Le docteur Jean-Claude PEREZ

Adhérent du Cercle Algérianiste de Nice et des Alpes Maritimes

Auteur du livre « ATTAQUES ET CONTRE-ATTAQUES »

aux Editions Dualpha - BP 58, 77522 COULOMMIERS CEDEX

 

 

NOUS COMMUNIQUE É

 

 

LA GUERRE D'ALGERIE : UNE GUERRE REVOLUTIONNAIRE ?

 

LE COMBAT DE L'OAS : UN COMBAT REVOLUTIONNAIRE ?

 

CERTESÉ MAIS QUELLE ETAIT LA « VOLONTE POLITIQUE »

DE L'UNE COMME DE L'AUTRE ?

 

 

 

 

Mon dernier livre semble avoir provoqué une indiscutable curiosité dans certains milieux que l'on dit « bien informés ». Dans la mesure où mes correspondants manifestent l'intention de s'intéresser au combat de l'OAS, cette réaction ne me gêne pas. Tout au contraire. Je l'interprète plutôt comme un anoblissement de notre action passée. Tout particulièrement, cette interrogation qu'a formulée Madame MSK. Je me permets de vous la rapporter en substance :

 

« Quelles méthodes de combat avez-vous adoptées pour la défense de la cause que vous représentiez ? Quels furent vos inspirateurs où plutôt vos conducteurs dans cette guerre manifestement révolutionnaire ? Quels sont les auteurs qui furent VOS GUIDES dans cette bataille ? »

 

Et Madame MSK n'est pas avare de précisions. Elle ajoute :

 

« Vous êtes-vous inspiré de SUN-TSU ? de CLAUSEWITZ ? MAO TSE TONG ? David PETRAEUS ? David GALULA ?»

 

J'avoue avec humilité, m'être senti plus que penaud devant ces questions redoutables et cependant fort pertinentes. Cette sympathique correspondante m'a imposé, en conséquence, de me replonger dans mes livres d'histoire, mes dictionnaires et mes revues.

 

Elle m'a conduit à appeler à mon aide, quelques auteurs sérieux. Comme ce spécialiste en sciences juridiques, en histoire de l'art et en histoire tout court, qui me fait l'honneur, depuis quelques décennies, de me considérer comme son père spirituel, Philippe L.

 

J'ai donc accédé, pour votre plus grand profit j'espère, aux renseignements nécessaires et suffisants à la connaissance de ces personnalités.

 

 

I Ð COMMENT DEFINIR UNE GUERRE REVOLUTIONNAIRE ?

 

 

Il est impératif, dans un tout premier temps, de répondre à cette question.

 

Grosso modo on peut et on doit simplifier. Disons qu'il s'agit d'une guerre qui, au sein d'une entité nationale donnée précise et réelle, oppose un dispositif de guerre INSURGE d'une part, à un dispositif de guerre CONTRE-INSURGE d'autre part. Cette sobre définition implique que l'on précise deux notions essentielles.

 

A/ La force militaire insurgée doit être soumise à une volonté politique. Une volonté politique qui n'est pas forcément celle qui est proclamée au sein des effectifs engagés par cette force insurgée sur le champ de bataille. Aussi bien lors de leurs actions de guerre révolutionnaire, c'est-à-dire la plupart du temps lors de leurs actions terroristes, que lors de leurs professions de foi. Parfois, la motivation politique réelle, sous-jacente qui anime les décideurs de ce conflit, est méconnue des exécuteurs, c'est-à-dire du gros de l'armée insurgée.

 

B/ La force militaire contre-insurgée pour être efficace doit être mise en Ïuvre, elle aussi, par une volonté politique. Une force armée contre-insurgée qui se contenterait de l'appellation et du rôle d'une force de pacification, et qui serait animée de la seule volonté de pacification, est une force armée qui est vaincue d'avance. La volonté politique qui, théoriquement doit l'animer, a l'obligation, nécessairement, d'être opposée à la volonté politique qui anime EN REALITE la force insurgée.

 

 

II Ð LES REFERENCES HISTORIQUES

 

 

Cette précision étant apportée, surgit une obligation : vous donner des informations concernant les personnalités historiques qui ont servi de référence à mon interlocutrice, Madame MSK.

