Sombres temps !

Il a plu longtemps sur Nice en ce mois de novembre 2019, puis le ciel s'est éclairci. La promenade des Anglais reprenait son rôle de vitrine du tourisme local et ils étaient nombreux ceux qui déambulaient, se promenaient... Pensaient-ils un instant au drame d'un 14 juillet ? D'un camion fou conduit par un de ces disciples du Mal venu d'Orient et qui tuait. Il tuait des femmes et des enfants. Il tuait un peuple en souhaitant le soumettre à une loi indigne. Celle d'un Dieu né bien après les Autres, et qui se voulait maître d'un Occident en péril.

Moi aussi je me promenais le long de cette grande avenue et je regardais au loin, de l'autre côté de cette Méditerranée, un autre paysage, une autre vie qui fut la mienne. C'était en Algérie. Il y avait quelques soixante ans... Pourquoi cette pensée qui m'envahissait ? Ce parallèle entre ce drame récent, ces morts de Nice et mon trop lointain pays abandonné ? Parce que je regardais les trottoirs sans tâche de sang de cette ville de Nice qui la première reçut mes compatriotes, mes frères d'une lutte sans espoir et je me projetais à nouveau vers cette époque où eurent lieu d'autres drames... Alger le 26 mars 1962... C'est l'armée française qui tirait sur des français... Oran le 5 juillet... Des morts et des disparus parce qu'un général de pacotille, un militaire sans honneur, un " boucher ", laissait des terroristes sous l'effet de la haine et de drogues diverses assassiner un peuple innocent. Sont-ils encore vivants ces ennemis de la Nation ? S'ils le sont, ne font-ils pas des cauchemars pour avoir menti au peuple de France ? S'ils sont morts, ne se retournent-ils pas dans leur tombe sous la brulure des feux-follets leur rappelant leur ignoble félonie sacrifiant les Pieds-noirs ?

Combien de fois ai-je réfléchi à ces drames ! Combien de fois me suis-je demandé si notre sort de patriotes n'aurait pas mérité une autre sortie que celle que nous a imposé un pouvoir parisien sans âme, imbu de sa force et d'une armée nouvelle, différente de celle du putsch des généraux de l'an 1961, juste après les emprisonnés des barricades en 1960 ! Déjà le pouvoir voulait notre destruction, à l'aide d'une armée réorganisée, aux ordres d'un gaullisme barbare, aussi barbare que celui des tueurs du FL " haine " qui avaient pour objectifs d'assassiner des femmes et des enfants. Le Mal a gagné sur le Bien. L'ordre si peu républicain d'une France désinformée par des médias gauchisants et captivés par la rage baveuse d'un Jean Paul Sartre perfide et délateur, après avoir hurlé et applaudi aux sabotages des convois pour l'Indochine, firent tout pour que nous perdions l'Algérie dans le déshonneur, la fuite comme Moïse avec les siens, loin d'une terre aimée où nous abandonnions nos racines, nos souvenirs et une partie de nos vies.

Alors, il a fallu se reconstruire. Recommencer comme ceux qui avaient créé l'Algérie moderne puis durent la déserter en la laissant dans des mains diaboliques faites de sang et de despotisme... Nous étions en France ! Une France dont des élus de cette République ne voulaient pas nous accepter.

 

Ils nous renvoyaient aux prémices des pays de nos trop lointains ancêtres italiens, espagnols mais aussi alsaciens et lorrains, allemands...

Je continuai à arpenter cette promenade des Anglais... Il n'y avait plus de sang sur les trottoirs. Le notre en Algérie avait aussi séché puis disparu. Pourtant en moi des traces demeurent, des cris d'alarme résonnent encore que les progressistes actuels, les conciliateurs au droit de l'hommisme, cette attitude bien-pensante en faveur de l'Islam, ne comprennent pas. Ils se vendent, après avoir longtemps considéré que nous étions les coupables, ceux qu'il fallait éliminer dans leur chair et dans l'Histoire de France... Que de propos de haine, de défaitisme pour nous juger. Des vomissures comme en 2017 pour nous accuser " d'un crime contre l'humanité ! ". Il n'y a qu'à lire un livre scolaire. Un de ces livres qui enseignent aux jeunes, la France et le monde. Pour l'Algérie, nous sommes les envahisseurs et les algériens les libérateurs... Aucune information affirmant que cette terre sans nom est devenue un pays après nos cent trente deux ans de présence, notre labeur à transformer une terre ingrate en un monde moderne.

Aujourd'hui ? Il y a des assassinés en France. Nice, Paris et le bataclan ou " Charly hebdo ", Marseille, Lyon, Strasbourg. Pas une personnalité politique ne se rend compte que depuis notre abandon de l'Algérie, sans imposer des règles et des négociations réelles et respectées, nous subissons dans le déshonneur les retombées de ce temps ancien. Nous récoltons nos erreurs d'une Histoire que des hommes et des femmes illuminés ou inconscients ont méprisée. Un monde où la loi du plus fort, cachée derrière ses suppôts du diable, continue l'oeuvre de la fin de l'Algérie.

Assassiner. Tuer. Faire de la terre de France une terre inquiète, angoissée parce que les politiciens qui la gouvernent, semblent être l'avant-garde de ceux qui veulent nous réduire en esclavage, nous soumettre à la loi d'un Dieu différent de celui sous lequel nous avons grandi. Notre territoire est faible des propos d'élus qui se vendent. Ils admettent le communautarisme, ils admettent de mettre le doigt dans des marchandages de souks où nous perdons notre fierté française pour une paix achetée dans certains quartiers, dans certaines villes où le policier ou le pompier se fait agresser sans que le gouvernement actuel ne réagisse.

Je me posais la question en finissant ma promenade qui me ramenait au pied de la statue de Louis Armstrong à l'entrée du " Négresco ". Qu'allons-nous devenir si le peuple de France ne se réveille pas ? Certains voient déjà le pays musulman avant la fin du siècle... La soumission... Nos enfants priant tournés vers la Mecque... Les femmes voilées...

Est-ce là une France libre, européenne, atlantique, occidentale ?

Oh ! Sombres temps !

                                                          Robert Charles PUIG / Nice / 11 / 2019

Mis en page le 28/11/2019 par RP.