84 / La Divine Comédie

Ce n’est pas celle de Dante et pourtant, elle lui ressemble. Ils étaient neuf contre un seul. Neuf, plus la part importante des journalistes qui ont quitté le bateau du « sarkozysme », comme les rats sautent à la mer avant que le navire sombre ; puis les syndicats, virulents, agressifs bien que ne représentant qu’une infime partie des travailleurs, accompagnés d’une part des députés UMP chiraquiens et centristes, désavouant les options droitières de Nicolas Sarkozy. Ils étaient neuf (9) comme les cercles de l’enfer de la divine Comédie de Dante qu’il nous faudra franchir après avoir subi les supplices infligés aux damnés tout au long de ce quinquennat, avant d’atteindre en 2017 le temps d’un nouveau réveil national.

Du tourbillon redouté du détroit de Messine en Charybde, au récif de Scylla, nous avons quitté un mal pour un autre, bien pire. Je sais bien que Nicolas Sarkozy n’était pas dans notre cœur. Je l’ai dit. De ce fait, il ne peut être question de reprocher aux Pieds-noirs leurs choix, guidés par les souvenirs, des blessures, la honte d’un pouvoir gaulliste contre nous, contre notre passé et notre autre vie « là-bas ». Certains ont choisi l’abstention ou le bulletin blanc. D’autres de se fourvoyer dans le mauvais choix, en se laissant tenter par Hollande et sa gauche sectaire et perfide. Enfin, il y a eu le dernier choix, le mien, pour éviter le communautarisme, les mosquées, la viande halal ; pour ne pas voir le FLN défiler au 14 juillet ou relancer les cérémonies du 19 mars. Mais le sort en est jeté. Le résultat est là. A nous de réagir et de faire face à ce nouveau chapitre de notre combat contre l’oubli, pour l’honneur ! Finalement, a-t-on compté dans cette défaite ? Même pas. La France des gauches multiples et d’une partie de l’UMP voulaient la tête du Président de la République. Ils l’ont !

Dés demain, les eupatrides du nouveau pouvoir vont se partager les places dorées de la gouvernance du pays. Ils vont gérer, mais comment ? La nouvelle oligarchie avec ses quelques caciques n’a jamais évoqué la crise, le déficit gargantuesque de nos finances. Alors ? Que va-t-elle imaginer, sinon des impôts, des taxes et nos désillusions. La nouvelle France sera boiteuse, comme le reste de l’Europe avec la crise, et pour la remettre sur le droit chemin, il faudra le talent d’un spécialiste de la podiatrie... Quand ? La cinquième République bascule à gauche avec un point d’interrogation pour le futur... les Verts si rouges, la gauche de Mélenchon si révolutionnaire, maoïste ou même pire comme cette Corée du Nord, avec ses habitants esclaves d’un pouvoir fou et soumis à une propagande digne d’un Ubu Roi !

Notre choix était-il difficile entre un Sarkozy qui nous a longtemps méprisés et un Hollande qui veut nous éliminer ? N’était-il pas Hollande, du côté de Ben Bella, contre nos valeurs ? N’allait-il pas « chercher » ses voix auprès de Bouteflika, dans une Algérie terroriste qui vit sa mutation islamiste, comme la Tunisie, l’Egypte, la Libye de BHL rentrée dans l’obscurantisme d’un islam radical ? N’est-il pas, ce nouveau Président, partisan de toutes ces philosophies et ces théories qui veulent perdre l’humain dans ses gènes et délayer le pays dans le relativisme qui renie les valeurs fondamentales de l’Etat-Nation ?

France de gauche ou pauvre France ? Cette nouvelle France sera imprégnée de cette rémanence persistante qui nous renvoie au temps du front populaire de 1939 ! De ce fait, nous allons avoir du pain sur la planche ! En vérité, notre lutte va être plus dure, plus âpre et sans contrepartie : une nécessité pour que nos enfants, nos petits enfants se sentent comme nous – malgré les vicissitudes et la victimisation bornée qui nous condamnent toujours – fiers d’être Français.

En vérité, nous allons traverser, durant cinq ans, les neuf cercles de l’enfer de Dante. Il nous faudra du courage. Il nous faudra de la volonté. Nous aurons l’un et l’autre. J’en suis sûr, parce que nous sommes condamnés au défi qui se présente à nous. Il sera plus difficile mais pas insurmontable si nous restons unis. UNIS ! Unis dans une opposition qui veut une autre France du droit, de l’ordre, du devoir, dans une Europe chrétienne et surtout, qui veut cette vérité de notre Histoire pied-noir, que la Nation socialo-gaulliste refuse toujours d’admettre.

En attendant, permettez-moi, parents et amis (ies), compatriotes connus ou inconnus, cette confidence. Lorsque j’ai commencé à écrire mes chroniques en modeste scribe, je ne pensais jamais atteindre ce nombre : 84. Les événements s’y prêtaient, mais le résultat est là, comme un coup de bâton dans l’eau qui ne sert à rien. A rien ? Demain, les législatives ! Nous verrons si les Français, avec nous, savent relever la tête !

Quant à moi, sans doute écrirai-je... encore ?

 

                                                                      Robert Charles Puig / 6 mai 2012

Mis en page le 06/05/2012 par RP