USQUE TANDEM
BOUTEFLIKA...
« Jusques à quand
Bouteflika abuseras-tu de notre patience ! »... Si le
sujet n'était pas si grave, on serait tenté
de parodier la fameuse invective du grand Ciceron à
l'encontre du triste sire qu'était Catilina :
« Usque tandem Catilina... ».
Oui ! Jusques à quand Bouteflika continuera-t-il ses
rodomontades ? Et surtout, jusqu'où le laissera-t-on
aller ?
Au mois de mai, c'est à Sétif, qu'il s'emporte
contre ce qu'il appelle « le colonialisme français
». Que lui reproche-t-il ? De s'être rendu coupable
d'un crime contre l'humanité, d'un crime comparable
au génocide nazi de la « Shoah ».
Au mois d'août, à Tlemcen, il persiste et signe,
et cette fois, dans un propos incendiaire à l'égard
de notre pays, il a l'outrecuidance d'affirmer que les Français
« n'ont pas d'autre alternative que de reconnaître
qu'ils ont torturé, tué, exterminé les
populations algériennes de 1830 à 1962 ».
Nos gouvernants ont-ils relevé les injures faites à
la France ?... Ont-ils seulement protesté lorsque Bouteflika,
invité à l'Assemblée Nationale, a bafoué
les règles les plus élémentaires de la
courtoisie, en traitant des citoyens français, les
harkis, nos frères de luttes et de souffrances, de
« collaborateurs ». Nos élus
ont-ils seulement protesté ? Ont-ils fait autre chose
que de baisser la tête et d'applaudir la péroraison
d'un acte d'accusation qui leur était servi à
domicile ?...
Un seul député, Monsieur Luca, des Alpes-Maritimes,
a réagi, exigeant des excuses pour ce manquement aux
règles de l'hospitalité accordée. Honneur
à lui pour son courage solitaire.
Et les autres ?
N'aurait-il pas fallu rappeler à Monsieur Bouteflika
le sens exact du mot génocide, qui est la destruction
méthodique d'un groupe ethnique, comme le firent les
nazis qui voulaient l'extermination du peuple juif, ou les
Turcs massacrant les Arméniens, ce que la France n'a
jamais permis sur la terre algérienne.
Certes, Monsieur Bouteflika s'inscrit dans le mouvement de
pensée d'une intelligentzia islamique radicale qui,
se sentant frustrée de ne pas avoir de génocide
comparable à celui des Juifs ou des Arméniens,
à exhiber aux yeux du monde bien-pensant, remonte maintenant
aux croisades, ou à défaut, au « colonialisme
français »...
N'aurait-il pas fallu rappeler à Monsieur Bouteflika,
les milliards engloutis par la France dans les immenses travaux
d'assainissement entrepris et menés à bien dans
les zones insalubres de l'Algérie ? Lui rappeler les
hôpitaux, les infirmeries, les dispensaires, les centres
de secours, les consultations itinérantes, disséminés
jusque dans les coins les plus reculés du pays ?
Abd-el-Kader, lui-même, au plus fort de sa lutte contre
les Français, remerciait les religieuses Trinitaires
pour les soins qu'elles apportaient aux femmes arabes... Mais
l'Emir, lui, était grand...
Faudrait-il lui rappeler les efforts de nos enseignants qui
acceptaient des postes isolés dans les bleds et les
djebels, et qui, dépassant leur mission de pédagogues,
se répandaient dans les douars pour soigner le trachome
endémique et la gale, sans parler de la lutte contre
les poux ? Combien d'entre eux ont trouvé la mort
des mains du F.L.N. pour services rendus ?
L'Echo de l'Oranie publiera bientôt la liste nominative
des 68 instituteurs assassinés.
N'aurait-il pas fallu lui rappeler le dévouement de
nos médecins de colonisation, préservant les
populations rurales avec désintéressement, soignant
maladies et infirmités, faisant reculer typhus paludisme
et choléra, et payant parfois de leur vie - les exemples
sont nombreux - leur générosité à
l'égard de fellahs misérables.
Mais pourquoi faire l'honneur de rappeler quoi que ce soit
à qui ne veut pas savoir ?
Adressons-nous plutôt aux princes qui nous gouvernent, à ceux qui
s'avancent dans la voie annoncée et politiquement correcte
d'un futur traité « d'amitié », plus soucieux d'éviter des
vagues que de parler net et de fâcher. Rappelons-leur
seulement qu'une politique qui accepte, sans les relever,
de telles offenses, de telles insultes, ne peut acquérir aucun
prestige ; qu'il n'y a aucune grandeur à abdiquer devant la
bassesse.
L'Echo de l'Oranie