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OCT / TORRENT DE BOUE SOCIALISTE
Il y a
cinquante ans je débarquais sur le sol de France. J’avais quitté ma terre
natale, l’Algérie et je faisais mes premiers véritables pas en Métropole. Sans
doute comme moi, ceux qui sont arrivés de « là-bas » connaissent bien
la suite... même ceux qui pouvaient prétendre à un reclassement dans une administration
et que l’Etat envoyait dans les zones les plus déshéritées, les plus minables
très souvent, comme pour se débarrasser des nouveaux arrivants... Mais il y avait
aussi ceux qui avaient tout perdu et qui étaient comme des âmes en peine dans
des villes qu’ils ne connaissaient pas, souvent éloignés de leurs familles, de
leurs amis et qui se demandaient ce que le futur leur réservait... Alors, il a
fallu s’adapter après l’exode... après que très souvent les nouveaux émigrants aient
attendu longtemps un bateau, un avion payé de leurs poches pour fuir le mal,
l’assassinat parrainé par le gaullisme, comme au 26 mars ou au 5 juillet 1962. J’étais,
nous étions donc en France et nous ne trouvions aucun signe d’amitiés dans les
hurlements des dockers qui nous conspuaient après avoir laissé les bateaux hors
des eaux territoriales plus longtemps que prévu, par haine de nous, par bêtise,
par fanatisme stalinien. Ils n’ont pas été les seuls... Le gouvernement
gaulliste avait aussi refusé à la Marine Nationale et à d’autres nations amies
le droit de rapatrier des enfants, des femmes, des hommes désespérés de laisser
une vie derrière eux, pour ne pas mourir sous le douk-douk FLN.
Il y a
cinquante ans, je débarquais et déjà le premier affront fut d’entendre le maire
de Marseille dire à l’Assemblée Nationale qu’il fallait nous renvoyer au pays
de nos ancêtres... sans que personne ne se rendre compte que souvent cela
faisait deux, trois, quatre générations que nos ancêtres étaient des Français
d’Algérie ! Qui n’a pas entendu dire que nous faisions augmenter le prix
des loyers... que nous prenions le travail des Métropolitains... que nous n’avions
pas de place, en France. Ils étaient ingrats ces Français de France et ils
oubliaient nos sacrifices durant deux guerres pour qu’ils ne deviennent pas
nazis. Pourtant c’est nous qui étions traités de raciste, de fascistes.
Il y a cinquante ans je débarquais tandis que des
combattants qui avaient défendu l’honneur de la Nation en Algérie contre des
criminels étaient renvoyés « là-bas » pour être assassinés : les
Harkis ! Quelle triste histoire de France ! Je me demande si ce n’est
pas la principale raison qui incite les gouvernements successifs du pays à
occulter cette période des livres d’école. Je me demande si tous ces
politiciens, même ceux qui sont de gauche, n’ont pas un sentiment de honte qui
les poursuit, à évoquer ce temps de la tragédie.
Aujourd’hui ai-je tout faux, suis-je trop rancunier à
toujours m’élever contre l’imposture gaulliste et l’étouffement de mon histoire
qui est celle de la France ? Pour certains je suis sans doute de
« mauvaise foi. » Peut-être... C’est évident, les partis politiques
pensent à nous, les Pieds-noirs... En général au moment d’élections. Ils nous
font des promesses, comptent sur notre bulletin de vote et... nous oublient.
Plus rien à attendre de positif jusqu’aux prochaines élections. Pourtant je
l’avoue. Sarkozy semblait animer la France d’un souffle nouveau... avant 2007.
Je croyais trouver dans le personnage un homme nouveau. Alors j’ai adhéré à son
mouvement... Changement ! Rupture !
J’y ai cru
jusqu’à l’affront de la stèle des héros de l’Algérie française à Marignane. Une
stèle enlevée au petit jour sous la pression du clan socialiste de la mairie et
des avocats d’un dénommé Gavouri, anti P-N. J’ai
écris au Président. J’attendais une saine réaction et je n’ai eu que quelques
lignes m’indiquant que... « La justice s’occupe de l’affaire... » A cette vaine
réponse ma réaction a suivi par courrier tournant : l’Elysée a reçu ma carte
d’adhérent « innocent » en petits morceaux... Des amis m’en avaient
averti mais têtu, je croyais, dur comme fer, être dans le vrai avec en tête ...
changement... rupture... J’avais eu tout faux comme depuis cinquante ans. Je n’avais
pas voulu les croire ses amis, mais c’était évident que le monde politique s’il
n’est pas de gauche ou d’extrême gauche c'est-à-dire contre notre passé, reste gaulliste
et humano-socialisant comme depuis 1945 ou chiraquien et pro Bouteflika mais si
peu sarkozyste. Un Président téléguidé par les
courants d’un centre mou et franc-maçon qui lui impose ses directives, avec tous les défauts que portent les doctrines politiques obsolètes
et anti France que nous subissons. Après le « Je vous ai compris »,
d’un général menteur, quelques décennies plus tard je l’avais encore « in
the baba » avec un Nicolas Sarkozy peu conforme à ce que j’en attendais. A
partir de là, et pour éviter tout risque nouveau de me faire avoir une
troisième fois... je ne marchais plus que... le dos au mur.