 

  1. En ce qui concerne SUN-TSU, ou SUN-TSE, ou SUN-TZI, j'ai appris qu'il était un militaire chinois du 6ème siècle avant Jésus-Christ. Mon jeune ami et fils spirituel Philippe, m'a gratifié d'une riche aumône par l'intermédiaire de quelques citations dans le but de combler mes lacunes. Selon SUN-TSE :

-       l'art de la guerre c'est de soumettre l'ennemi sans combat ;

-       c'est lorsque l'on est environné de tous les dangers, qu'il n'en faut redouter aucun ;

-       celui qui n'a pas d'objectifs, n'a aucune chance de les atteindre ;

-       celui qui sera le meilleur pour résoudre les difficultés est celui qui les résout avant qu'elles ne surgissent ;

-       le bon général a gagné la bataille avant de l'engager ;

-       connais l'adversaire et surtout connais toi toi-même et tu seras invincible.

 

Quand on prend connaissance de ces « principes » on est tenté de s'exclamer : « Mais c'est facile la guerre, c'est presqu'une partie de rigolade !».

 

  1. En ce qui concerne Karl VON CLAUSEWITZ, tout le monde sait ( ?) qu'il s'agit d'un théoricien militaire prussien, qui après la bataille d'Iéna en 1806, est devenu un théoricien majeur de la guerre. Sa thèse fondamentale c'est la subordination de la guerre à la politique. Son influence fut considérable sur l'attitude des révolutionnaires ultérieurs, marxistes chinois et russes.

La connaissance de la thèse de Karl VON CLAUSEWITZ implique, en ce qui nous concerne, que l'on soulève cette question :

« si la guerre d'Algérie fut subordonnée à une volonté politique, de quelle politique s'est-il agi ? ». Et quand je parle de volonté politique, j'évoque la volonté politique qui animait les insurgés, et la volonté politique qui animait, nécessairement aussi, les contre-insurgés.

Vous pensez bien que la réponse à cette interrogation va constituer la matière d'un chapitre de l'étude que je vous propose aujourd'hui. Nous y reviendrons donc.

 

  1. MAO TSE-TONG ou MAO TSE-TOUNG a imposé, lui aussi, le concept de guerre comme obligatoirement soumise à la politique. Cela saute aux yeux à la lecture de ses trois principaux ouvrages :

▪ DE LA GUERRE REVOLUTIONNAIRE

▪ DES CONTRADICTIONS

▪ DE LA GUERRE PROLONGEE

 

  1. Les deux dernières références évoquées par mon interlocutrice MSK, sont plus actuelles. Par voie de conséquence, elles revêtent pour nous une importance de tout premier ordre, dans la mesure où nous prétendons enrichir notre propre enseignement.

a)    David GALULA

C'est un pied-noir, de confession juive, né à Sfax en Tunisie en 1919. Auteur de plusieurs ouvrages. Ecrivant parfois sous le pseudonyme de Jean CARAN. Il a participé, en tant qu'officier d'active réintégré dans l'armée française après novembre 1942, à la libération de la France. Comme une foule d'autres officiers pieds-noirs, d'active et de réserve. Il fut blessé à l'Ile d'Elbe.

A propos de cette blessure, permettez-moi de vous rappeler un événement anecdotique peut-être, mais significatif, en relation avec l'Ile d'Elbe et SANGUINETTI, un ancien ministre du général DE GAULLE. Cette personnalité, SANGUINETTI, fut grièvement blessée lors de cette opération de l'Ile d'Elbe. Il y perdit un pied. Militant de la droite-extrême il fut tout naturellement et dans un premier temps, un défenseur ardent et fanatique de l'Algérie française. Appelant à la révolution nationale pour sauver en même temps l'Algérie française et la France, jusqu'à l'avènement de DE GAULLE. Il s'est rangé alors à l'attitude néfaste de Pierre BOUTANG, notable de l'Action française, qui combattit à outrance l'Algérie française et qui s'est rallié, en conséquence de ses convictions, à la politique gaulliste.

