Nous
apprenons, sans surprise, qu'une repentance de la France pour les
132 années « d'occupation » du territoire algérien est réclamée
par le nouveau président algérien. Bien
entendu, « ces fameux crimes contre l'humanité »
affirmés par le président de l'Etat français, Emmanuel
Macron, sont confirmés par le nouveau
président algérien, Abdelmajid
Tebboune, qui affirme, par la même occasion : que le
seul historien français qui, paraît-il, possède
la vérité historique et sur la colonisation et sur la
guerre d'Algérie, vous l'avez compris, Benjamin Stora sera « associé » à un éminent
historien algérien, non encore désigné, pour réaliser
cette « noble tâche », un travail mémorial de «
Vérité ». Nous
sommes certains que ces deux historiens s'entendront à merveille
car ils partagent certainement la même idéologie sur ces
deux thèmes : colonisation et crimes de guerre (uniquement du
côté Français, bien entendu, et non pas de ces
pacifiques et gentils « combattants » du FLN et de l'ALN.) Et
voilà , c'est reparti pour un tour de piste... Parce
que le gouvernement français s'est débarrassé de
26 crânes de « héros » du début de la conquête,
au 19è siècle, l'Algérie, ou plutôt son nouveau,
et provisoire gouvernement réclame une nouvelle fois des excuses,
à la France du XXIè siècle, pour avoir osé
coloniser, en 1830, un territoire qui n'avait même pas de nom. Un
territoire également conquis par eux, les Arabes, il y a plus
de mille ans, après l'avoir « razzié » durant des
siécles et « soumis » par le sang et le massacre de ces
habitants, les Berbères. Un
territoire où, lors de la conquête, en 1830, ils étaient les « dhimmis » des occupants ottomans. Un
territoire qui ne vivait que de rapines et d'esclavage et que nos
armées ont conquis pour mettre fin à la piraterie ottomane en Méditerranée. La
conquête a été une longue bataille au cours de laquelle les Arabes
et les Français se sont massacrés mutuellement. Un
territoire que nous avons construit avec l'aide des occupants, les
Algériens, en 132 années, malgré les épidémies, les deuils, la
douleur et le dur labeur quotidien, et que nous vous avons remis en
1962, clefs en main, après vous avoir vaincu sur le terrain et qui
était, à l'époque, l'un des plus florissants du bassin méditerranéen. Alors,
messieurs les dirigeants provisoires de l'Algérie, si vous n'avez
pas la reconnaissance de l'esprit ayez au moins la reconnaissance du
ventre car vous n'existez, depuis plus de soixante ans, que grâce
à ce que nous vous avons laissé : vous savez, les magnifiques
immeubles haussmanniens, les hôpitaux, les routes, les ports,
les aéroports, le chemin de fer, et, surtout, le pétrole
(qui vous nourrit, fort heureusement, car pour vous il n'existe pas
d'autre source de revenus !) toutes ces infrastructures que l'on vous
a offertes et dans lesquelles vous vivez depuis votre indépendance.
Ces infrastructures que, selon votre historien Stora,
« se sont édifiées sur les massacres de votre
peuple ». Ce
ne sont pas des excuses, que vous devez exiger
de la France, qui vous a colonisés, qui vous a construits, mais
des remerciements car, sans la France, vous n'existeriez même
pas ! D'ailleurs,
la question peut se poser : sans la France, est-ce que vous existez
? Vous,
les dirigeants successifs de l'Algérie, vous ne l'avez toujours
pas compris, mais une grande partie de votre jeunesse l'a parfaitement
compris puisque, c'est vous qui l'affirmez, près de 7 millions
ont fui votre Algérie pour venir vivre dans le pays qui les a,
soi-disant, colonisés, qui les a exploités, massacrés
et, selon certains même, organisé un génocide, mais
qui vous aide toujours à vivre. Ce
n'est pas parce que le Président actuel de la France a prononcé
une phrase écoeurante « Les crimes contre l'humanité
de la colonisation ». Ce n'est pas parce que de pseudos historiens,
hélas Français, débitent des tas d'âneries
et font preuve d'une inégalable stupidité, que vous devez
vous imaginer avoir le droit de réclamer des excuses. Des
excuses, ce sont les vôtres que nous n'attendons pas car nous
ne nous faisons pas d'illusions, pour tous les enlévements, les
assassinats, les massacres, les disparus, que votre « barbarie », seule
subsistance de votre passé « barbare » nous a fait choisir la « valise »
plutôt que le « cercueil ». Non,
Abdelmajid Tebboune,
l'Algérie et la France ne sont pas « incontournables » l'une de
l'autre, du fait de leur histoire commune. Vous souhaitez que ces
deux historiens accomplissent leur travail dans la « Vérité », mais
laquelle ? Vous reconnaissez vous-même que Benjamin Stora
« est sincére et connaît l'Algérie et son histoire, de la période
d'occupation jusqu'à aujourd'hui », car, dites-vous, « le peuple
algérien évoque d'autres épisodes de la période coloniale qu'il
souhaite voir abordés ». Et, sur ce point, nous sommes en total accord
: « des épisodes de la période coloniale qui soulignent vos crimes,
nous en avons une trés longue liste à votre disposition. » Pourquoi
ne pas confier ce « travail mémoriel » à ce journaliste si objectif,
auteur de ce remarquable article publié en 2017 par le quotidien algérien
« Le Matin DZ », qui mérite d'être rediffusé largement
auprès de ceux, y compris le président de la République Emmanuel
Macron, qui ont osé affirmer que « La
colonisation avait été un crime contre l'humanité ». Ils
pourront ainsi constater, si crime il y a eu, qui en sont les responsables. **Nous
devînmes pauvres, par inadvertance, un jour d'été
particulièrement chaud où l'on commémorait le cinquante-cinquième
anniversaire de l'indépendance, la fin d'une dont personne ne
se rappelait plus si elle avait été gagnée ou perdue,
et que le président nous apprit que les caisses de l'Etat étaient
vides. Ce
jour-là , on revint sur terre : nous voilà pauvres pour
longtemps. Au 55e anniversaire de l'indépendance, nous apprîmes
que notre pain, nous l'achetions auprés de l'ancienne puissance
colonisatrice. Celle-là , à qui le président algérien,
expert en matière de diversion, vient d'exiger la repentance
pour les crimes coloniaux. Toujours utile de sortir la carte de la mémoire
et du patriotisme, quand on veut noyer le poisson dans l'eau. Bouteflika
sait que les peuples sont incorrigibles : ils succombent au premier
serment venu. Il suffit de poser la main sur le Livre ou de parler d'une
voix étranglée par l'émotion. C'est gagné.
