Un nouveau cycle d’études : chapitre 20
LE CYCLE DE L’ADIEU
CHAPITRE XX

Identité réelle du 13 mai 1958 à Alger :

une offensive jihadique majeure

 

Les responsables stratégiques et historiques de la révolution arabo-islamiste, révolution qu’ils projettent de mettre en oeuvre à une échelle universelle, s’identifient en dernière et définitive analyse, aux planificateurs secrets et aux exécuteurs majoritairement naïfs des évènements d’Alger, dits « du 13 mai 1958 ».

Ces évènements enclenchèrent en effet la mise en route d’une phase opérationnelle majeure de leur conquête mondiale, dont ils espéraient qu’elle allait se poursuivre au XXè et au XXIè siècle.

On ne doit pas oublier avant tout, que cette première phase de conquête mondiale que nous sommes en train de vivre, et qui est loin d’être parvenue à ses fins, doit être portée au crédit majeur et surtout exclusif de la prise du pouvoir en France par Charles De Gaulle en 1958.

 

« Voyez-vous, mon cher Méningaud, avec cette affaire d’Algérie, nous ferons revenir le patron au pouvoir ».

Il s’agit d’un propos tenu, dans l’esprit sinon dans les termes rigoureusement exacts, par Jacques Soustelle. Propos adressé à maître Méningaud.

C’était un avocat pied-noir, de Philippeville en Algérie. Au moment de cet entretien, Méningaud faisait encore partie du RPF (Rassemblement du Peuple Français), fondé par De Gaulle, au début de la IVè République.

Méningaud, un idéaliste révolutionnaire, mon aîné de plusieurs années, vivait dans la recherche permanente de « sa » voie idéologique depuis 1936 au plus tard.

Pendant la guerre civile espagnole, il s’engagea dans les Brigades Internationales et combattit Franco.

Plus tard, il prit part à des actions de résistance contre l’occupant allemand. Il fut arrêté, et effectua un séjour prolongé à Buchenwald. Il en réchappa, alors que sa compagne perdit la vie à Dachau.

Après ces aventures et ces drames, il persista avec constance, ténacité et surtout sincérité, dans la recherche de « sa » voie politique. Il la découvrit finalement, dans le culte monarchique français auquel il se voua.

Il connut alors une brillante carrière : conférencier de « l’Action Française ».

Au cours de ses exposés il argumentait, avec talent, en s’appuyant sur une redoutable documentation d’historien, une critique impitoyable du régime parlementaire. Soumis d’après lui aux exigences opérationnelles du capitalisme financier supranational et apatride.

Je fis sa connaissance à Alger. Il s’y était rendu pour assister à la conférence de Georges Bidault, en 1959, au stade de Saint-Eugène.

Au cours d’une manifestation que j’ai évoquée lors d’une étude parmi les premières du « Cycle de l’Adieu ».

Il fut impressionné, me déclara-t-il, par ma technique d’organisation du service d’ordre du FNF[1,, parti politique dont j’étais le numéro 2 derrière mon ancien commensal de la prison de Barberousse en 1957, Joseph Ortiz.

Il devint lui-même un cadre supérieur du Front National Français fondé par le même Joseph Ortiz en 1959. Il participa aux Barricades d’Alger affecté, par mes soins, à un poste de haute responsabilité.

Cette semaine de janvier 1960, on le sait, fut désastreuse pour l’Algérie française.

Désastreuse pour une seule raison : l’attitude irréaliste et inconsciente du général Challe, commandant en chef en Algérie.

Celui-ci, durant l’après-midi du 24 janvier, avant le drame de la fusillade qui ensanglanta cette journée, refusa en effet devant Ortiz, de prendre une décision définitive et efficace pour le sauvetage de l’Algérie française.

En tant que général en chef, il aurait pu, il en avait les moyens, « envoyer De Gaulle au tapis » si, dans l’après-midi du 24 janvier, il avait exprimé ses convictions, par des initiatives militaires. Initiatives rendues possibles grâce aux véritables et uniques déclencheurs du 24 janvier 1960 à Alger : les groupes de choc du FNF, sous mon commandement.

