CONTRIBUTION A
L'ENRICHISSEMENT MEMORIEL DU GRAND PHENOMENE HISTORIQUE QUE
FUT L'ALGERIE FRANCAISE,
C'EST-A-DIRE LA
FRANCE SUD-MEDITERRANEENE ASSASSINEE LE 19 MARS 1962,
REFLEXIONS CONSECUTIVES
A UNE EMISSION TELEVISEE DE NOEL 2008, SUR LES ORIGINES DU CHRISTIANISME,
CAR LA DEFAITE
DE LA FRANCE EN ALGERIE FUT AVANT TOUT UNE GRANDE DEFAITE POUR
LE CHRISTIANISME.
DEUXIEME CHAPITRE :
L'ARIANISME DISPARAIT
TOTALEMENT
QUAND L'ISLAM APPARAIT
Lorsque je fus confronté à la guerre
d'Algérie, j'ai subi l'événement comme la majorité de mes concitoyens
d'Algérie. C'est-à-dire que je fus surpris, ou plutôt je fus
pris par surprise.
D'autant plus qu'au lendemain de
ce dimanche 1er novembre 1954, je devais rejoindre
l'armée d'Afrique pour effectuer ce que l'on appelait le service
militaire.
J'étais titulaire du diplôme de
PMS (Préparation Militaire Supérieure). Docteur en médecine
depuis le 31 mai 1954. J'entrai donc dans l'armée, dans des
conditions confortables.
A cette époque, je n'avais aucune
formation politique. J'éprouvais des sentiments, des haines
sûrement, des tendances, c'est tout. Je ne m'étais préparé en
rien à cet événement de la Toussaint rouge. Je n'avais pas ressenti
le besoin d'enrichir mon capital culturel en connaissances politiques.
Je n'avais jamais été inscrit à un parti. L'ambition de devenir
une tête politique disposée à se mettre au service d'un
état-major disposant des moyens de me lancer dans la carrière,
ne m'avait pas effleuré.
Je n'avais jamais été séduit par
une campagne électorale.
Je me souviens néanmoins, d'avoir
assisté à une réunion électorale après la guerre de 1939-1945.
J'y accompagnai mon père. Cette réunion était animée par des
hommes qui s'inscrivaient dans un nouveau parti politique de
droite, au sens le plus conventionnel de ce terme. Il s'agissait
du PRL, le Parti Républicain de la Liberté.
Je crois me souvenir que cette réunion
était prévue dans le cadre d'une campagne pour
des élections législatives. Elle se tenait dans
une classe de l'école de la rue Rochambeau, à
Bab-el-Oued. C'est dans cette école que furent repliés
les élèves du lycée Bugeaud, en 1944-1945
car notre lycée était encore occupé par
des effectifs de la marine britannique. C'était donc
pour moi l'école où j'avais préparé ce
qui s'appelait à ce moment-là, le premier baccalauréat.
Cette réunion politique était
présidée par le Général AUMERAN,
dont la famille était de Philippeville. Elle était
animée aussi par le professeur VIARD, de la faculté
de droit d'Alger.
Le thème essentiel des discours
prononcés par les candidats, tournait autour du concept de la
souveraineté française en Algérie. Souveraineté qu'il fallait
maintenir envers et contre tout. On ne parlait pas d'Algérie
française à cette époque-là. Le thème constant et prioritaire
du combat électoral était illustré et synthétisé dans ce label :
la souveraineté française en Algérie et seulement elle.
Je me souviens d'un contradicteur
qui formula l'interrogation suivante, en s'adressant tout particulièrement
au candidat VIARD, en tant que professeur de droit.
« Monsieur le professeur,
lorsque vous manifestez votre volonté de défendre la souveraineté
française en Algérie, ça veut dire quoi ? Cela veut-il
dire que vous prétendez soumettre une collectivité religieuse
largement majoritaire en Algérie, à une minorité religieuse
pluriconfessionnelle qui détient le pouvoir politique, administratif
et militaire ? »
« Certes non »
répondit le professeur VIARD. «Nous prétendons tout entreprendre
pour résoudre les contradictions qui sans aucun doute, se manifestent
encore en Algérie. Mais, en tout état de cause, nous ne nous
soumettrons jamais à une involution culturelle, au nom d'un
faux principe d'égalité dont vous vous servez dans une optique
exclusive de propagande. C'est à la communauté indigène de s'élever
au niveau de la communauté française. Ce n'est pas à la société
française qu'incombe le devoir de régresser, en se soumettant
à la loi du nombre en Algérie. »
Je rapporte de mémoire et très approximativement
les propos que j'entendis ce soir-là. Mais je me souviens encore
du chahut qui fut la conséquence de cette réplique du professeur
VIARD. Un chahut déclenché par quelques assistants à cette réunion,
membres du Parti Communiste Algérien. Mais un chahut qui fut
suffisant, néanmoins, pour que la réunion fût aussitôt interrompue.
