France...Benjamin Stora et l'histoire de l'Algérie
française... déformée.
Stora a réalisé un
album-documents tout en couleurs : Algérie 1954/1962. Un
livre ? Une sorte de brulot où, sous une présentation
alléchante d'informations, il ne peut pas résister
au besoin de persévérer dans son rôle de souffleur
de braises, comme une partie de la fratrie d'auteurs à
laquelle je l'assimile : anti Pieds-Noirs, anti colonialiste.
Tiens ! Par exemple, l'Etat d'Isra‘l n'a-t-il pas ses propres
« colonies » qu'elle n'ose ni dénoncer
ni critiquer ? Mais l'Algérie française, c'est
autre chose. On peut tirer dessus à boulets rouges. Cela
permet de faire la une des médias, de se pavaner sur les
petits écrans de nos chaînes si peu républicaines.
Stora ressemble, dans ce vingt et unième siècle,
au Torquemada du Moyen åge. Un inquisiteur à charge contre
notre temps des conquêtes, des colonies et de l'Algérie
française. Il vit sa mauvaise foi d'une manière
viscérale et malheureusement ses écrits débordent
de son envie de faire le mal, de continuer à entretenir
le mensonge et la haine entre deux peuples, en soutenant le pire
et en se complaisant dans la désinformation de la vérité.
»
Savez-vous pourquoi j'aborde le sujet
de ses écrits ? C'est parce qu'à l'émission
du matin de « une des chroniqueuses a parlé de son
album-documents qui vient de sortir en librairie. Il est présenté
à priori sans parti pris, sans dirigisme ou idée
sournoise contre les Pieds-Noirs dans sa préface :
« ... l'heure est venue du passage de la mémoire
douloureuse à l'histoire accomplie... une nécessaire
réconciliation...( ?) » C'est
bien dit, mais lorsque j'ai entendu la présentatrice, j'ai
compris - pardonnez-moi ce verbe - qu'il y avait anguille sous
roche et croche pied anti Pieds-Noirs. Exemple : dans son
texte, sont reprises les paroles rapportées d'un jeune
Oranais de l'époque « Les arabes n'étaient
qu'une masse de prénoms, toujours les mêmes...une
masse indistincte, sournoise, menaçante, sanguinaire... »
N'est-ce pas une manière - encore - de mettre de l'huile
sur le feu en rapportant ces propos qui me navrent et navraient
notre chroniqueuse peu au fait du problème et des événements.
Bien entendu la « Matinale » de canal
+ reprend le sujet. Un matraquage médiatique pour une histoire
tronquée et incomplète.
J'estimais que pour une
fois, ce « professeur » aurait fait preuve d'impartialité
et d'honneur en traitant ce sujet. Eh bien non. Il reste, avec
des propos parfois anodins, à la fois sournois et partisan, c'est-à-dire
pro FLN, pro terroristes, pro indépendance.
Voilà une autre manière
de présenter l'histoire. Notre Histoire. Le problème des écoles
est abordé. Des écoles réservées aux Européens dit-il. Mais pourquoi
ne pas souligner que les religieux musulmans et les chefs de tribus
refusaient de voir leur jeunesse prise en charge par les écoles
républicaines libérales et si peu chrétiennes ? Contrairement
aux juifs d'Algérie, intégrés, les musulmans n'ont pas été exclus,
ils ont été interdits d'écoles par leurs pairs. Cela n'a pas empêché
de former des élites musulmanes... passées au FLN ! Personnellement
tout le temps de mon parcours scolaire j'ai eu pour voisins de
classe de jeunes arabes, à Dordor, au lycée Gautier et celui de
Ben Aknoun. Il n'y avait pas d'animosité entre-nous mais de l'amitié.
Il est facile de jeter la pierre sur l'éducation de l'époque,
mais que vaut l'éducation algérienne actuelle ?
