L’ASSASSINAT
DU CHRIST EN ALGÉRIE
Un Père Blanc à ne pas oublier : le père
Marsil
ou la « modernité
involutive »
évoquée après une interview
du docteur Lopez par le
docteur Perez
Lorsque l’on évoque les péripéties
que nous avons connues en Algérie française, il faut s’astreindre à un
effort : décoder l’entêtement terminologique déployé aujourd’hui encore
par certains, pour socialiser à outrance la guerre d’Algérie. Les proclamations
de foi marxistes-léninistes, les appels à la solidarité prolétarienne
universelle, n’ont pas manqué naguère, pour rosir voire rougir, ce conflit.
Malgré cette teinture fictionnelle et obsessionnelle, ce conflit a révélé
l’intégralité de sa véritable identité tactique : une identité
ethnico-religieuse. Précisons : l’identité islamiste et raciste d’une
part, fondamentalement anti-chrétienne d’autre part. Islamisme fondamentaliste
que je ne confonds pas avec l’islam.
Mon regretté confrère, le docteur Franz Fanon, a
évoqué dans un ouvrage riche de passion le sort de ceux qu’il appelait « les nouveaux damnés de la
terre ».
Né en 1925 à Fort de France, il est blessé en
1945, à la fin de la guerre. Imaginez-vous qu’il est décoré de la croix de
guerre par …. le colonel
Salan ! Il est psychiatre à Joinville tout près de Blida, capitale de
l’Ouest-Mitidja, dès le début de la guerre d’Algérie. Il s’engage avec le FLN.
Il rejoint Tunis dès le mois de septembre 1958. Il occupe alors une fonction de
représentant diplomatique au GPRA. Une leucémie l’emporte avant 1960.
Pour ce néo-communiste les peuples colonisés,
c’est-à-dire les peuples soumis, selon sa terminologie, à la dictature et au
pillage impérialistes, allaient prendre la place du monde ouvrier dans la
nouvelle confrontation révolutionnaire. En effet, la lutte des classes, « la dialectique des classes »,
devenue caduque, subissait une mutation. Scientifiquement et historiquement,
elle s’était transformée en lutte, en confrontation des races, en dialectique des races. L’homme blanc
apparaissant comme seul coupable du crime de colonisation devenait l’objectif à
atteindre pour, sinon l’éliminer, tout au moins le soumettre.
Dans la rédaction de son
livre, Franz Fanon bénéficia d’un prestigieux concours, celui de Jean-Paul
Sartre. Celui-ci n’a pas laissé passer l’occasion de la guerre d’Algérie pour
s’inscrire vigoureusement dans une attitude anti-française. Sa haine exprimée
avec un éclat littéraire indiscutable, nous apprenait que lorsqu’un Français
était tué en Algérie, cela faisait un tyran de moins. Un Français tué en
Algérie, cela libérait l’espace vital d’un
pauvre exploité, d’un malheureux colonisé.
Franz Fanon, par son décès de 1960, fut privé de
l’opportunité de faire un constat qui est loin d’être fictionnel : les
peuples définissant ce prolétariat extérieur de l’Occident, ces nouveaux damnés
de la terre, connaissent depuis leur libération,
une évolution bipolaire.
Une évolution vers le bas en ce qui concerne
leur niveau de vie. Le sida, les épidémies, les famines, les guerres tribales,
les incertitudes politiques, le fanatisme religieux, la mort de la liberté, la
mendicité permanente exercée aux dépens de la communauté internationale et du
fonds monétaire international, voilà ce qui évoque la réalité dominante de
leurs nouveaux acquis. « Ces damnés
de la terre », gavés depuis quelques décennies d’indépendance et de
liberté, souffrent toujours d’une panne de perspectives, d’une panne
d’espérance.
Mais en même temps, ces nouveaux « damnés de la terre » connaissent un niveau de vie et de développement néanmoins supérieur à celui
que connaissent les pays du tiers-monde qui n’ont pas connu la colonisation. Il
s’agit d’une vérité qu’il ne faut pas négliger. Elle est l’objet d’un
escamotage constant. Elle est soumise au mutisme obsessionnel du politiquement
correct. En effet, à l’analyse objective, on ne peut nier que la colonisation
condamnée, vilipendée, s’identifie a posteriori à un moule. Un moule qui a
servi, en dernière analyse, à générer des nations. A fabriquer des nations.
En ce qui concerne l’Algérie, il faut rappeler
que celle-ci ne doit son existence, sa naissance historique, qu’à la France. Et
seulement à la France. Avant l’arrivée des Français, l’Algérie n’existait pas
en tant que nation. C’est une notion fondamentale qu’il ne faut pas perdre de
vue. Si la nation algérienne jouit d’une pleine et indiscutable actualité
aujourd’hui, c’est grâce à la page d’histoire intitulée « Algérie française ». C’est à cause de l’Algérie française. C’est la France qui accoucha
de l’Algérie.
La
gauche a fait bénéficier le FLN de son appui théorique par l’intermédiaire de
révolutionnaires opportunistes. Un appui essentiellement terminologique : « le peuple algérien exploité à
outrance, s’est dressé contre son exploiteur », c’est-à-dire le vilain
colon. Voilà la rengaine qui sert de camouflage, aujourd’hui encore, à
l’identité de la guerre d’Algérie. En conséquence, ce peuple va bénéficier
d’une période d’éducation politique. En de rares occasions, on lui fera chanter « L’Internationale ». On
essaiera de le convaincre que sa révolution s’inscrit dans la révolution
universelle, dont « une étape fondamentale après la seconde guerre mondiale,
est la conquête de l’Europe par les forces libératrices soviétiques ».
On s’efforcera de le persuader que la nouvelle
phase de la conquête socialiste de l’Occident a besoin des peuples colonisés
pour soumettre l’Occident capitaliste. Le peuple algérien, réveillé au
socialisme grâce à sa conscience révolutionnaire propre, apparaît ainsi,
historiquement, comme le fer de lance de ce nouvel assaut donné par la
révolution communiste. Voilà le thème de l’enseignement que l’on essaie de
propager en Algérie, à partir de 1954.
En cours de route, cette formulation
révolutionnaire d’inspiration communiste, bénéficie d’un renfort inattendu de
la part d’un monde chrétien dit « progressiste » représenté à Alger
par de célèbres personnalités. Comme l’archevêque Duval, le curé Scotto, le
député-maire d’Alger qui s’affirme catholique Jacques Chevallier, et
quelques-uns de ses collaborateurs les plus proches comme André Gallice. De
brillants universitaires tels que le professeur Mandouze de la faculté d’Alger.
Et d’autres encore.
Ils vont s’inclure dans cette révolution mais,
avant tout, dans son déroulement opérationnel. Leur engagement, la mise en
application de leurs convictions, connaîtront une expression révolutionnaire
directe. Des actes, sous forme d’assassinats collectifs et de terrorisme
aveugle, oui. Des professions de foi, non : car ils vont la faire, eux, la
révolution.