A cette époque-là, déjà, la droite française traditionnelle
exhibait sa lâcheté. Il est vrai que les hommes de droite
observaient un comportement prudent. Je rappelle que nous étions
en pleine période d'épuration.
A la sortie de la réunion, j'entendis
mon père formuler le commentaire suivant :
« C'est très grave ! »
Et me demander :
« Qu'en penses-tu ? »
A son grand étonnement, je n'avais
pas été ébranlé par l'interruption du militant communiste. Pour
moi, la question de la souveraineté française en Algérie
ne se posait pas. C'était de l'acquis, du définitif. Il ne pouvait
en être autrement. J'avais conscience, déjà à cette époque,
que tuer la souveraineté française en Algérie, c'était mettre
en route un processus historique de mort pour la France.
Je répondis néanmoins à mon père :
« La question du contradicteur
était la bonne question. Elle est gênante, elle peut faire peur,
mais j'insiste, c'était la bonne question. La réponse du professeur
VIARD n'était pas adaptée à la question : c'est donc une
mauvaise réponse. »
« Comment ça ? »
me questionna mon géniteur qui, manifestement attendait
de moi des éclaircissements.
« Parce qu'en réalité il
fallait répondre que l'islam synthétisait le seul problème qui
se posait en Algérie. Et c'est lui, ce problème, qu'il fallait
résoudre ici en toute priorité si l'on prétendait pérenniser
la souveraineté française en Algérie. Souveraineté qui n'implique
pas nécessairement la soumission d'une collectivité à une autre.
Et c'est maintenant qu'il faut essayer de résoudre ce problème,
parce que la France est encore souveraine administrativement,
politiquement, et militairement. C'est maintenant que nous disposons
encore des moyens de résoudre ce problème. »
« En faisant quoi ? »
me demanda mon père.
Je lui répondis très simplement
et même naïvement :
« Il faut inventer, créer,
des conditions de vie civiles, juridiques, associatives, politiques
et économiques telles, que l'islam ait envie et la possibilité
de s'exprimer sur cette terre d'Algérie d'une manière identique
à l'expression des autres religions qui vivent sur notre territoire :
le Christianisme et le Judaïsme. Qu'il s'exprime dans les mêmes
conditions cela veut dire qu'il doit se soumettre aux impératifs
juridiques auxquels se sont soumis le christianisme et la religion
juive. Les juifs depuis le décret Crémieux du mois d'octobre
1870. Les chrétiens depuis la loi de séparation de l'église
et de l'état, du 9 décembre 1905. »
Mon père paraissait amer après cette
réunion et il ajouta comme s'il était obsédé : c'est
très grave !
Personnellement, je restais serein.
Puis ce fut la fac, quelques temps après. J'avais vécu
cependant, de loin certes, les événements de
Sétif du 8 mai 1945. Je me souviens encore d'avoir
ressenti à ce moment-là, c'était quelques
jours avant les épreuves écrites du premier bac,
une très forte émotion. J'ai éclaté
en sanglots, de rage et d'impuissance, lorsque j'ai vu décrites
dans la presse, les horreurs subies par nos compatriotes
français, sur ce territoire dans lequel s'incorporait
ma ville natale, Bougie. J'étais littéralement
envahi par la haine et j'appelais de toute mon âme le
recours à la violence, massive et expéditive,
pour venger nos concitoyens massacrés, pour venger nos
saintes femmes odieusement et collectivement violées.
Sans plagier Dalida, permettez-moi de vous rappeler que j'allais
avoir 18 ans...
Cette émotion, je m'en souviens
encore, fut plus fortement ressentie que l'émotion qui fût générée
par un autre événement contemporain : la fin de la guerre
en Europe. La capitulation de l'armée allemande. Car je me souviens
d'avoir tenu à mon père les propos suivants : « une
guerre se termine, mais une autre commence, plus sournoise,
destructrice à plus ou moins long terme du fondement de notre
civilisation. »
Encore sous le coup des EVENEMENTS
DE SETIF, j'envisageais pendant quelques jours le futur
avec pessimisme. Je sentais viscéralement à ce moment-là que
la patrie était en danger. Mais cette inquiétude dont je me
souviens encore, s'estompa très vite.
Ce fut le temps des études,
des examens, des amours estudiantines.... Et le temps est passé.