Mais Challe tergiversa. Delouvrier sut tirer parti de ce doute. Il ne manqua pas de faire tomber le commandant en chef dans un piège sournois. Il transmit l’ordre gouvernemental à Challe, de transférer son PC à la Reghaïa, à quelques dizaines de kilomètres d’Alger, le jeudi de cette semaine. Faisant échapper ainsi le général en chef aux effets contagieux des ardeurs algéroises.

Ardeurs et enthousiasmes lucides d’Alger qui se sentaient bien isolés en Algérie, accompagnés qu’ils étaient, d’un silence très prudent des autres collectivités urbaines d’Algérie.

Collectivités urbaines qui se sont soumises à De Gaulle, durant cette semaine du 24 janvier 1960.

Méningaud, après la dislocation des barricades, préféra se mettre à l’abri d’une arrestation. Son épisode de Buchenwald lui suffisait comme expérimentation carcérale. Il refusa de rejoindre le Commando Alcazar avec Ronda, Jourdes, Forzy, moi-même et d’autres encore.

Il prolongea évidemment sa participation au combat en faveur de l’Algérie française, dans la clandestinité.

Je l’ai retrouvé au sein de l’OAS, à l’intérieur de laquelle il intervint avec toutes ses compétences.

Il nous a quittés à l’âge de 67 ans.

 

Je viens d’évoquer ce frère d’armes, Méningaud, parce que son dynamisme oratoire et la culture politique dont il bétonnait sa vie, lui avaient ouvert les portes de nombreuses structures politiques « nationales » qui aspiraient à bénéficier de ses compétences. Et du résultat de ses brillantes analyses.

Dans le cadre de ses contacts parisiens, cet avocat philippevillois rencontra Jacques Soustelle. Celui-ci n’était pas encore ministre gaulliste. C’était dans les locaux du RPF[2,, rue de Solférino à Paris, en 1956.

Soustelle lui tint un propos que j’ai rappelé en mille occasions, à l’instar de beaucoup d’autres d’ailleurs. En substance :

« Avec cette affaire d’Algérie, nous ferons revenir le patron au pouvoir ».

Ainsi, pour toute une intelligentzia politique, le patron du RPF, De Gaulle, était tenu en réserve pour …

pourquoi faire en réalité ?

Première hypothèse

Sauver l’Algérie française grâce au prestige « utilitaire » que l’on concédait à l’homme de Colombey-les-deux-Eglises ? Prestige qui aurait permis d’anéantir les ennemis de notre patrie, pressés de tuer la France métropolitaine, après l’assassinat de la France d’outre-mer ? C’était vraisemblablement la conviction de Soustelle quand il s’exprima devant Méningaud.

Deuxième hypothèse

Se débarrasser de l’Algérie, de la terre, mais avant tout du peuple triconfessionnel algérien qui donnait vie à cette terre ?

« De manière », prétendait-on sournoisement dans le camp ennemi « à libérer la France de la charge financière que représentait le maintien en vie de ce gigantesque territoire sud-méditerranéen, l’Algérie, à qui la France avait donné vie ? Que la France avait enfantée ? » Car il ne faut jamais oublier que la France reste encore et restera pour la nuit des temps, la véritable et unique mère accoucheuse de l’Algérie.

Cette seconde hypothèse exprimait la « véritable solution gaulliste », nous le savons aujourd’hui.

Sous la forme d’un accomplissement de ce qu’il est devenu habituel de décrire chez nos ennemis, par le terme de « délestage économique du débouché algérien ». Délestage mis en oeuvre dans le but exclusif de développer une valeur ajoutée croissante, générée grâce au génie des manoeuvriers du capitalisme financier. Manoeuvriers actionnés en France par un clan politico-financier, « le clan pompidolien ». En référence au professeur agrégé de philosophie, Pompidou, fondé de pouvoir de la banque Rothschild.

Ce projet fut exprimé en maintes occasions par De Gaulle, chef de l’Etat. En particulier lors de son discours mortel du 16 septembre 1959. Discours qui fut à l’origine de la « Semaine des Barricades » de janvier 1960.

Suivie du « putsch lamentable » du printemps 1961, déclenché par un état-major d’officiers commandés par Challe, qui n’avait pas su évaluer De Gaulle en tant qu’agent réel et majeur de l’anti-Occident.

