65 / Antibes 2011

« En mémoire de… » Ainsi a commencé l’admirable messe du dimanche 4 décembre devant une assemblée émue, nombreuse, pour prier et se rappeler…

Pourquoi commencer ces quelques lignes par ces mots, « En mémoire de… » ?

Parce que ce fut pour tous un instant de recueillement, de communion avec un passé qui nous est refusé depuis cinquante longues années, malgré notre combat pour la reconnaissance de la Vérité, notre Vérité ! Alors, durant cette grande messe, les souvenirs étaient présents : ceux que nous avons laissé là-bas, les morts, les disparus, la mémoire du passé, mais tous avaient comme moi l’envie de dire : le combat continue ! Ne nous laissons pas abattre par les fausses paroles, les appels du pied et les promesses qui vont surgir à l’approche de l’élection présidentielle. Restons clairvoyants dans cet ultime assaut que nous allons mener en 2012, pour qu’enfin notre honneur nous soit rendu à la face du monde. Que les menteurs, les sournois, les faux dévots qui ont prêché le pire de notre vie en Algérie soient enfin désignés et châtiés.

Antibes 2011 des 3, 4, et 5 décembre, a été l’occasion d’un grand rassemblement de la fraternité pied-noire où de nombreuses associations se sont retrouvées sous le parrainage du « Rassemblement National des Français d’Algérie et leurs Amis ». Trois journées de la mémoire, de l’histoire et de la culture, où des artistes peintres et des romanciers, des écrivains, par leurs écrits « racontaient » une vie que nous ne pouvons oublier : celle de l’Algérie française ; celle des malheurs qui se sont abattus sur un peuple n’arrivant pas encore à admettre le mensonge et l’ignominie qui l’a poussé à fuir une terre qu’il avait sorti du néant, pour en faire un monde du vingtième siècle.

Conférences ; projection du film : La valise ou le cercueil ; tables rondes et bien entendu ambiance amicale ou émouvante pour certains, accompagnait la paella ou le couscous, au gout de « là-bas ».

Trois jours qui alliaient la réconciliation d’amitiés que des divergences secouent, avec l’espoir d’une vraie unité de nos associations, pour le futur.

J’ai croisé des amis venus d’Avignon et du nord de la France, Strasbourg, à ces journées ! Tous avec la même volonté d’action, de désir que l’Algérie française sorte de l’ombre où un demi siècle barbare, néfaste, a voulu la renfermer.

Parler de tous, de tout, il faudrait des pages. Alors, simplement quelques lignes pour écrire combien la présence de Jean-Jacques Jordi et de son livre : Un silence d’Etat, étaient attendus. ENFIN un historien, de gauche dit-on, qui écrit à priori sans parti pris, l’histoire de notre destin, de cette horrible fin de l’Algérie française.

Bien entendu, pour certains d’entre nous, il manque des éléments, il manque des chiffres sur les massacres, les disparus, dans son livre et c’est certainement vrai… Personnellement, je retiens une chose, une seule. Ses pages racontent les morts et les disparus, et il est écouté… Il souligne le rôle des gendarmes rendant au FLN les prisonniers européens ; les patrouilles militaires, sous le couvert d’un cessez le feu unilatéral, qui laissent les terroristes kidnapper des civils, et il est entendu.

Sans doute, ne fait-il que répéter ce que nous disons depuis un demi-siècle ; ce que beaucoup ont dénoncé et écrit, comme par exemple Geneviève de Ternant ou le Docteur J.-C Perez, mais J-J Jordi apporte des preuves et des documents administratifs formels, les copies d’archives officielles que les gouvernements successifs de la France nous ont TOUJOURS refusés. C’est pour cela que nous devons le féliciter. Il mentionne les corps des prisonniers exsangues… cobayes humains d’un terrorisme inhumain… les femmes enfermées dans des « camps de repos FLN ». Il écrit aussi : souvent les dirigeants français connaissaient les lieux, les caches où des Européens, des musulmans fidèles à la France se trouvaient… et RIEN n’a été fait pour délivrer ces morts en sursis… au nom d’une «  non ingérence » si parfaitement occultée en Libye et peut-être, en Syrie… pour des « printemps arabes » qui tournent au communautarisme sectaire et à la christianophobie. J-J Jordi a ouvert une nouvelle porte sur la Vérité et cela compte !

Enfin, je veux terminer ces modestes lignes en rappelant la magnifique conférence d’Anne Cazal sur l’Algérie. Une conférence faite avec le cœur, les tripes et l’émotion. C’est une grande dame qui sait parler, évoquer notre Algérie ! Je crois que nous étions tous « en émotion » et chavirés, à l’écoute de ses paroles et ses descriptions de la joie ou du malheur.

C’est debout, à la fin de son exposé, que nous avons applaudi Anne Cazal.

                                                                                  Robert Charles Puig / décembre 2011

 

P.S. Il nous faut maintenant préparer le voyage à Paris en mars 2012. Espérons être nombreux à ce rendez-vous de l’honneur et du souvenir.

Mis en page le 12/12/2011 par RP