Comme les autres, j'ai oublié SETIF ET LES EVENEMENTS
DU 8 MAI 1945, j'ai oublié les drames de la guerre
et de la post-guerre. J'ai oublié les règlements
de compte et les lynchages de la libération. Je croyais
vivre intensément. En réalité, je ne me
rendais pas compte que, comme les autres, j'étais plongé
dans le coma. Comme les autres, je menais en Algérie
une vie artificielle, une vie virtuelle, dirait-on peut-être
aujourd'hui, car, finalement, je ne savais rien de la réalité
historique de l'Algérie française. Je ne savais
rien de la dimension politique et surtout philosophique
du concept Algérie Française.
Depuis lors, ma personnalité a évolué
bien évidemment. Mais ce sont les événements vécus qui
furent mes seuls maîtres dans cette évolution.
Aux premiers jours de la guerre
d'Algérie, j'ai cru comprendre une chose : tout allait
dépendre, DANS UN PREMIER TEMPS, de la volonté des Français
d'Algérie, on ne disait pas pied-noir à cette époque,
dans leur ensemble, de rester en Algérie. De rester en Algérie
tout en restant ce qu'ils étaient : c'est-à-dire un peuple
souverain.
Ce peuple, pour moi, était donc
investi d'une mission. Peu importait que cette mission fût consécutive
à une conquête.
Je me souviens d'un officier du
premier RTA, le capitaine HERNANDEZ
qui, au mess des officiers de Blida, me déclara, en aparté,
en 1954 et vraisemblablement en espérant me choquer :
«Nous sommes en Algérie en vertu
d'un seul droit, le droit de conquête. »
« Et oui ! »
lui ai-je répondu, très décontracté.
« Toutes les nations se
sont élaborées à partir de conquêtes successives, de soumissions,
parfois de massacres puis d'adhésions et, souvent aussi, dans
un temps ultérieur de cohésions populaires et d'enthousiasmes. »
HERNANDEZ avait cru m'ébranler en
faisant allusion au terme droit de conquête. J'ignorais
à ce moment-là, qu'il était communiste. Et dans sa philosophie
communiste, le seul droit que pouvaient revendiquer les Français,
c'était le droit de conquête, c'est-à-dire, pour lui, un droit
qui prenait la signification d'un non-droit révolutionnaire.
Ignorant son communisme, quand je
lui ai fait part de ma réponse, c'était donc en toute sincérité
que je le fis. A cette époque, j'étais, je me permets de le
rappeler encore, vierge de toute formation politique. Et si
HERNANDEZ avait espéré ouvrir un dialogue qui lui aurait permis
soit de me contrer, soit de me convaincre, il en fut pour ses
frais. Car, de toute évidence, le droit de conquête ne me scandalisait
pas moralement puisque c'était, dans l'immense majorité des
cas, le processus de naissance historique des nations.
HERNANDEZ était affecté militairement
assez loin de Blida. Dans un poste du côté de Teniet-el-Haad.
Il avait la particularité de très bien connaître, personnellement
Georges WATTIN et beaucoup de colons de Lamartine et
du Haut Chélif.
Grande fut notre surprise, lorsqu'en
1956, nous apprîmes son arrestation pour « activités communistes
anti-françaises ». Georges WATTIN ne voulait pas y croire.
Je ne sais par quelle filière il réussit à intervenir auprès
du ministre Max LEJEUNE qui lui confirma qu'HERNANDEZ était
bien un membre actif du parti communiste algérien, qu'il fallait
neutraliser.
J'ai raconté cet épisode du capitaine
HERNANDEZ, au demeurant un officier d'active parmi les plus
sympathiques que j'ai jamais connus, parce que, à cette époque-là
en 1954 je l'ai déjà dit, j'avais déjà conscience que le peuple
français d'Algérie était investi d'une mission par l'histoire.
Et la mission de ce peuple souverain
était de sauver une terre d'Occident. C'est-à-dire É
É DE L'OCCIDENT CHRETIEN
Car à cette époque en 1954, je savais
qu'il n'existait qu'un seul Occident, l'Occident chrétien. Je
le savais parce que je l'avais senti, je l'avais enregistré
dans mes tripes, lorsque fut annoncée le dimanche 1er
novembre 1954 au soir, la proclamation du Cheik des Oulémas,
Ibrahim BACHIR, dans laquelle il proclamait que le combat était
engagé pour le triomphe de l'Arabisme et de l'Islam.
C'est cette conviction toujours
mienne aujourd'hui qui, en 2008, m'a incité à accorder une importance
de tout premier ordre à une émission télévisée. Diffusée sur
une chaîne dont j'ai oublié l'identité, cette émission était
consacrée aux origines du christianisme. Une émission
diffusée à l'occasion du Noël 2008.