Le député-maire
catholique d’Alger mettra sur pied une véritable cellule révolutionnaire au
sein de son conseil municipal. Un état-major de guerre. Au sein duquel on
retrouve Lahouel, Kiouane et Lebjaoui, trois de ses principaux collaborateurs à
la mairie. A partir du bureau de Lebjaoui, sera mise sur pied une officine de
renseignements militaires, pour le compte des terroristes de la ZAA
[1]
. Nous disons
bien, structurée dans les locaux mêmes de la mairie. Des policiers français
comme l’inspecteur Mestre, seront abattus dans le cadre d’opérations montées
dans le détail opérationnel à l’intérieur de la mairie d’Alger. Un bureau
d’appui opérationnel sera structuré dans ces mêmes locaux. Y seront préparées
de fausses cartes d’identité, techniquement impeccables, pour faciliter la
tâche des tueurs de la ZAA. Des agents de liaison recrutés au sein du personnel
de la mairie, se chargeront de transmettre ces précieux documents aux
exécuteurs FLN de la Casbah.
Le curé Scotto joua un
rôle constant dans le déroulement de cette révolution anti-française. A la fin
de la dernière guerre mondiale, il se rallia à la fraction du monde catholique
qui avait décidé d’établir un concordat avec ceux qui s’exhibaient ouvertement
comme les ennemis de Dieu. Donc un concordat avec le diable. « Puisque le diable existe, puisque le
diable va dominer le monde, établissons un pacte avec lui. Dressons un
contrat ».
Lorsque, bien avant la guerre d’Algérie, nous
étions confrontés à ces prêtres et pratiquants de la nouvelle vague catholique,
leur motivation était clairement exprimée : « L’église s’est toujours compromise avec les forces de la
réaction » soutenaient-ils, « il
est temps qu’elle s’inscrive dans le camp de la révolution
prolétarienne ».
En réalité, les tenants de cette nouvelle
expression de la foi jouaient la révolution soviétique gagnante. Ils
préparaient un pacte avec ceux qu’ils considéraient comme les futurs maîtres du
monde. C’était, ou bien des soviets déguisés en croyants chargés de gangréner
le monde chrétien et catholique en particulier, ou bien des vaincus, des soumis
qui déjà organisaient une nouvelle « dhimma ». C’est-à-dire une collectivité subordonnée au bon vouloir d’un présumé
vainqueur.
Au moment de la guerre
d’Algérie, ils n’ont pas hésité à conforter leur adhésion à la révolution
mondiale d’un nouvel habillage qui est devenu dominant et qui a supplanté le
marxisme léninisme. Leur mixage « christianisme-communisme » va s’enrichir du fondamentalisme arabo-islamiste. C’est ce dernier, en effet,
qui va désormais occuper le terrain. En toute exclusivité.
Il va devenir dominant. Je me permets d’insister
sur ce dernier qualificatif. Il s’est passé en Algérie, au XXème siècle, ce qui
s’est passé en Numidie et surtout en Espagne au VIIIème siècle. L’islam, à
cette époque, était devenu « à la mode ». Certains se sont donnés
pour mission au XXème siècle, de le remettre à la mode. Ce fut le cas au moment
de la guerre d’Algérie. Il en est de même de nos jours d’ailleurs.
Conduits par Duval, archevêque d’Alger, par
Scotto, curé de la paroisse St Joseph à Alger, ainsi que par d’autres prélats,
ils vont afficher pendant la guerre d’Algérie, une arabophilie exclusive. Nous
disons bien exclusive. Car
évidemment, l’arabophilie n’est pas un défaut, a fortiori n’est pas un crime,
loin de là. Notre formation orientaliste, ou plutôt notre imprégnation
constante par l’orientalisme, a fait de nous, les Français d’Algérie, un peuple
qualifié de tout premier ordre pour développer un pont culturel, à la fois
sentimental et intellectuel entre d’une part le monde arabe et d’autre part le
monde occidental. L’arabophilie de Duval c’est tout autre chose. Elle va
s’exprimer avec constance dans la vie de tous les jours. Rien n’est bon pour
lui de ce qui n’est pas arabe. D’après ses propres convictions, si les arabes
combattent quelqu’un, cela signifie que ce quelqu’un ne vaut rien.
Animé de cet état d’esprit, ou plutôt de cette
conviction, il refusera de célébrer un office à la mémoire de soldats français
prisonniers, assassinés par leurs geôliers FLN, pour ne pas « heurter les arabes » osera-t-il
préciser.
En 1960 il se trouvait à Paris. Nous étions
quelques-uns devenus des pensionnaires de la prison de la Santé. Nous
attendions d’être jugés pour notre participation aux Barricades d’Alger du 24
janvier 1960. Lors d’une réunion diocésaine à Paris, une personnalité du monde
catholique parisien, lui a demandé en toute ingénuité : « monseigneur, allez-vous rendre visite
à vos pauvres ouailles incarcérées à la prison de la Santé ? ». Monseigneur,
choqué par cette suggestion manifesta son étonnement par une moue de mépris.
Scotto était le curé de ma paroisse St Joseph,
place Lelièvre à Bab-el-oued. Mon cabinet se situait rue de Châteaudun, à 150
mètres de cette église. Une rencontre avec ce prêtre était impossible à éviter.
Je lui demandai un jour, alors que nous nous étions retrouvés au chevet d’un
malade, s’il approuvait les actions terroristes et les massacres perpétrés par
le FLN. Bien que très importuné par cette question, il m’a répondu : « toute action est permise lorsque
c’est pour la bonne cause ».
Il applaudissait par ce propos aux massacres du
20 août 1955 dans le secteur de Philippeville. Il applaudissait aux exploits
des poseurs de bombes d’Alger, aux égorgements des vieillards, de femmes et
d’enfants de toutes confessions. Mais il n’hésita pas à nous condamner avec
acharnement car n’étant pas du FLN, nous qui combattions pour la France, représentions
la mauvaise cause. Nous n’avions pas le droit de nous défendre. Notre devoir
d’après lui, était soit de fuir, soit de nous laisser tuer, soit de ramper. Il
s’identifiait à un anti-croisé parfait.
Il n’était pas le seul prêtre à s’être intégré
dans le camp de l’anti-France. Certains religieux d’Algérie, ont assumé de
graves responsabilités.
Un de mes amis
connaissait un père blanc, originaire du nord de la France, qui exerça ses
activités de prêtre en Algérie. Il s’appelait Marsil. Celui-ci était partisan
de l’Algérie française. Il exerçait sa mission à Saint Cyprien-les-Attafs dans
le Chelif, à l’ouest d’Alger. Il arrivait à ce père blanc de se rendre à Alger.
Il était hébergé alors à l’Externat de Notre Dame d’Afrique, situé au boulevard
Saint-Saëns à Alger. Il relata à mon ami et frère d’armes, Gilbert Lopez, qu’en
1957, pendant la bataille d’Alger, il fut reçu par le père Fisset. Au cours
d’un séjour algérois du père Marsil, un coup de sonnette retentit à la porte de
l’établissement. Le père Fisset ouvrit cette porte et se trouva face à un
« arabe » qui était en fuite. Celui-ci demanda asile au religieux qui
le reçut sans manifester de surprise. Il conduisit le fugitif dans un recoin,
en présence du père Marsil qui n’avait rien perdu de la scène. Quelques minutes
plus tard, retentit un nouveau coup de sonnette. Se présenta alors un jeune
lieutenant parachutiste qui demanda au père Fisset s’il n’était pas en train
d’héberger un terroriste recherché pour plusieurs attentats meurtriers. Il
montra une photo de l’agent FLN poursuivi, correspondant à l’homme qui avait
demandé asile quelques minutes auparavant. Le père Fisset affirma n’avoir
jamais vu cet homme et devant l’insistance du parachutiste, il jura sur son
honneur de prêtre qu’il disait la vérité.
