Communiqué par HARKIS, HONNEUR, HISTOIRE (3H)

 

DEVOIR DE MEMOIRE

LE TEMPS DE L'ENGAGEMENT

 

L'histoire ne peut être réellement écrite qu'après plusieurs décennies sinon plusieurs siècles.

Il a fallu près de deux siècles pour écrire une histoire de la révolution française qui soit digne de cette ambition. Il a fallu plus de cinquante ans pour valablement connaître et enfin reconnaître la responsabilité de l'État français dans les crimes de la collaboration.

Raymond Aron considérait très justement qu'"il n 'existe pas une réalité historique ... qu'il conviendrait simplement de reproduire avec fidélité. La réalité historique parce qu 'elle est humaine. et équivoque et inépuisable." (Introduction à la Philosophie de l'histoire - 1938)

La guerre d'Algérie fait partie des ces sujets sur lesquels le politiquement correct, le socialement admis et le conformisme de bon ton ont jeté un dévolu certain.

N'est-il pas devenu usuel que des Français musulmans, civilement ou militairement, engagés dans le camp de la France à l'époque de la guerre d'Algérie soient regardés avec le "recul" d'aujourd'hui comme des traîtres à leur pseudo-patrie ? Cet état de fait a atteint sans doute, son paroxysme lorsqu'un Président algérien, en visite officielle en France, a déclaré publiquement, sur une chaîne de télévision française, qu'il ne serrerait pas la main d'un harki tout comme, a-t-il affirmé, l'on ne pouvait demander à un officiel français de serrer la main d'un ancien collaborateur des nazis.

Et pourtant l'engagement, le courage et le mérite de ces hommes que la République Française a su motiver et mobiliser est digne d'être raconté, expliqué et défendu.

L'Algérie française pour laquelle les harkis se sont battus était celle de la " décolonisation "de l'Algérie dans le cadre de la République Française: l'Algérie aurait sans doute été rattachée à la métropole à travers un système fédéral ou dotée d'un statut permettant la plus large autonomie. Ce projet initialement conçu par des intellectuels comme, notamment. Albert Camus, puis proposé par le Général De Gaulle, était au moins aussi ambitieux que la construction d'un État Algérien indépendant. Sa mise en œuvre aurait permis de rendre très autonome, dans un cadre laïque, ce territoire longtemps caractérisé par une profonde diversité ethnico-religieuse. L'objectif était bien de créer un pays " neuf, fédéré ou intégré à la France, dans lequel toutes les communautés auraient eu leur place sans distinction d'origine ethnique, religieuse ou de sexe.

L'engagement pour cette Algérie française-là valait bien celui du nationalisme algérien. Alors pourquoi faudrait-il baisser la tête, se taire ou avoir honte ? il est grand temps d'ouvrir ce débat et d'exprimer avec conviction notre point de vue.

Il est également grand temps que l'on reconnaisse la nature et l'ampleur du génocide subi par cette composante du peuple français que l'on appelle les harkis.

Jcan-Michel NOGUEROLES
Représentant de 3H

05/02/2003

crée le 17/02/2003 par RPr