36 /
France Souviens-toi
de mars 1962
C’est bientôt ! Cela fera cinquante
années que nous luttons pour que la vérité sur ce mois de mars 1962 éclate au
grand jour et il est impossible de tolérer qu’une cérémonie quelconque vienne
ajouter l’horreur à cette tragédie, tant que le crime d’Etat qui a provoqué
tant et tant de victimes ne sera pas reconnu. Il y a plein de morts qui réclament
justice : Ceux du Bled, Européens et Arabes ; ceux du 26 mars ;
ceux du 5 juillet et les musulmans, Harkis ou Supplétifs de l’armée, fidèles à
la République française, qui furent abandonnés aux douk-douks des terroristes
du FLN. Ce mois de mars attise les polémiques, les rancunes et la hargne
aveugle d’associations vengeresses qui adhèrent à la soumission, la lâcheté, au
rejet de l’honneur. Il est la preuve que de nombreux parlementaires de cette
dite République jouent le jeu de l’hypocrisie et de
l’effacement de la mémoire. Droite molle ou Gauche multiple, notre colère leur
pèse. Ils en ont honte et ne souhaitent que notre disparition. Ce mois de mars là,
ils veulent par veulerie le camoufler derrière une cérémonie, sans se douter
qu’il est inscrit dans leurs mémoires comme une remontrance. C’est l’œil de Caïn
qui les poursuit, juge le poids de leur avilissement. Mars est l’accusateur de
leur indignité, leur bassesse, leur veulerie à ne pas admettre la faute, la
très grande faute de ce temps de souffrance et de drame.
Bien entendu, on peut imaginer que dans la
France profonde, la guerre d’Algérie a provoqué des rejets, des regrets à
laisser partir des jeunes pour une province lointaine mal connue, sinon ignorée
de nombreux Métropolitains. On peut même imaginer que lorsqu’un village accepte
de poser une plaque du 19 mars au fronton de sa mairie ou de son église, c’est
parce que les jeunes partis « à la guerre » représentaient des bras
en moins pour les usines ou les champs. Cette plaque finalement pouvait avoir
un sens : celui du retour des fils dans leurs familles, celui de blessés
en moins, de morts en moins mais… pourquoi alors donner une orientation aussi
fausse à ce 19 mars ? Pourquoi une association d’anciens combattants, la
FNACA, veut-elle dans un esprit mensonger transformer ce jour de deuil en jour
de liesse importun, indécent et indigne de notre pays ? Pourquoi ensuite,
tant de députés de tous les bords, des ministres, des maires acceptent-ils ce
lynchage de notre mémoire ?
Contrairement
aux élucubrations, aux propos malfaisants, nauséabonds de la FNACA, de nombreux
jeunes métropolitains sont partis pour dix huit, vingt quatre ou trente quatre
mois en Algérie, parce que c’était une province française qu’il fallait la défendre
contre le terrorisme. Il y avait des civils tués, assassinés. Ces appelés, et
j’en ai connu plus d’un, faisaient simplement ce pourquoi ils avaient le devoir
de répondre : défendre une partie du territoire en faisant le service
militaire. Partir, c’était des bras en moins pour aider à la ferme, soutenir la
famille par un travail… pourtant, ils partaient, parce que c’était dans l’ordre
des choses : Les obligations du citoyen à la nation. Pendant mon temps
d’armée, j’ai croisé, connu des appelés. Ils ne me reprochaient rien. Plus
tard, j’en ai retrouvés. Ils avaient fait leur devoir, et si je devinais un
regret dans leurs yeux ou leurs propos, c’était pour avouer qu’ils n’avaient
pas compris cet abandon de l’Algérie, ce conflit pour rien entre 1954 et 62, en
laissant des morts et des disparus sans sépulture. Peut-être certains donnent-ils
un sens à cette plaque, mais certainement pas la définition de « Fin de guerre »
donnée par la FNACA !
Souvent,
c’est à « la quille » qu’ils ont choisi une association d’anciens
combattants, sans arrière pensée communisante, sans extrémisme politique,
simplement parce qu’ils étaient des anciens combattants. Ils n’avaient ni haine
ni rancune contre ce temps d’armée, cette Algérie et les Pieds-Noirs. J’ai un
jour reçu une lettre d’un ancien d’Algérie, Français. Il était inscrit à la
FNACA mais ne comprenait pas les actions de cette association, son exigence à
souhaiter le 19 mars comme date de fin du conflit et qu’une inscription indique
sur la plaque : « Fin de la guerre d’Algérie ! »
Sans refaire l’histoire tragique de cette
période, que s’est-il passé après les accords « déviants » et unilatéraux
de De Gaulle, le 19 mars 1962 ? Nous ne l’ignorons pas : Des tueries !