Le père Marsil, outré de cette scène, reprocha
avec véhémence son attitude au père Fisset. Celui-ci rétorqua en
substance : « c’est un
combattant FLN, ce n’est pas un assassin ». Tel est le contenu d’une
relation que fit le père Marsil à mon camarade Lopez. Nous y reviendrons lors
de l’interview qui va suivre.
Pour ces prêtres, comme Scotto, comme Duval,
tuer des Français c’était normal. Ils participaient tous à ce terrorisme, en le
couvrant d’un aval spirituel. Ils ne se rendaient pas compte qu’ils étaient
exploités comme de vulgaires mercenaires par des révolutionnaires dont les
motivations se situaient à l’opposé de leurs convictions.
Mais quelles étaient leurs convictions
réelles ? Existaient-elles vraiment ? Etaient-ils véritablement
chrétiens eux, qui allaient prêter la main à l’assassinat du christianisme en
Algérie ? Qui allaient tuer le Christ en Algérie ?
Mes
chers camarades et lecteurs, je viens de reprendre ici, pour votre profit,
quelques pages résumées et remaniées, mais néanmoins très importantes de mon
livre rédigé en 2004 : « L’ISLAMISME
DANS LA GUERRE D’ALGERIE ».
Le père Marsil auquel j’ai fait allusion, aussi
bien dans mon ouvrage que dans les lignes précédentes, fut une relation très amicale
de mon confrère et frère d’armes, le docteur Gilbert Lopez et de l’épouse de
celui-ci. Pour compléter votre information, et surtout lever certains doutes,
Gilbert a bien voulu se laisser intervieuver par mes soins pour préciser le
rôle du père Marsil, dans le drame de l’Algérie française. A travers
l’expérience douloureuse de ce père blanc, on peut voir s’exprimer la
perversion assassine à laquelle se sont soumis certains prétendus prêtres
d’Algérie. Permettez-moi de vous faire connaître le contenu de cette interview,
au cours de laquelle sera évoqué avec émotion, le souvenir du père Balzamo
naguère très près de nous, ici, à Nice et à Antibes. Le père Balzamo m’a honoré
de sa présence au cours des nombreuses conférences que j’ai données dans les Alpes-Maritimes,
à l’initiative et avec le soutien du Cercle Algérianiste de Nice et des
Alpes-Maritimes.
Dans le but de faciliter votre
compréhension de l’interview, permettez-moi de rappeler l’identité des deux
protagonistes :
- Jean-Claude PEREZ : médecin,
diplômé de la faculté de médecine d’Alger. A terminé sa carrière à Paris.
Combattant de l’Algérie française depuis son retour à la vie civile le 5
octobre 1955. Condamné à mort pour ses responsabilités au sein de l’OAS.
- Gilbert LOPEZ : instituteur d’Algérie,
ancien élève de l’Ecole Normale de la Bouzarhéa. A préparé un diplôme de chirurgien-dentiste à la faculté d’Alger, puis de Marseille. A
soutenu une thèse de doctorat à la faculté de Montpellier. A joué son rôle dans le secteur d’Alger-Centre de l’OAS.
Gilbert Lopez : Dans les conférences que tu as données, et dans les
livres que tu as écrits, j’ai relevé des allusions précises, contre certains
catholiques renégats. Traîtres à l’Algérie française donc à la France. Tu as
cité les époux Chaulet, Gallice et d’autres personnages totalement engagés dans
leur complicité en faveur du FLN. Je voudrais apporter de l’eau à ton moulin, à
travers mon vécu et mon témoignage sur le rôle satanique joué par certains
religieux dont la robe ecclésiastique restera teintée de la couleur du sang des
victimes françaises et chrétiennes du terrorisme FLN.
Jean-Claude Perez : Je ne demande qu’à t’écouter, avec avidité. Je sais
que tu fus le dépositaire de confidences très graves et que tu as sur le cœur
la répulsion qu’elles t’ont inspirée. Tu m’en avais déjà entretenu à l’occasion
de nos nombreuses entrevues. Ne crois-tu pas que nous risquons de lasser nos
lecteurs par cette nouvelle interview ?
G.L : Pourquoi donc ! Que convient-il de faire ?
Répéter jusqu’à mon dernier souffle ce que je sais, relater ce dont j’ai été
témoin, ou laisser nos compatriotes dans l’ignorance des actes inqualifiables
auxquels ces faux catholiques, mais vrais traîtres, ont prêté la main ?
J.C.P. : Je t’écoute donc.
G.L. : Sans remonter au déluge, il me paraît utile de
situer une partie de ma famille dans le contexte de ce que nous allons évoquer.
Je suis né à Alger, d’un père inspecteur central des impôts,
né à Alger lui aussi. D’une mère, algéroise, propriétaire d’une terre sise à
Rivet, à 25 kilomètres au sud d’Alger, petite ville située au pied d’une
montagne, au flanc de laquelle avaient été construit un sanatorium et
monastère, Notre Dame du Mont.
Ce sanctuaire était tenu par des religieuses qui
l’utilisaient aussi comme un dispensaire. Dont les tueurs FLN firent leur
profit ultérieurement.
Vers la fin du mois de décembre 1959, la cérémonie de mon
mariage devait être célébrée à Alger, par un ami de ma fiancée, un Père Blanc,
de Saint-Cyprien-les-Attafs, dans la vallée du Chélif, à l’ouest d’Alger. Il
exerçait son sacerdoce avec deux autres Pères Blancs, dans cette localité de
l’ouest du département d’Alger.
JCP : Qui était ce Père Blanc ?
GL : Il s’agit du père Marsil, originaire de Lille, qui
avait déjà passé 25 ans en Algérie. Il avait exercé, avant la seconde guerre
mondiale, les fonctions d’aumônier de la Casbah et de la clinique de Verdun (où
fonctionnait aussi une école d’infirmières). Il avait été un des
« créateurs » de la BP (prononcer « la Bipi »)
c’est-à-dire, les premières troupes de scouts musulmans !
[2]
.
JCP : Donc, avant la 2ème guerre mondiale, le
père Marsil était impliqué dans la structuration du futur FLN. Car on connaît
le rôle qu’ont joué avec constance et violence les scouts musulmans dans les agressions
anti-françaises. En 1945 et plus tard.
GL : Oui et non.
Oui parce que parmi ces scouts musulmans, certains cadres du
FLN étaient effectivement en « gestation ». Par exemple, le futur
préfet d’Alger, après l’indépendance, Hofmann, musulman par sa mère, ainsi que
le futur avocat Ali Haroun et beaucoup d’autres encore, comme Zighout, chargé
de déclencher les massacres du 20 août 1955 à El Alia et à Aïn Abid dans le
secteur de Philippeville. Zighout fut tué par le service d’ordre plus tard.
Je m’explique sur le « non » : c’est avant
notre mariage, que j’avais fait la connaissance du père Marsil. Par la suite,
nous nous sommes rencontrés à maintes reprises. Nous sommes devenus des amis
sincères ad vitam aeternam. Evidemment, au cours de nos discussions, il était
impossible de ne pas évoquer « les évènements d’Algérie » et
« certaines collusions ».
JCP : Si je comprends bien, celui que tu fréquentais à ce
moment-là, était peut-être un pro FLN !
