Fin d’un cycle !

Nous approchons en ce mois d’avril d’un anniversaire : les deux ans de pouvoir d’Emmanuel Macron. Deux années de dérapages et d’inquiétudes pour le peuple qui le démontre chaque samedi depuis novembre, avec bientôt une nouvelle démonstration de son désespoir à ne pas être entendu par un gouvernement outrecuidant, aveugle et borné qui ne voit pas, n’écoute pas les appels à l’aide de la société française, celle des travailleurs et des retraités.

Face à ce monde au cœur de pierre, permettez-moi ce retour en arrière : le 26 mars 1962, qui semble être ignoré de nos médias, – je n’ai rien lu, entendu, évoquant ce jour dramatique – des dirigeants de droite et de gauche imprégnés du gaullisme défunt, ni hélas d’une partie du peuple.

Pourtant, ce jour du 26 mars 2019, Pieds-noirs, anciens combattants, musulmans et sympathisants nombreux, nous nous sommes réunis, nous avons déposés nos gerbes et nous nous sommes souvenus, – d’une façon éparpillée – mais en sachant qu’au cœur de ces cérémonies, seule comptait la mémoire des assassinés si nombreux et des blessés, tous tellement oubliés par l’Histoire.

Comme pour nos morts du Plateau des Glières à Alger, le président et Nicolas Sarkozy – pourquoi est-il sorti du bois ? – ont voulu se souvenir ensemble d’un autre combat, d’une autre guerre. Celle de 1939 / 45, et d’une cérémonie qui salue le soixante quinzième anniversaire des morts du Plateau des Glières, en Savoie. Dans ce combat pour sauver la Nation, savent-ils que notre armée d’Afrique était présente sur d’autres fronts ? Que nous avons eu nos morts en ce terrible conflit ?

Ils ont salué les uns et oubliés les autres, comme si une partie de l’Histoire de France ne comptait pas. Comme si, en honorant les combats des partisans et d’une armée de l’ombre, il fallait occulter la guerre et la honte d’une victoire non assumée en Algérie et pour cette raison, ne pas se priver de critiquer ces soldats d’Algérie d’avant un putsch perdu en 1961, pour vaincre les patriotes de l’Algérie française !

Il y a trop à dire sur ces différences. Je compte sur le temps et une autre jeunesse pour que le souvenir perdure et que la honte d’un Exode soir effacée... un jour.

Ainsi, mars s’est achevé et le mois d’avril tend vers cette fin d’un cycle pour une nouvelle année du parti « En Marche ! ». Fêtera-t-il une élection présidentielle gagnée avec des cartes biseautées et un adversaire qui n’a jamais été à la hauteur du défi, perdu dans ses contradictions et ses erreurs stratégiques. Nous en subissons les effets néfastes et nous avons besoin d’autre chose. Totalement. Le parti « En marche !» est claudicant, essoufflé, presque tragique avec des personnages clés du macronisme qui fautent – A. Benalla – ou s’extraient du groupe. Ils sont vite remplacés par des « extra », des proches comme madame Sibeth Ndiaye connue pour ses propos inconvenants dans la défense du macronisme.

En ce mois d’avril 2019, je veux me tourner encore une fois vers le passé et rappeler le 8 avril 1962. Qui s’en souvient ? Le jour de cette année là, il y a eu le referendum « populaire » en France, sur l’Algérie. Un referendum décidé par De Gaulle qui a violé la Constitution de la V ième République une fois de plus, en refusant de faire participer à ce vote les Français d’Algérie, Pieds-noirs et Musulmans. De Gaulle a trompé le peuple d’Algérie alors que c’était son sort qui était en jeu, avant l’ignoble tuerie du 5 juillet à Oran et l’Exode, sans une seule main tendue de l’Etat gaulliste. Tout cela est loin sans doute mais reste présent dans nos cœurs et nos âmes.

Comme hier, aujourd’hui la doxa médiatique qui accompagne les falk-news gouvernementales veut nous enterrer, mais nous sommes toujours là et notre regard voit comment la France pourrait se perdre. C’est notre combat pour la libérer des nouveaux « biens pensants » qui veulent éliminer après notre identité pied-noir puis notre identité européenne. Les événements actuels nous montrent une route. Nous ne savons pas la prendre ! Notre honneur n’est-il pas bafoué lorsque face aux manifestations algériennes nous craignons d’énoncer les vérités qui ont conduit ce pays à sa lamentable situation ? Il y a un peuple qui agit dans le calme, et nous ne savons pas l’accompagner. Le pouvoir changera-t-il de main ou restera-t-il entre les griffes d’un FLN qui a toujours démontré sa capacité à rester antidémocratique, féodal et surtout dictatorial avec un peuple soumis à l’aumône du gaz ou du pétrole détenu par un groupe d’oligarques. Souvenons-nous des accords d’Évian. Le gaullisme n’a eu pour négociateur qu’un GPRA anti constitutionnel dans les lois française, un FLN terroriste, désigné d’office alors que d’autres partis pouvaient prétendre à assister à la négociation. Tout a été falsifié dans ces accords. Si les Pieds-noirs souffrent de leurs racines arrachées, si les Harkis sont interdits de retourner sur la terre de leurs ancêtres, les algériens en sont les victimes depuis presque soixante ans. Maintenant pour l’Algérie c’est-un tournant après le départ enfin annoncé d’Abdelaziz Bouteflika. Pour quel avenir ? Le peuple est jeune. Il n’a pas connu l’avant 1962, mais la propagande du pouvoir en place est inamovible, alors j’ai des doutes sur un printemps algérien...

