Les vœux du président pour 2017
L’année 2016 restera, c’est à craindre, une année sombre
du fait de l’enlisement de la France et du naufrage de l’Europe.
Comme un navire pris dans la tempête, notre pays a continué d’être secoué
tout au long de l’année écoulée par les difficultés d’ordre économique et
social qu’il connaît depuis trop longtemps et par les avatars de l’Europe et du
Monde.
Naufrage de l’Europe avec la sortie du Royaume-Uni, le manque d’unité poli-
tique qui la divise et se traduit notamment par son absence d’influence sur
l’abominable guerre du Moyen Orient et par ses profondes divisions quant au
traitement des « migrants ».
Enlisement de notre pays en proie à la psychose de l’attentat islamique et
marqué par la fin calamiteuse d’un quinquennat condamné de toutes parts et, en
ce qui concerne notre communauté, par l’absence de la reconnaissance qu’elle
attend toujours de la faute et de la responsabilité de l’État pour les crimes
commis il y a 55 ans, les 26 mars et 5 juillet 1962.
Certes et heureusement, aux Invalides, au cours de la journée nationale qui
leur a été justement consacrée le 25 septembre 2016, les représentants de nos
compatriotes Harkis ont entendu le chef de l’État admettre la responsabilité de
la nation pour l’abandon ignominieux dont ils ont été les victimes ; cette
reconnaissance, toutefois, ne couvrant pas toutes les fautes du pouvoir
gaulliste.
L’actuel hôte de l’Élysée s’y étant refusé malgré ses promesses et
préférant se livrer à l’abaissement de la repentance, nous ne cesserons de
demander l’entière réparation de ces crimes jusqu’à ce que cette reconnaissance
soit officiellement proclamée par le prochain président de la République et
qu’elle soit accompagnée d’actes qui la mettent en œuvre.
Et l’année 2016 nous laissera surtout le triste souvenir du massacre de la
Promenade des Anglais le jour de la fête nationale, qui nous a tous replongé
dans le souvenir des atrocités que le FLN a fait subir aux nôtres.
Pour autant, ne sombrons pas dans un
pessimisme excessif et donnons-nous des raisons de croire à de meilleurs
lendemains. Notre association, qui entre dans sa 53e année d’existence, reste
vivace, forte de ses 10.700 membres, lecteurs assidus de leur chère revue, dont
ils assurent la pérennité. Je les en remercie vivement au nom de l’équipe
rédactionnelle, comme des administrateurs de l’association. Votre fidèle
soutien nous conforte dans notre volonté de maintenir le plus longtemps
possible les liens fraternels qui unissent tous les membres des Amitiés Oraniennes, malgré l’éloignement géographique qui fait
obstacle aux rencontres et en dépit des difficultés de la vie. En créant il y a
deux ans notre site internet nous avons voulu développer ces liens et le but
est progressivement atteint car le site, qui comporte de nombreuses rubriques
et notamment des albums de près de 500 photos de classe, connaît de plus en
plus de visiteurs et d’adhérents.
Nous comptons ainsi aujourd’hui plus de 250 inscrits dans l’espace abonnés,
qui ont accès aux archives de L’Écho de l’Oranie et peuvent retrouver les
éditoriaux et les articles des 368 numéros publiés
depuis sa création.
Par ailleurs, notre partenariat avec le CDHA se poursuit, donnant lieu à
des insertions régulières dans notre revue pour l’enrichissement de son fonds
mémoriel.
Comme tous les ans, nous avons été bien présents aux pèlerinages de
Notre-Dame de Santa-Cruz à Nîmes, pour l’Ascension, et, au mois de juin, à
celui de Dalias (Almeria) pour la première fois.
2017 sera probablement, avec l’élection présidentielle, l’année d’un
changement à la tête de l’État et d’une nouvelle majorité à l’Assemblée
nationale. Sauf revirement inspiré par de basses arrière-pensées électorales,
l’actuel président de la République ne reconnaîtra pas les crimes commis par
l’État contre les nôtres, comme nous l’avons attendu en vain de lui et de ses
prédécesseurs.
Le manque d’intérêt que les politiques, élus et gouvernants, accordent à
nos légitimes revendications ne résulte pas seulement du peu de cas qu’ils font
des attentes de notre communauté, considérée comme représentant aujourd’hui un
faible poids dans les urnes, mais procède aussi bien malheureusement du manque
profond d’unité d’action des diverses associations de rapatriés.
C’est pourquoi il est nécessaire, avant que les prochaines élections
n’interviennent, de créer une dynamique commune à nos associations pour
solliciter et obtenir un engagement ferme des prochains candidats à l’élection
présidentielle qui accepteront de le prendre.
Dans cette perspective il est souhaitable qu’en cette année 2017, nous
portions ensemble la « Charte nationale des rapatriés » émanant du Comité de
liaison des associations nationales de rapatriés (CLANR) dont le but ultime est
d’obtenir de ces candidats qu’ils s’engagent à satisfaire nos attentes et
revendications.
Bonne année à vous tous ! Que 2017 nous apporte plus de bonheur et de paix !
Jean-Claude SIMON
|