GL : En aucun cas ! Le père Marsil, qui avait l’avantage
de parler l’arabe à la perfection, était révolté par les actes criminels du
FLN. Il était conscient d’avoir nourri avant la guerre d’Algérie, un serpent
dans son sein de Français, en assumant la responsabilité d’avoir créé la
première formation de scouts musulmans. Lorsqu’il venait à Alger, il était
hébergé à l’externat du collège N.D d’Afrique, situé au Bd Saint-Saëns, en
plein centre de la ville. Au cours de ce que l’on a appelé la bataille d’Alger
(1956-1957) des paras pourchassaient un terroriste qui avait commis un
attentat. Ce terroriste, manifestement bien informé, frappa nuitamment en plein
couvre-feu, à la porte de ce collège. De toute évidence, il connaissait bien
cet endroit comme un refuge possible.
Le père Marsil, à ce moment même, était en discussion avec
le père Fisset, l’hôte des lieux. Celui-ci alla ouvrir la porte au terroriste
en fuite qu’il fit disparaître dans un recoin du bâtiment.
Très rapidement, un officier parachutiste se présenta au
père Fisset qui lui avait ouvert la porte. L’officier demanda qu’on lui remît
le terroriste qui était en fuite. Le père Fisset protesta violemment et nia
avoir hébergé qui que ce fût. L’officier lui demanda de jurer sur son honneur
de prêtre qu’il n’hébergeait pas de terroriste. Ce que le père Fisset
s’empressa de faire. L’officier quitta les lieux, rassuré.
Devant ces péripéties, le père Marsil n’hésita pas à
proférer de violents reproches contre son hôte, le père Fisset. Celui-ci donna
comme justification que ce fugitif, pour lui, n’était pas un terroriste, mais
un combattant de l’indépendance algérienne
[3]
.
JCP : Permets-moi d’insister sur la question
suivante : comment sais-tu cela ?
GL : C’est le père Marsil qui me l’a relaté lui-même.
Celui-ci n’était pas un affabulateur. Il était révolté lorsqu’il évoquait cette
scène de l’externat de N.D. d’Afrique dont il avait été le témoin. Il eut le
tort de s’être confié à l’archevêque d’Alger, Léon Etienne Duval. Inutile de te
préciser que ce dernier réagit comme un adversaire acharné du père Marsil auquel
il ne pardonna pas les sentiments qu’avait fait naître chez lui la complicité
apparente du père Fisset avec un terroriste FLN.
JCP : Si j’ai bien compris, le père Marsil vous a mariés
Eliane et toi, fin 1959 ?
GL : Hélas non ! Deux mois avant la date fixée pour
notre mariage, Duval déplaça autoritairement le père Marsil: Parce que celui-ci
avait manifesté son adhésion à la thèse « Algérie française ». Le
père Marsil fut ainsi contraint de quitter Saint-Cyprien et fut muté à Lille
d’où il était originaire.
Il est inutile de te préciser que je suis resté en contact
permanent avec celui qui était devenu mon ami. Et c’est en tant que tel que
j’ai eu, peu de temps après, à l’informer que ses deux confrères Pères Blancs
de Saint-Cyprien, progressistes pro-FLN déclarés, avaient été découverts après avoir été égorgés par le FLN. Lorsque je lui fis part de
ce double assassinat, en soulignant que finalement Duval lui avait sauvé la vie
en l’exilant d’Algérie, le père Marsil me répondit dans un courrier que
« les desseins de Dieu sont impénétrables ».
Je tiens à souligner que lors de son retour forcé à sa
maison-mère lilloise, le père Marsil avait été reçu comme un paria. Personne ne
lui adressait la parole.
Bien plus tard, vers les années 1970, il écrivit à tous les
évêques de France pour solliciter une charge de curé de paroisse. Il ne reçut
qu’une seule réponse, celle de l’évêque du Gard qui lui proposa la paroisse de
Mas Cabardès, 200 habitants. Le presbytère (un bien grand mot inadéquat) ne
contenait ni meuble, ni linge, ni
chauffage. Un trou pourri et humide. Une prison !
Il accepta. Avec des amis, nous lui avons fourni et apporté
soutien, couvertures, chauffage et tout ce qui fut possible. Les habitants de
ce village l’ont adopté, aidé, soutenu et lui ont surtout apporté la chaleur
humaine que ses confrères lillois lui avaient refusée depuis son départ
d’Algérie.
JCP : On nous reprochera peut-être de généraliser trop
facilement le comportement collaborationniste pro-FLN de la majorité des Pères
Blancs. En retenant cependant que Duval était un traître à sa nationalité et
finalement au message spirituel dont il avait la mission d’être le propagateur.
GL : Tu as besoin manifestement d’une confirmation de ce
témoignage.
JCL : Oui car je reste un peu sur ma faim et il me paraît
utile, voire nécessaire, d’étayer un peu plus ton propos, notre propos car évidemment, moi, je suis
convaincu.
GL : Je t’ai déjà parlé, en d’autres circonstances, de
mon ami Robert Gal, un Algérois, du Hamma. Il hébergeait chez ses parents, une
superbe jeune fille d’origine arabe, dont j’avais soigné les dents à l’hôpital
de Mustapha, alors que je terminais mes études. Elle me confia sa volonté de se
convertir au catholicisme. Après en avoir étudié le catéchisme avec l’aide de
sa famille d’accueil. Elle était incollable mais elle fut atrocement blessée
moralement lorsque le curé de sa paroisse Saint-Pierre du Hamma lui refusa le
baptême, avec obstination. Parce qu’elle était d’une famille musulmane, il
refusait de l’incorporer au peuple des fidèles de Jésus-Christ. Je te fais
connaître cet évènement parce qu’il confirme une volonté de trahison installée
dans l’esprit d’une fraction du clergé d’Algérie. J’ai l’intime conviction
qu’il s’agissait d’une volonté délibérée de ce curé d’affaiblir le
christianisme d’Algérie et de donner des gages à Léon Etienne Duval et à ceux
qui considéraient comme un devoir d’obéir à ce dernier.
Ils n’étaient pas tous comme ça ! Souviens-toi du curé Damar
qui avait apporté la communion aux catholiques des Barricades d’Alger en
janvier 1960. C’était le seul secours qu’il fut autorisé à porter à ces
combattants de l’Algérie française, car Duval lui avait interdit de dire la
messe en plein air, dans l’enceinte des Barricades d’Alger.
JCP : J’ai moi-même vécu cet évènement. Mais j’avais
depuis longtemps la notion de l’activité d’autres renégats comme les abbés
Berenguer ou Scotto. Celui-ci a pris la nationalité algérienne après
l’indépendance, comme Duval d’ailleurs, ce qui démontre leur collusion
idéologique avec le FLN.
GL : A propos de Scotto, je
voudrais évoquer une anecdote significative. Il avait été curé à Hussein-Dey,
puis curé de Saint-Joseph à Bab-El-Oued ton ancienne paroisse familiale. Il n’a
pas hésité à violer la conscience de ses fidèles. Cela m’a été rapporté par
l’un d’eux. Le dimanche, au cours de la messe dite en l’église Saint Joseph,
située place Lelièvre à Bab-El-Oued, Scotto manifestait chaque dimanche la
volonté de lire au public des fidèles, la lettre hebdomadaire de Duval.
