37 / France…                                                    « … scandalisée par l’usage éhonté de la force… »

Belle phrase. La France outrée, indignée, offusquée. Comme j’aurai souhaité entendre ou lire ces mots il y a un demi-siècle. Comme la cicatrise que j’ai à l’âme serait beaucoup plus  apaisée depuis tant de temps. Mais non. A l’époque, pas de regret, de mea-culpa, de doigts que l’on se mord pour cause d’acte criminel autorisé par l’Exécutif français face à son peuple.

En ce temps là, des promesses puis des mensonges, puis Bâb-el-Oued. Un quartier assiégé, soumis à la loi du talion, privé de vivre, du droit à la circulation. Cela a commencé dans ce quartier populaire, par des chars, des avions – des T 6 – faisant feu, pour tuer ! C’était en mars 1962. C’était seulement un début ! Puis il y a eu la tuerie du plateau des Glières. Encore des blessés et des morts, entassés dans les hôpitaux tellement ils étaient nombreux. Plus tard, Oran. La France a-t-elle émis une seule fois un seul mot de regret ? Non. Mille fois NON.

Aujourd’hui, elle s’élève contre des meurtres de civils, contre ces spadassins qui tuent en Lybie. Nous avons eu aussi là-bas, ces outlaws sans loi, tirés des prisons françaises et envoyés en Algérie, encore française, pour emprisonner des civils – Français – pour torturer, pour assassiner : le SAC. C’est le Pouvoir gaulliste, l’Etat français, qui avait décidé de ces actions innommables.

Les temps ont changé mais est-ce que la France ou plutôt les dirigeants qui la composent ont changé ? Ils sont resté toujours aussi timorés, complexés, indécis, poltrons face aux crimes et aux exactions commises depuis des lustres dans ces pays d’Orient. Nous pactisons toujours avec le gouvernement terroriste et le FLN de l’Algérie, dont nous nous gardons bien de décrire ses crimes contre le peuple. Nous montrons du doigt une Tunisie dont les élus français profitaient sans vergogne. Nous réprouvons aujourd’hui les rôles d’un Ben Ali, un Moubarak, un Kadhafi dont notre Exécutif parisien a relui les bottes, il y a peu, dans les jardins de l’Elysée. Est-ce à dire que nous ignorions leurs turpitudes et leurs singeries ? Non. Souvent – des députés, des responsables de la politique nationale – ont accompagné, les yeux fermés les comportements, les souillures des gouvernants de ces pays.

Est-ce pour cela que notre regard, nos avertissements, nos mises en garde, depuis cinquante années contre l’aveuglement et le libéralisme infondé dont ils font preuve les gênent ? Ils savent en France que nous restons vigilants et fiers de notre passé, alors ils nous en veulent, les dirigeants de la Droite molle et de la Gauche multiple. Ils pactisent avec le 19 mars ! D’ailleurs, ils ne sont déjà plus en phase avec le pays, son endettement colossal, la pauvreté de huit millions de Français ni une politique extérieure de grandeur. Ils visent l’échéance de 2012.

Montrons que nous ne les laisserons pas faire. Que nous voulons un pays propre, responsable de sa politique « urbi et orbi ». Pas de gâchis, de Ministère des affaires étrangères qui ne sert à rien ou des ambassadeurs imbus de leurs qualités de représentants de la Nation et qui ne sont que des girouettes prétentieuses et sans envergure, dans un monde qui bouge.

                                                                      Robert Charles Puig / février 2011

Mis en page le 25/02/2011 par RP