Des pages à méditer.
En me promenant... au cours Saleya un jour de brocante, j'ai trouvé
un livre de Marcel-Edmond Naegelen. Il fut Gouverneur Général
de l'Algérie de 1948 à 51. Le titre du livre : Une
route plus large que longue... édité chez Laffont en 1964. Pourquoi parler de cet ouvrage
? Parce que pour moi ce fut une découverte de bon sens
et de clairvoyance sur nos événements d'Algérie
et sur le rôle de Charles De Gaulle et de ses cires-bottes,
durant cette époque.
Bien sûr, parfois l'auteur parle d'Algériens français ou de Français
d'Algérie... Un mélange pardonnable tellement ses écrits sont bourrés
de vérités sur les "accords" d'Evian et la lâcheté de
l'exécutif parisien à faire respecter le moindre alinéa des dits
accords. Un gouvernement français acceptant tous les affronts
de l'Algérie de Ben Bella en continuant malgré tout à le soutenir
financièrement. Il faut le rappeler ! La France continua à alimenter
les caisses de l'Algérie durant une très longue période sans la
contrepartie de la moindre reconnaissance... Que de vérités sur
l'abandon du Sahara et de ses populations retournées à la misère
et au mépris des nouveaux pachas d'Alger... Que de vérités sur l'abandon
de la base de Mers el-Kébir qui a coûté des millions aux contribuables
français sans que d'aucune manière ne soient respectées les dates
de conservation du site par la marine française. Ce fut là encore
un lâche abandon face à un Ben Bella de plus en plus socialisant...
Que de vérités sur le mépris d'une Métropole peu avisée par le
pouvoir en place et les médias des exactions du F.L.N. et qui
ne s'en est prise qu'à l'O.A.S. et aux Pieds-Noirs chargés de
tous les maux.
Dans ce livre, la question de la guerre 39/45 est abordée : en
1943, c'est au Général Giraud que les Français d'Algérie accordaient
leur confiance. Pas à De Gaulle qui fera tout - et y réussira,
hélas - pour éliminer ce valeureux militaire. C'est avec Giraud,
Juin puis de Lattre de Tassigny que les divisions françaises recrutées
en Algérie, au Maroc et en Tunisie prennent une part glorieuse
aux batailles libératrices de la France. M-E. Naegelen l'écrit
: C'est d'Alger que trois cent mille hommes mobilisés partiront
rejoindre les troupes Alliées; c'est des trois départements français
d'Outre-Mer que se dessinera la libération de la Nation.
Le rôle de De Gaulle (qui n'a jamais reconnu l'épopée glorieuse
de l'Armée d'Afrique) est précisé : en 1944, président du Comité
français de libération nationale il s'installera un temps à Alger,
à la villa des oliviers... (Triste présage pensais-je à cette lecture...
les "oliviers" rappellent le Mont du même nom o¯ un
traître vendit Jésus pour quelques deniers. De Gaulle ne vendra
pas, ne monnaiera pas... il offrira l'Algérie). Il s'installe donc
à Alger - nous explique l'auteur - pour apparaître aux yeux de
tous comme un Français libre et non comme un exilé en pays ami,
sans chercher à connaître cette terre française d'Afrique, mais
en continuant à prétendre à un premier rôle. Pour cela, il évince
le Général Giraud du titre de chef des armées pour l'usurper à
son profit et... Sétif et Guelma... c'est sous son gouvernement !
(Pôvre de nozôtres ! Tristesse de l'histoire ou humour caustique
? Lorsque nous contestons à juste titre les 45000 morts annoncés
par les médias gauchisants et la propagande F.L.N. depuis Ferhat
Abbas à Bouteflika, c'est De Gaulle que nous défendons contre
son propre camp gaulliste de l'ère sarkosyste ! )
A vrai dire, j'ai trouvé dans cette lecture des pages édifiantes
sur l'attitude de Charles De Gaulle s'inclinant devant toutes
les exigences de son ex-prisonnier dans les châteaux de la République
et acceptant de passer - pardon d'employer cette expression -
de passer à pertes et profits les disparus et les militaires prisonniers
des geôles de la république algérienne.
Un dernier point du livre confirme pourquoi les Harkis et Supplétifs
ont été abandonnés : c'est le télégramme
officiel N° 125/IGAA/CAB du 16 mai 1962 qui indique à
Christian Fouchet au Rocher Noir : "Ministre d'Etat demande
à Haut Commissaire rappeler que toutes initiatives individuelles
tendant à installation en Métropole Français-Musulmans
sont strictement interdites"
Robert C. Puig /10/2008.