Rituellement, ses fidèles quittaient alors l’église à ce moment précis. Ils
revenaient pour suivre la fin de l’office, après cette lecture qu’ils avaient
refusé d’entendre. Jusqu’au jour où Scotto prit l’initiative de les faire
enfermer dans l’église. Au moment fatidique de la lecture de la lettre
« pastorale », les fidèles se « sont cassés le nez » sur la
porte fermée à clef. C’est alors que ne cédant pas à la pression de Scotto, ils
ont entamé un cantique célèbre « Ave Maria » jusqu’à la fin de la
lecture. C’était une attitude riche d’une volonté de résistance et aujourd’hui
encore, pour ceux qui voudront bien la retenir, pleine d’espérance pour
l’avenir du peuple français d’Algérie.
JCP : Nous prenons néanmoins un risque : celui de
nous voir reprocher une insuffisance
d’argumentation. On nous dira : « vous ne vous appuyez que sur des
« on dit ».
GL : Permets-moi d’évoquer brièvement quelques évènements
qui vont conférer à ces « on dit » un relief de vérité. Je continue
d’accuser tous ces fossoyeurs du christianisme en Algérie d’avoir été avant
tout des assassins. Je pèse mes mots. En effet, sans vouloir évoquer le drame,
archi connu, de milliers de gens innocents, enlevés, égorgés, torturés et
violés par le FLN, ces voyous pseudo-catholiques dits progressistes, sont
directement responsables de l’assassinat du curé de Sidi Moussa (19 km au sud
d’Alger), le prêtre de ma communion solennelle à Sainte-Bonne-Aventure à Alger.
Il s’agissait de l’abbé Cerda, Dieu ait son âme.
Ces voyous, j’insiste, sont personnellement responsables de
l’assassinat des fils Juan, boulangers à Rivet, alors qu’ils livraient leur
pain aux religieuses de Notre Dame du Mont. Celles-ci n’avaient jamais voulu
quitter le sanctuaire comme leur avaient conseillé de le faire les militaires
chargés du maintien de l’ordre dans ce secteur. Le colonel Antoine Argoud, en
personne, avait manifesté l’intention de les évacuer. Elles ont refusé et ont
toujours bénéficié d’une « bienveillance » anormale de la part des
tueurs FLN qui opéraient dans ce secteur. Elles
n’hésitaient pas à donner leurs soins à ceux de nos ennemis qui étaient
blessés. Elles étaient ainsi complices d’assassinats de gens de la petite ville
de Rivet. Des gens qu’elles connaissaient depuis des années.
JCP : Nos ennemis ne se priveront pas de souligner que
nous sommes victimes de nos émotions et d’une haine résiduelle contre le
comportement de ces religieuses qui ont prêté la main à l’assassinat du Christ
en Algérie…
G.L. : J’avoue que le trauma que j’ai subi en Algérie, en
fin d’adolescence, la vision de toutes les victimes du FLN à la morgue de
l’hôpital, ont peut-être atténué mon objectivité. Mais il est difficile
d’accepter que l’on jette un voile pudique sur l’horreur des crimes du FLN en
Algérie. Sur les malheurs infligés à notre population. Sur le sort de milliers
de disparus.
En Algérie, fut mise en oeuvre une étape fondamentale pour
la domination finale du monde par les ennemis du christianisme. Parmi lesquels
il ne faut pas s’étonner de trouver un père Fisset avec ses prises de position
favorables aux tueurs fellouzes !
JCP : Tu cites souvent ce père en t’appuyant sur les
affirmations du père Marsil. Mais, je le soutiens encore en me faisant l’avocat
du diable, ce témoignage a besoin d’être renforcé.
GL : Je te propose une confirmation de ce témoignage du
père Marsil, par ce complément d’information, très significatif.
En 1971, j’ai fait la connaissance de l’abbé Antoine
Balzamo, vicaire de la paroisse Sainte-Hélène, à Nice. Il était originaire de
Mers-lel-Kébir, du diocèse d’Oran. Mon épouse et moi, l’avions invité pour un
couscous à Nice, dans notre intimité familiale. Nous avions convié en même
temps, le père Marsil et son vieux confrère de Haute Volta, le père Lemaire. Au
cours du repas, j’ai demandé au père Marsil de relater à nouveau l’épisode du
terroriste réfugié à l’Externat de N.D. d’Afrique, Bd Saint-Saens à Alger. Ce
qu’il fit, avec conviction, avec douleur mais avec précision, pour
l’information du père Balzamo.
JCL : Malgré la confiance que nous éprouvons à ton égard,
à celui du père Balzamo et du père Marsil, et en jouant une fois de plus le
rôle de l’avocat du diable, nous restons malgré tout sur notre faim quant
à l’identité politique réelle du père Fisset !
G.L. : J’ai vécu un peu plus tard, un évènement qui me
permet de répondre à ceux qui manifesteraient une incrédulité entêtée.
En 1973, l’abbé Balzamo et moi-même sommes allés passer une
semaine à Alger, invités par des amis industriels demeurés là-bas après l’indépendance.
Nous avons loué deux chambres à Sidi Ferruch, dans le
complexe pouilleux de Pouillon ! L’une des rares églises encore
fonctionnelles d’Alger était Sainte Marcienne, au Bd du Télemly dont le curé
s’appelait Jacques Maille, de Fort-de-l’Eau, enfant chéri de Duval. Ce curé me
reprit avec hauteur quand je l’appelais tout naturellement « mon
père ». « Je n’ai pas l’âge d’être votre père » me dit-il. Il
refusa de concélébrer une messe avec l’abbé Balzamo, car il était pressé de se
rendre à l’aéroport d’Alger pour y accueillir « des polonaises » dont
l’arrivée l’émoustillait au plus haut point. Son église était séparée en deux parties : le chœur avec 3 bancs,
limité par un grand rideau ; le fond de l’église vers la porte, étant
utilisé pour les sauteries organisées par l’abbé Maille. Un électrophone ne
laissait aucun doute quant à la destination de cette partie de l’église. Il a
été défroqué depuis, paraît-il !
L’abbé Balzamo me conseilla de quitter l’hôtel pour réduire
mes frais. Nous passâmes notre dernière
nuit dans l’ex petit séminaire qui était situé tout près du Bd Gallieni. Le
matin suivant, nous nous rendîmes au réfectoire pour le petit déjeuner. Nous y
fûmes accueillis par le père Fisset qui régnait sur un désert religieux. Dans
ce réfectoire les murs étaient couverts d’affiches et de portraits à la gloire
de célèbres communistes de Pologne, de Cuba et d’ailleurs. Ce qui ne laissait
aucun doute quant à l’aura idéologique qui régnait dans l’univers dudit père
Fisset. Je défie celui-ci de me traiter éventuellement de menteur car l’abbé
Balzamo fut, comme moi, le témoin horrifié de cette ambiance communiste qui
imprégnait l’atmosphère de cet ancien petit séminaire.
Permets-moi de narrer un incident qui démontre la
déliquescence idéologique de certaines religieuses d’Alger. Dans l’hôpital de
Mustapha dans lequel se trouvait notre service de stomatologie, un matin vers
11 heures, sortant du bâtiment, j’ai eu l’occasion de croiser trois petites
sœurs des pauvres que je saluai sans les connaître. Au même moment, des
indigènes musulmans travaillant sur un chantier de construction voisin,
s’adressèrent à ces religieuses, en arabe, avec des propos très évocateurs sur
les débauches sexuelles dont elles allaient se régaler si le loisir leur était
fourni de pouvoir copuler avec elles. Elles ne comprenaient évidemment rien à
leur proposition et souriaient béatement en les saluant. Je crus bien faire de
les mettre en garde et de les informer du programme érotique auquel elles
étaient conviées par leurs interlocuteurs. Que crois-tu qu’il advint ? Je
fus copieusement accusé de racisme. Je refusai de répliquer en me contentant de
rétorquer « que si elles avaient envie de faire l’expérience du programme
qui leur était proposé, qu’elles ne se gênent pas pour moi ! ».
