Mémoire
pied-noir.
2013. Elle est là, présente !
Pourtant, cela fait plus d’un demi-siècle que nos souvenirs, nos voix, notre
passé se trouvent étouffés par un vent contraire, néfaste, de gouvernements
complexés par le temps de la colonisation, les empêchant de regarder ce que
l’Histoire a construit. La preuve ? Cette éradication, cet arasement d’une
épopée. Les mensonges d’Etat ou les non-dits de la honte. Ils planent toujours
sur les 132 ans de présence française en terre maghrébine, sans racine autre que
celle que la mémoire de peuples anciens a gravée, sculptée dans la pierre, par
les vestiges de temples ou de mausolées laissés en héritage.
Cette Mémoire a survécu à l’érosion des
siècles, et ses traces sont toujours présentes.
Puis, il n’y eut plus rien sinon les
barouds, les razzias et l’esclavage.
Puis, il y eut les aventuriers du dix
neuvième siècle. Les conquérants d’une liberté retrouvée et du savoir faire.
Ils arrivèrent pour construire là ou seule l’herbe poussait et où les maladies
endémiques tuaient.
Cette Mémoire, c’est la nôtre ! En
créant un monde nouveau, celui du vingtième siècle, elle s’estimait invincible
mais des forces obscures et traîtresses voulurent la perdre. Elles crurent la
crucifier mais elle est toujours vivante. Elles voulurent l’assassiner mais
elles appréhendèrent à donner le dernier coup de lance. Elles s’en tinrent aux
mensonges mais elles furent si nombreuses à crier « haro » sur
l’Algérie française, que cela faillit marcher.
Cependant, cette Mémoire étouffée par des instances
perfides et malignes ? qu’elles
soient politiques ou médiatiques, de l’Est communiste, de l’Algérie FLN ou de
pays d’Occident pudiquement aveugles ? demeure aujourd’hui comme une braise que la haine et l’arrogance ne peut
éteindre. C’est sans doute une des raisons qui fit que cette Mémoire
discréditée, déconsidérée mais toujours invincible, indestructible, s’est
redressée vivante et fière, après l’Exode de 1962.
Cette Mémoire pied-noir ne pouvait pas
croire aux connivences : « laisser-faire », « laisser
agir », du pouvoir gaulliste en « faveur » des terroristes du
FLN. Ils en profitèrent pour éradiquer d’un sol commun les bâtisseurs d’un
monde moderne et une partie de la population musulmane, croyant en un autre
destin.
Cette Mémoire pied-noir ne comprit pas
qu’il faille l’assassiner en mars et juillet 1962, pour la grandeur d’un
pouvoir parisien menteur !
2013. Notre Mémoire est toujours présente,
insensible aux attaques impies de faux dévots philosophes, aux traquenards de
charognards s’abreuvant aux sources du mal et du mensonge ou se goinfrant d’une
propagande de la déraison à la fois sournoise et matoise.
Bien entendu, cette Mémoire-là, lorsque
l’on a tout perdu, c’est ce qui reste. Une Mémoire qui a « du pain sur la
planche » pour contester les affronts imposés par les déplorables
reconnaissances des dates du 17 octobre 1961 et du 19 mars 1962 par le pouvoir
socialiste. Personnellement, je la sens vibrer, je la sens combative comme au
temps de mes vingt ans. C’est une Mémoire intemporelle parce que de génération
en génération elle se transmet pour qu’un jour, la Vérité qui est nôtre ? la seule vraie ? apparaisse,
éclate et illumine le chemin des générations futures. Est-ce une chimère ?
Robert
Charles PUIG / octobre 2013
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