Le vendredi 22 février Mr Christian Estrosi convoquait les associations de Rapatriés, de Harkis et d'Anciens Combattants pour les informer de la suite qu'il comptait donner à la circulaire préfectorale lui enjoignant de pavoiser et de participer aux commémorations du 19 mars.

 

DISCOURS DE CHRISTIAN ESTROSI - REUNION DU 22 FEVRIER AU CUM
Après la circulaire aux Maires du département des Alpes-Maritimes du préfet

  Mesdames et messieurs les présidents et membres d’associations de Rapatriés et de Harkis et du monde combattant, Chers amis,

J’ai bouleversé mon programme de ce jour à réception de la circulaire aux Maires du département des Alpes-Maritimes relative au 19 mars. Par ce document, le Préfet rappelle que la loi du 6 décembre 2012 a institué le 19 mars : Journée nationale du Souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

   Il demande que les bâtiments publics soient pavoisés. Cette demande nous heurte toutes et tous profondément et c’est la raison pour laquelle je vous ai réunis en urgence. Vous le savez, dès que j’avais eu connaissance de la proposition de loi émanant du groupe socialiste au Sénat, j’avais dénoncé par un communiqué de presse du 12 octobre dernier cette démarche qui nous blesse. Je m’élevais contre un tel projet qui avait pour conséquence de diviser la communauté nationale. Je rappelais avec force que le nombre de victimes et de disparus s’est amplifié après le 19 mars 1962. J’appelais en votre nom, dans ce communiqué les plus hautes autorités de l’Etat à mesurer les conséquences que comporterait l’adoption de la proposition de loi du groupe socialiste du Sénat et à renoncer à cette initiative nuisible en termes de respect de la cohésion nationale, en la retirant sans tarder de son ordre du jour. Nous n’avons hélas pas été entendus. Mais je veux vous dire avec force que je ne me plierai pas aux recommandations de cette circulaire et que la Ville de Nice ne sera pas pavoisée.

   De là même manière, aucune cérémonie ne sera organisée par la Ville le 19 mars. Je sais qu’en disant cela, je prends un risque ! Et bien ce risque, je le prends et je l’assume. Dans ce combat, je suis et serai à vos côtés, comme je l’ai toujours été. Pendant l’année de Cinquantenaire du Rapatriement des Français d’Algérie, j’ai voulu que la mémoire de ces évènements douloureux soit enrichie de multiples apports. Avec les associations de Rapatriés et de Harkis, nous avons organisé, tout au long de cette année 2012, une commémoration exemplaire d’objectivité et de vérité. Dès le 11 novembre 2011, j’ai souhaité que soit rendu un véritable hommage à l’Armée d’Afrique, dont tant de combattants versèrent leur sang, au cours des deux guerres, pour que la France soit un pays libre aujourd’hui. Auparavant s’était tenu à mon initiative, au mois de juin 2009, un colloque sur les Disparus. Ce fut un moment d’intense émotion, où les vérités trop longtemps cachées furent enfin dites. Les thèmes du peuplement de l’Algérie, des Accords d’Evian, des évènements tragiques du 5 mars 1962, des Harkis, de l’Exode, et bientôt du contingent et de l’armée viennent compléter ce travail exigeant et nécessaire. Désormais, une œuvre commémorative à la Mémoire des Français d’Algérie, mais aussi du Maroc et de la Tunisie, se dresse sur la Promenade des Anglais, face au Centre Universitaire Méditerranéen. Elle vient rappeler que nos compatriotes durent quitter l’Algérie dans la douleur et qu’ils ont tenu et tiennent encore, par l’action de leurs enfants et petits enfants, un rôle majeur dans le développement de notre Ville, de notre Métropole, de notre Département, de notre Pays. Le 5 juillet 2012, deux offices à la Mémoire des Victimes et des Disparus ont été célébrés à Nice, l’un à l’église Saint Pierre d’Arène et l’autre à la grande synagogue de la rue Deloye. Un peu plus de cinquante ans après les tragiques évènements d’Oran et, disons le mot : le massacre du 5 juillet 1962, comment supporter que l’on nie la vérité la plus élémentaire ? Car il y eut encore beaucoup de morts et de disparus après la date du 19 mars 1962. La signature des Accords d’Evian, respectés unilatéralement par la France, marqua le début d’enlèvements et du massacre de plus de trois mille civils européens et de soixante mille harkis. La date du 5 décembre représentait, depuis l’année 2003, la journée nationale d’hommage aux morts de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie. Le choix du 19 mars constitue pour le monde combattant et les Rapatriés un véritable déni de vérité. Elle représente pour nos amis Harkis le début d’un calvaire dont nous savons tous maintenant qu’il fut horrible. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu marquer notre désapprobation la plus totale quant à cette démarche qui divise le pays et jette le trouble sur des évènements douloureux qui n’appellent rien d’autre que le Respect, la Mémoire et la Vérité. Je défendrai à toujours vos côtés la démarche de vérité qui est la nôtre. Je vous le dois, et nous tous le devons aux Victimes et aux Disparus. Car nous ne les oublierons jamais.

   Je vous propose à présent de nous recueillir devant l’œuvre commémorative à la Mémoire des Français d’Afrique du Nord qui fait face à la Méditerranée


  Communiqué du maire et des associations

 

                     

 

Nice, le vendredi 22 février 2013

    Communiqué de presse

 

 

 

Communiqué conjoint de Christian Estrosi, Député-maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur et d’associations de rapatriés et du monde combattant

 

 

 

Christian Estrosi, Député-maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur et nombre d’associations de Rapatriés et du monde Combattant (1) s’associent dans leur refus de voir pavoiser les bâtiments publics de la Ville de Nice le 19 mars prochain.

 

Une circulaire préfectorale du 19 février 2013 rappelle que la loi n° 2012-1361 du 6 décembre 2012 a institué le 19 mars « Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc », et demande que les bâtiments publics soient pavoisés.

 

Christian Estrosi et les associations rappellent que le choix de cette date constitue pour le monde Combattant et les Rapatriés un déni de vérité. En effet, la signature des Accords d’Evian, respectés unilatéralement par la France, marqua le début d’enlèvements et du massacre de milliers de civils européens et de Harkis.

 

Le Maire de Nice et les membres des associations ont tenu à se rassembler ce 22 février 2013 devant l’œuvre commémorative dédiée à la mémoire des Français d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, implantée face au Centre Universitaire Méditerranéen de Nice. Ils ont unanimement exprimé leur volonté qu’aucune cérémonie ne soit organisée à cette date au chef lieu du département, dont les bâtiments publics ne seront pas pavoisés.

 

(1) Parmi ces associations, on compte notamment l’Union nationale des Combattants, les Amitiés Algéroises de la Côte d'Azur, l’Associations des Béni-Safiens, L’amicale des Français du Maroc, la Fédération Unitaires des Rescapés et Réfugiés, L'Amicale des Enfants d'El-Biar, la délégation départementale du Cercle algérianiste, le Collectif régional des associations harkis, Les Enfants du Monde 06, le Comité de Sauvegarde des Cimetières Oranais, les Anciens de Notre Dame de Santa Cruz, Harkis- Honneur-Histoire, Souviens-toi : Algérie-Tunisie-Maroc, l’Amicale des Enfants d'Hussein Dey, la délégation départementale du Centre de Documentation Historique de l'Algérie 06, l’Union des Pieds-Noirs et Harkis…

 

Merci par avance de l’écho que vous pourrez réserver à cette information.

 

Mis en page le 23/02/2013 par RP