Différentes personnalités, historiens,
journalistes et écrivains, se sont exprimées. L'opinion dominante
qui fut formulée par l'ensemble des participants, se synthétise
dans l'affirmation suivante :
« LE CHRISTIANISME EST NE
HISTORIQUEMENT AU IVème SIECLE. Ses deux fondateurs furent deux
empereurs romains, CONSTANTIN, empereur d'Occident tout d'abord,
puis THEODOSE, qui, un peu plus tard, fut empereur d'Orient. »
J'avoue être resté un peu coi devant
cette interprétation exagérément schématisée de l'histoire des
origines du christianisme. Je fus tout particulièrement surpris
de la passivité, ou plutôt de l'indifférence qui lui fut opposée
par l'opinion en général et le monde chrétien plus spécialement.
Aujourd'hui encore j'avoue ma mauvaise humeur contre cette simplification
volontairement atrophique de l'histoire de l'épopée chrétienne.
Différentes interrogations m'ont
assailli à partir de cette émission. Si le christianisme, ou
plutôt si l'ère chrétienne était née au IVème siècle :
1¡/ Qu'en était-il du christianisme
avant le IVème siècle, très précisément avant le concile de
Nicée, convoqué par CONSTANTIN 1ER fils de CONSTANCE
1er, concile présidé par l'évêque ATHANASE d'Alexandrie ?
Un concile qui fut réuni par l'empereur
romain dans le but d'organiser l'éradication de l'hérésie dominante
de l'époque, l'hérésie proclamée par l'évêque ARIUS. L'arianisme
rejetant la sainte Trinité, contribua dès la fin du IIIème siècle,
en effet, à ébranler l'assise populaire chrétienne au sein du
nouveau monde qui apparaissait.
2¡/ Qu'en était-il du christianisme
quand CONSTANTIN, renégat du concile de Nicée, s'est rallié
à l'arianisme à partir de 330 ?
3¡/ Dans quelles conditions
le christianisme d'Occident a-t'il pu survivre sous l'autorité
des successeurs de CONSTANTIN, qui rejetaient les papes ?
Des papes qui exerçaient encore, envers et contre tout, leur
mission spirituelle et apostolique à Rome et à partir de Rome ?
4¡/ Pourquoi CONSTANTIN est-il
parti à Byzance, qui deviendra Constantinople en son honneur,
nouvelle capitale de l'empire ?
5¡/ Pourquoi l'église d'Orient
qui était orthodoxe au début, par opposition à l'arianisme
officiel de CONSTANTIN, pourquoi l'église d'Orient qui obéissait,
en conséquence au concile de Nicée, s'est-elle opposée plus
tard à Rome, pour revendiquer et assumer son indépendance à
l'égard des successeurs de Pierre ?
6¡/ Quelles ont été les conséquences
religieuses et géopolitiques au sein des communautés ariennes
qui, grâce à CONSTANTIN, à CONSTANCE II, à JULIEN L'APOSTAT
et à d'autres empereurs, avaient fini par acquérir un poids
populaire considérable dans l'élaboration et la structuration
des dangers que dut affronter l'église romaine ?
7¡/ Quelles ont été les conséquences
de la vigueur et de la densité démographiques des peuples ariens
sur le développement ultérieur des peuples musulmans, à partir
de l'hégire, c'est-à-dire l'année 622 de l'ère chrétienne, date
de naissance de l'ère musulmane ?
8¡/ Peut-on affirmer pour
autant, que l'Islam a connu l'explosion démographique que l'on
sait, grâce à la dissidence arienne constantinienne, anti-romaine
du IVème siècle ?
9¡/ Pourquoi les participants
à cette émission télévisée de Noël 2008 ont-ils attaché si
peu d'importance à une donnée historique fondamentale que
l'on peut résumer ainsi :
CONSTANTIN, premier promoteur du
christianisme en 325, a failli devenir le fossoyeur de ce même
christianisme dans les années qui ont suivi. Il a détourné une
partie importante du monde chrétien vers l'arianisme. A-t-il
contribué à faire évoluer ce monde anti-catholique romain en
un peuple qui, tout naturellement, a constitué la masse du
peuple des croyants dans le message du prophète de la Mecque
et de Médine ? Nous répondons par l'affirmative. C'est
notre conviction : CONSTANTIN a préparé la naissance de
la OUMA.
10¡/ Pourquoi s'obstine-t-on
aujourd'hui encore à tourner le dos à cette vérité qui est pourtant
éclatante de réalité ?