Je reprends un article
du Monde de mai 2008 : « Harragas, un avenir à tout
prix. Depuis trois ans, le nombre de candidats à l'émigration
clandestine vers l'Europe ne cesse de croître en Algérie. Jeunes
et déterminés, ils sont prêts à prendre tous les risques pour
une vie meilleure. » Et oui ! Une vie meilleure
que la nomenclature qui les gouverne leur refuse. Encore récemment,
vingt sept candidats à l'émigration clandestine vers l'Europe,
dont trois mineurs ont été interceptés au large d'El Tarf, dans
l'extrême est algérien. Belle image que malheureusement monsieur
Stora oublie dans ses divers commentaires sur cette Algérie indépendante
qui lui tient tant à cĻur, semble-t-il
Les événements :
la guerre qui cache son nom. ? C'est affreux de lire dans
cet ouvrage que tous les jeunes métropolitains venaient
contre leur gré faire leur service militaire. Une large
place est faite - comme un instant de gloire - aux réfractaires
et aux déserteurs. Moi je veux bien qu'il y en ait eu.
Mais aujourd'hui, ne regrettent-ils pas cette « Algérie
nouvelle » ? Cette dictature monobloc qui étouffe
son peuple ? Une Algérie gangrénée par
le terrorisme, les affaires de corruption... comme chez nous,
l'étouffement des libertés. Je reviens aux militaires
français dans cette bataille que nous avions gagnée
et que le pouvoir gaulliste a offerte, sans contre partie au FLN.
Dans les commentaires du livre ( ?) il y a des phrases qui
perturbent, jettent le discrédit sur ces appelés
qui sont présentés comme des alcooliques, pour oublier
la quille qui n'arrive pas... des soldats qui s'automutilent ou
se suicident. La fnaca à participé par des documents
à l'élaboration de l'album. N'a-t-elle pas un peu
de honte à laisser les appelés traités de
la sorte ? Buveurs, inquiets, apeurés... Il y a quelques
lignes sur les disparus, ces militaires oubliés par la
France pour cause de « coopération »
avec Ben Bella ? Mais rien n'est dit sur la lâcheté
de l'Etat français face à ce déshonneur institutionnel...
toujours en cours.
La torture est bien entendu
abordée et là, pas de quartier. C'est « l'histoire désespérante
d'un jeune arabe de quatorze ans qui est torturé et tué par l'armée » On ne peut chercher
dans ces pages qui se veulent une histoire de l'Algérie jusqu'à
l'indépendance, une présentation plus immonde. Une image flash
en quelque sorte pour démontrer le rôle de l'armée. Un enfant
de quatorze ans ! Il y avait d'autres manières d'aborder
ce sujet. Par exemple, se souvenir des militaires français et
des civils torturés et assassinés par les terroristes : des
enfants tués ; des femmes au ventre ouvert et leurs enfants
nouveaux nés fichés dans leur sein ; des hommes au cou tranché
et au sexe enfoncé dans la bouche... J'en aurai ajouté une petite
couche : les civils européens torturés par la gendarmerie
française. Voilà la vraie histoire des événements d'Algérie que
les Métropolitains ignorent et ignoreront tant que le silence
d'Etat pèsera sur cette période... ce qui fait le jeu des libéraux
vendus à l'étranger. Les Harkis ? Quelques lignes mais pas
question d'évoquer leurs souffrances pour ceux qui ont réussi
à partir d'Algérie pour être < oubliés > dans des camps
presque de concentration en France, pendant des années ;
pas question non plus d'évoquer les grands massacres de la population
musulmane, fidèle à la France et oubliée par le pouvoir gaulliste
sur place.
Des Harkis et des familles
sacrifiés au nom de la « non -intervention » dans un
pays indépendant ! Tout juste indépendant.
Rédacteur de l'ouvrage,
parle-t-il dans son récit des aspects positifs de la colonisation ?
Je n'en suis pas sûr. Sans doute, une façon de se sentir très
proche du pouvoir gaulliste et de la décision de Jacques Chirac
de faire annuler par le Conseil d'Etat l'article de loi sur l'aspect
positif de la colonisation voté par le parlement sur une proposition
de Christian Vanneste, député UMP tendance CNI et actuellement
en disgrâce du pouvoir. N'évoquons pas le pétrole, manne du sous-sol
saharien millénaire, mais je n'ai pas découvert une ligne, un
mot sur toutes les infrastructures modernes laissées sur place
par la colonisation : villes nouvelles, communications, hôpitaux
qui font que pour se soigner aujourd'hui, par la grâce des accords
gaulliens, c'est en France que les Algériens viennent, avec le
premier d'entre eux : Bouteflika ! Aux frais de qui ?