Sanguinetti, lorsqu'il fut blessé à l'ile d'Elbe, fut sauvé par un Pied-Noir qui l'a ramené sur ses épaules jusqu'à l'antenne chirurgicale où il fut traité et sauvé. Il s'agit de Pierre D, un de nos compagnons d'arme du contre terrorisme et de l'OAS. Par la suite, SANGUINETTI manifesta une volonté obsessionnelle de combattre l'OAS, comme s'il voulait effacer de l'histoire ce phénomène de la résistance OAS, le spectre de son reniement.

David GALULA, alors qu'il avait atteint le grade de lieutenant-colonel, s'en alla effectuer des études supérieures aux USA. Il devint chercheur-associé à l'Université d'Harvard et il fut considéré par les spécialistes, comme un stratège de la CONTRE-INSURRECTION. Il est décédé en 1967 à l'âge de 48 ans.

 

b)    David PETRAEUS

C'est un général de l'armée américaine né le 7 novembre 1952 dans le comté d'Orange tout près de New York. D'après Philippe L, il s'agit d'un spécialiste qui fera certainement parler de lui au plus haut niveau. Comme me l'écrit Philippe :

 

« Il a tout pigé de la guerre révolutionnaire et tout particulièrement, de l'enseignement de TRINQUIER[1] et LACHEROY[2]. Il a tout pigé de l'OAS parce qu'il a parfaitement analysé le mécanisme qui explique la sympathie qui s'est développée entre des groupes d'auto-défense irréguliers et une population menacée par le terrorisme d'une part, et menacée aussi par une armée d'occupation qui se désintéressa de cette même population et qui parfois pactisa avec les tueurs, d'autre part ».

Pour lui, les contre-insurgés doivent convaincre la population que la force peut les protéger et que la résistance des insurgés est inutile.

Apportons une précision : les insurgés, en cette occurrence de la guerre d'Algérie, c'était le FLN et les forces armées gaullistes à partir du 16 septembre 1959. Les contre-insurgés c'était É.la petite force de l'OAS.

PETRAEUS est aussi docteur en sciences politiques. Il a commandé la 101ème division aéroportée américaine. Il a réussi à faire chuter considérablement le volume des pertes américaines en Irak. Depuis le 23 avril 2008, il est à la tête de l'United States Central Command et supervise les opérations en Irak et en Afghanistan.

 

 

III Ð LA VOLONTE POLITIQUE

 

 

Voilà donc quelques précisions résumées sur ces hommes historiques, évoqués par ma sympathique correspondante MSK

 

Il me reste à répondre à une question : en quoi l'OAS conduisait-elle une guerre révolutionnaire ?

 

Ce qui implique que l'on réponde au préalable à cette interrogation : en quoi la guerre d'Algérie était-elle réellement une guerre révolutionnaire ?

 

 

A/ La volonté politique à laquelle était soumise la guerre d'Algérie

 

Que l'on me permette de rappeler, à propos de ce chapitre, les précisions que j'ai apportées, à mon avis incontestables, dans mon 3ème livre.[3].

 

Je crois avoir démontré que la motivation stratégique, que nous désignons par le sigle MS s'est exprimée sur le terrain algérien, par l'intermédiaire de trois intervenants tactiques que nous désignons par le sigle IT.

 

Contrairement à ce qu'il serait logique de faire, nous commençons cette partie de notre étude, par une mise au point sur ces trois IT.

 

                  1¡/ le premier intervenant tactique que nous évoquons.

 

Il s'agit de l'intervenant « marxiste-léniniste » ou plutôt, c'est un IT représenté par la « gauche ». Nous attribuons à cet IT la valeur d'un intervenant d'importance mineure. Pour ne pas dire nulle. Car le soubassement communiste, ou socialo-progressiste, de la guerre d'Algérie, est resté un leurre. Un leurre qui a permis cependant aux révolutionnaires algériens, de bénéficier du militantisme de gauche, français, européen, et plus généralement international. Il suffit, pour être convaincu du rôle illusoire et factice de cet IT, de rappeler les suppliques adressées par le président du PCA [4], le docteur HADJERES, à BEN KHEDDA haut-responsable du FLN en 1956. Le PCA a littéralement mendié sa participation à la guerre contre la France. BEN KHEDDA, au nom du CRUA[5], accepta à la condition que l'on fît silence absolu sur les motivations politiques des communistes. Ce qui fut acceptéÉ

