77 /                                                                Le Mur : 19 mars 1962 / 19 mars 2012

Il existe, ce Mur, monstrueux ! Un Mur haut et impressionnant, construit sur la haine, le mensonge, la cruauté indigne. Il étouffe la Vérité d’un temps passé, d’une époque effacée. Cela fait cinquante ans qu’il falsifie de sa fausse compassion ce temps de l’Algérie française et l’exode d’un peuple. Ce Mur d’ignominies et de trahison dans sa fausse innocence et sa fourberie immonde ne cherche qu’à nous juger, nous terrasser définitivement, nous éliminer de l’histoire. Depuis le 19 mars 1962, il nous nargue. Réussira-t-il, ce Mur, son insupportable acte délateur ?

Les journaux, les diverses télévisions et les radios en cette année de deuil 2012, nous inondent de faux témoignages, d’images déformées par le spectre du mensonge... France télévision semble tenir la palme de la désinformation et de la propagande FLN. C’est un scandale ! Le Monde, pareil à son passé est une sorte de « canard déchaîné » des intellectuels de gauche et le Figaro n’est plus l’Aurore... Ce journal explique que des Pieds-Noirs sont restés en Algérie, mais rien sur le départ dans des conditions toujours inavouables du plus grand nombre. Un peuple Pied-noir terrorisé par la peur de l’enlèvement, de la torture, du viol. Une situation acceptée par un Exécutif parisien, sur une terre encore française jusqu’à fin juin 1962. Un gouvernement qui laissait faire ces exactions, par le FLN terroriste. Toujours la négation du drame ! Un journaliste odieux dans sa présentation des événements à l’audace du simple d’esprit d’écrire – et il a une publicité médiatique qui le soutient – « Deux cents mille Pieds-Noirs sont restés sur place » Bien entendu, des vieux, sans attache ailleurs, des personnes qui travaillaient et dont les familles étaient parties, et surtout ces minables « pieds-rouges » communistes, venus et repartis très vite entre 1963 et 64.

Qui reste aujourd’hui dans ce pays imprégné d’un fanatisme anti français par la « grâce » de ses dirigeants FLN ? Qui ? Sans doute quelques prêtres aux convictions chrétiennes plus qu’amoindries... La fange de ces ecclésiastiques qui, dans les années de sang, offrirent leur protection aux tueurs algériens, de concert avec les barbouzes gaullistes d’un Etat de non droit français, ni démocrate ni républicain.

Il y a aussi des anonymes qui font la « Une » des médias parce qu’ils parlent d’une armée française tortionnaire et « oublient » dans leurs dénonciations avilissantes un terrorisme effrayant : de jeunes appelés français prisonniers d’un FLN démoniaque. Ils ont été ces militaires, torturés, suppliciés, martyrisés par des bourreaux sans âme. Non ! Il n’y a pas que la France qu’il faut mettre en accusation ! Cependant, à cause de cette propagande criminelle de Français contre des Français, il ne faut pas s’étonner qu’un drapeau brûle, que la Marseillaise soit sifflée, et que des soldats, des parachutistes, soient froidement abattus, au mois de mars 2012, d’une ou plusieurs balles dans la tête !

A travers les médias, tous confondus, ce n’est pas la véritable histoire de l’Algérie française qui est montrée au peuple de France, mais une vision déformée par des films d’une mauvaise propagande FLN et des reportages tronqués et cela, par l’ensemble des chaines de la télévision : Toutes les chaines !

 

Prenons les grands instants de drames du 26 mars et du 5 juillet 1962 : Alger et Oran. Nous n’entendons dans les colloques et les débats que des représentants de cette Algérie actuelle, FLN, toujours autant anti démocratique. Ils viennent librement s’exprimer par l’intermédiaire de nos médias compatissants, ainsi que de faux « dits-philosophes ou des personnages acquis à la rébellion et au massacre des innocents : Les Pieds-Noirs, Français d’Algérie ! Que disent ces personnages de cauchemar ? A Alger, à Oran, il y a eu des « coups de feu » parce que d’une fenêtre, « ON » a tiré... L’OAS a tiré ! Le mot est dit : OAS ! Il explique tout ! Est-ce la raison de tous ces morts, des civils ? De tous ces disparus, des enfants, des femmes, des hommes européens ou des musulmans fidèles à la Patrie ? Ces interviewés de complaisance réfutent la vérité dont parle J.J. Jordi : « Les archives montrent qu’il n’y a pas eu de provocation OAS et que les tirailleurs du 4 ième RT avaient l’autorisation de tirer* » De tuer !

C’est l’inverse que présentent ces tristes menteurs, ces horribles fossoyeurs drapés dans une conviction barbare, désespérante... à vomir, en affirmant que l’OAS est responsable de ces tragédies ! !

