Congrès national du Cercle algérianiste / Perpignan du 25 au 27 octobre 2019.

Tout d’abord, mes remerciements à Thierry Rolando, président du Cercle national et aux organisateurs perpignanais pour ce Congrès qui souligna et marqua les cent ans « d’Algérianisme », de 1919 à 2019. Un Congrès qui se passa sous le parrainage du maire de Perpignan Jean-Marc Pujol et avec des intervenants de qualité participant aux différents colloques et forums de ces journées algérianistes.

Bien entendu, je ne veux pas après le rappel de ceux qui furent les fondateurs du Cercle, énumérer tous les moments exceptionnels vécus durant ces trois jours, mais me pencher sur quelques souvenirs évoqués, heureux ou tragiques.

Par exemple, comment oublier Geneviève Baïlac et la famille Hernandez ? Nous avons retrouvé avec plaisir quelques scènes et images qui nous prouvent comment à cette époque, et bien avant ce que l’on veut nous imposer de force aujourd’hui, le « vivre ensemble » existait !

Un autre moment fort du Congrès fut bien entendu la projection du film de Georges-Marc Benamou et Jean-Charles Deniau, « Oran, le massacre oublié»... Que dire, écrire de cette page de l’Histoire de France que les pouvoirs politiques veulent effacer des tablettes de notre mémoire ? C’est un film nécessaire pour se souvenir, avec des images terribles, désespérantes de tragédie mais avec quelques erreurs de montages et de présentation. En effet, mettre en scène tout au début un Oran européen, heureux, est une bonne chose, mais c’est oublier que des musulmans, sous le commandement et l’organisation de Bachaghas, chefs de grandes régions de l’algérois ou de l’oranais avaient leurs propres règles de vie avec leurs joies ou leurs peines, sous la période française. De plus pourquoi ajouter des images qui appartiennent au massacre d’Alger du 26 mars ? Une erreur de journaliste ou de casting ? Il y en a de nombreuses sous la V ? république !

Cependant, d’autres séquences sont vraies. L’infamie de Katz dans son « emploi » de général. Il laissa les oranais se faire massacrer sans autoriser les militaires français cantonnés dans leur caserne à intervenir, sans représenter cette « fonction » que la république lui délégua, de défendre les civils contre les hordes FLN descendues en ville.

Katz fut le personnage qui incarna la honte du pouvoir gaulliste en place et que Jean-Jacques Jordi dans son intervention, confirma : « Un pouvoir qui savait ! ». Un autre point fort du film, la dénonciation de tous les charniers que les responsables politiques ne voulurent pas reconnaître.

Dans la suite de ces forums, j’ai retenu l’intervention excellente d’Alain Vircondelet en invité exceptionnel, saluée par des applaudissements.

Enfin, tout au long de ces journées je me dois de mentionner la visite au « Mémorial national des français disparus en Algérie », puis ce besoin de transmission mémorielle et ce souhait que des jeunes prennent la relève de cette épopée algérienne et algérianiste qui ne peut être enterrée et que l’on retrouve dans le spécial « Les vérités interdites » de Valeurs actuelles, présenté par Arnaud Folch, directeur délégué de la rédaction de la revue.

Je ne peux terminer ces quelques lignes, sans remercier tous les adhérents présents malgré un voyage difficile à cause des intempéries qui ont frappé la région. Cela n’a pas empêché de retrouver des amis de « là-bas » et de renouer un instant avec ce passé collé à nos racines « pied-noir ».

Un grand merci aussi à tous ces auteurs et écrivains présents au Forum du livre. Ils rendent vivante notre Algérie française par leurs récits et leurs témoignages. Ils étaient nombreux et avec eux Raphaël Pastor du Cercle de Nice qui, armé de son ordinateur, son projecteur et son écran nous a fait rêver avec des images de nos belles régions d’Algérie française, et revivre des souvenirs.

Ce fut un Congrès réussi, à la fois sérieux et convivial et permettez-moi, à titre personnel, de remercier notre présidente du Cercle algérianiste de Nice et des Alpes Maritime Michèle Soler qui, avec son dynamisme habituel et son sens de l’organisation permit avec Jean-Paul son mari, à quelques adhérents de faire ce voyage de Nice à Perpignan dans les meilleures conditions possibles.

Robert Charles PUIG, Nice le 28 /10/2019.

Mis en page le 05/11/2019 par RP.