 

Mais le PCA a voulu s'imposer par une action d'éclat. Cette volonté fut à l'origine de l'affaire de l'aspirant MAILLOT : un important vol d'armes. Armes qui furent livrées, pour une grande part, au chef FLN KHODJA qui opérait en Grande Kabylie. Elles lui furent fournies, personnellement, par Madame CHAULET, dans une voiture américaine. Madame CHAULET participait activement, avec son mari, à la guerre anti-française, sous l'égide du maire d'Alger, Jacques CHEVALLIER. A partir de la villa Pouillon au Clos-Salembier. Cette villa a servi de « planque », ou plutôt de base opérationnelle, à de célèbres ennemis de l'Algérie française de 1956 à 1962, toujours sous l'égide du maire d'Alger, Jacques CHEVALLIER, complice permanent et très actif du FLN. Grace à ces armes KHODJA organisa un massacre de soldats français à l'est de Palestro, en mai 1956.

MAILLOT fut livré par ses complices FLN aux forces de l'armée française et fusillé.

Dans le domaine de cet IT de gauche, ne négligeons pas l'action des porteurs de valises qui prétendaient apporter leur concours au peuple algérien de confession musulmane pour le délivrer de « l'oppression française ».

Nous confirmons que ce premier IT doit être affecté d'une valeur mineure et temporaire.

 

2¡/ Le deuxième intervenant tactique

 

Nous identifions cet IT à l'intervenant tactique ARABO-ISLAMISTE. L'arabo-islamisme fondamentaliste s'est manifesté, à travers toutes les organisations indépendantistes d'Algérie. Pour des raisons de commodité rédactionnelle, nous avons choisi comme date de départ, l'année 1946.

Année qui correspond à l'avènement de la IVè République et à l'amnistie qui fut décrétée en faveur des émeutiers du 8 mai 1945 dans le Constantinois. (Sétif, Petite Kabylie des Babors et Guelma).

Cet intervenant arabo-islamiste, nous l'évoquons en trois paragraphes qui se réfèrent à des origines différentes mais toutes d'inspiration islamiste fondamentaliste.

 

a)     le PPA de MESSALI HADJ, Parti du Peuple Algérien, qui avait été dissous à l'occasion des émeutes du 8 mai 1945, réapparaît en 1946, sous l'appellation du MTLD[6]. Très rapidement, au sein de ce mouvement tout le temps contrôlé par la police française, car Messali à cause de sa collaboration avec les Allemands était sous l'emprise des Autorités françaises, se développe une organisation clandestine. Clandestine à l'égard des autorités françaises et clandestine aussi à l'égard de Messali. Il s'agit de l'OS, Organisation Secrète ou Organisation Spéciale, qui va regrouper les révolutionnaires fondamentaux de la guerre d'Algérie. Cette OS sera, elle aussi, plus ou moins contrôlée par la police et les services secrets français. Malgré cela, ou plutôt grâce à cela, l'OS évoluera vers le CRUA, puis deviendra le FLN et siègera au Caire et à Tunis.

Mais l'OS du MTLD, née malgré l'action de la police et des services spéciaux, ou grâce à elle, ne représentait pas un aréopage

de personnalités officiellement et politiquement fréquentables. Il a fallu leur adjoindre une personnalité qui avait une réputation occidentale et qui avait la particularité d'être connue du général DE GAULLE depuis 1943, et soutenue par lui depuis cette année-là. Il s'agit de FERHAT ABBAS.

 

b)    FERHAT ABBAS

Celui-ci avait créé en 1943 l'AML[7], qui fut refusée par le général Giraud, mais qui fut acceptée et soutenue par le général DE GAULLE. Cette AML fut dissoute après les émeutes constantinoises du 8 mai 1945. Elle va renaître à l'occasion de l'amnistie de 1946, sous la rubrique de l'UDMA[8]. Son président, FERHAT ABBAS se défend officiellement à cette époque, de toute volonté indépendantiste.

Après le 1er novembre 1954, la Toussaint Rouge, FERHAT ABBAS reste à Alger. Il est en relation suivie avec FARES, OULD AOUDIA et BOUMENDJEL à Paris.

