« Le pays occupé par les Français sera,
à l'avenir, désigné sous le nom d'Algérie.
Les dénominations d'ancienne régence d'Alger et de possessions
françaises dans le nord de l'Afrique cesseront d'être
employées dans le cadre des correspondances officielles...
»
(Circulaire du ministère
de la Guerre, 14 octobre 1839)
Tous les ans, dès qu'arrive le mois de mars, j'ai
une pensée pour les funestes accords d'Evian, signés
- unilatéralement - le 18 mars 1962 pour application le
lendemain. Ces accords signifiaient l'abandon pur et simple de notre
belle Algérie française aux égorgeurs du FLN
(1).
Et dire qu'il y a, chez nous, des gens assez lâches, assez tarés,
assez pourris moralement (voire les trois) pour oser défiler
tous les 19 mars au nom d'une soi-disant réconciliation entre
les Français et les Algériens. Ils honorent une trahison !Ce
qui n'empêche pas que, très régulièrement,
des « banlieues de non-droit » subissent des débordements,
des bagarres, des corridas urbaines, des saccages, des pillages, de
la part de ressortissants maghrébins qui n'auraient assurément
pas osé faire ça chez eux.
Quand ils sont identifiés comme Algériens,
quelques pisses-copies - toujours de gauche - nous expliquent que
c'est tout à fait compréhensible : les Algériens
ont « une revanche à prendre » puisque nous les
avons occupés « illégalement » en 1830,
puis, durant 132 ans, nous avons pillé leur pays et détruit
leur culture. C'est aussi l'avis de l'avorton présidentiel
qui parle même de « crime contre l'humanité »
et compare la conquête de l'Algérie à ... la Shoah.
Il fallait oser !
Mais, quand les choses vont mal chez nous, rien ne vaut un coup de
repentance pour culpabiliser le « Souchien »
(que ceux d'en face appellent « Sous chien »).
Je vais donc, une fois de plus, rappeler quelques vérités
historiques à ces ignares.
Jusqu'à l'arrivée des Français en 1830, l'Algérie
en tant que telle n'existait pas et le nom d'« Algérie
» n'existait pas non plus ; il a été « inventé
», si je puis dire, par une circulaire du ministère de
la Guerre, en date du 14 octobre 1839, cité en préambule
de cet article.
La
région, avant l'arrivée des Français, c'est une
province en totale déshérence politique, en faillite
aussi bien humaine que sociale. C'est un vulgaire repaire de pirates
qui paie un tribut au sultan de Constantinople. Les relations entre
l'Europe et ce coin d'Afrique du Nord ont été, depuis
la nuit des temps, des plus tumultueuses.
Au début du XVIe siècle, un corsaire établi
à Alger, Khayr-al-Din, dit « Barberousse
», a fait allégeance au sultan de Constantinople. Puis
les Turcs ont administré la régence d'Alger à
laquelle ils ont imposé la présence de leurs garnisons
et le paiement d'un tribut annuel par les chefs arabes.
En 1541, excédé par le développement de la piraterie
et par les razzias de chrétiens vendus comme esclaves, Charles
Quint débarquait avec 20 000 hommes à proximité
d'Alger.
Cette
expédition fut un échec mais l'histoire a retenu qu'un
seigneur espagnol, Ponce de Balaguer, dit « Savignac »,
planta sa dague sur la lourde porte « Bab Azoun » qui fermait la
citadelle d'Alger et s'écria : « Nous reviendrons ! ».
Cette promesse, par bravade, sera tenue par les Français en
1830. Mais nous n'en sommes pas là , pas encore...
Peu après, les Espagnols s'installent à Oran, qu'ils
conserveront jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
Entre-temps, les Marseillais (et les Génois) se sont fait attribuer
le monopole du commerce avec la régence d'Alger. Dès
1553, le privilège concédé aux Marseillais a
été étendu à « toute la côte
de Barbarie » (sic). Cette convention, renouvelée par
le sultan en 1582, assurait aux Français la possession de quatre
établissements : Bône, La Calle, le Bastion de France
et le Cap Rose. Moyennant le paiement d'un tribut de 1 500 écus
d'or, on leur garantissait une tranquillité... très
relative.