Ce sera la conclusion de
cette interview, en réalité un témoignage concernant une complicité criminelle
et anti-chrétienne à laquelle se rallia une petite partie des prêtres et des
religieux d’Algérie, qui ont mis la main à l’assassinat de la Croix sur cette contrée.
EN
CONCLUSION : LA MODERNITE INVOLUTIVE
A Berlin, le 5 août
1914, l’ancien chancelier du Reich, le prince Bulöw, court à la Chancellerie.
Il tient à rencontrer son successeur Bethmann-Hollveg. Tout essoufflé, il est
reçu sur le champ. Il réajuste son monocle. Puis, figé dans un garde à vous
impeccable, au milieu de ses halètements de vieillard oppressé mais dans un
merveilleux élan de lucidité géopolitique, il réussit à formuler cette
interrogation, ô combien pleine de génie : « dites-moi, comment cela
est-il arrivé ? ».
Son interlocuteur, grand responsable de la
politique du Reich allemand lui répond alors, dans un trait de clairvoyance
historique qui atteint des sommets : « Ah.. ! Si on
savait ! ».
Voilà le genre de question idiote, inepte,
dégradante que je me suis posée des milliers de fois à propos de la mort
irrévocable de l’Algérie française. Comment
cela est-il arrivé ?
Jusqu’au jour où, après avoir enterré mes
complexes, j’ai pris une décision : celle de ne pas mourir idiot, ou du
moins totalement ignorant, à propos de ce suicide partiel, de cette euthanasie
fragmentaire de notre patrie : l’assassinat de la province française
d’Algérie, la sécession des départements français d’Algérie et du Sahara. Stimulé,
dopé même par cette crainte de mourir idiot, je me suis astreint à une
réflexion permanente. A une recherche. Au diable la modestie et la
timidité !
Une recherche pour comprendre le Pourquoi et le
Comment réels des évènements extrêmement graves que nous avons connus, au sein
desquels l’histoire nous a propulsés. Le Pourquoi et le Comment du drame que
nous avons vécu.
Je me rends compte que je viens d’écrire à
plusieurs reprises, nous. De qui
s’agit-il ? Il s’agit des Français d’outre-mer dont on a écrit à maintes
reprises qu’à l’égard de la France ils se sont toujours comportés comme les
compagnons des mauvais jours. C’est une vérité que l’on ne peut pas nier et
qu’il convient néanmoins de rappeler. Nous, Français d’outre-mer, n’avons
jamais renié la France. Nous ne l’avons jamais abandonnée. Nous ne l’avons
jamais trahie quand elle souffrait, pleurait ou saignait. Nous sommes toujours
restés agrippés, rivés charnellement à la France comme une « arapète »
[4]
sur un rocher. Il faudra une intervention satanique exprimée à travers le
gaullisme, pour arracher l’Algérie à la France. Parmi ces Français d’outre-mer
je fais une place à part aux Français d’Algérie. A ce million de Français que
j’ai appelés à maintes reprises : la
fraction vivante de la nation française.
Que l’on me permette avant tout de faire une
place d’excellence à la « fraction
lucide » du peuple français. Fraction lucide du peuple français, de
métropole, d’Algérie et d’ailleurs qui n’a pas accepté sans réagir cette
euthanasie partielle, inutile donc criminelle de la France. Fraction lucide qui
accepta le combat à mort que les ennemis de l’Algérie
française lui imposèrent d’affronter. J’évoque ici les combattants de l’OAS
dont je m’enorgueillis d’avoir fait partie à un échelon redoutable et redouté
de responsabilités.
Responsabilités que j’ai
assumées comme beaucoup d’autres par le passé sur le plan pénal puisque la Vème
république m’a gratifié d’une condamnation à mort par
contumace.
Responsabilités que
j’assume encore aujourd’hui comme beaucoup moins d’autres cette fois, sur le
plan humain. Ce qui est fait reste fait. Cependant, on se doit toujours même
convaincu de son bon droit, c’est mon cas, d’être en mesure d’expliquer, sinon
de justifier ce que l’on a fait. En particulier les actes de violence que l’on
a soi-même commis. Mais surtout, car c’est beaucoup plus grave, les actes de
violence que l’on a fait commettre par d’autres.
Avoir accepté, parce que je ne pouvais pas m’y
dérober la responsabilité opérationnelle de 600 morts dans le Grand Alger lors
d’une émission télévisée, au mois de janvier 1991, n’est pas suffisant. Je n’ai
pas l’âme particulièrement malapartienne,
et je n’éprouve aucune vocation de Christ
interdit. J’ai accepté cette responsabilité en public parce que mes
fonctions dans la hiérarchie de notre combat m’ont situé à l’échelon le plus
élevé de commandement dans le cadre des opérations et du renseignement. Je ne
dépendais en réalité que du général Salan, à la manière du prétorien que je
prétendais être. J’ai toujours insisté sur le rôle purement figuratif qu’ont
tenu certains militaires, colonels et généraux de l’OAS dont je n’ai jamais
reçu ni d’ordres, ni de directives, ni de moyens d’action. J’ai assumé ce
commandement tant que l’OAS se battait. Tant que l’OAS restait violente. Tant
qu’elle prétendait être encore un appareil de guerre. Lorsque certains ont pris
la décision, en catimini à la demande de
nos ennemis et dans l’espoir de trouver une place dans le gouvernement de l’Algérie
indépendante, d’imposer le cessez-le-feu de l’OAS d’Alger au mois de mai 1962,
j’ai pris progressivement et par écrit la décision de me désolidariser d’eux.
Car ils voulaient s’engager sur un chemin extrêmement dangereux que j’ai
stigmatisé à maintes reprises : faire rester les Pieds-Noirs en Algérie
après l’indépendance. C’était une attitude criminelle en tout cas
irresponsable.
Mes fonctions étaient terribles certes. Je
précise que mes responsabilités n’ont pas été partagées par quelques-uns qui
osent s’exhiber cependant comme des notables historiques de notre combat.
Il n’en reste pas moins vrai que mon propre vécu
du drame que nous avons connu, a confirmé une opinion sur la guerre en général.
Malgré tous les beaux et nobles discours, j’ose affirmer qu’une guerre ne
comporte rien de beau, rien d’élégant, rien qui puisse prétendre à l’élévation
de l’esprit. Evoquer mes responsabilités c’est évoquer un moment très dur de ma
vie. Je n’éprouve aucune joie, aucune satisfaction, aucune fierté à le faire.
Une guerre traduit toujours d’une manière aigue, une pathologie d’urgence, une
pathologie collective. Elle illustre avec éclat une fatalité historique.
Celle-ci doit être affrontée avec tous ses drames. Ses morts, ses trahisons,
ses lâchetés, ses mensonges, ses tromperies, ses escroqueries. Les viols
collectifs de milliers de femmes sans défense. Massacres de populations
civiles. Assassinats massifs d’hommes désarmés, lynchés au fusil mitrailleur
dans des camps de prisonniers. Drames accompagnés rarement d’espérance et
d’enthousiasme. Bien évidemment, les drames imputables à l’OAS, en comparaison
de ces horreurs apocalyptiques vécues en d’autres lieux et en d’autres temps,
restent dans des proportions de l’infiniment
petit. Il convient de ne pas l’oublier.