Il rejoint le FLN extérieur en 1956 à partir d'Alger, car il est devenu nécessaire à la rébellion. Pourquoi ? Parce qu'il bénéficie de l'écoute complice du général DE GAULLE, par l'intermédiaire de Me BOUMENDJEL à Paris. FERHAT ABBAS deviendra le premier président du GPRA [9]en septembre 1958

 

c)     l'heure est venue d'évoquer l'identité du 3ème représentant de ce deuxième IT arabo-islamiste. Il s'agit d'IBRAHIM BACHIR, président en fonction de la toujours présente et active Association des Oulemas, fondée en 1931

Ibrahim BACHIR, dès l'amnistie de 1946, est libéré d'un camp de concentration. Immédiatement, il va prendre en mains, dogmatiquement, toutes les personnalités qui peuvent et doivent jouer un rôle important dans la révolution algérienne :

 

      MESSALI-HADJ

      FERHAT ABBAS

      FARéS

 

Ces trois hommes et plus particulièrement FERHAT ABBAS et FARéS, vont se mettre sous l'influence spirituelle et révolutionnaire d'IBRAHIM BACHIR. De celui qui le 1er novembre 1954, déclara que le combat était déclenché pour le triomphe de l'Arabisme et de l'Islam. Confirmant ainsi l'identité tactique dominante de la guerre d'Algérie qu'on refuse de lui reconnaître aujourd'hui encore. Une identité arabo-islamiste fondamentaliste.

 

Nous en avons terminé avec cet IT n¡ 2 dont nous venons d'évoquer les trois composants :

 

1)    le MTLD qui par l'intermédiaire de l'OS a donné naissance au FLN,

2)    FERHAT ABBAS, dont ON avait besoin comme premier Président du GPRA

3)    IBRAHIM BACHIR, moteur spirituel de la Révolution algérienne.

 

Tout logiquement, nous parvenons à l'évocation du 3ème intervenant tactique (le 3ème IT).

 

Il s'agit du général DE GAULLE et des reliquats du RPF[10] qui siégeaient rue Solferino à Paris.

 

3¡/ Troisième intervenant tactique

 

DE GAULLE intervient directement dans la mise en route de l'indépendance de l'Algérie. Par l'intermédiaire de BOUMENDJELÉ il maintient le contact avec FERHAT ABBAS, son interlocuteur permanent, qu'il connaît et appuie depuis 1943. Il est aidé par :

 

                                MASMOUDI, ambassadeur de Tunisie à Paris,

                                 PALEWSKI, ambassadeur de France à Rome,

ROSENBERG, journaliste autrichien qui tient le rôle de propagandiste international de la politique algérienne gaulliste.

 

Malgré ses déclarations contradictoires et opportunistes, pour des raisons tactiques évidentes, DE GAULLE réussit à circonvenir et à soumettre l'armée française. Il engage une fraction importante de la droite française, sur le chemin du reniement. Il devient le deus ex machina de l'anti-France en Algérie.

 

Le rôle du gaullisme et de Charles DE GAULLE n'est plus à démontrer. Il a pris le pouvoir ou plutôt on lui a fait prendre le pouvoir pour liquider l'Algérie française.

Il a réussi, par cette attitude perverse, à inclure l'armée française dans les effectifs de la force insurgée, à partir du 16 septembre 1959. Dans les effectifs de la force anti-française en Algérie et ça, notre armée ne s'en est pas rendu compte.

 

B/ LA MOTIVATION STRATEGIQUE PROPREMENT DITE (MS) DE LA GUERRE D'ALGERIE

 

Elle est fondamentalement et exclusivement CAPITALISTE. Le capitalisme financier se situe à l'origine de la mise en Ïuvre des opérations aboutissant, sur le plan mondial, à la décolonisation et sur le plan plus strictement français à la mort de l'Algérie française. Avec deux finalités :

 

a) augmenter la valeur ajoutée des investissements par le biais du délestage économique du débouché algérien[11]

 

b) favoriser la croissance de la valeur ajoutée des investissements, en se débarrassant, selon le capitalisme financier, des peuples théoriquement soumis à la colonisation.