Les Deys d'Alger, en dépit des traités signés,
qu'ils n'ont jamais respectés, encourageaient la piraterie
- la guerre de course - fort lucrative et qui entraînait peu
de représailles.
En 1664, Colbert chargea le duc de Beaufort d'occuper une partie des
côtes algériennes, sans grand résultat. En 1683,
Duquesne vint bombarder Alger.
-2-
En
guise de réponse, les Algériens, au nom de leur belle
religion « de tolérance, d'amour et de paix »,
attachèrent le père Le Vacher, qui faisait fonction
de consul de France, à la bouche d'un canon et ouvrirent le
feu.
En 1690, des envoyés du Dey viennent à Versailles pour
rassurer le Roi Louis XIV : les choses semblent s'arranger mais
à Alger, les Barbaresques continuent à rançonner
les navires européens.
Pendant tout le XVIIIe siècle, Français,
Anglais et Hollandais vinrent bombarder, toujours sans la moindre
efficacité, les côtes algériennes. En 1767, ce
fut le tour des Vénitiens, suivis des Danois en 1770 et 1772.
En 1774, l'Espagne envoya 20 000 hommes.
Cette expédition n'eut pas plus de résultat que celle
de Charles Quint.
Finalement, la Hollande, le Portugal, le Royaume de Naples, la Suède,
le Danemark et même les Etats-Unis payèrent tous les
deux ans un tribut au Dey d'Alger pour assurer à leurs navires
une relative immunité. L'Angleterre et la Hollande fournissant
au Dey des armes et des munitions (2).
En 1790, il fut question de renouveler le traité de paix (non
respecté par Alger) conclu cent ans auparavant avec Louis XIV.
A cette occasion, le comte de Kercy,
consul de France, écrira :
« Les temps ne sont pas éloignés où
la France élèvera enfin la voix et, au lieu de se soumettre
aux demandes du Dey, osera elle-même en faire ».
En 1801, enfin, un nouveau traité de paix était conclu
entre Alger et Paris. Il stipulait la liberté du commerce et
la suppression de l'esclavage. Il n'eut pas plus d'effet que les précédents.
Quelques mois plus tard, la piraterie recommençait avec la
capture de deux bricks français.
Bonaparte se fâcha et envoya une division navale devant Alger
avec une lettre pour le Dey :
« J'ai détruit l'empire des Mameluks parce qu'après
avoir outragé le pavillon français, ils osaient demander
de l'argent... Craignez le même sort... Si vous refusez de me
donner satisfaction, je débarquerai 80 000 hommes sur vos côtes
et je détruirai votre régence. Ma résolution
est immuable ».
Le Dey adopta un profil bas mais, dès 1807, les relations se
gâtent à nouveau entre Alger et la France. Dans un courrier,
Napoléon informe les Russes, devenus ses alliés, qu'il
est « décidé à en finir avec les
Barbaresques ». Et il charge même un officier du
génie, le commandant Boutin, d'étudier les possibilités
d'un débarquement. C'est Boutin qui proposera la baie de Sidi-Ferruch,
à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Alger.
La
piraterie en Méditerranée est évoquée
par les Etats européens, à Londres en 1816, puis à
Aix-la-Chapelle en 1818 et les bombardements reprennent. En 1816,
Lord Exmouth, à la tête d'une escadre anglaise, coule
la plupart des navires algériens et envoie 34 000 boulets de
canon sur la ville.
Le Dey ruse encore : il relâche aussitôt 1 200 captifs
chrétiens et promet d'abolir la guerre de course. Cette promesse,
comme les précédentes, ne sera pas tenue.
Deux ans plus tard, les Algériens se saisissent de deux navires
battant pavillon pontifical (3), puis ils arraisonnent deux navires
français. Le roi Charles X, furieux, décide d'intervenir.
Le 29 octobre 1826 la frégate « La Galatée »
apporte un ultimatum au Dey, qui, une nouvelle fois, fait semblant
de s'amender... mais la piraterie continue.
On a écrit que la conquête (en juillet 1830) avait été
décidée à la suite d'un malencontreux coup d'éventail
donné à un consul affairiste en... 1827.