Responsabilités enfin
que j’assumerai ad vitam aeternam sur
le plan spirituel. Je garde au fond de moi un capital inaltérable de
l’engagement chrétien auquel j’ai souscrit durant mon enfance à Bougie, puis à
Alger. Néanmoins Satan veillait au grain. Il saura nous arracher l’Algérie. Il
nous la volera. Il mobilisera une armée de démons qui attendaient avec avidité
l’heure de la curée. Démons déguisés parfois en responsables politiques de
talent. Parfois en notables religieux. Tous revêtus de tenues camouflées,
prétendument faites de social, d’humanitaire et parfois aussi, de spirituel.
Qui étaient ces démons ? Qui « au nom
de Dieu » et du « Sacré-Cœur de Jésus » mais toujours au nom invoqué du progrès, de la justice, de
l’hypothétique grandeur de la France, des nouvelles exigences de l’Histoire et
des Droits de l’Homme, ont convaincu le peuple français que cette amputation
territoriale était nécessaire ? Qui ont convaincu le peuple français de
rejeter cette province française, du sud de la Méditerranée, dont nous
espérions faire la plus belle des Californies ? Cette terre sur laquelle
enfin, l’homme d’Orient et l’homme d’Occident allaient pouvoir dialoguer ?
C’est-à-dire se parler comme des hommes libres, des hommes heureux de se rencontrer
enfin. Des hommes orgueilleux de la vie qui leur était offerte. Responsables du
destin qu’il fallait assumer ensemble.
Au cours des années que
je viens de vivre, riches en émotion, en péripéties de toutes sortes, en
inquiétudes et en deuils familiaux, mais riches aussi d’un brillant succès
socio-professionnel, installé dans une retraite que je ne veux pas douillette,
j’ai réussi à m’affranchir de cette agression émotionnelle liée au passé de
militant engagé que je fus. Mes enthousiasmes, mes passions, ont été rangés
dans le coffre-fort des souvenirs.
Le destin de l’Algérie
française s’illustre encore de nos jours à travers une interrogation à laquelle
les historiens n’ont pas cru devoir apporter de réponses claires et
satisfaisantes : « pourquoi ? » Quel est le pourquoi géopolitique, économique, culturel, spirituel, de ce
bouleversement historique ? Je conçois le flou qui risque d’accompagner la
réponse. Car répondre à cette question revient à définir la stratégie qui
actuellement est mise en œuvre, ou plutôt qui fait l’actualité : la
défaite planifiée de l’Occident en tant que terre sur laquelle les chrétiens
peuvent vivre libres sans risque pour leur vie et pour leur liberté.
Ils ont tué l’Algérie française. Ils ont pris le
risque de vouer au génocide plus d’un million de Français d’Algérie. Et tout
cela pourquoi ? « Pour élaborer plus de valeur ajoutée au capital
investi », ont-ils prétendu. Pour l’argent que fabrique l’argent. Pour
satisfaire aux exigences d’un « nouveau
redéploiement économique » par délestage du « débouché algérien ». Délestage, en réalité du peuple
algérien dont le progrès socio-économique était jugé trop lourd à assumer par
la nation-mère, c’est-à-dire la France qui était en mesure de devenir la grande
patrie dans laquelle l’Algérie devait trouver sa place. Ils ont tué l’Algérie
française, dans le but exclusif, et clairement exprimé, de libérer de nouveaux
moyens d’échanges en se débarrassant de ce qu’ils appellent encore « le boulet algérien », c’est-à-dire le peuple algérien. De Gaulle s’est
conformé aux exigences des grands commis de ce monde, des nouveaux lombards
parce que comme l’affirma Valéry Giscard d’Estaing : « la France n’a aucun intérêt économique à conserver
l’Algérie ».
Que voulaient-ils en faire de cette valeur
ajoutée, garantie, protégée, « harpagonisée » ? Si toutefois il est démontré qu’ils en ont élaboré une ? Dans cette
éventualité, il serait bon que l’on nous informe du site sur lequel elle exerce
ses effets.
Ils ne se sont pas privés de répliquer à cette
question par des formulations nébuleuses, pleines d’incertitudes. J’ai retenu
l’enseignement que nous a prodigué Bernard Tricot, conseiller du général De
Gaulle pour les affaires algériennes. Ce brillant secrétaire d’état a voulu
nous apprendre que : « l’indépendance
de l’Algérie était nécessaire au passage de la France à la modernité ». La
modernité ! Le grand mot est lâché. Le grand motif. La raison majeure,
incontournable à laquelle toutes les intelligences doivent se subordonner.
Quitte à escamoter 130 ans d’histoire !
Mais de quoi parle-t-on ?
La réalité de la modernité : elle est là et
bien là. Présente. Vivante. Taraudante. Envahissante : le sida, les
famines qu’on laisse se développer un peu partout car l’aide humanitaire n’est
porteuse d’aucune solution. C’est un
pis-aller, très pieu. Mais qui ne traduit qu’une seule certitude : l’échec
complet du délestage économique de ces territoires. En effet, le monde
capitaliste financier espérait transformer ces sociétés naguère colonisées en
sociétés modernes de consommateurs solvables. Or, la solvabilité de ces peuples
libérés, aujourd’hui, il faut la chercher dans les coins. Elle est virtuelle.
La réalité de la modernité, ce sont des millions
d’enfants réduits en esclavage en Asie et en Afrique. La modernité ce sont les
massacres d’inspiration ethnique et raciste, d’inspiration religieuse
dominante. Massacres permanents, quotidiens, devenus routiniers devant
l’indifférence apathique des nations modernes.
La modernité c’est finalement la synthèse de
tous ces drames : des territoires sans perspective. Une paupérisation
planétaire qui interdit aux peuples « libérés » d’accéder aux nouvelles richesses élaborées grâce aux technologies modernes.
Richesses dont les habitants de ces territoires ignorent presque tout.
En 1960, les pays pauvres récemment affranchis
de la colonisation, étaient déclarés trente fois plus pauvres que les pays dits
riches. En 1990, ces mêmes pays étaient devenus cent cinquante fois plus
pauvres que les pays riches. Mais comme il est facile de constater que les pays
riches eux-mêmes se sont considérablement appauvris depuis la décolonisation,
il est facile de constater que la pauvreté relative des anciens pays colonisés
est devenue abyssale. Cette paupérisation ne peut être envisagée comme un
évènement extérieur qui ne nous concerne pas. Elle nous encercle, nous
emprisonne, nous asphyxie. Elle entraîne une macération de nos sociétés dites
riches dans une production asphyxiante. Elle nous confine dans une modernité
involutive. Un consumérisme déshumanisant et décérébrant ne parvient pas à
faire jouir nos peuples de cette production difficilement consommable. Tout se
passe comme si le monde moderne avait été déséquilibré finalement par le
délestage économique du débouché colonial et, en ce qui concerne la France, par
le délestage économique du débouché algérien. De précarité en précarité, nous
voyons se confirmer au sein de nos sociétés modernes, technologiquement
évoluées, des métastases de ce cancer qu’on appelle la nouvelle paupérisation.
Parmi ces métastases évoquons le chômage. Le chômage « maladie » qui
illustre un défaut d’adaptation de nos sociétés au monde nouveau qu’elles ont
engendré par le délestage des anciens peuples coloniaux.