Putsch suivi de l’OAS[3, de 1961-1962.

L’OAS, ce fut avant tout une organisation de volontaires animés de la volonté de faire vivre l’Algérie française. C’est-à-dire d’interdire la mort de la France sud-méditerranéenne.

 

Tout naturellement, je me suis intégré dans ce combat, puisque je m’étais incorporé dans la guerre clandestine pour l’Algérie française dès le 5 octobre 1955, date de mon retour à la vie civile. C’est-à-dire dès le début de ma carrière de médecin praticien, à Alger.

A l’OAS, j’ai assumé, à l’échelon national, un poste décisif et surtout dramatique de responsabilités que j’ai assumées de 1961 à 1962.

J’ai assumé cette fonction tant que l’OAS survivait.

Tant qu’elle survivait à l’abri d’une trahison mortelle, accomplie à la fin de l’hiver 1962, dans l’intérieur même de ses structures. Trahison que je me suis refusé de combattre.

Car ce combat aurait exigé un bain de sang au sein d’un secteur humain précieux de notre effectif.

Un bain de sang que j’ai décidé d’éviter à tout prix.

 

L’abandon de l’Algérie était planifié depuis longtemps…. en réalité.

Ce que l’on refuse de préciser, aujourd’hui encore, c’est la vérité suivante : cet abandon de l’Algérie en tant que terre française, fut mis en exécution opérationnelle par la conjuration du 13 mai 1958.

Abandon mis en oeuvre, militairement, par un effectif secret.

Un effectif gaulliste à l’échelon des exécuteurs.

Un effectif pompidolien, à l’échelon des concepteurs.

Chaban-Delmas, ministre des armées de la IVè République, avait installé une antenne algéroise dans le cabinet d’un avocat d’Alger, et du fils de ce dernier, avocat lui aussi. Cabinet situé au boulevard Carnot à Alger.

Parmi les effectifs de cette « antenne de la Défense Nationale » se comptaient des patriotes sincères. Partisans de l’Algérie française. Qui attendaient qu’une opportunité se présentât de faire chuter la IVè République.

Pour installer De Gaulle au pouvoir.

Avec la perspective exclusive, prioritaire, et surtout prodigieusement naïve, de sauver l’Algérie des entreprises de ceux de la IVè République qui, regroupés et structurés dans une force de l’abandon, étaient pressés de rejeter cet immense territoire constitutif de la France sud-méditerranéenne, hors des limites du Territoire de la Nation Française.

Tous ces conjurés n’avaient principalement à l’esprit, à cette époque, que les entreprises anti-françaises du maire d’Alger, Jacques Chevallier. Entreprises qui se traduisirent en maintes occasions, par des initiatives fréquemment mortelles pour nos soldats.

 

Illustrons cette accusation que je porte, par le moyen d’un seul exemple parmi beaucoup d’autres.

Alors qu’il était ministre des armées, Jacques Chevallier avait informé en 1955, le sénateur de Batna, Ben Chenouf, d’une opération qu’allait déclencher le général français, commandant en chef en Algérie.

Ben Chenouf prévint Ben Boulaïd, haut responsable FLN dans le Constantinois.

Un désastre fut ainsi volontairement évité aux forces du FLN par notre ministre des armées lui-même. C’est-à-dire par Jacques Chevallier, protégé par la haute autorité du président du conseil, Mendès France.

Cette trahison réelle, indiscutable et indiscutée, de Jacques Chevallier, servit opportunément de camouflage constant à une autre trahison de gravité suprême.

Une trahison militaire remarquablement déguisée, car elle s’identifiait à une composante majeure de la conjuration qui se proposait déjà de tuer la France en Algérie.

Cette conjuration se structura avec une habileté satanique. Car elle n’hésita pas à se mettre en oeuvre comme si son but était de sauver l’Algérie française.

Dans le même temps, elle bénéficia d’un concours extérieur de grande valeur opérationnelle. Concours qui lui fut apporté dans la perspective réelle et secrète d’assassiner l’Algérie française en tant que terre d’une part.

Ainsi que le peuple d’Algérie qui aspirait à vaincre et à survivre en tant que Français sur cette terre, d’autre part.

