La
guerre d’Algérie est-elle terminée ?
Un rappel. Dans
un « Historia » de mars 1979, n°328 et consacré à la tragédie de
l’Algérie française, je note en début de l’article de Pierre Larneuil cette
introduction à son texte : Les prodromes de l’insurrection (1954 –
1962) : « La guerre d’Algérie n’a pas éclaté dans un ciel serein. »
En effet,
le mal dont souffrait cette terre de combats, de conquêtes et sans doute d’une
part d’incompréhension des gouvernements depuis Paris, a débuté bien avant,
juste après la victoire contre les nazis en 1945. Il y a eu Sétif et Guelma en
mai ! A la terreur et aux meurtres commis par les algériens sur les
européens répondra une répression justifiée qu’à l’époque même le parti
communiste français approuva avant au fil des temps, changer son fusil d’épaule
pour participer à la propagande fausse et folklorique des milliers de morts
parmi les agresseurs. La rébellion a été étouffée rapidement, mais le mal était
dans les esprits des algériens nationalistes et le feu couvait dans les milieux
politisés à travers le M.T.L.D. : Mouvement pour le triomphe des libertés
démocratiques, de Messali Hadj, dont il faut souligner que le drapeau algérien
fut dessiné par sa maitresse parisienne et le U.D.M.A., Union démocratique du
manifeste algérien, de Ferhat Abbas
C’est en
mars 1954 que s’organise en Suisse, par les opposants algériens au gouvernement
français, le C.R.U.A., le Comité révolutionnaire d’unité et d’action, fondé par
ceux qui deviendront les chefs historiques de la rébellion : Didouche, Ben
Boulaïd, BenM’Hidi, Bitat, Ben Bella, Aït Ahmed, Khider, Boudiaf et Krim
Belcacem.
Le 10
juillet 1954, la décision est prise de mettre sur pied l’A.L.N., Armée de
libération nationale, et le 1er novembre 1954 l’ordre est donné de
passer à l’action sur le territoire algérien. C’est une insurrection qui
surprend. Tentatives d’incendies à Alger ; attaque d’une gendarmerie à
Tiaret ; attaque d’une caserne à Batna. C’est l’embuscade de Tigmanimine
au cœur des Aurès qui déclenche la stupeur de la population parce qu’un couple
d’instituteurs métropolitains et un Caïd sont froidement abattus
Ces
troubles provoqués par un très petit nombre de rebelles mais dispersés sur le
territoire prennent la France en défaut : pas de renseignements ni
d’informations sur les mouvements rebelles, du laxisme dans le contrôle des
partis musulmans ayant pignon sur rue et principalement un manque de policiers,
gendarmes ou militaires sur le terrain.
Le
gouvernement n’est pas prêt à cette révolte au lendemain de la fin de la guerre
mondiale... Paris a des problèmes avec le Maroc et la Tunisie dans la
perspective de leurs indépendances et de nombreux militaires sont encore en
Indochine où la défaite de Diên Biên Phu est toujours une plaie ouverte dans
l’esprit des hommes politiques et du peuple.
Cependant,
la seule solution pour combattre cette insurrection en Algérie et éviter
qu’elle s’étende, c’est le renforcement de l’armée sur le territoire car au fil
des mois, les attentats, les embuscades sèment la terreur et minent le pays où
les autochtones doutent de la sécurité offerte par la France, tandis que
l’étranger prend de plus en plus le parti du F.L.N., le Front de libération
national, émanation du M.T.L.D. contre la France. L’Angleterre, l’Allemagne,
les U.S.A entre autres pays, soutiennent le F.L.N., et l’O.N.U. devient le lieu
d’échanges où la France est désignée « coupable ».
Il est
évident qu’en cette période de reconstruction du pays et d’instabilité
politique à Paris, les gouvernements successifs n’ont pas le meilleur rôle. Ils
ne tendent pas à une unité d’action pour accélérer le règlement du conflit et
la fin de la révolte algérienne.
Mendès-France,
Edgar Faure, Guy Mollet pris entre un humanisme proclamant le droit aux peuples
de se gouverner par eux-mêmes et leurs hésitations à une réponse forte contre
les rebelles, traumatisent la population. La paralysie des pouvoirs face au régime
de terreur du F.L.N. inquiète autant les européens que les musulmans...
En Algérie,
les divers gouverneurs cherchent en vain des solutions...
Après le
départ de Soustelle en février 1956, déclenchant une émeute sur le port
d’Alger, c’est Robert Lacoste qui prend en charge la lourde responsabilité de
sécuriser le pays. Il réclame plus de troupes et plus de matériels militaires
tandis qu’en France le parti communiste virulent et délateur manifeste contre
la guerre et sabote des convois en partance pour l’Algérie. Son rôle néfaste
atteint les appelés qui souvent contestent leur envoi sur une terre qu’ils ne
connaissent pas...
C’est après
l’assassinat de militaires prisonniers de l’A.L.N.qu’une réaction se produit à
Alger et dans toute l’Algérie le 13 mai 1958 mais rapidement la politique
politicienne prend le dessus et le « Je vous ai compris ! » de
De gaulle sera un premier mensonge gaulliste aux Pieds-noirs, bientôt suivi de
bien d’autres.
