Veritas
Comité pour le rétablissement
de la vérité historique sur l'Algérie Française
Lettre ouverte à M. Mouloud Aounit Président
du MRAP
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
Après avoir pris connaissance de votre lettre
ouverte adressée au Ministre des Anciens Combattants, auquel
vous teniez à exprimer votre indignation devant l'autorisation
donnée à l'association A.L.L.O., (Anciens du Lycée
Lamoricière d'Oran) de ranimer la flamme sous l'Arc de Triomphe
à Paris, ce jour, 5 juillet 2006, 44ème anniversaire
du plus abominable et du plus barbare génocide raciste du
siècle, nous sommes sidérés de votre comportement,
alors que nous attendions de votre part, en tant que Président
d'un mouvement contre le racisme, le soutien total aux malheureuses
victimes (plus de TROIS MILLE TROIS CENTS aux dernières évaluations !).
Vous fondez votre principal argument d'opposition
sur le fait que l'ADIMAD aurait relayé l'information et appelé
à participer à la manifestation. Toutes les associations
de rapatriés, dont la nôtre, ont fait de même,
tant « ce lourd passé de vies humaines écrasées
» est encore vécu par tous les Français d'Algérie
« comme une immense plaie » incicatrisable !
Il n'est pas question de célébrer, le 5 juillet,
la mémoire de M.M. Degueldre, Bastien-Thiry, Dovecar et Piegts,
bien que les attentats commis par la Résistance française en Algérie,
en temps de guerre, n'aient pas fait la moitié des victimes de ce
seul 5 juillet à Oran que nous pleurons, aujourd'hui.
Nous évoquons et voulons rendre aussi hommage,
aux victimes françaises de l'après 19 mars, toutes
ethnies confondues, qui se chiffrent, non pas par milliers, mais
par centaines de milliers. A Oran le 5 juillet 1962, des Français,
de toutes confessions, furent étouffés dans des fours,
gelés dans des frigos, crochetés par la gorge aux
abattoirs, débités et vendus dans des boucheries,
sciés dans des menuiseries, dépecés par des
mauresques qui arboraient des ceintures de peau humaine. De jeunes
enfants ficelés dans des sacs de pommes de terre furent jetés
sur la chaussée pour y être écrasés !
Combien de femmes ont subi les pires sévices, presque toujours
jusqu'à la mort... ».
L'horreur de ces faits est quasi inimaginable...
elle n'est pourtant qu'un pâle reflet de ce qui s'est passé pendant
cette funeste journée qu'on peut mettre au compte d'une infâme complicité
gaullo-FLN et que ne tiennent à commémorer ni la France, ni l'Algérie,
tant l'odieux le dispute à la barbarie.
Mais il y a pire et nous n'oublierons pas de ranimer
cette flamme pour d'autres victimes que celles du 5 juillet, victimes
pour lesquelles, jamais, nous n'avons entendu, ou lu, un mot de
pitié de votre part. On les appelait Harkis, et CENT CINQUANTE
MILLE , au minimum, d'entre eux furent massacrés, souvent
avec leurs familles entières, mais ils ne furent pas les
seuls... SIX MILLE, élus algériens devaient périr
dans les mêmes conditions, et vous savez très bien
comment, sous vos faux airs d'humaniste offusqué :
Les plus vieux supplices d'Arabie furent ressuscités
pour éliminer ces êtres humains après les avoir fait souffrir parfois
des jours entiers, ils furent enterrés vivants, brûlés, ébouillantés,
roués de coups... Ils ont dû supporter des sauvageries inédites aux
antipodes de la dignité de l'homme que vous prétendait défendre...
Vous défendez, affirmez- vous, les droits
de l'homme, mais lesquels ? La discrimination que vous pratiquez,
ainsi que l'incitation à la haine qui pourrait vous valoir
des poursuites judiciaires, sont totalement incompatibles avec les
principes que vous prétendez défendre. Les victimes
des massacres d'Oran, les massacres qui ont eu lieu en Algérie
dans les mois qui ont suivi la proclamation d'un cessez le feu unilatéral
face à la barbarie, le fait que vous n'ayez que mépris
pour ces centaines de milliers de victimes, et que louanges pour
leurs bourreaux, nous dispense de saluer le « Raminagrobis
» qui dissimule si mal la haine derrière la feinte
des grands principes humanitaires.
JOSEPH HATTAB PACHA
Dernier Maire de la Casbah et descendant d'Hussein Dey |
ANNE CAZAL
Journaliste-écrivain
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