Concours extérieur dont l’identité est précisée dans les pages qui vont suivre.

 

Cette double conjuration, la trahison d’une part, et le savant camouflage de celle-ci d’autre part, bénéficia en effet du concours d’un auxiliaire international majeur.

Le concours de Bourguiba, chef de l’état tunisien.

En quoi s’exprimait l’intervention de Bourguiba, l’ancien complice archiconnu de Mussolini et grand partisan du fascisme italien, dans une série d’évènements qui aboutirent à la mort de l’Algérie française ?

Essayons de répondre à cette question fondamentale en évoquant une série de péripéties que je m’efforcerai de schématiser au mieux, à partir des lignes qui vont suivre. Péripéties qui illustrent ni plus ni moins, que la mise en oeuvre militaire de l’assassinat de l’Algérie française.

Dans la nuit du 10 au 11 janvier 1958, dans l’est-constantinois une position militaire française située sur la frontière algéro-tunisienne, est attaquée par un fort contingent de fellaghas.

Nos hommes, commandés par le capitaine Allard, avaient été opportunément renseignés.

Ils étaient donc eux-mêmes en embuscade.

Prêts à recevoir leurs agresseurs.

Ils furent cependant surpris par l’importance de l’effectif de l’attaque. Effectif qui n’avait pas été bien évalué, dans sa véritable force, par le renseignement qui avait entraîné la décision de monter une embuscade par nos soldats français.

 

En réalité, ce furent eux, les soldats du capitaine Allard, qui tombèrent dans l’embuscade qu’ils croyaient avoir eux-mêmes montée. Car l’effectif ennemi se composait de 300 combattants fellouzes bien armés, véhiculés jusqu’à la frontière algéro-tunisienne, par des camions de la garde nationale tunisienne. 300 hommes fortement armés et équipés, furent ainsi opposés à notre détachement de soldats qui était en nette infériorité numérique.

La résistance de nos combattants fut héroïque et efficace. Elle donna le temps à un détachement du 1er REP[4, de les renforcer, avec le capitaine Sergent, qui commandait une compagnie de légionnaires dans cet effectif de renfort.

 

Cette contre-attaque française, provoqua le refoulement de l’ennemi au-delà de la frontière tunisienne. Ce qui protégea ce même ennemi d’un anéantissement total.

Au grand dam du capitaine Sergent qui espérait le poursuivre et le détruire, mais qui fut contraint d’obéir à l’ordre transmis depuis l’état-major du régiment, par le capitaine Martin. L’ordre du commandement était, en effet, précis et péremptoire :

« ne pas poursuivre l’ennemi au-delà de la frontière, ce sont les ordres ! » précisa impérativement le capitaine Martin.

A quoi correspondait cette opération ?

Banale pour nos soldats en son début, elle s’est révélée exceptionnellement grave dans son déroulement, avec des pertes des deux côtés. Opération qui s’est terminée, dans la réalité des faits, par une fuite précipitée de nos agresseurs de l’autre côté de la frontière sans qu’il fût possible de les anéantir.

« …elle ne correspondait militairement à rien cette opération ! » serait sans doute un commentaire avisé.

Si ce n’est qu’en réalité, cette attaque féllouze suivie de son refoulement au-delà de la frontière, avait été couronnée d’un brillant succès !

De succès pour nos ennemis !!!

Succès ?

Quel succès ?

Celui d’avoir ramené en Tunisie quatre prisonniers français. Quatre soldats parmi lesquels nous avons retenu trois noms.

Le sergent RICHOMME, les soldats De COURTREIX et FEUILLEBOIS.

S’encombrer de prisonniers quand on est poursuivi par les légionnaires du 1er REP, qui interviennent à la fin de l’opération, c’est une ineptie, un non-sens militaire.

Et bien non !

Car cette capture de prisonniers français constituait le but véritable et exclusif de l’attaque FLN contre les positions tenues par le capitaine Allard.

Bourguiba, en effet, en tant que complice supérieur, ultime même, de nos ennemis FLN et des complices français de celui-ci, avait besoin de ces prisonniers français, emmenés de force en Tunisie, pour monter et déclencher une opération majeure de provocation.

