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Lorsque le livre de J-J Jordi « Un silence d’Etat » est paru, avec si peu de publicité, j’ai écrit au « Figaro » et au « Monde » pour leur demander pourquoi, dans leurs rubriques littéraires, aucune mention n’était faite de son ouvrage. Seul le « Figaro » m’a fait une réponse façon... « Botter en touche » et du style : « Je fais suivre... »

A l’évidence, le « Monde » ne répond pas aux courriers qui gênent. J’attends toujours une réponse... mais, est-ce étonnant ?

Toujours « tiré » du livre de J-J Jordi, cette information aberrante sur le comportement de nos autorités politiques. En deux lignes : lorsque la France a signé la convention internationale sur les « Disparus », elle n’a pas intégré ceux d’Algérie dans la dite convention. Pourquoi ? Pour faire une fois de plus « plaisir » à l’Algérie ? Par réaction, j’ai écrit à trois députés de la majorité actuelle : M. Lionel Luca, Eric Ciotti et Christian Jacob. J’ai reçu une réponse de Lionel Luca que j’ai eu l’occasion de remercier. Dans sa lettre, il indique regretter l’attitude de la France sur ce sujet. Des deux autres députés, M. Ciotti et Jacob ? RIEN ! Comme si certaines questions importantes et graves ne font pas leur affaire.

A l’évidence, les Pieds-noirs, leurs problèmes, ce n’est pas d’actualité, ce n’est plus d’actualité, et il faut enterrer cette période. Par contre, le laisser-aller dans les banlieues, le communautarisme, les exigences d’un djihad, il faut laisser faire ; accepter les prières dans les rues ; participer aux financements des mosquées et faire manger à la France entière de la viande halal... Bientôt, cirer les babouches des cinq ou six millions de musulmans du pays ! Quel pourcentage de la population représentent-ils ? Environ sept à huit pour cent, et on leur fait des simagrées et des courbettes ! Mais, il me vient bêtement à l’esprit cette question, que beaucoup jugeront « idiote » : Quel pourcentage de la population, en Algérie,  les Européens représentaient-ils en 1962 ? Dix à douze pour cent !

A l’évidence, a-t-on tenu compte de ce pourcentage dans les tristes et minables accords d’Evian ? A-t-on demandé leur avis à ces Français ? Non. Je mets donc sur ce fameux complexe des colonies l’attitude de nos dirigeants d’aujourd’hui. Ils sont atteints du syndrome de Stockholm et s’inclinent devant le communautarisme radical et dangereux qui s’attaque à la jeunesse des banlieues. En effet, a-t-on interdit en France les chansons de rappeurs désobligeantes et insultantes du style «  Je n.... la France ! ». Jamais ! Quant au Ministre de la Culture, si prompt à interdire un hommage à Céline, il ne dit rien, n’interdit rien. Quid de la burqa ? Une loi la condamne, mais il y en a...

A l’évidence, jusqu’à présent, nos dirigeants ont baissé le pantalon devant l’Orient et ses sbires, importés pour fomenter des vocations de tueurs comme à Toulouse et Montauban. Qu’ont-ils compris de la Tunisie ? Qu’ont-ils été faire en Libye ? Une aide « humani-fer ! » d’armes, de munitions et l’envoi de commandos anglo-français qui n’ont réussi qu’une chose : mettre au pourvoir des islamistes. La même option est prévue en Syrie pour soumettre le pays au Qatar et à l’Arabie Saoudite...

En attendant, des rebelles armés par ces pays, lors de la guérilla libyenne, se répandent au Sahel et au Sahara !

Mais, retournons en arrière, lorsque le gaullisme a bradé, offert l’Algérie et le Sahara au FLN, en abandonnant les « Hommes bleus » : les Touaregs. Ils formaient une ethnie à part, musulmane sans doute, mais d’une race et d’une culture différente. Nous les avons livrés aux serres d’un Ben Bella. Il ne faut donc pas s’étonner si ce peuple s’est tourné vers la rébellion puis le terrorisme. A qui la faute ? Au refus du gouvernement gaulliste de les intégrer à la concertation catastrophique des accords d’Evian ; à la lâcheté de nos dirigeants à les considérer comme un peuple, avec son identité propre ! Nous sommes donc en partie responsables de la situation actuelle, de cette partition qui se dessine entre le Mali, le Burkina et l’Algérie et nous ne devons nous en prendre qu’à notre bêtise d’avoir six otages prisonniers, sur ce vaste territoire de dunes et de pierres.

A l’évidence, il y a cinquante ans, nous avions avec les Touaregs une relation d’estime et de respect. Nous récoltons aujourd’hui le fruit maléfique du 19 mars 1962 et le refus du pouvoir gaulliste d’accepter à la table de négociations d’Evian d’autres sensibilités que le FLN. Demain le Sahara risque de rentrer dans une zone de turbulence inquiétante ; une guerre entre les différents mouvements nationalistes et salafistes.

Pauvre Sahara et quel destin pour nos otages ?

                                                                      Robert Charles Puig / avril 2012

Mis en page le 05/04/2012 par RP