La chrétienté dans tout
cela ? Aux orties avec les pauvres chrétiens d'Algérie qui
souffrent de leur croyance. La France libérale laissait pendant
ce temps l'Islam s'épanouir et devenir une religion progressiste,
absolue. Un effet de l'anti cléricalisme et de l'influence de
sources secrètes comme la franc-maçonnerie. Qui sait ? L'auteur
se garde bien de souligner la position actuelle des martyrs d'une
religion interdite. C'est de la démocratie, à ses yeux de faux
dévot ? Des catholiques sont menacés d'emprisonnement et
la religion catholique est soumise à des conditions restrictives.
Cette persécution, les moines de Tibéhirine en sont la dernière
preuve... par la mort.
Ah, cette France et ces
départements français d'Algérie que de nombreux historiens bornés,
socialo-libéraux, critiquent. Je me souviens d'une phrase de Bernard
Henri Lévi dans le Point : « ... le chant des africains...
fétide... » Eh oui ! Ils sont quelques uns à ne rien vouloir
entendre de cette Algérie française. Ils seraient heureux de nous
savoir disparus. Comme quoi, la nature humaine de nos histrions
philosophes, manque de charisme et de compréhension envers son
prochain. Personnellement je les assimile à Polyphème, le cyclope
de l'Odyssée d'Homère, aveugle et borné. Ils lancent leurs rochers
d'idées fausses dans les médias, dans le seul but de faire disparaître
notre passé et ses valeurs. Comme le cyclope colérique mais impuissant,
ils tentent par leurs écrits de saborder l'Histoire de la République,
de la France. Pauvres petits hommes ! Honorer l'indépendance
d'une région sans drapeau, aux mains des Turcs et glorifier le
terrorisme, est-ce humain ? C'est de la même veine que puiser
dans le « Canard enchaîné » des propos rapportés de
faux philosophes !
L'auteur s'étale complaisamment
sur la manifestation d'octobre 1961 du FLN à Paris puis, plus
loin, « l'assassinat » de six militaires à Bab-el-Oued
en 1962, mais... rien sur le blocus de ce quartier, me semble-t-il,
ni les tirs des T 6.. Il souligne, comme dans un post-scriptum
dans son texte, la période meurtrie des Pieds-Noirs du 26 mars
à Alger, mais le 5 juillet 1962 à Oran n'apparait pas comme un
événement utile à l'Histoire qu'il nous conte. Il ne devait pas
être parmi nous, lors de ces attentats planifiés où le gouvernement
gaulliste a été, dans chaque cas, le commanditaire ou un coupable
par défaut d'honneur.
Stora vole au-dessus de
ces événements. Il les efface lorsqu'ils ne correspondent pas
à sa philosophie de l'Histoire, dans sa quête d'informations.
Il n'écrit qu'en fonction de son objectif : faire preuve
d'un semblant de bon sens et d'impartialité en nous désignant
encore d'un doigt accusateur et nous condamner. Seules les scènes
de liesses d'un peuple algérien, qui ne sait pas ce qui l'attend,
ont l'honneur de la fin de son document.
Une fois de plus, sous les aspects
agréables et documentés de la brochure, la jeunesse
française risque de se tromper de mémoire. Celle
de Benjamin Stora n'est pas la nôtre, celle des Pieds-Noirs
à qui le pouvoir gaulliste a menti. Cinquante années
vont marquer la fin de la présence française en
Algérie, mais contrairement aux rapports entre la France
et l'Allemagne qui ont permis à nos deux peuples de se
réconcilier, quinze années après la deuxième
guerre mondiale, il y a des hommes dans notre pays, adoubés
par le pouvoir algérien, qui souhaitent maintenir entre
les deux rives de la Méditerranée une tension nauséabonde
et impropre. Il y a malheureusement des personnages, en France,
qui soutiennent l'Algérie de Bouteflika, son idée
de repentance et la criminalisation du colonialisme. Devrons-nous
supporter encore longtemps ce déshonneur ? Thierry
Rolando, président national du Cercle algérianiste,
a eu raison de rappeler que ce personnage n'est pas VIP dans nos
associations.
Robert Charles Puig / octobre 2010
PS :
Non, je n'ai pas acheté le livre, il fait trop mal à la Vérité.