C’est cette opération de provocation qui fut à l’origine du 13 mai 1958, à Alger, ainsi que des conséquences dramatiques de ce 13 mai 1958 dans l’avenir et l’identité même de la France.

Une aventure, ce 13 mai 1958 !

Magistralement planifiée par le FLN, l’ennemi planétaire de la France, mise en route très précisément dans la nuit du 10 au 11 janvier 1958, à la frontière tunisienne.

C’est la date, permettez-moi d’insister, du début d’un accomplissement majeur :

l’accomplissement de l’assassinat de la France sud-méditerranéenne.

La date d’un évènement dont les conséquences historiques ne se sont pas encore développées avec leur plein effet planétaire.

 

C’est une raison suffisante, pour l’homme que je fus, intégré à partir du 5 octobre 1955 à cette cause majeure entre les majeures que représentait l’Algérie française, de vous proposer aujourd’hui un rappel volontairement schématique de la mise en route de l’assassinat de la France sud-méditerranéenne.

Tel que cet assassinat fut mis en oeuvre au mois de janvier 1958, à la frontière tunisienne.

1 _L’attaque de nos troupes à la frontière tunisienne dans la nuit du 10 au 11 janvier 1958.

Nos soldats résistent avec vigueur.

2 _Nous infligeons des pertes à l’ennemi. Nous en subissons aussi car le FLN est exceptionnellement armé. Ennemis véhiculés dans des camions de la garde nationale tunisienne qui ramènent nos ennemis à l’abri de nos légionnaires, lors de leur refoulement au-delà de la frontière.

3 _Contre toute logique opérationnelle, nos agresseurs s’encombrent de prisonniers, qu’ils emmènent en Tunisie !!!

4 _Des prisonniers ? Pour quoi faire ? Obtenir des renseignements ? C’est une interrogation ridicule !

5 _Des prisonniers, oui, mais dans un seul but : monter une opération majeure de provocation.

6 _Trois mois plus tard, en avril 1958, ces quatre soldats français faits prisonniers lors de l’embuscade du 11 janvier 1958, sont jugés à Tunis par un tribunal militaire FLN.

Ils sont condamnés à mort pour viol !

Trois d’entre eux sont fusillés, un quatrième est gracié.

7 _« On sait reconnaître les innocents dans un tribunal du FLN » prennent soin de préciser nos ennemis avec insistance, à propos de l’acquittement ou plutôt du non-assassinat du quatrième accusé !

8 _A Tunis est publié un communiqué du FLN, le 7 mai 1958, annonçant «l’exécution » des trois soldats français.

Il s’agit de Richomme, Feuillebois et De Courteix. Condamnés pour un crime de viol. Un crime inventé pour créer l’évènement !

Un crime inventé et imputé à nos soldats pour atténuer, devant l’opinion internationale, l’indiscutable lâcheté de leur assassinat, planifié en réalité depuis le mois de janvier 1958.

A Alger, c’est la stupeur ! La douleur ! Ou plutôt une souffrance collective qui nous assaille comme l’espérait notre ennemi !

C’est le 13 mai 1958 ! Arrivé à point nommé !

Le 13 mai maudit accouché par ceux qui avaient planifié d’amputer notre patrie française de l’Algérie, c’est-à-dire de la France sud-méditerranéenne.

Le 13 mai de ceux qui surent exploiter l’assassinat officiel de nos soldats à Tunis, dans le but de déclencher un « enthousiasme pervers parce qu’il fut aveuglant ».

Enthousiasme pervers et morbide parce qu’il alimentait un délire assassin qui a fait crier « vive De Gaulle ! » à un peuple patriote.

Un peuple patriote qui devint un peuple condamné et trahi que l’on était disposé à livrer au massacre.

Le général MASSU, au micro du forum d’Alger, devant la foule menaçante des Algérois, s’intégra dans ces délires en proclamant avec une innocence navrante :

« Nous supplions le général De Gaulle, de faire entendre sa voix ».

A Paris, trois anciens parachutistes SAS, anciens compagnons d’armes de Massu, de 1942 à 1945, rongent leur frein. Ils ont été avertis par de hautes autorités judiciaires parisiennes, partisanes de l’Algérie française, des intentions réelles de De Gaulle.

