Mai 1958 / Mai 2018

Cela fera soixante ans qu’un événement majeur et malheureux s’est produit en Algérie, province française. Nous approchons de la commémoration d’une date d’un mois de mai où le soleil doré de l’Algérie devenait rouge du sang de sa population et où les hirondelles qui saluaient le printemps de cette terre d’Afrique se transformaient en un aigle maudit, semant le mal et la mort. Pour quelle raison ?  À cause de De Gaulle, de son envie d’un fauteuil à Paris et de sa volonté d’homme barbare extrait de sa retraite, qui éliminera l’espoir et l’idéal d’une population croyant trouver enfin la paix, après quatre ans de guerre, d’attentats terroristes et de meurtres ignobles.

1958 ! Pour la population d’Algérie européenne et musulmane, la prise du Gouvernement Général fut ce 13 mai, après les assassinats de trois militaires français prisonniers de l’ALN en territoire tunisien, René Decourtex, Robert Richomme et Jacques Feuillebois, comme le besoin de réagir, de répondre à cette forfaiture en lançant un appel ou plus, une exigence à cette France de l’autre côté de la Méditerranée, hésitante et indécise dans sa fonction d’État entre des clans politiques semant la zizanie au sein des gouvernements successifs toujours aussi impuissants à agir, prendre en main le problème de la province algérienne partie intégrante de la Nation et ramener la paix.

Il y avait la guerre en Algérie depuis 1954. Le 1er  novembre entre Biskra et Arris, la mort survint avec l’assassinat de deux hommes : un métropolitain, Guy Monnerot et le Caïd Hadj Sadok. Suivront après cette « Toussaint Rouge » des meurtres sauvages de civils dans l’intérieur du pays et les grandes villes par des terroristes fellaghas. Des assassinats aveugles. Des crimes contre l’humanité. Des européens et des musulmans. Des « algériens », comme l’écrivait Jean Brune, dévoués, imprégnés de l’idée de conserver cette terre magrébine par son emplacement sur la côte nord de l’Afrique mais si européenne par sa construction depuis 1930, si moderne par ses infrastructures comme un modèle pour le monde, et toujours prête à servir et à mourir pour la France.

 

Bien entendu, contre cette Algérie française, se dressait une opposition sournoise et traîtresse des partis de la gauche française socialiste et communiste se comportant à travers une propagande infâme et des sabotages, de la même façon que lors de la guerre d’Indochine, pour perdre ces départements d’AFN. Ils agissaient sciemment, soutenus par une presse gauchisante mais subventionnée, pour faire de cette province une terre sacrifiée et un drame voulu.

Pourtant en mai 1958, au moment de cette révolution pacifique à Alger, était-il impensable de croire à une nouvelle image de ce territoire entre paix et justice lorsque sur la place du « G.G. », un homme à bord d’un GMC, Jacky P..., eut le courage de forcer la grille de fer de ce bâtiment du pouvoir parisien ? À partir de ce moment, une population multiple, mélangée entre gens des villes et paysans du bled, entre algérois européens et musulmans de la Casbah se trouva réunie dans un même élan de concorde.

Il y avait dans ce rassemblement un seul mot aux lèvres des manifestants : ESPOIR ! Celui d’une nouvelle ère de paix ; de l’ordre retrouvé ; d’un nouveau temps d’union où chacun par-dessus son identité, sa religion trouverait sa place. Les chants de la Marseillaise et celui des Africains résonnaient dans l’air chaud de ce printemps précoce. La foule vibrait d’une émotion palpable à force de croire que les attentats et le sang de victimes innocentes n’abreuvera plus ce sol aimé d’une Algérie française débarrassée de la barbarie. «  Sans justice, écrivait saint Augustin, les royaumes sont-ils autre chose que des troupes de brigands ? »

Je me souviens de ces milliers d’algérois, de leur joie, de ces larmes de bonheur qui brillaient dans leurs yeux... Les embrassades et les applaudissements jaillissaient de cette foule délivrée du doute de la défaite. L’Algérie allait-elle connaître autre chose que la guerre ? L’Algérie fraternelle n’était plus qu’un peuple solidaire sur ce Forum, en mai 1958.