Cependant,
si au fil des mois la quasi pacification est obtenue
par l’armée, elle se trouve en porte-à-faux à travers les paroles du général De
gaulle. En effet, il libère des prisonniers F.L.N. et redonne un nouvel espoir
à la rébellion dont les actions se multiplient. Ce retournement de situation de
l’Exécutif gaulliste entraîne une nouvelle réaction de la population civile
européenne d’Alger : c’est la « Nuit des barricades » en janvier
1960. Un coup d’épée dans l’eau trouble du gaullisme qui maintient sa ligne de
conduite en lançant en novembre 1960 son expression malvenue : la « Paix
des braves ! » puis un choix entre France ou indépendance.
Une partie
de l’armée refuse cette idée de l’abandon de la province française d’Algérie, d’une
guerre perdue d’avance et c’est le putsch des généraux Challe, Salan, Jouhaud
et Zeller de 1961. Un feu de paille qui ne résiste pas à De gaulle, même si
l’O.A.S. reprend le flambeau de ce souhait de maintenir l’Algérie au sein de la
Nation... Un autre feu de paille qui durera jusqu’à l’indépendance du pays
offerte par Paris le 3 juillet 1962.
En effet,
le putsch et la rébellion Pied-noir vus de Paris sont présentés comme une
révolution fasciste qu’il faut combattre. Des groupes de civils armés circulent
à Paris, les communistes en tête, en lançant des slogans mensongers de parachutistes
envahissant la capitale, et que le gouvernement ne dément pas. De la même
façon, la propagande du P.C. influence une grande partie de la population dont
les enfants sont militaires en Algérie et qui rejettent cette idée d’une plus
grande France.
Finalement,
De gaulle avec son gouvernement et ses sbires : le S.A.C., les barbouzes
anti O.A.S., et une nouvelle armée à ses bottes, souscrivent à une défaite de
« papier » d’une façon honteuse en abandonnant sans protection à
partir du 19 mars, date des accords d’Evian, les populations européennes et
musulmanes aux griffes du F.L.N. Les premiers trouveront une fuite souvent
difficile en s’exilant ou en rejoignant la « Mère Patrie ! »,
tandis que les musulmans subiront, avec l’accord tacite du gouvernement
parisien, une mort affreuse sur le sol algérien parce qu’ils conservaient avec
leurs familles un cœur français.
2016 !
La guerre d’Algérie est-elle terminée ?
Tout le
long de ces décennies, les élus de la République ont fait preuve d’un angélisme
désespérant face à notre passé de Nation occidentale.
De nouveaux
thèmes clientélistes sont venus pourfendre l’armure de nos valeurs affirmées
pour nous imposer le « vivre ensemble », la « mixité »,
sans chercher à imposer des conditions et des devoirs, à tous ceux qui ne
respectent plus l’ordre républicain.
C’est le
temps de la soumission à l’Orient.
Nous sommes
grugés par le laxisme d’Etat et l’humanisme satanique de l’Europe ne
reconnaissant pas le rôle de la chrétienté dans la constitution au point ou,
après la trahison de l’Algérie, française, les Etats européens avec les U.S.A.,
ont défendu le Kosovo contre la Serbie chrétienne et tendent la main au
communautarisme, aux salafistes et aux associations alliées dans une
déformation évidente des droits de l’homme transformés en droits de l’hommisme.
Une manière de supprimer les barrières de nos frontières et de nous imposer
l’acceptation d’individus aux coutumes différentes, dont nous ne savons pas
s’ils sont migrants fuyant des pays en guerre ou simplement l’avant-garde d’un
envahissement programmé par une religion de l’extrême inféodée au pire.
Depuis
l’Algérie le « complexe des colonies » nous empêche de prendre les
bonnes décisions pour protéger nos valeurs occidentales et au contraire nous
acceptons des débordements à nos lois : prières des rues, voile des
étudiantes, viande halal dans les cantines scolaires.
L’Orient le
sait, l’Orient en profite !
A la veille
des prochaines élections présidentielles de 2017, plus de cinquante ans après
le drame vécu par le peuple de l’Algérie française, dans quel
« état » est le pays ? L’armée est dénigrée car son rôle en
Algérie a fait peur. Elle était présentée comme un trouble-fête opposé à
l’idéologie gaullienne de se « débarrasser » de toutes les colonies
pour plaire aux U.S.A. et à l’a Grande Bretagne et inspira toujours de la
suspicion jusqu’à son rôle depuis l’envahissement du Mali en 2014. Un
retournement de situation étonnant mais logique : l’armée française existe
et défend l’Europe souvent seule l’Europe contre Dae’ch et le mal salafiste. En
effet, il s’est développé sur le territoire national un humanisme niais, aveugle
qui ne voit pas le danger venu d’Orient et qui, sous la férule de la Communauté
européenne ouvre ses bras au n’importe quoi et à n’importe qui !