2012.
Malgré ma déception de l’ère UMP, les nouvelles élections sentent le roussi.
Après le Sénat, la présidentielle se présente tirée par les cheveux pour
Nicolas Sarkozy. Une élection aux forceps. A qui la faute ? Les
Pieds-noirs dans leur immense majorité ne feront pas défaut au Président
sortant, mais ses troupes UMP ruent dans les brancards des institutions avec la
gauche qui a beau jeu, en ne faisant rien, en ne proposant rien sinon des tirs
à vue sur l’homme malade, de ramener le pouvoir suprême dans son camp.
C’est ce
qui s’est passé et c’est ce que nous supportons.
Personnellement,
j’étais déçu de cette droite pusillanime, timorée qui laissait la gauche et ses
suppôts des associations nous critiquer et vouloir à tout prix faire des
Pieds-noirs, les « méchants » en recevant dans leurs réunions, leurs
assemblées, des terroristes algériens. Avec eux, cinquante ans après, ils
continuaient d’effacer notre mémoire et notre passé. Pire que tout, des députés,
ministres UMP baptisaient des places, des rues de ce
triste et abhorré « 19 mars ». Que penser donc de cette droite complexée
par son époque coloniale... ? Elle se ralliait sur ce thème aux pires
allusions de la gauche, aux propos d’un François Hollande allant chercher des
voix en Algérie ; à la Fnaca traître à l’armée
française et la LDH, toujours virulente pour transmettre le mensonge de cette
époque dramatique.
Il me semblait que droite et gauche traditionnelles
étaient mes ennemis, même si la première me paraissait moins agressive que la
seconde, celle qui admettait des drapeaux FLN à ses réunions. C’est pour cela
qu’au mois de mai je n’ai pas eu d’autre choix, malgré ma critique du
« Sortant », que de voter pour lui.
Mon bulletin de vote partit dans l’urne avec son nom
dans l’enveloppe, même si mes doigts me brûlaient un peu de faire ce geste.
J’avoue tout. Ce n’était pas de gaité de cœur – Ah ce cœur ! – que j’accomplissais ce geste, mais l’ombre socialo-communiste était
tout près, à l’affût d’un pouvoir que je devinais pire que celui de l’UMP pour
la France, pour notre histoire commune, pour notre mémoire pied-noir.
Pendant que
mon enveloppe tombait dans l’urne, je revécus dans un flash, toute cette longue
période des cinquante années, en France. Les mensonges qui accompagnèrent notre
exode et notre présence sur ce qui est et reste notre Mère Patrie : un
gaullisme qui occulta de l’histoire nos morts, nos disparus et notre départ de
survivants d’Algérie dans des conditions désespérantes... un gaullisme qui
oublia les Harkis ou exigea qu’un grand nombre de ces héros soient renvoyés en
Algérie se faire assassiner, tandis que ceux que des officiers sauvèrent de la
mort certaine, furent enfermés dans des camps sous barbelés, avec femmes et
enfants d’une façon indigne... un gaullisme méprisable dont les médias et les
hommes politiques ne veulent pas admettre qu’après l’indépendance offerte, il n’avait
plus les faveurs des sondages, ni d’une grande partie du peuple de France,
conscient d’avoir été berné comme nous... un gaullisme de la honte et de la
désertion de 1940... un gaullisme assassin, en 1962.
L’enveloppe
descendait dans l’urne transparente et ma pensée se remémorait cinquante ans d’une
existence bafouée par tant d’élus de la République, au point que je me
demandais si cette « République » était mienne au fil des présidences
qui nous oubliaient ou laissaient faire les saboteurs de notre passé. Qui était
de notre côté ? Qui nous tendait une main amicale ? Ils étaient gaullistes,
donc menteurs, socialistes, communistes ou trotskistes et maintenant ... verts,
mais toujours contre nous. Ils aidèrent les terroristes à nous assassiner par
porteurs de valises interposés, par manifestes souhaitant notre fin, par intellectuels
ou médias à l’esprit fourbe, étriqué et méprisable nous montrant d’un doigt de
mauvais juge.
Mai 2012. Je
ne me suis pas abstenu, je n’ai pas voté blanc, j’ai voté Sarkozy ! Pourtant
que de fois il m’a mis en colère en ne comprenant rien à mon Algérie, en accusant
cette colonisation comme un fléau. Il gagnait pourtant ma voix parce que je
savais bien que François Hollande serait un destructeur forcené de ce que nous
avions construit en cent trente deux ans, là-bas. Combien je regrettais l’attitude
bornée de cette droite UMP et de ce centre mou qui croyaient bien faire en nous
critiquant ! Nous restions pour eux des ultras, des OAS. Plus gaullistes
que jamais, Sénat et Assemblée Nationale refusaient les lois sur les aspects
positifs de la colonisation, plus encore, ils n’ont jamais véritablement
appliqué celles votées contre le port de la burqa, du niqab et des arabes, plus croyants chez nous que chez eux, en concubinages multiples,
n’ont jamais été sanctionnés de ce trouble jeu, sur le dos de la sécurité
sociale et des allocations familiales... C’était la France gaulliste, UMP !