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Faut-il raconter comment cette attente et cette conviction sont devenues des larmes de sang et de désespoir quand est arrivé le 4 juin le général De Gaulle ? Dès son premier discours au balcon du « G.G. » je crois que dans la foule présente depuis tant et tant de jours sur le Forum, certains ont deviné ses faux propos. Ils ont compris d’une façon différente de ce que la plupart entendaient, et que rien de l’espoir souhaité ne serait réalisé. Sous la forme de paroles à double tranchant et à double sens, c’était comme notre fin annoncée ce « Je vous ai compris » ! Le général avait le sens de la manipulation des foules pour endormir le plus grand nombre et prendre le pouvoir à Paris grâce à nous, Pieds-noirs français d’Algérie et musulmans attachés aux trois couleurs du drapeau par le sang versé, sans que rien ne soit construit, réalisé dans le sens d’une paix réelle, efficace, puissante.

Plus tard, nous avons tourné sa phrase d’une façon dérisoire, avec cet humour qui nous caractérise même dans les pires situations mais, « Il ne nous a jamais compris ! ». Il nous a eus de la pire des manières, en menteur ! Alors les années d’Algérie sont devenues celles du temps tragique !

Malgré les barricades de janvier 1960, malgré le Putsch des généraux en 1961, rien ne fit dévier le général de sa ligne de conduite. Celle de brader l’Algérie ! Il y eu beaucoup plus de personnes kidnappées, plus d’assassinats et les morts du 26 mars 62 à Alger après la mascarade des accords « déviants » du 18 mars, non validés par tous les algériens du GPRA. Puis il y eu le début de l’Exode et les massacres du 5 juillet à Oran. Juste au lendemain de l’indépendance d’un territoire sauvage que des hommes venus d’Europe avaient transformé en un pays moderne à partir de 1930. Des assassinats et des disparitions entérinaient une décision d’abandon du gouvernement français, sans concession ni possibilité d’accord entre les Pieds-noirs et le pouvoir algérien FLN imposé par Paris.

De ce fait, la fin de l’Algérie française fut à l’image d’un drame antique. Une terre colonisée par les grecs et les romains il y avait mille ans, mais que l’État français depuis De Gaulle se garde bien d’en évoquer l’histoire. Une suite de kidnappings, de tortures de militaires français du contingent, de viols et d’assassinats. Des meurtres d’enfants, de femmes et d’hommes, puis finalement l’abandon d’une partie de ce peuple d’Algérie, principalement les musulmans. Ils avaient pris les armes au nom de la France et respectaient l’honneur de la Nation. Ils furent abandonnés lâchement au couteau du pire ennemi de la France, celui que je nomme le F.L. « Haine », parce que sa vengeance fut terrible, diabolique contre ceux que le gaullisme refusa de protéger dans le bled ou renvoya par bateaux sur les côtes algériennes, parfois encore françaises pour être assassinés.

Les Harkis et les Supplétifs de l’armée française, ces combattants d’une plus grande France trouvèrent une mort affreuse que nos livres d’Histoire, dépouillés de vérité ne racontent pas.

Il faut savoir et le crier, le proclamer ! Contre vents et marées, avec l’appui de quelques militaires qui avaient le sens de l’honneur et de la Patrie, des rares français musulmans purent atteindre la Métropole. Ils ne furent pas reçus les bras ouverts, mais parqués et souvent laissés sans assistance, sans cette envie de les aider que certaines associations mettent aujourd’hui, en 2018, à secourir des clandestins arrivés en France en dehors de nos lois, mais bénéficiant de toutes les protections dont ils ont besoin, sans avoir eu le bénéfice des financements que le gouvernement actuel de cette France de 2018 veut offrir à toutes les « victimes » de la guerre d’Algérie, même FLN !

 

En vérité, les temps ont changé. Il semble bien que le pays depuis 2017 ne souhaite pas se souvenir qu’il fut une Nation à travers les Monuments aux Morts attestant que sa construction s’est faite avec des sacrifices pour que la France reste indépendante, libre, chrétienne et démocratique.