 

Ils se rendent à Alger, envoyés clandestinement par de hautes autorités prudemment silencieuses du ministère de la justice parisien.

Ils rencontrent leur frère d’armes, Massu.

Ils lui révèlent les intentions réelles de l’homme de Colombey-les-Deux-Eglises.

Ils proposent à MASSU de sauver l’Algérie française.

C’est-à-dire qu’ils lui confient la mission de résoudre définitivement « le problème De Gaulle » dès l’arrivée de celui-ci à Alger. Par l’opération adéquate qui s’imposait, en termes de vie ou de mort, pour l’Algérie française.

Massu, averti, s’abstint de toute initiative.

Cette péripétie me fut révélée par un ancien parachutiste SAS, le commandant Botella, ancien compagnon d’armes des émissaires reçus par Massu.

Cette révélation me parvint dans une maison d’Argenteuil. Dans cette maison vivait l’un de mes « deux chefs de branche » : celui qui commandait le BCR[5, de l’OAS à l’échelon national et international.

Je me rends compte que je viens de me laisser piéger par l’envie de rappeler un évènement que certains jugent invraisemblable.

Que certains ne veulent pas savoir.

Je tiens à le souligner une fois de plus : cette précision que je viens de vous livrer m’a été confiée par le commandant Botella, un dimanche après-midi à Argenteuil, dans la maison d’un ancien parachutiste SAS comme lui, haut responsable national, sous mes ordres, du Bureau Central de Renseignement de l’OAS. Le BCR.

C’est ainsi que la France fut trahie.

La France fut trahie par des bouleversements consécutifs au 13 mai 1958.

13 mai déclenché par des complices occidentaux des actuels conquérants du jihad islamiste.

 

Ces bouleversements font courir à notre patrie un risque de soumission progressive dans les décennies à venir, si nous refusons d’ouvrir les yeux sur le passé pour être en mesure d’affronter ce que l’on veut nous faire subir demain.

Je me suis permis d’évoquer ces phases d’histoire avec l’audace de m’y impliquer parfois intensément. C’était inévitable.

Au moment où cette étude s’achève, au moment où sans amertume je me rends compte que tout va s’arrêter pour moi aussi, dans un délai logiquement pas très éloigné, je devais formuler cette réflexion, une fois de plus.

Celle-ci me confirme dans ma conviction :

l’Algérie, territoire immense, aurait dû logiquement rester française, dans une perspective précise : devenir européenne ensuite.

Elle était, pour la France et pour l’Europe, un territoire de continuité nécessaire, entre le monde occidental et le continent africain.

Elle représentait un site de rencontre providentiel entre l’Occident et un immense monde musulman africain.

Le peuple français d’Algérie, par son enracinement sur cette terre de prédilection, était tout particulièrement qualifié pour conférer à cette rencontre, sous l’égide de la mère-patrie française, une richesse et un fondement humain qui auraient contribué à structurer d’abord, à consolider ensuite, la convivialité nécessaire et souhaitable entre le monde musulman d’une part et l’Occident d’autre part.

 

Le refus obstiné, qui fut opposé à la vie de l’Algérie française, est révélateur d’une volonté stratégique : créer tout au contraire les conditions d’une confrontation inévitable entre le monde musulman et le monde non musulman.

Pour atteindre ce but, avant toute chose, il fallut freiner le développement du christianisme en Algérie française, pour le vaincre.

Ils l’ont finalement vaincu là-bas, en attendant de le vaincre ici, au nord de la Méditerranée.

Ils l’ont vaincu en imposant à Louis-Philippe d’interdire les conversions collectives que s’apprêtait à entreprendre le père Lavigerie.

Des hommes politiques contemporains, tout particulièrement les Occidentaux, refusent d’enregistrer l’identité réelle de la guerre d’Algérie. Conséquence : ils côtoient, ils subissent la révolution islamiste fondamentaliste actuelle, sans faire l’effort de l’analyser. Ils ne sont pas en mesure d’affronter cette révolution, parce que selon toute évidence, ils ne jouissent pas de la richesse intellectuelle et spirituelle pour la comprendre.

Ils exhibent tout au contraire une carence d’informations, une carence d’inspiration qui les situe en permanence à côté de cette révolution.