 

Il était important, pour lui, de se débarrasser d'une tâche : assumer au mieux possible, l'accession de ces peuples à un niveau de vie qui fžt le plus rapproché possible du niveau de vie des Européens, des Américains du Nord et de quelques Républiques d'Amérique latine, des peuples japonais, australien et néozélandais.

 

Ils ont opéré en Algérie française, comme ils l'avaient fait en 1917 en Russie. Voulant transformer la société russe en un gigantesque marché, en une société de consommation, les capitalistes lambertistes[12] et autres, ont manipulé et contrôlé Trotski pour substituer au Tsar un gouvernement révolutionnaire dans le but exclusif de transformer une société moyenâgeuse en une société de consommation.

 

Ces groupes financiers internationaux, d'obédience franc-maçonne et aussi d'obédiences confessionnelles multiples, sont connus. Mais ils restent tout le temps entourés d'un flou nécessaire à masquer leur véritable identité. Une de leur activité constante est avant tout de jouer le rôle de chasseur de têtes : détecter des hommes dont l'intelligence et la compétence allaient permettre d'en faire de précieux auxiliaires, dans le processus de pseudo-libération des peuples colonisés. De ce processus, qu'à l'instar de Jacques Marseille nous désignons, encore et encore, sous la rubrique de délestage économique du débouché colonial.

 

Le capitalisme financier, dans cette opération de délestage économique de l'Algérie française, a joué finalement le court terme, que ce soit sous l'influence de tel ou tel groupe secret, Worms, Bidelberg ou Lambert. Au sein desquels s'exercent des influences juives, catholiques et protestantes. Qui ont promu, occasionnellement et politiquement, des personnalités, des têtes au sein du parti socialiste français comme au sein du parti gaulliste et aussi, parmi des hommes politiques faisant partie de la mouvance Pompidou.

 

Ils se sont servis, avec maestria, à propos de la guerre d'Algérie des trois IT que nous avons évoqués :

 

¤       l'IT de gauche, marxiste-léniniste et socialo-progressiste,

¤       l'IT arabo-islamiste,

¤       l'IT gaulliste qui fut l'agent d'exécution ultime de la liquidation de l'Algérie française, c'est-à-dire de la mise en Ïuvre définitive du délestage économique du débouché algérien.

 

Le pétrole et le gaz algérien, c'est utile. ‚a peut rapporter gros. Mais ils ont considéré qu'il valait mieux l'acheter, quitte à le payer très cher, plutôt que d'assumer économiquement, humainement et socialement, la promotion du peuple français de confession musulmane.

 

Il existe, qu'on le veuille ou non, un soubassement raciste, au comportement du capitalisme financier apatride et dans celui des liquidateurs français et européens de l'Algérie française, de toutes obédiences.

 

Rappelons que les musulmans d'Algérie, en réalité, avant leur nationalité algérienne actuelle, n'ont connu qu'une seule nationalité d'origine : la nationalité française. Mais, comme je le souligne avec insistance dans mon dernier livre « ATTAQUES ET CONTRE-ATTAQUES », il n'en allait pas de même avec la citoyenneté. Il était difficile d'en aller de même. Car la citoyenneté impliquait, en effet, une renonciation au code coranique, au statut coranique, dans tous les domaines d'exercice du droit français : le constitutionnel, le pénal et le civil. Et c'est justement dans le domaine du droit civil que tout restait à faire en Algérie, comme d'ailleurs tout reste à faire actuellement, dans l'exercice du code civil en France et dans l'Union européenne.

 

Donc :

o      La volonté politique de la rébellion algérienne était fondamentalement celle du capitalisme financier qu'il soit lambertiste ou autre.

o      La volonté politique des trois IT insurgés, marxiste-léniniste et socialo-progressiste, islamiste et gaulliste, est intégrée dans celle du capitalisme financier qui, actuellement, évoque plutôt le capitalisme florentin du XIIIème et du XIVème siècles : c'est-à-dire un capitalisme brouillon et massacreur, parfois paniquard.

o      La volonté politique des contre-insurgés, c'est-à-dire de l'armée française et de ses partisans contre-insurgés, aurait dž s'exprimer à travers un refus de la dictature de l'argent apatride et matérialiste exclusif. Une dictature décérébrante de l'argent.