C'est absolument faux ! Les auteurs sérieux disent tous qu'il
fallait saisir un prétexte pour faire cesser les actes de piraterie.
La décision de conquérir Alger résulte, en fait,
d'une imbrication de motifs politiques : la relance de la piraterie,
en 1821, qui demande des tributs aux Etats européens et impose
le droit de visite des bateaux. Puis le pillage et la confiscation
de notre comptoir de la Calle...
Les buts définis par le ministre Polignac sont d'ailleurs très
clairs : « Destruction de l'esclavage, de la piraterie et des
tributs... sécurité de navigation... rendre le rivage
de cette mer à la production, à la civilisation, au
commerce, à la libre fréquentation de toutes les nations...
».
C'est on ne peut plus normal ! Et c'est parfaitement louable !
Si l'Algérie est devenue un pays prospère - du moins
jusqu'à son indépendance - elle le doit à la
France. Et si les Franco-Algériens - ces « Français
de papiers » qui ne manquent pas une occasion de se dire plus
algériens que français - pensent le contraire, qu'ils
retournent vivre en Algérie.
-3-
Et s'ils préfèrent la chorba (c'est leur droit après
tout !), qu'ils aillent la manger chez eux et qu'ils arrêtent
de cracher dans NOTRE soupe ! Quant aux salopards, « porteurs
de valises », collabos, et autres « idiots utiles »
du FLN, je leur rappelle, une fois de plus, qu'ils sont des traîtres.
Le mois dernier aura vu la disparition d'Hervé Bourges - ex-conseiller
d'Ahmed Ben Bella - et de Jean Daniel, grand pourfendeur de l'Algérie
française : deux collabos que François Mitterrand a
décoré de la Légion d'honneur. Les socialistes
ont toujours placé l'honneur en dessous de la ceinture.
Qu'on me permette, aujourd'hui, d'avoir une pensée pour le
1,5 million de « pieds-noirs » qui, en juillet 1962, n'a eu le choix
qu'entre « la valise ou le cercueil » ; pour les 18 500
soldats français tombés sur la terre algérienne
entre 1954 et 1962 (4) ; pour les 120 à 150 000 harkis et
leurs familles, abandonnés par la France, torturés et
assassinés par les égorgeurs du FLN ; pour les 3 000
disparus lors de l'Indépendance algérienne ; pour ces
femmes enlevées à Oran le 5 juillet 1962 et qui ont
fini leur vie dans les bordels de l'ALN (5)... et pour toutes les
victimes de cette trahison gaulliste.
Monsieur Macron déclare à
l'envi qu'il ne porte pas « le poids de notre héritage
colonial » car il est né bien après notre
décolonisation. C'est parfaitement exact, alors, la moindre
des choses serait que, sur des sujets dont il ne sait RIEN, il ferme
sa gueule !!!
Il est nul en histoire et en géographie - il a même pris
la Guyane pour une île - aussi je me permets de lui conseiller
la lecture de mon « Hommage à NOTRE Algérie française
» (6). Il aborde des sujets qu'on n'étudie pas à
l'ENA. Je ne suis pas « pieds-noirs
», je n'avais que 12 ans lors des accords d'Evian mais, contrairement
à l'avorton présidentiel, j'ai cherché à
comprendre.
Vous me direz que de Gaulle, lui aussi, disait avoir compris les «
pieds-noirs » en 1958...
Eric de Verdelhan
1)- FLN : Front de Libération nationale algérien.
2)- Pendant sa lutte contre les Français, Abd-el-Kader
bénéficiera d'un approvisionnement important en fusils
et munitions de l'Angleterre. Les historiens n'en parlent jamais,
pourquoi ?
3)- Le « Sant'Antonio »
et le « San Francesco de Paolo ». Le Dey s'était
pourtant engagé à respecter les navires du Pape.
4)- Dont 6 500 appelés du contingent. Ce chiffre de 18 500
n'englobe pas les supplétifs et les tués de la Légion
étrangère.
5)- ALN : Armée de Libération nationale, bras armé
du FLN.
6)- « Hommage à NOTRE Algérie française
» Editions Dualpha ; 2019.