ça marche à tous les coups. Ainsi se gouvernent les hommes. Il
convient de savoir faire semblant. Simuler est le seul lien qui unit
la base et le sommet. Simuler le bonheur, la démocratie, la sérénité,
l'amour de la patrie, la piété
¦ Ou, comme sait si bien le faire le président,
invoquer Dieu, le Coran, les martyrs, la nation en danger...¦ Ce
55e anniversaire de l'indà´pendance, Bouteflika a préféré
parler de « crise économique grave », d'appeler
le peuple à la « résistance » et d'exiger
des dirigeants français qu'ils se repentent de leurs actes de
colonisateurs. Oui, mais cela ne résout pas la question, la seule
question qui n'a jamais rencontré de réponse : comment
est-on passé d'exportateur de céréales à
importateur de pain ? En
1962, la part des hydrocarbures dans les ventes à l'étranger n'était
que de 53 pour cent. Cela veut dire ce que cela veut dire : 47 pour
cent de nos recettes provenaient de produits hors hydrocarbures. Aujourd'hui,
ce taux est passé à 3 pour cent. L'Algérie ne produit plus rien,
n'exporte plus rien. Et ce n'est ni la faute de Bigeard ni celle
de Massu. C'est la responsabilité des « libérateurs »
qui ont pris le pouvoir en 1962, et dont notre président est un échantillon
fort représentatif. Aucune
vision, aucune stratégie, rien que l'exercice absolu du pouvoir.
La gouvernance ? Plus tard. Après 19 ans de règne, Bouteflika n'aura
pas diminué d'un seul dinar la facture alimentaire du pays, bien
que les caisses de l'Etat n'ont cessé de déborder de dollars.
Huit mille milliards de dollars plus exactement, de quoi devenir un
pays quasi-développé, capable, en tout cas, de se passer de pétrole. A
l'échelle des crimes historiques, condamner 40 millions d'Algériens
à la précarité est-il plus pardonnable que le crime de les avoir
colonisés ? Aucun
président n'a bénéficié d'une si généreuse manne financiére.
Ce 5 juillet, un président digne de ce nom aurait annoncé à son peuple
la fin de la dépendance pétroliére, la fin du chômage et des incertitudes.
Au lieu de cela, il leur apprend qu'ils seront plus pauvres et sans
aucune politique de rechange. Parce
qu'il n'a pas diversifié l'économie nationale malgré un afflux
financier sans précédent, Bouteflika a laissé une Algérie à l'agonie
: dés cet automne, les subventions seront supprimées, nous connaîtrons
le temps des licenciements de fonctionnaires, des produits de premiére
nécessité inaccessibles, de même que l'électricité, le temps
du retour à la bougie et au charbon de bois, de la réduction des budgets
santé et de l'éducation. Mais aussi de l'incertitude sur les versements
des retraites et des prestations sociales. Vous
attendez repentance des dirigeants français pour les crimes du passé. Et
vous, M. Bouteflika, qui vous pardonnera les crimes d'aujourd'hui et
de demain ? » En
ce qui concerne les 132 ans de colonisation française en Algérie,
monsieur le Président de la République, peut-être que les colons,
les Pieds Noirs, ces Français d'Algérie, n'étaient pas
des criminels comme vous avez osé l'affirmer, à la lecture de cet
article publié sur un important quotidien algérien. Peut-être
auriez-vous intérêt à rechercher vos informations
sur l'Algérie et la colonisation et à vous instruire
auprés d'autres sources que celles "d'une part" de
soi-disant historiens comme Benjamin Stora,
et des représentants des musulmans de France, et vous rapprochez
de ce que pensent et écrivent avec courage ces Algériens
qui vivent l'après-colonisation, dirigée par des exploiteurs
bien plus criminels que, paraît-il, ne l'étaient les «
colons ». On
peut être trés intelligent, sortir de l'ENA, et même devenir Président
de la République, tout en ignorant certains épisodes de l'histoire
de la France et de ses colonies. Selon
M. Tebboune : « Son pays n'attend pas
nécessairement une « compensation matérielle » pour la période coloniale
mais, éventuellement, une compensation pour les essais nucléaires
français sur le territoire algérien ». M.
Tebboune, nous attendons, nous, depuis plus
d'un demi-siècle, votre repentance et des compensations matérielles
pour tout ce que nous vous avons laissé « gratuitement »,
et non pas de grè mais de force, devant l'obligation de quitter
« notre pays » à cause de vos actes de barbarie et vos
crimes commis après le « cessez le feu » des « Accords
d'Evian », le 18 juin 1962 (Date historique n'est-ce pas !) Emmanuel
Gomez 15 juillet 2020
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Mis en page le 15/07/2020 par RP |