Leur comportement, nous l’avons souligné pendant des décennies, évoque une pathologie autistique chronique. On les voit développer parfois des projets ambitieux, des initiatives brillantes, des perspectives de gestion capitaliste supposée efficace. Ils sont en réalité, tout le temps, hyperactifs, mais ils stagnent à côté du normal. A côté du fondamental, à côté de la réalité de la vie.

Nous, les anciens du combat pour l’Algérie française, tirons encore aujourd’hui un grand profit de la lumière générée par cet astre à jamais éteint, que fut l’Algérie française.

Une lumière résiduelle certes. Mais une lumière efficace, qui suffit pour quelques temps encore. Une lumière qui survit à son astre générateur que fut l’Algérie française.

C’est bien cette lumière non encore épuisée qui nous permet d’éviter de plonger dans un oubli mortel.

Nous sommes en effet capables d’identifier historiquement et spirituellement l’identité de la révolution que l’on veut nous imposer aujourd’hui. Parce que nous l’avons affrontée « là-bas ».

C’est sans doute pour cette raison que nous restons l’objet d’un ostracisme forcené, haineux, de la part de ceux qui ne voient rien.

Parce qu’ils ne disposent pas des moyens intellectuels de voir.

Il nous est donc imposé de refuser le silence auquel on prétend nous soumettre.

Dans quel but ?

Ne soyez pas surpris de la réponse que j’ose vous proposer.

Dans le but d’éviter à tout prix la naissance d’une nouvelle OAS.

Une OAS européenne, occidentale, supranationale et universelle.

Une OAS qui se structurerait en vue d’un combat ultime.

Car cette OAS n° 2, comme ce fut le cas pour l’OAS n° 1, serait confrontée à des drames que nous serions dans l’obligation de combattre par d’autres drames nécessaires à notre survie.

 

Un combat ultime nous attend.

Celui de protéger l’Occident tout entier contre la conquête idéologique et la mutation spirituelle qui nous menacent.

Que l’on se serve de notre vécu.

Nous vous le racontons souvent car il nous appartient de vous le faire connaître.

Nous vous l’offrons en toute sincérité et en toute humilité.

Notre combat fut un combat « symbole », un combat avertisseur.

C’était le temps glorieux de l’Algérie française !

Une grande page d’histoire qu’il faut comprendre au mieux possible.

Une page d’histoire que je refuse de tourner à jamais. Car elle est riche d’hier mais surtout, riche de demain.

 

Jean-Claude PEREZ

Nice le 8 février 2017

 

[1]FNF : Front National Français

[2]RPF : Rassemblement du Peuple Français

[3]OAS : Organisation Armée Secrète (c’est un rappel évidemment)

[4]1er REP : Premier Régiment Etranger Parachutiste

[5]BCR : Bureau Central de Renseignement

 

BIBLIOGRAPHIE N° 1

N’hésitez-pas à consulter le site du Cercle Algérianiste de Nice et des Alpes Maritimes et tout particulièrement, la classification et études de Raphaël PASTOR et Hervé CUESTA.

BIBLIOGRAPHIE

L’assassinat de l’Algérie française, terreau de la conquête islamiste actuelle. 2012

Un des livres du cinquantenaire, à lire et à faire lire.

Vérités tentaculaires sur l’OAS et la guerre d’Algérie

Stratégies et tactiques, 2006 ; 2e Edition

Cet ouvrage a été d’un grand recours dans la rédaction de cette étude

L’islamisme dans la guerre d’Algérie

Logique de la Nouvelle Révolution Mondiale, 2004

Le sang d’Algérie

Histoire d’une trahison permanente, 2006 ; 2e édition

Debout dans ma mémoire

Tourments et tribulations d’un réprouvé de l’Algérie française, 2006 ; 2e édition

Attaques et Contre-attaques

Vérités tentaculaires sur l’OAS et la guerre d’Algérie II, 2008

Editions Dualpha

Boite 37

16 bis rue d’Odessa

75014 PARIS

Tel. : 09 52 95 13 34 - Fax : 09 57 95 13 34

Mail : infos@dualpha.com

Site internet : www.dualpha.com

Vous pouvez prendre connaissance des deux interview accordées par Jean-Claude PEREZ :

- la première à Monsieur Olivier CAZEAUX : sur Internet tapez « OAS, le docteur PEREZ parle » ;

- la seconde, à Monsieur BESSOU dans le cadre de la préparation d’un film. Monsieur BESSOU a livré à Jean-Claude PEREZ tout le matériau de son exposé visible sur le site www.jean-claude-argenti-sauvain.com.

