Ces derniers temps, il s'est trouvé des "amis" de nos lecteurs,
pour leur faire remarquer que l'Écho de l'Oranie
manquait d'imagination, et donc d'originalité,
en reprenant sans cesse les mùmes thèmes
et les mùmes récriminations et qu'il serait
peut-ùtre plus vivifiant et salutaire pour tous
de voir notre journal aborder d'autres questions que
celles qui prennent le contre-pied des affirmations
politiques bien pensantes, si chères aux princes
qui nous gouvernent.
Par exemple, parmi ces sujets,
vouloir, coûte que coûte, insister
de façon récurrente sur le fait eue les
écoles, construites par la France jusque dans
les douars les plus reculés, n'ont pas joué
le rôle éducatif, encore moins le rôle
civilisateur que les défenseurs de la colonisation
veulent bien souligner, avec une insistance mal venue puisqu'elle n'est pas au goût du jour. Quelques fois, le
reproche exprimé n'est plus seulement désobligeant.
Il devient purement et simplement calomnieux
et diffamatoire.
Il y a quelques jours, une
radio périphérique de grande audience, donnait la parole
à ses auditeurs sur les problèmes de la colonisation.
L'un d'entre eux, se présentant sous le nom de Mohamed, déclarait "qu'il
en avait assez d'entendre parler d'Ïuvre civilisatrice,
qu'à Oran, où il était né, les indigènes musulmans n'avaient
pas le droit de fréquenter l'école ; que ses parents,
qui étaient forts intelligents, n'avaient jamais pu
s'élever dans la société, parce que les Français leur
avaient refusé l'accès à l'enseignement... et parodiant
sans doute, une formule atroce utilisée par les
nazis, il ajoutait : "Il y avait à Oran,
des rues interdites aux arabes et aux chiens".
Au lieu de faire remarquer à l'intervenant l'énormité
de telles déclarations, de lui signifier qu'il prenait
certainement les auditeurs pour des canards sauvages,
l'animateur de l'émission se bornait à remercier l'individu
pour "avoir bien voulu apporter son témoignage".
Et les "amis" de nos lecteurs voudraient que
notre journal ne s'impose pas, comme une mission sacrée,
le devoir de redresser à chaque fois, la vérité
? ...
Et les "amis" de nos lecteurs souhaiteraient
que nous abandonnions nos sempiternelles réfutations,
d'affirmations plus médisantes les unes que les autres
?
Après tout, peut-être pourrait-on reprocher
à l'Écho de l'Oranie d'opposer sa propre
version des faits, avec le même aplomb que nos
détracteurs avancent la leur. Ce serait notre
parole contre leur parole.
Pour répondre à ce reproche, notre éditorial
a fait appel à des témoignages qui -connaissant
leurs auteurs - ne souffrent pas la moindre contestation.
Ecoutons plutôt:
"S'il est, en Algérie, un domaine où
l'effort de la France ne se discute pas, cest
bien celui de l'enseignement. On doit dire que l'école
a été un succès certain. Les vieux
maîtres, les premiers instituteurs, ont apporté toute leur foi pédagogique,
sans arrière-pensée, et leur influence
a été extrêmement heureuse.
Qui a osé affirmer cela ? Abderrhamane
Farès...
Et avec la mùme conviction que celle de celui qui "témoignait"
que l'enseignement français n'aurait rien apporté aux
algériens, Belkacem Ibazizen ose proclamer devant nos
intellectuels bien pensants :
"La scolarisation française en Algérie
a fait faire aux Arabes un bond de mille ans".
Et d'autres
témoins, aussi dignes de foi, peuvent ùtre convoqués
à la barre du tribunal de l'Histoire, par exemple, sur
le rôle des colons qu'on a tant décriés et qu'on a tant
calomniés.
"En un siècle à force de bras,
les colons ont, d un marécage infemal mitonné
un paradis lumineux. Seul l'amour pouvait oser pareil
défi...
-Quarante ans est un temps honnête,
ce nous semble, pour reconnaître que ces foutus
colons ont plus chéri
cette terre que nous, qui sommes ses enfants."
... et c'est signé Boualem Sansal.
A ceux qui nient les efforts
considérables des Français pour faire de l'Algérie un pays moderne,
bien au-dessus des pays "frères" du
Moyen-Orient, Bachir Ben Yamed, directeur du journal
"Jeune Afrique" a le courage d'écrire
ÇA son indépendance, nul pays extérieur
au monde occidental, Japon et Afrique du Sud exceptés,
ne disposait d'une infrastructure aussi développée
que celle de l'Algérie."
Et Fherat Abbas d'insister en rapportant les propos
d'un homme d'État syrien : "L'uvre
de la France est admirable ! si la France était
restée vingt ans de plus, elle aurait fait de l'Algérie l'équivalent
d'un pays européen".
A ceux qui s'expriment
avec autant de mauvaise foi sur le rôle "néfaste"
des Français d'Algérie ; à ceux
qui veulent faire du Pied-Noir un suppôt du colonialisme,
"ce pelé, ce galeux d'où
venait tout le mal" Malika Boussouf, journaliste
rétorque :
"Si les Pieds-Noirs n'étaient pas partis
en masse, l'Algérie ne serait peut-être
pas dans l'état désastreux dans lequel
elle se trouve".
Enfin, au dernier carré de ceux qui
affirment que la
colonisation a eu des effets désastreux
sur l'Algérie et les Algériens, Boualem
Sansal, avec une affectivité qui l'honore, répond
: "Trente ans après l'indépendance,
nous voilà ruinés, avec plus de nostalgiques
que le pays comptait d'habitants et plus de rapetoux
qu'il n'y avait de colons ; beaucoup d'Agériens
regrettent le départ des Pieds-Noirs, s'ils étaient
restés, nous aurions, peut-être, évité
cette tragédie".
Mais s'il faut à
tout prix condamner la France; s'il faut à tout prix faire le bouc émissaire
d'un colonialisme éhonté; s'il faut à
tout prix que la France confesse sa faute et s'agenouille
devant ceux qui aboient, dans un geste de repentance
à la place du monde, alors, laissons l'acte d'accusation
et en même temps le mot de la fin, à Fherat
Abbas, ancien leader du F.L.N :
"La France a commis un crime ; elle a
livré le peuple algérien
aux tueurs et aux assassins"
L'Echo de l'Oranie