Des morts assassinés. Des Européens, des Arabes, des Chrétiens et des
Musulmans. Tous ceux qui ont cru à la parole du De Gaulle en 1958, sans y
deviner le MENSONGE ! Puis il y a eu le massacre des harkis et des
Supplétifs de l’armée française, abandonnés au jour de l’indépendance aux
bourreaux FLN. Des femmes, des enfants, des hommes innocents d’avoir cru en la
Nation française ! Des torturés, des brûlés vifs, des égorgés !
Voilà pourquoi le 19 mars ne peut pas être un jour de cérémonie reconnu par les
Français. C’est un jour de honte. Le
début d’exactions et de meurtres qui dureront plusieurs mois sans que
l’Exécutif parisien et les divers gouvernements qui suivirent, ceux de la
Droite molle ou de la Gauche multiple, ne se sentent concernés. Au contraire,
on voit fleurir ces plaques dans les villes, on constate combien tous ces
personnages élus acceptent sans broncher cette traitrise, comme pour plaire à
l’Algérie FLN, comme si, par cette acceptation, ils pactisaient avec le mal et
s’inclinaient piteusement, sans le prononcer, au désir de repentance des
terroristes qui gouvernent la terre d’Algérie. Cette attitude sournoise, ce
besoin grotesque d’étouffer la vérité au nom d’un complexe du colonialisme
devenu chez eux une altération du cerveau, laisse à penser que cela cache un
« contrat », un vieux pacte secret tant avec Ben Bella, soutenu
financièrement plusieurs années par De Gaulle, qu’avec Boumediene et
Bouteflika. Je me pose d’ailleurs aujourd’hui cette question : Pourquoi le
gouvernement français et son Président mettent-ils tant de temps à réagir à la
situation actuelle de l’Algérie ? Pourquoi ce black-out, ce mutisme d’État
face aux événements qui éclatent à Alger et d’autres villes ? Que cache ce
silence, cette gêne à donner un point de vue ? Quelles connivences
anciennes, inavouables, lient nos gouvernants au FLN, lorsque l’on sait que le
gouvernement bloque, pour longtemps encore, les archives de cette époque ?
Est-ce
pour cette raison inconnue que la FNACA, cinquante ans après 1962, peut encore
dénigrer ce passé avec la bénédiction soufrée de la Droite molle et de la
gauche multiple ? Que représente dans le jeu de nos politiciens cette
association proche du parti communiste et qui exige de promouvoir ce jour
douloureux et inadmissible du 19 mars 1962, en date de commémoration ?
Elle a eu l’audace d’affirmer dans des écrits repris par Stora – un
surexcité anti Pied-Noir - que les militaires en Algérie étaient buveurs,
craintifs, apeurés par ce conflit. Elle ment et oublie les actes de bravoures,
les morts au combat, les Héros de ce temps de guerre. Elle reste oublieuse et
inconsciente des atrocités qui ont suivi cette date ! Je suis sûr que de
nombreux adhérents de la FNACA ne se sentent pas l’âme d’un collaborateur
stalinien et qu’ils doivent être scandalisés par cette propagande traîtresse.
Même si
de ma part il y a redite, permettez-moi de rappeler ces quelques lignes du
Président Jean-Marie Avelin, tirées de la lettre de VÉRITAS, numéro 150, du 15
février 2011.
« Qu’a marqué en réalité, le 19 mars 1962 ? Le
début de massacres innommables, de boucheries perpétrées avec une bestialité
féroce, avec une inhumanité dont la cruauté ne peut-être décrite parce qu’il
n’y a pas de mots pour la qualifier… »
Il n’y a rien à ajouter à ces propos, ce cri ! Pourtant, j’entends dire qu’un des pairs de cette association pourrait devenir Secrétaire aux Anciens Combattants. Quelle humiliation pour nous, pour tous les Français ! Cette mesure prouve pleinement que la Nation a besoin d’un grand changement. Un VRAI ! Que ce panier à crabe où se complaisent trop d’élus acceptant dans leurs fiefs cette plaque absurde, insensée, n’ont plus rien à attendre de mon bulletin de vote. Charles Puig / février 2011
|