Oran, 5
juillet 1962 ; Nice, 5 juillet 2014.
Cela fait cinquante deux ans que le drame d’Oran hante
encore les esprits de ceux qui ont connu l’enfer de cette journée et l’abandon
du peuple français d’Outre-mer dans les griffes d’assassins FLN.
Il y eut des blessés, des morts, des personnes enlevées tout
au long de cette période de guerre entre 1954 et 1962, mais jamais en une seule
journée un tel massacre des innocents, comme ce fut le cas à Oran !
Après les tueries du 26 mars à Alger sous couvert de l’armée
française dont le commandant suprême était le général Ailleret, le représentant
du gouvernement terré au Rocher Noir, Christian Fouché et le Ministre des
armées, Pierre Mesmer, l’Algérie tout juste indépendante par la décision de De
Gaulle, se réveillait ce matin-là à Oran, sans se douter que la journée serait
celle du plus grand massacre commis en un jour par les bandes armées du FLN,
décidées à éradiquer de la ville les civils français ; ne plus donner aux
Pieds-Noirs l’envie de vivre sur la
terre de leurs ancêtres.
Pour cette raison, le 5 juillet 1962, la haine, la rage et
le meurtre déferlèrent comme une furie diabolique sur la ville. Il n’y eut pas
de « halte au feu ». Face à ces assassinats, ces enlèvements et ce
sang des innocents qui coulait sur les trottoirs et le long des rues, le
général Katz, représentant de l’armée française à Oran, resta impassible, sans
réagir, sans entendre les supplications d’un peuple en détresse. Il mangeait au
mess des officiers et maintenait l’armée – française – dans ses casernements,
sur ordre de De Gaulle. Katz laissait la population
civile d’Oran se faire massacrer, en victime expiatoire, au nom d’une
« non ingérence » décrétée par l’Exécutif gaulliste, depuis Paris.
C’est la raison qui fait que ce 5 juillet 2014 à Nice, comme
dans de nombreuses villes de la Métropole, nous étions rassemblés au Square
Alsace Lorraine, pour nous souvenir ; pour affirmer que nous n’oublierons
jamais et que nous attendons malgré le temps écoulé, que justice soit rendue à
ces martyrs de l’Algérie française.
Un des participants à cette commémoration rappela que ce fut
par hasard qu’il évita la mort, alors que d’autres européens étaient égorgés
par le couteau des terroristes... Une dame indiqua qu’elle dut sa vie sauve à
un vieil arabe lui demandant de ne pas sortir de chez elle... Comme quoi, ce
vieux musulman témoin de la tuerie, comprenait que l’indépendance octroyée par
De Gaulle, dans des conditions anormales, ce n’était pas ce qu’il attendait de
sa toute nouvelle République...
J’avais déjà eu connaissance du triste épisode d’une dame,
partie le matin travailler et qui ne put retourner chez elle. Elle se retrouva
au port d’Oran avec ses seuls vêtements du jour et sans rien d’autre à attendre,
avec d’autres malheureux, sinon qu’un navire les embarque pour la France. Elle
attendit, désemparée, car rien n’était prévu sur les quais du port pour ce
peuple en angoisse et en larmes. Aucune aide pour soulager ces naufragés de la
peur. En effet, le gouvernement gaulliste interdit aux navires de la Marine Nationale,
en exercice en Méditerranée, de se détourner de leur mission pour venir chercher
des malheureux en attente de secours.
Bien entendu, le pire de cette journée et ce pourquoi nous
étions réunis avec nos gerbes de fleurs, notre tristesse ou notre colère, ce
furent les blessés, les assassinés et les disparus de ce 5 juillet 1962. Des
enfants, des femmes et des hommes... Des vieux et des jeunes, kidnappés et
disparus !
Mme Geneviève de Ternant a raconté ce drame, tout cet
horrible drame, en trois tomes : « L’agonie d’Oran ». D’autres auteurs ont aussi évoqué cette
journée du diable, mais pour quel résultat ? Pour quel jugement d’un Etat
coupable de lâcheté et d’abandon d’une population en détresse ? Cinquante
deux ans après la tragédie d’Oran aucun responsable n’est désigné ; aucun
infâme n’est marqué du sceau de la justice, et il y a toujours des élus de la République qui se proclament
« gaullistes ! ».
Quel inquisiteur se chargera de condamner certains esprits
refusant la vérité historique de la guerre d’Algérie et ses conséquences
funèbres ? Les mensonges ; les massacres d’une population fidèle à la
grande Nation que fut la France et aujourd’hui, la désobéissance civique, le
déferlement dans nos villes de bandes d’excités algériens faisant peur à l’Etat
socialiste, lors des matchs du mondial brésilien. Un gouvernement qui cache les
exactions commises au nom de ce complexe des colonies qui nous perd.
C’est pour toutes ces raisons que nous sommes une fois de
plus au Square Alsace Lorraine en ce 5 juillet 2014. Pour rappeler ce drame
d’Oran ; les mensonges d’Etat sur l’Algérie et croire qu’un jour enfin, ce
que clament sans fin nos associations Pieds-Noirs sera entendu : la
vérité !
5 juillet 2014. Associations oranaises ou diverses... le Cercle
algérianiste de Nice et sa Présidente Michèle Soler, nous étions tous au
rendez-vous du souvenir, avant la grande messe en l’église St Pierre d'Arène, célébrée
par les pères Scotto pour prier et communier avec les disparus.
Robert Charles PUIG / Pour le Cercle algérianiste de Nice / 07/2014
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