité constante
est avant tout de jouer le rôle de chasseur de têtes :
détecter des hommes dont l'intelligence et la compétence allaient
permettre d'en faire de précieux auxiliaires, dans le processus
de pseudo-libération des peuples colonisés. De ce processus, qu'à l'instar
de Jacques Marseille nous désignons, encore et encore, sous
la rubrique de délestage économique du débouché colonial.
Le
capitalisme financier, dans cette opération de délestage économique
de l'Algérie française, a joué finalement le court terme,
que ce soit sous l'influence
de tel ou tel groupe secret, Worms, Bidelberg ou Lambert. Au
sein desquels s'exercent des influences juives, catholiques
et protestantes. Qui ont promu, occasionnellement et politiquement,
des personnalités, des têtes au sein du parti socialiste français comme au sein
du parti gaulliste et aussi, parmi des hommes politiques faisant
partie de la mouvance Pompidou.
Ils
se sont servis, avec maestria, à propos de la guerre d'Algérie
des trois IT que nous avons évoqués :
¤ l'IT
de gauche, marxiste-léniniste et socialo-progressiste,
¤ l'IT
arabo-islamiste,
¤ l'IT
gaulliste qui fut l'agent d'exécution ultime de la liquidation
de l'Algérie française, c'est-à-dire de la mise en Ïuvre définitive
du délestage économique du débouché algérien.
Le
pétrole et le gaz algérien, c'est utile. ‚a peut rapporter gros.
Mais ils ont considéré qu'il valait mieux l'acheter, quitte
à le payer très cher, plutôt que d'assumer économiquement, humainement
et socialement, la promotion du peuple français de confession
musulmane.
Il
existe, qu'on le veuille ou non, un soubassement raciste, au
comportement du capitalisme financier apatride et dans celui
des liquidateurs français et européens de l'Algérie française,
de toutes obédiences.
Rappelons
que les musulmans d'Algérie, en réalité, avant leur nationalité
algérienne actuelle, n'ont connu qu'une seule nationalité d'origine :
la nationalité française. Mais, comme je le souligne avec insistance
dans mon dernier livre « ATTAQUES ET CONTRE-ATTAQUES »,
il n'en allait pas de même avec la citoyenneté. Il était difficile
d'en aller de même. Car la citoyenneté impliquait, en effet,
une renonciation au code coranique, au statut coranique, dans
tous les domaines d'exercice du droit français : le constitutionnel,
le pénal et le civil. Et c'est justement dans le domaine du
droit civil que tout restait à faire en Algérie, comme d'ailleurs
tout reste à faire actuellement,
dans l'exercice du code civil en France et dans l'Union européenne.
Donc :
o La
volonté politique de la rébellion algérienne était fondamentalement
celle du capitalisme financier qu'il soit lambertiste ou autre.
o La
volonté politique des trois IT insurgés, marxiste-léniniste
et socialo-progressiste, islamiste et gaulliste, est intégrée
dans celle du capitalisme financier qui, actuellement, évoque
plutôt le capitalisme florentin du XIIIème et du XIVème siècles :
c'est-à-dire un capitalisme brouillon et massacreur, parfois
paniquard.
o La
volonté politique des contre-insurgés, c'est-à-dire de l'armée
française et de ses partisans contre-insurgés, aurait dž s'exprimer
à travers un refus de la dictature de l'argent apatride et matérialiste
exclusif. Une dictature décérébrante de l'argent.
A
partir du 16 septembre 1959, à part le sursaut désastreux d'avril
1961, l'armée française s'est soumise, à son insu, au capitalisme
financier. Elle s'est soumise à la volonté du délestage économique
du débouché algérien.
IV
Ð QUELLE ETAIT LA VOLONTE POLITIQUE DE L'OAS ?
Elle n'a pas eu
le temps de s'exprimer. D'une part parce que l'OAS est née
beaucoup trop tard. D'autre part, parce que l'OAS est pratiquement
morte à sa naissance.
Le peuple français
d'Algérie, s'est retranché derrière l'OAS, certes, mais n'a
jamais rejoint en masse l'intérieur de l'OAS.
Il aurait fallu
plusieurs années pour structurer ce peuple et lui conférer la
force et la foi d'un peuple révolutionnaire. Pour l'animer d'une
volonté politique susceptible d'intéresser une structure capitaliste
plus réaliste qui, plus intelligemment, aurait joué le long
terme. Une volonté capitaliste qui se serait servie de la puissance
de l'argent pour s'opposer à l'Arabo-islamisme moderne, le nouvel
envahisseur. Dont le premier grand succès est illustré historiquement
par la mort de l'Algérie française. Ce fut sa victoire.
Car le résultat
actuel, politique et géopolitique, produit par ceux qui se sont
opposés à la volonté stratégique de l'OAS, même si celle-ci
fut embryonnaire, se traduit aujourd'hui ainsi : le capitalisme
financier moderne est entrain d'être colonisé à son tour. Par qui ?
Par une fraction
arabo-islamisme fondamentaliste qui, grâce à d'énormes masses
d'argent, générées par le cancer pétrolier, est entrain de devenir
un acteur efficace et bientôt dominant du capitalisme financier.
Le combat de l'OAS
fut un beau combat. Nous l'affirmons sans complexe. Sans nostalgie.
Parce qu'il fut
le combat de la Vérité, de la Logique et de l'Intelligence.
Le combat de l'Occident.
Mais ce combat,
ne se révèle-t-il pas, aujourd'hui, annonciateur d'un combat
futur ?
D'un combat que
prétendrait livrer une OAS supra-nationale et occidentale, contre
la fraction anti-occidentale, anti-judéo-chrétienne du capitalisme
financier ?
C'est une interrogationÉ
sans plusÉ que je soumets à votre appréciation.
Ma conviction reste
celle-ci envers et contre tout : défendre l'OAS aujourd'hui
encore, c'est défendre le passé, le présentÉ et l'avenir.
Nice,
le 3 janvier 2009