En
Algérie française, nous avions conscience des dimensions planétaires réelles
dans lesquelles se situait notre combat. Nous pressentions que la mort
irrévocable de l’Algérie française, allait faire naître une solution de
continuité définitive entre l’Europe et l’Afrique. On allait faire sauter pour
toujours un pont institutionnel, sentimental, charnel même, qui reliait ces
deux continents. Un pont qui se révèle nécessaire aujourd’hui à la lueur des
drames africains actuels et de leurs projections sur le territoire français. Un
pont dont l’absence est en réalité tragiquement ressentie. L’Algérie française
aurait permis dans la paix retrouvée après la victoire, de conférer à cette
terre le rôle d’une province pilote. De définir à partir de cette formidable
position géo-politico-économique et culturelle, un destin nouveau pour le
continent africain ainsi que pour le reste du monde. Nous étions convaincus et
nous le sommes encore de nos jours, car les évènements actuels le confirment à
chaque instant, que dans le salut de l’Algérie française, se trouvaient réunis
les moyens indispensables à la sauvegarde de ce qui restait encore des grands
équilibres mondiaux.
Le combat pour l’Algérie française traduisait la
recherche d’un vouloir vivre ensemble robuste
et sain. Il imposait que l’on rejetât les décisions des promoteurs du délestage
algérien. Aujourd’hui, bien que les conséquences de leur fiasco menacent de
s’alourdir au-delà du tolérable, ils continuent à se donner des airs
triomphalistes. Il est encore nécessaire pour eux de continuer à nous tuer.
Moralement. Philosophiquement. Spirituellement.
Nos accusateurs, devant notre silence, ou plutôt
devant nos réactions formulées ou développées la plupart du temps dans un ordre
dispersé, empreintes d’une naïveté désespérante, ont tiré une conclusion qu’ils
estiment définitive : puisque la riposte de notre part est infantile, mal
argumentée, amputée d’assise politique, la preuve est donnée du bien-fondé de
la décision du général De Gaulle de se défaire des départements français
d’Algérie. Telle est leur conclusion. Celle-ci est inspirée avant tout par nos
insuffisances.
Il n’est
pas trop tard. Il ne sera jamais trop tard pour réagir. L’histoire ne fait pas
de cadeau, aussi bien à nos amis qu’à nos ennemis.
J’affirme aujourd’hui que je ne suis toujours
pas disposé à lécher les bottes des marchands de bonne conscience. De ces
affairistes qui gèrent le monde comme un gigantesque parc à bestiaux. En
réalité, à l’évidence, ils se sont tous plantés ! Comme des analphabètes
ils détruisent tout, la morale, la famille, la décence, la pudeur, la patrie,
la nation. Ils détruisent les entités nationales mais ils ne le font pas comme
des révolutionnaires, ni même comme des anarchistes. Ils ne proposent aucun
projet d’alternance. Ils ont mis en œuvre
une subversion pour le néant. Aucun projet de construction d’un Occident
géopolitique. Ils se contentent de quelques replâtrages sociaux insuffisants.
Ils contemplent désappointés et cocufiés, le désastre qu’ils ont eux-mêmes
provoqué. Les vaincus ce sont eux. Ils vont mourir et ils essaient de faire
admettre que plus rien n’est beau, que plus rien n’est grand dans la vie. Ils
veulent nous interdire la découverte de ce qu’un pape avait appelé « les vérités incluses par Dieu dans la
nature des choses ».
Ils se vautrent sur les tas d’immondices qu’ils
ont eux-mêmes accumulés. On a l’impression qu’ils n’ont plus les moyens ni
l’envie de redevenir propres.
Je me suis laissé aller
à quelques réflexions amères. J’avoue que les célébrations de l’an passé en
relation avec le cinquantenaire de la défaite française et occidentale en
Algérie, m’ont agacé. J’ai vu s’exprimer la mauvaise foi de nos ennemis ainsi
que le manque de clairvoyance et de synergie dans les ripostes de nos amis.
J’ai ressenti par-dessus tout à quel point l’on a voulu assassiner le Christ en
Algérie française. C’est ce crime que j’ai évoqué par cette étude que je vous
demande d’accepter avec beaucoup d’indulgence. Elle m’a permis d’évoquer un
Père Blanc qui a refusé de se soumettre aux exigences des exécuteurs ou plutôt
des complices de cette attaque contre le message du Christ en Algérie
française.
Ma conviction chrétienne, qui n’entre jamais en
conflit avec le concept de laïcité, m’a fait un devoir d’évoquer le drame du
père Marsil à travers le témoignage de quelqu’un qui l’a connu, Gilbert Lopez,
ainsi que sa femme Eliane. Le père Balzamo dont nous gardons un souvenir ému, a
connu lui aussi le père Marsil, et devant témoins, fut destinataire des
informations que ce Père Blanc a voulu transmettre.
C’est en mémoire du père Balzamo et du père
Marsil, en souvenir aussi de tous les morts provoqués par la guerre d’Algérie,
que j’apporte ce témoignage dans le souci prioritaire de vous informer.
Jean-Claude
PEREZ
Nice, 19
Mars 2013
[1]
ZAA : Zone Autonome d’Alger
[2]
Les scouts musulmans avaient l’habitude de désigner
leurs structures en évoquant le nom de l’inventeur du scoutisme, Baden Powell,
BP qu’ils prononçaient « Bipi »
[3]
Je sais que j’ai rappelé cette péripétie dans la
première partie de ce travail mais je tiens à la faire relater aussi par celui
qui fut destinataire à plusieurs reprises, des confidences du père Marsil.
Confidences que celui-ci renouvela plus tard, à Nice, pour l’information du
père Balzamo.
[4]
Arapète : dans le langage des Pieds-Noirs
c’était un coquillage fixé sur les rochers que l’on consommait parfois sur
place en le détachant au couteau du rocher auquel il était agrippé.
Pour
votre information, le père Balzamo est décédé le 28 février 2006 à Antibes.
Bibliographie à consulter
Du même auteur et chez
le même éditeur :
Editions Dualpha
Boite 37
16 bis rue d’Odessa
75014 PARIS
Tel. : 09 52 95 13 34 - Fax : 09 57 95 13 34
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Site internet : www.dualpha.com
Des accommodements de prix sont prévus en cas d’achats
multiples.
L’assassinat de
l’Algérie française, terreau de la conquête islamiste actuelle. 2012
Un des
livres du cinquantenaire, à lire et à faire lire.
L’islamisme dans la guerre d’Algérie
Logique de la Nouvelle Révolution Mondiale, 2004
Le sang d’Algérie
Histoire d’une trahison permanente, 2006 ; 2e édition
Debout dans ma mémoire
Tourments et tribulations d’un
réprouvé de l’Algérie française, 2006 ; 2e édition
Vérités tentaculaires sur l’OAS et
la guerre d’Algérie
Stratégies et tactiques, 2006 ; 2e Edition
Attaques et Contre-attaques
Vérités tentaculaires sur l’OAS et
la guerre d’Agérie II, 2008
Vous pouvez prendre connaissance des deux interview accordées par Jean-Claude PEREZ : - la première à Monsieur Olivier CAZEAUX : sur Internet tapez « OAS, le docteur PEREZ parle » ; - la seconde, à Monsieur
BESSOU dans le cadre de la préparation d’un film. Monsieur BESSOU a livré à
Jean-Claude PEREZ tout le matériau de son exposé visible sur le site www.jean-claude-argenti-sauvain.com.
Mis en page le 21/03/2013 par RP |