Est-ce la raison qui fait que soixante ans après cette tragédie de l’Algérie de mai 1958, une partie du peuple français par le cœur, la naissance ou le sang versé lors des différents conflits mondiaux, ne trouve pas encore la main tendue qu’elle attend de la Métropole ? Est-ce trop demander à cette population du XXI e siècle ? Elle n’a qu’un souhait : rompre avec le passé, enterrer notre culture, les victoires du pays et sa place dans le monde, pour se fondre sans identité dans un univers nouveau. Déjà des individus veulent oublier que la France a eu une religion depuis Clovis et saint Louis ; déjà ils veulent occulter ce qui fait son identité pour un melting-pot sans souvenance, sans mémoire, sans racine.

Trop vite et sans garde-fou, le monde change. Il évolue pour créer l’impossible : un univers informatisé sans rêve et sans l’arbre de ses origines. En effet, comme une partie de l’Occident nous voyons apparaître un monde différent qui pour sa survie égoïste ne conçoit le futur qu’à travers sa transformation en une « autre chose », un cyborg, moitié humain pour sa forme physique, moitié ordinateur pour la puissance de ses neurones artificiels et ses microprocesseurs implantés. Avec des méthodes techniques de laboratoire et de procréations chimiquement industrielles comme la GPA et la PMA, nous approchons par des moyens innovants de l’effroyable cauchemar hitlérien de « l’arien ».

L’homme supérieur mettra le reste de la planète à ses pieds, en esclave soumis. Nous glissons par le fait d’une minorité agissante vers un système mondial, universel, où un petit nombre d’élus, par la science, le savoir, l’intelligence, gouvernera un peuple d’esclave, de sous humains où l’ « Histoire » et l’homme libre à la base de cette évolution moderne, n’existeront plus. Bien entendu c’est de la fiction... aujourd’hui, ou simplement de l’anticipation sur un futur qui s’accélère ?

Nous sommes loin de ce scénario mais de l’Algérie, qui s’en souviendra ? Heureusement, des écrivains, des grands noms de la littérature et de l’ « Histoire » tentent de défendre ce qu’un nombre de renégats cherchent à effacer, détruire, à enterrer dans l’oubli. Heureusement, il y a des associations, sans les moyens financiers de ceux qui veulent notre disparition qui œuvrent pour que notre passé pied-noir qui est celui de la Nation ne s’éteigne pas. C’est le combat du pâtre contre le soldat, de David contre Goliath, mais nos racines sont encore vivantes, notre foi en la vérité ancrée dans notre sang. Demain notre combat se poursuivra ! Mai 1958 survivra !

Nous avons de nombreuses raisons de tenir haut le flambeau allumé de cette lutte, quand celui qui en mai 2017 a été élu « Président des français » a tenu des paroles honteuses, tristement inappropriées sur l’Algérie de nos ancêtres et de notre jeunesse. Souhaitait-il ignorer la véracité, l’authenticité des événements vécus par le peuple Pied-noir, les musulmans attachés à la France, l’armée désavouée par les partis de gauche, et tous ces jeunes militaires arrivés en Algérie pour combattre le crime et le terrorisme, dont beaucoup sont morts ou ont disparu sans qu’un effort soit fait par les divers gouvernements depuis Paris pour tenter de les retrouver ?

 

Mai 1958 / Mai 2018 ! Soixante ans de combats pour la Vérité !

Nous sommes toujours là, même si certains ont baissé les bras, ont rejoint l’adversaire communiste, socialiste ou cette droite qui « marche » sans âme et qui se plie aux exigences du barbare F.L. « Haine » !

Personnellement, je veux croire à une autre écriture de l’« Histoire » de France. Je suis convaincu que des femmes et des hommes de bonne volonté continueront demain à défendre notre cause, cette vérité que l’on écartèle comme au temps de l’inquisition et désigneront « coupables » ceux qui nous mentent depuis tant et tant d’années.

« Rien de grand dans le monde ne s’est accompli sans passion. »

(Hegel / La raison de l’histoire.)

                                                                       Robert Charles PUIG / 2018.

Mis en page le 25/02/2018 par RP