En France, le sujet est si peu différent ! Des français défilent pour le changement. Ils ont besoin d’ordre, de sécurité et d’une France du partage. Le pouvoir d’achat, les taxes et la répartition ignorée des richesses poussent le peuple à défiler, mais le gouvernement reste sourd et aveugle. Il y a eu seize débats sans rien de nouveau, sans que le pouvoir en place offre la moindre avancée et la moindre discussion pour trouver des solutions. Débat après débat, le président semble ne rien écouter. Il a sa ligne de conduite et ne souhaite que gagner le combat des mots en oubliant celui des maux qui frappent le peuple.

Il ne voit pas la misère, la crainte du lendemain et la désespérance de ne pas savoir si dans les familles, les plus jeunes vivront décemment. C’est pour ces raisons qu’ils sont dans la rue, qu’ils sont matraqués et souvent à l’hôpital pour soigner leurs blessures policières. Cependant depuis vingt samedi, ils sont toujours là. La preuve que le pouvoir macroniste n’a rien compris depuis trop longtemps.

Nous savons que des pays commencent à ouvrir les yeux, à vouloir une ligne de conduite qui mette en avant le continent européen qui se perd dans les méandres du communautarisme ou d’un Agora semé de salafisme et de soumission à l’Orient. Des populations d’Europe ouvrent les yeux et veulent autre chose. Bien entendu, elles sont d’accord pour vivre ensemble, sans guerre, mais souhaitent dans la concertation et le dialogue que chaque pays qui intègre cette union européenne ne perde ni son âme ni ses origines dans un multiculturalisme où il serait dépouillé de ses racines.

Malgré mon aller-retour dans le passé, c’est le présent qui compte. Nous sommes trop partagés, trop dispersés. La politique actuelle n’est qu’une espèce de comédie jouée par des acteurs de séries « B » qui risquent de nous perdre si nous ne réagissons pas, si ne se lève pas au milieu de la cohue un signal qui nous ouvrira la porte d’une autre route plus sûre, plus saine, plus responsable, encourageante, où nos idéaux s’épanouiront. Notre pays est toujours en guerre en Afrique. Un soldat de plus est mort, et entre les mains de Dae’ch ou d’Al Qaïda une française âgée est toujours prisonnière. Est-elle oubliée ou seulement méprisée comme cette personne de Nice, un jour de manifestation des Gilets Jaunes, qui n’a mérité que le mépris et les réflexions déplacées du président ? La France du macronisme a-t-elle honte de ses anciens ? Le parti « En Marche » veut-il effacer les vieux et l’Histoire de la Nation parce qu’il croit représenter l’avenir de notre monde ? Créer une race humaine indéfinie et bâtie sur le même modèle androïde parce que sortie finalement des mêmes éprouvettes ? Beaucoup de jeunes députés LREM marchent de travers et hors l’Histoire, avec des personnalités « non » finies, mais adeptes de l’informatique et de la Data science, cette science des données qui souhaite gérer nos envies et nos sentiments à un horizon très proche. Ils sont nés avec un ordinateur et croient détenir le pouvoir suprême. Dans ce siècle de I.A., et de la robotisation du monde, faut-il faire confiance à l’Intelligence artificielle en la rendant plus rationnelle et performante mais sans conscience ni affectivité émotionnelle, face à l’être humain construit de chair et de sang ? Sommes-nous toujours capables d’être raisonnables et libres ou sommes-nous prisonniers de ce monde de I.A., et des ombres à la botte des messes de Davos, en Suisse ou sous l’influence et les directives de cercles secrets : la Trilatérale, Bilderberg et les multinationales, qui n’ont pour identité que celle de la finance ?

Aujourd’hui, ce monde nouveau a trouvé le moyen de nous soumettre, nous amoindrir. Il impose l’écologie à travers toutes les approches médiatiques dont il détient les rênes et qu’il nous présente, comme la carotte devant le bourricot, pour le faire avancer. C’est son arme secrète qui doit nous plier à ses normes et nous contraindre.

Ainsi le peuple se sent coupable. Il baisse la tête, accepte de se serrer la ceinture pour changer une chaudière ou acheter une voiture électrique au prix fort, sans en connaître ni les vraies qualités ni les principaux défauts. Il accepte les éoliennes et les nouvelles énergies sans se rendre compte que le paysage de la terre sera transformée et défigurée...

Le temps des nouveautés avance trop vite. Certains États s’emparent de ces technologies pour nous berner et peut-être nous égarer. Pour la France, les élections européennes seront un test national sur ce sujet. Le vainqueur sera-t-il capable de donner au pays une possibilité d’être maître chez lui, tout en demeurant un allié inconditionnel et responsable d’une Europe des Nations ?

J’espère et... je doute.

                                                                                                Robert Charles PUIG / avril 2019.

Mis en page le 06/04/2019 par RP