L’enveloppe était au fond de l’urne parmi d’autres,
mais mon bulletin n’a servi à rien. Pourquoi, ai-je pensé ? La réponse est
simple. Si Nicolas Sarkozy n’a pas été réélu, il le doit avant tout à la
« tiédeur » de son propre camp qui déblatéra sur son positionnement
tardif vers une vraie droite. Dans leurs habits de parlementaires
humano-craintifs, ils avaient peur du changement tellement attendu, du pas en
avant qu’il fallait franchir pour redonner à la République sa vraie place, en
éduquant au respect des trois couleurs et à la Marseillaise une jeunesse
désorientée, souvent anti-française... en remettant à l’honneur l’histoire que
certains étouffent par honte paraît-il du passé... celui que je défends !
Si NS n’a pas été réélu, il le doit aux journalistes, suppôts d’une gauche
caviar et formés dans des écoles trotskistes à renier la Nation, saborder
l’Occident chrétien au profit de doctrines mensongères et de contre-vérités, pour
plaire à cette gauche destructive de nos
Une façon
de nous en mettre plein la vue pour que nous ne nous attardions pas sur les
vrais problèmes de la crise financière et économique, sur la dette de l’Etat,
le chômage, les impôts... la montée du communautarisme dans les quartiers.
Mon
bulletin avec d’autres a été dépouillé. La gauche a gagné !
François
Hollande est le nouveau Président. Il applique son programme à la lettre et
fait de nous de futurs indigents. Mais le plus désagréable reste à venir... Cette
boue nauséabonde qui veut nous perdre. Elle vient de commencer à se répandre
avec la reconnaissance du 17 octobre 1961 comme une faute de la France !
Hollande rend hommage au FLN par cette remise en cause de la France. Oublieux
de l’histoire, il ne se rappelle pas que des policiers parisiens étaient
assassinés par le FLN transportant dans la capitale ses méthodes terroristes...
Il n’a pas le souvenir des commissariats protégés pas des sacs de sable pour
éviter les attentats ni que la manifestation était interdite le 17. En
responsabilisant l’Etat, il nous recouvre d’une boue immonde et il nous montre
combien son socialisme est axé contre l’histoire de la Nation. Il nous indique
sa voie, demain : repentance pour Sétif et les événements entre 1954 et
62 ; réconciliation avec l’Algérie de Bouteflika qui obtiendra des
« indemnités » pour la période coloniale... annulation des cérémonies
du 5 décembre mise en place par Jacques Chirac ; réintroduction du 19 mars
dans les événements mémoriaux du pays... La boue socialiste étouffera notre
passé, recouvrira l’Histoire d’immondices ! Pourquoi pas l’interdiction de
déposer une gerbe aux Monuments aux Morts le 26 mars et le 5 juillet ? La
boue toujours ! Pourquoi pas au 14 juillet des troupes FLN défilant à
Paris ? Le passé sera enterré bien plus profondément dans une boue
putride, qu’avec la droite UMP. Cette adoubement du 17 octobre est le premier
signe, la première boue funeste qui occultera de la mémoire nationale les
militaires métropolitains qui ont fait leur service militaire en Algérie ;
ceux qui sont morts pour la Patrie, là-bas ; les disparu entre les griffes
des bourreaux FLN et que des associations comme la Fnaca ou la LDH prennent
pour des « résistants », confondant ceux qui combattirent l’armée
allemande et les terroristes qui assassinèrent des civils européens et arabes. Tout
ce temps doit disparaitre sous une boue pernicieuse et nous, Pieds-noirs qui
nous battons depuis si longtemps pour obtenir la reconnaissance de nos actions
de bâtisseurs, nous serons éliminés par un socialisme plus violent, plus
indigne que la droite gaulliste et chiraquienne qui nous a gouverné avec son
complexe de la colonisation. Vendus aux pays d’Orient qui nourrissent, sous nos
yeux, le djihad international et le terrorisme de leur argent, nous sommes avec
la Nation les perdants du monde de demain si nous ne réagissons pas, et nous
savons que les socialistes ne réagiront pas ! Sans vergogne, ils vont
accentuer leur pression pour que nous disparaissions du paysage de la France, vont
fraterniser ouvertement avec le terrorisme d’hier et laisseront la boue noire,
fanatique d’un salafisme autocratique envahir nos
banlieues et gagner la prochaine bataille de Poitier.
Les mots,
les phrases, les actions des socialistes tendront vers notre effacement total, pour
plaire aux algériens et si Nicolas Sarkozy nous a souvent ignorés, François Hollande
tentera de nous enterrer sous sa boue... s’il le peut !
Seule une union consensuelle des différentes
droites françaises nous sortira de ce torrent de boue socialiste. En sont-elles
capables ?
Robert
Charles PUIG / octobre 2012
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