NOTE A L'ATTENTION
DES FAMILLES DE DISPARUS
Plus de quarante ans après la signature
des accords d'Evian et l'accès à l'indépendance
de l'Algérie vient l'époque des bilans.
Les trois objectifs majeurs poursuivis pendant ces quatre décennies
ont été
-le refus par notre communauté d'accepter la date du
19 mars comme celle marquant la fin de la guerre d'Algérie,
-la reconnaissance de la dette morale de l'Etat français
à l'égard de la communauté harkie,
-la levée d'un silence de plus en plus pesant planant
sur les enlèvements et plus particulièrement après
le dit cessez-le-feu
Ce travail fut mené par diverses associations mais aussi
par des initiatives privées.
En '2002, la presse, la radio, la télévision ont bien
voulu accepter les témoignages de familles frappées
par ces draines.
Des démarches sont entreprises pour montrer notre détermination
avant l'ouverture de lannée de l'Algérie et nous avons
demandé :
-la publication du rapport du comité international de
la Croix Rouge,
-l'accès aux archives pour les familles,
-la création d'une commission d'enquête ayant pour
mission d'établir un rapport sur le sort réservé
aux Français enlevés,
-la reconnaissance de la souffrance morale et des préjudices
subis par les familles et en particulier par les enfants mineurs
au moment des faits.
Le groupe de recherche constitué en octobre 2002 a obtenu
la publication du rapport du CICR en février 2003. Ce rapport
resté secret jusqu'à cette date présente un
aspect historique et humanitaire. Il montre que la Croix Rouge n'a
pas ménagé ses efforts pour venir en aide aux familles,
souligne les difficultés rencontrées (individus sans
scrupules qui ont monnayé de fausses informations) et l'impossibilité
d'accéder à une vingtaine de camps placés sous
l'autorité de l'armée.
Parallèlement à ce rapport, il a été
admis un assouplissement de la consultation des archives avant l'expiration
du délai de soixante ans pour les familles directement concernées.
C'est ainsi qu'au cours du premier trimestre 2004 celles-ci ont
commencé à déposer des demandes de dérogations
auprès du Ministère des Affaires Etrangères
qui leur a adressé copie du dossier donnant suite à
leur demande.
Nous 'venons d'apprendre que dans le cadre du devoir de mémoire
le Ministère des Affaires Etrangères vient de publier
la liste des disparus ou présumés disparus en Algérie.
Cette liste a été établie d'après les
documents ou dossiers nominatifs provenant du secrétariat
d'Etat aux Affaires Algériennes et en fiches individuelles
d'enquête établies par le CICR. Une liste de 3192 noms
de personnes peut être consultée sur le site des Affaires
Etrangères.
Les demandes de dérogation de communication
du dossier nominatif du disparu doivent être adressées
à:
Madame le Directeur des
Archives du Ministère des Affaires Etrangères
37 quai d'Orsay 75700 Paris 07 SP
Un document attestant de la filiation ou du lien
de parenté du demandeur (par exemple : copies du livret de
famille, du livret militaire, extrait de naissance ou de mariage,
fiche d'état civil) devra être joint à la demande
ainsi qu'une enveloppe de format A4 libellée au nom et adresse
du requerrant.
Consultation du site Internet des Affaires
Etrangères :
www.diplomatie.gouv.fr/archives/dossiers'disparus_aloerie/'disparus_algérie.html
Il reste donc à régler la création
de la Commission Mixte plus élargie que le Comité
des Sages préconisé par Monsieur Dieffenbacher et
la reconnaissance par l'Etat de la souffrance morale et des préjudices
subis.
Dans le volumineux dossier remis
à Monsieur Dieffenbacher nous avons fourni toutes les pièces
à conviction
- irréfutables- pour étayer notre point de vue. Ce
parlementaire a conclu : " Il est essentiel de tout faire
pour répondre aux attentes si légitimes, si fortes
et si dignes des familles et des associations. "
Le droit de savoir est désormais
inscrit dans toute société du vingt et unième
siècle et revendiqué dans tous les pays et dans tous
les domaines politique, judiciaire et même en matière
de santé.
Les familles des enlevés portés disparus
ont le droit de savoir et donc de connaître avec précision
le sort qui a été réservé à leurs
proches.
Les familles concernées
peuvent donc se rapprocher du Ministère des Affaires Etrangères
et il leur
est demandé dans la mesure du possible de bien vouloir informer
les associations des résultats de leurs recherches.
Ce travail peut nous permettre d'avoir plus de
poids auprès des autorités car beaucoup de chemin
reste encore à parcourir pour que la reconnaissance de notre
souffrance et de celle de nos enfants soit enfin établie.
Pour tout complément d'information ou communication de dossier
vous pouvez joindre :
Colette DUCOS ADER
BP 35 Arcachon St Ferdinand
33314 ARCACHON CEDEX
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