A partir du 16 septembre 1959, à part le sursaut désastreux d'avril 1961, l'armée française s'est soumise, à son insu, au capitalisme financier. Elle s'est soumise à la volonté du délestage économique du débouché algérien.

 

 

IV Ð QUELLE ETAIT LA VOLONTE POLITIQUE DE L'OAS ?

 

 

Elle n'a pas eu le temps de s'exprimer. D'une part parce que l'OAS est née beaucoup trop tard. D'autre part, parce que l'OAS est pratiquement morte à sa naissance.

Le peuple français d'Algérie, s'est retranché derrière l'OAS, certes, mais n'a jamais rejoint en masse l'intérieur de l'OAS.

 

Il aurait fallu plusieurs années pour structurer ce peuple et lui conférer la force et la foi d'un peuple révolutionnaire. Pour l'animer d'une volonté politique susceptible d'intéresser une structure capitaliste plus réaliste qui, plus intelligemment, aurait joué le long terme. Une volonté capitaliste qui se serait servie de la puissance de l'argent pour s'opposer à l'Arabo-islamisme moderne, le nouvel envahisseur. Dont le premier grand succès est illustré historiquement par la mort de l'Algérie française. Ce fut sa victoire.

 

Car le résultat actuel, politique et géopolitique, produit par ceux qui se sont opposés à la volonté stratégique de l'OAS, même si celle-ci fut embryonnaire, se traduit aujourd'hui ainsi : le capitalisme financier moderne est entrain d'être colonisé à son tour. Par qui ?

 

Par une fraction arabo-islamisme fondamentaliste qui, grâce à d'énormes masses d'argent, générées par le cancer pétrolier, est entrain de devenir un acteur efficace et bientôt dominant du capitalisme financier.

 

Le combat de l'OAS fut un beau combat. Nous l'affirmons sans complexe. Sans nostalgie.

 

Parce qu'il fut le combat de la Vérité, de la Logique et de l'Intelligence. Le combat de l'Occident.

 

Mais ce combat, ne se révèle-t-il pas, aujourd'hui, annonciateur d'un combat futur ?

 

D'un combat que prétendrait livrer une OAS supra-nationale et occidentale, contre la fraction anti-occidentale, anti-judéo-chrétienne du capitalisme financier ?

 

C'est une interrogationÉ sans plusÉ que je soumets à votre appréciation.

 

Ma conviction reste celle-ci envers et contre tout : défendre l'OAS aujourd'hui encore, c'est défendre le passé, le présentÉ et l'avenir.

 

 

Nice,

le 3 janvier 2009



[1] TRINQUIER : il a commandé le 3ème RPC qui est devenu le 3ème RPIMA. Il a réussi à éliminer le traitre Bellounis. Malgré ses convictions « Algérie française » il n'a pas rejoint l'OAS. Malgré ses convictions de contre-révolutionnaire, il a combattu au KATANGA, en se mettant à la solde de l'Union Minière, une structure très connue du capitalisme financier.

[2] LACHEROY : colonel d'active, spécialiste de la guerre psychologique et révolutionnaire. A participé au putsch d'avril 1961, mais n'a pas rallié l'OAS.

[3] « VERITES TENTACULAIRES SUR L'OAS ET LA GUERRE D'ALGERIE » : une stratégie, trois tactiques

[4] Parti Communiste Algérien

[5] CRUA : Conseil Révolutionnaire d'Union et d'Action, remplacé en 1956 par le CNRA, Conseil National de la Révolution Algérienne

[6] MTLD / Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques

[7] AML : Association du Manifeste de la Liberté

[8] UDMA : Union Démocratique du Manifeste Algérien

[9] GPRA : Gouvernement provisoire de la République Algérienne. Tous ces détails ont été précisés dans mes livres précédents Vérités tentaculaires sur l'OAS et la guerre d'Algérie Ð L'islamisme dans la guerre d'Algérie Ð Attaques et Contre-Attaques 

[10] RPF : Rassemblement du Peuple Français créé par DE GAULLE en 1946

[11] Jacques MARSEILLE

[12] Lambertiste : selon la terminologie très pertinente d'un de mes correspondants et copains cannois Gérard W.