De toute évidence, je ne me suis
pas facilité la vie quand je me suis posé toutes ces questions.
Car il m'a été imposé, pour faire face à cette volonté du monde
de l'information d'altérer la vérité concernant la naissance
et la vie du christianisme romain affichée plus particulièrement
par les participants à cette émission de 2008, de me replonger
dans l'histoire. Puis de proposer un schéma qui permet de comprendre
plusieurs phénomènes historiques :
A/ Les dangers qui ont menacé le christianisme à Rome
après le concile de Nicée en 325 ont failli le faire disparaître.
B/ Le développement explosif de l'Islam, quant il fut enseigné
en langue arabe par les califes, sur les terres où dominait
l'arianisme. Celui-ci offrit une force de frappe, en termes
de masse populaire, aux propagateurs de l'Islam.
C/ De comprendre ainsi, tout particulièrement, l'adhésion
massive, adhésion d'origine interne, de tout le Mahgreb à la
religion du prophète de la Mecque et de Médine, sans qu'il fût
nécessaire de recourir à de prestigieuses conquêtes. Des conquêtes
légendaires. Virtuelles. Les terres maghrébines et ibériques
se sont majoritairement livrées à l'Islam parce qu'elles étaient
majoritairement et préalablement ariennes. Rappelons
que le passage de l'arianisme à l'islam n'offrait aucun écueil
doctrinal. Ce n'était pas une conversion. C'était une complémentarité
qui était offerte aux ariens pour les conforter dans leur opposition
au catholicisme nicéen romain.
CONSTANTIN et ses successeurs portent
ainsi et tout logiquement une lourde responsabilité dans les
fractures internes que connût ultérieurement le christianisme
romain.
La fracture qui survint au XIème
siècle sépara l'église d'Orient de l'église romaine.
Cette fracture fut aggravée trois
siècles plus tard par la sécession luthérienne.
Deux fractures animées d'une motivation
constante : faire disparaître l'église romaine, c'est-à-dire
la place forte spirituelle de l'Occident.
Peut-on soutenir, calmement et avec
beaucoup de sang-froid que dans cette interprétation historique,
CONSTANTIN s'illustre comme le prédécesseur nécessaire et indispensable
des grands leaders islamistes de la révolution algérienne que
furent BEN BADDIS, TOUFIK EL MADANI, IBRAHIM BACHIR ? Comme
le prédécesseur aujourd'hui d'AL QAIDA avec ses commandos de
tueurs, et avec ses épitres ?
J'ose répondre à cette dernière
question par l'affirmative. Car, à la fin de ce second chapitre
je vous livre une preuve du bien-fondé de notre réflexion :
l'arianisme espagnol, nord-africain
et oriental a totalement disparu lorsque l'Islam est apparu.
A partir du moment où la religion
du guerrier de YATRIB s'est majoritairement imposée sur ses
territoires l'arianisme a disparu car il n'avait plus de
raison d'êtreÉ.. Il a offert à l'Islam naissant un peuple,
ou plutôt la force d'une masse populaire, qui va véhiculer le
message du prophète arabe. Une masse populaire qui n'avait rien
d'arabe et qui a fourni des contingents de conquérants qui ont
été étiquetés conquérants arabes, même lorsqu'ils étaient
ibériques, berbères, perses, ou caucasiens.
Cette constatation ou plutôt ce
diagnostic nous impose d'étudier dans le chapitre qui suivra,
l'opération conduite par les premiers chrétiens, pour sauver
le christianisme tel qu'il se définit à travers :
- l'enseignement
des apôtres,
- l'enseignement
des Pères de l'Eglise et de la Tradition,
- l'enseignement
des scolastiques qui ont su utiliser la raison pour la
mettre au service du message du Christ.
Parmi ces derniers, insistons tout
particulièrement sur Saint Thomas d'Aquin et plus tard Ramon
Llull, qui fut lapidé en 1305 dans ma ville natale de Bougie,
en petite Kabylie.
L'étude n¡ 12 dans le cadre de cet
énorme chapitre consacré à UNE CONTRIBUTION A L'ENRICHISSEMENT
MEMORIEL DU GRAND PHENOMENE HISTORIQUE QUE FUT L'ALGERIE FRANCAISE,
vous sera proposée dans les délais habituels.
Elle s'intitulera :
LES APOTRES.
ATHANASE
LES FRACTURES
LA MISE EN DANGER
PERMANENTE DE LA CROIXÉ
É EN ALGERIE FRANCAISE, PLUS
PARTICULIEREMENT.
Nice, le 10 mars 2009