Le Mur ? Il existe depuis un demi-siècle. Au fil des ans il n’a pas perdu de sa superbe et de sa haine. Il veut nous bâillonner, nous étouffer sous des tonnes d’hypocrisie et de tromperies, mais il sait ! Il sait qu’un jour une faille apparaîtra dans l’épaisseur de sa construction et qu’enfin le peuple de France saura !

Il m’était venu innocemment à l’esprit que cette année 2012 serait enfin celle de la vérité. Je me suis trompé ! Ce temps n’est pas encore arrivé. Les hommes politiques, des élus de tous bords, trouvent dans le « 19 mars » de quoi alimenter les urnes de bulletins de votes reconnaissants... Les médias ? Ils sont en majorité imprégnés d’un endoctrinement tendancieux, hypocrite et de contrevérités méphitiques. Ils portent en eux cette odeur puante et fétide dont ils habillent leurs reportages.

 

Le Mur ? Je me suis demandé si notre combat doit se poursuivre. S’il n’est pas l’heure de baisser la garde, de nous laisser engluer, paralyser par la tromperie puissante de ce monde de la politique du mensonge ; celui d’un journalisme fourbe et arrogant, sempiternellement ancré dans un gâtisme, une veulerie mortifiante et vexatoire, tant il met de conviction à prêcher la défaite, la déroute, la désillusion de la Nation et de la mémoire de notre passé.

Le Mur ? Ces mots entendus, ces images visionnées, les incantations des uns et des autres, ces mélopées asphyxiantes, glorifiant le faux, l’inauthentique, m’embrasent au contraire d’une volonté régénérée, d’une exaltation enflammée ! Amis et compatriotes Pieds-noirs, le combat doit se poursuivre. Nous devons malgré le Mur, dénoncer les inaptes, les incompétents et ceux de notre bord qui ont abandonné l’honneur pour la compromission. Personnellement je me dis que si ce n’est pas aujourd’hui, cinquante ans après l’exode que la vérité éclate, un jour viendra et le peuple de France apprendra l’authenticité de nos actions et la tragédie d’une indépendance offerte au FLN terroriste : des conditions contestables et catastrophiques décidées par le gaullisme d’époque, avec l’appui de mouvances opaques, de partis politiques félons et perfides et de représentants d’une chrétienté dé- christianisée.

 

J’en suis persuadé ! Si demain la France élimine le communautarisme rampant qui la mine ; si demain l’ordre et la démocratie s’appliquent sans contestation, hors d’un socialisme obsolète et d’un communisme moribond, inféodé au temps de la troisième République, alors nous retrouverons notre honneur. Les rues, les places du « 19 mars » seront débaptisées et le pont Bayard, à Toulouse retrouvera son nom ! Il n’y aura plus de colloques FLN à Nîmes, à Evian, de conférences « Droit de l’homme » sectaires et méprisables à Paris et à Nice.

Nous pourrons alors espérer que nos ancêtres, là-bas, dans les cimetières, trouvent enfin la paix qu’ils méritent !

Personnellement dans le kaléidoscope de mes souvenirs, je retrouverai un soleil sans tâche de sang, une mer qui ne soit plus celle de l’exode. Je reconstruirai le temps d’un autre temps, sans nostalgie mais avec la fierté d’avoir vécu ce temps, avec mes souvenirs d’une jeunesse lointaine... Je me souviendrai avec un bonheur certain, parce que cela faisait partie de cette existence ancienne, de mon admiration, entre autre pour la peinture des peintres orientalistes et de la musique : les grands classiques qui enflammèrent mon âme. Je retrouverai avec un plaisir nouveau mes airs d’opéra et mes extraits de concerts préférés : Debussy, Ravel, Wagner ou Tchaïkovski... Les orgues de Bach  « Toccata en ré mineur... et ses préludes et fugues ! », Stravinsky, Moussorgski, Borodine et son impressionnante symphonie  « Dans les steppes de l’Asie Centrale... ». Puis le jazz ! Surtout le jazz, devrais-je dire. Il imprégna de rythmes et de sonorités diverses mes jours et mes nuits : Count Basie, Duke Ellington, Lionel Hampton et son inoubliable « Stardust », Sydney Bechet et la mythique musique de « Petite fleur », Louis Armstrong, le plus grand parmi les grands, aux mille titres depuis les années 1920, et combien d’autres immenses artistes...

C’était toute une envie de vivre, dans les méandres des événements dramatiques.

Le Mur ? Il est toujours là, mais j’espère qu’un jour il s’effondrera. Alors, je pourrais remettre des couleurs sur mes souvenirs et renouer un vrai dialogue avec cette France que j’aime, que nous aimons tous, j’en suis certain. Une France qui ne nous comprend pas depuis cinquante ans et qui, peut-être, nous comprendra... ENFIN !

                                                                                 Robert Charles Puig / mars 2012

* Hors série / Histoire / Nice-Matin / Var-Matin / Les Pieds-noirs / mars 2012 / p. 16

Mis en page le 19/03/2012 par RP