 

BIBLIOGRAPHIE N° 2

Cette étude n° 20 constitue la dernière d’un cycle d’études que j’ai regroupées dans un « CYCLE DE L’ADIEU ».

Un cycle de 21 études en réalité, dont je me permets de rappeler les titres

Introduction L’agonie des cathédrales

Etude n° 1 L’inévitable engagement

Etude n° 2 Du cimetière d’El Kettar au centre de Bab-El-Oued

Etude n° 3 De la visite de Georges Bidault à Alger (19 décembre 1959) à « la prière d’adieu du Prophète »

Etude n° 4 La deuxième faute d’Achard – Celle qui aboutit à l’arrestation du général Salan

Etude n° 5 La première faute d’Achard – Du rôle des « communistes franquistes d’Algérie »

Etude n° 6 Les conséquences encore actuelles de la première faute d’Achard

Etude n° 7 Premier véritable exil encore occulté des juifs d’Algérie : « Les Aurès, 698 »

Etude n° 8 Deuxième exil allégué des juifs d’Algérie : 1830

Etude n° 9 Troisième exil volontaire en 1865 des juifs d’Algérie, suivi d’un quatrième exil théorique des juifs d’Algérie en 1870 »

Etude n° 10 Bases identitaires et fondamentales de la guerre d’Algérie

Etude n° 11 L’Occident chrétien et l’Occident musulman : la France… fille… ou mère de l’église….

Etude n° 12 A propos d’un double faux exil des juifs d’Algérie imputable à la France, selon les écrits de notre accusateur – 1ère partie

Etude n° 13 A propos d’un double faux exil des juifs d’Algérie imputable à la France, selon les écrits de notre accusateur – 2ème partie

Etude n° 14 A propos d’un double faux exil des juifs d’Algérie imputable à la France, selon les écrits de notre accusateur – 3ème partie : troisième et quatrième exils théoriques

Etude n° 15 A propos d’un double faux exil des juifs d’Algérie imputable à la France, selon les écrits de notre accusateur – 4ème partie : cinquième et dernier exil théorique des juifs d’Algérie

Etude n° 16 Fondement capitaliste et antichrétien exclusif de l’assassinat de l’Algérie française – Le traquenard de la loi du 4 février 1919

Etude n° 17 Occident et Occident musulman : Origine ?.... Utopie ?..... Réalité ?....

Etude n° 18 L’AML : l’Association des Amis du Manifeste de la Liberté, installée par De Gaulle à Alger en 1943 ….. Phase historique majeure dans la genèse du jihad islamiste contemporain

Etude n° 19 Hier … la décadence des wisigoths espagnols généra l’islamisation endogène de l’Espagne…. Demain….. la décadence occidentale… est-elle sur le point de générer une soumission de l’Europe au jihad islamiste ?

Etude n° 20 Identité réelle du 13 mai 1958 à Alger : une offensive jihadique majeure

Aurais-je le loisir ou la possibilité d’amorcer un « Cycle de l’Adieu n° 2 ? »

Après tout, le savoir, le vécu, et les interprétations historiques de celui que je fus et qui s’est retrouvé à la tête d’une responsabilité nationale et dramatique, en tant que chef de l’ORO (Organisation du Renseignement et des Opérations de l’OAS), peuvent apporter des éclairages nécessaires à la connaissance d’une page historique et dramatique de notre histoire. Eclairages que certains s’entêtent à négliger.

Parce que, le plus souvent, ils se soumettent à d’autres relations plus complaisantes du drame de l’Algérie française.

Ils adhérent ainsi à la réalité de l’euthanasie que l’on a fait subir à la France sud-méditerranéenne.

Euthanasie à l’origine d’un risque majeur : la décadence totale de l’Occident.

Mis en page le 08/02/2017 par RP.