En France,
il y a une véritable soumission des élus français aux pieds de l’Algérie
algérienne toujours agressive, et une volonté de baisser la garde en prêchant
une quasi-repentance déguisée. C’est l’état d’esprit des hommes politiques depuis
l’avènement de la V ième République. Ils refusent d’évoquer les crimes du
F.L.N. sur les populations européennes et musulmanes, principalement les Harkis,
et aucun gouvernement n’ose s’élever ou reconnaître les mensonges gaullistes. Au
contraire, à gauche comme à droite le général reste une référence ! Celle
de la contrevérité non reconnue ! En contrepartie de cet abandon de
l’honneur français, si l’armée reste la malaimée des pouvoirs publics, le
drapeau aux trois couleurs se trouve aussi déprécié. Il ne fait plus partie de
la gloire française et les socialistes en arrivent à critiquer une des leurs,
Ségolène Royal, lorsqu’en 2007 elle veut extraire l’oriflamme de son isolement.
C’est un signe de la déchéance du P.S qui ne prendra fin qu’à la suite des
attentats de janvier 2015, mais quid du passé ? Pas un de nos gouvernants
ancien ou actuel ne semble envisager de demander des comptes à l’Algérie sur
les multiples assassinats, disparitions de civils dans les années 1960 / 62, au
moment et après l’indépendance. Au contraire, l’Algérie des barbares est louée
pour son combat contre la France au plus haut niveau de l’Etat. L’armée
française est critiquée, sans rappeler combien le F.L.N. a torturé, violé et
assassiné des femmes, des enfants, des européens et des musulmans.
Le résultat
de ce comportement, de cette honte d’Etat ? La jeunesse française, depuis
des décennies, est éduquée à mépriser l’armée, le drapeau, la Nation et les
nouvelles directives de l’enseignement scolaire voulues par le P.S. ne font
qu’accentuer ce rejet de l’Histoire en occultant les victoires les plus
authentiques de la France dans le monde et son rôle dans l’évolution et la
protection des peuples sous sa gouvernance.
Voilà
pourquoi j’écris : « La guerre d’Algérie est-elle terminée ? ».
Aujourd’hui
des jeunes, nés français par le droit au sol, ne croient plus à la grandeur
d’un pays que les autorités du pays sont les premières à critiquer. Une
« Histoire de France » déformée pousse des jeunes à partir trouver
ailleurs une raison de rencontrer ce qu’ils croient être la gloire à travers la
propagande de Dae’ch, cette illusion d’un pouvoir. C’est pour cette raison que
l’Occident va mal. Il fait trop confiance à des manières de vivre qui sont hors
les normes de notre éducation et notre culture chrétienne. Il admet l’influence
du salafisme dans les banlieues, sans avoir le courage d’y mettre fin, pour ne
pas se priver des financements d’Orient dans ces « zones » de
non-droit !
Nous venons
de passer deux années terribles sous le sceau du terrorisme à cause du
relativisme socialiste et parce que l’opposition ne sait pas se définir
autrement que par son impuissance à réagir ou par convenance électoraliste à
accepter des rues et des places du 19 mars, date de l’abandon par le gaullisme
de la province d’Algérie. Date que François Hollande vient de reconnaître en
mars 2016 comme celle d’une cérémonie outrageante et aberrante pour la
population Pied-noir de France.
Il faut le
répéter ! Nous sommes à nouveau en « état de guerre » comme
au temps de l’Algérie et nous jouons encore une fois perdant, parce que nous ne
savons pas depuis plus de cinquante ans donner à notre pays sa place dans le
concert des Nations. Notre rôle est timoré, trouble, imprévisible, casse-cou
face à la Russie ou la Syrie, et inféodé à l’évidence au Maghreb et aux pays du
Golfe.
Comment
sortir de notre mal-être socialiste ? Des questions à poser à tous ces
hommes politiques qui n’ont pas su imposer du temps où ils étaient au pouvoir
l’assainissement des finances publique, la fin du
chômage puis le respect et la considération de nos codes de vie occidentaux à
tous !
Qui
aujourd’hui exigera des royaumes du Golfe qu’ils mettent fin aux agressions et
aux meurtres qui endeuillent le monde ; qu’ils prennent en charges ces
milliers de migrants qui nous envahissent et qu’ils s’élèvent publiquement
contre l’esclavagisme et la barbarie salafiste ?
Face aux
attentes du pays, quel prétendant au poste suprême de président de la
République aura la volonté de se souvenir de cette tâche sur le drapeau
français que représente l’Algérie française abandonnée et reconnaîtra les
fautes du gaullisme ?
Qui aura le
cran de demander aux responsables algériens des comptes sur les atrocités commises
depuis ce temps ancien ?
Quel homme
ou quelle femme briguant l’Elysée aura le courage d’affirmer que le sol
d’Algérie avant d’être arabe en 1962 fut français pendant 132 ans après avoir
été celui de Saint Augustin, dont les marques dans la pierre des monuments
survivent aux temps des mensonges et de la désinformation ?
Qui, face à
une Europe frileuse, redonnera à la France sa place de grande Nation ?
Nous sommes
en guerre ! Avec qui la gagnerons-nous ?
Robert
Charles PUIG / novembre 2016.
Mis en page
le 15/11/2016 par RP
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