L’ASSASSIN

 

   Il a déjà donné de nombreux coups de couteau en traître, dans le dos, à une partie du peuple français, celui des départements d’Outre-mer. Il rôde depuis des années, en embuscade et frappe. Souvent par des phrases sibyllines, abstruses ou fuligineuses comme en 1958 au Forum d’Alger. Il discourt et ses contre-sens tuent. Lorsqu’il se tait, ses silences sont les preuves de sa lâcheté, de sa poltronnerie à défendre un honneur perdu, une cause désespérée qui conduisit une partie du peuple patriote à l’Exode ! Heureusement, il reste vivant ce peuple Pied-noir. Il réagit tant qu’il peut, malgré l’étouffement dont il est la victime, parce qu’il veut croire qu’un jour la vérité sur son drame apparaitra au grand jour et fera taire les trublions du mensonge d’Etat.

   L’assassin est toujours là, depuis plus d’un demi-siècle. Il n’est jamais loin du crime à commettre.

   Je me souviens de lui en 1962 lorsqu’il voulut rejeter à la mer ceux qui se croyaient Français ; ceux qui avaient abandonné le berceau de leurs naissances par peur de l’enlèvement ou de l’assassinat, pour rejoindre le ventre de la mère-Patrie : la France ! Ils ne se doutaient pas que l’assassin serait toujours là ; que son couteau sanglant qui avait fait tant de morts en Algérie française continuerait à exiger sa part de sang d’innocents. Un sang que des gens d’un pouvoir menteur s’abstiennent de dénoncer. Un sang qui ne fait pas de l’assassin un coupable, tellement la justice reste aveugle ou complice du crime.

   Un temps, j’ai cru que l’assassin avait fini son œuvre offensante et sanguinaire. Que finalement pour les rapatriés allait venir le temps de la vérité et de la réconciliation qu’ils attendent... attendent depuis si longtemps ! Hélas non ! Ils ont beau donner les preuves de leur tragédie ; évoquer les attentats ; les bombes qui tuaient des civils européens et musulmans fidèles à la France ; les meurtres, les disparus, sous l’œil consentant du pouvoir encore français à mi 1962 et des instances militaires et policières, aux ordres d’un gaullisme triomphant sur un tas de cadavres, rien n’y fait.

   C’est ainsi qu’eurent lieu les massacres du 26 mars 1962 à Alger et du 5 juillet à Oran. C’est ainsi que l’Etat coupable fut déclaré innocent et les victimes fautives !

L’assassin est toujours là, au fil des années. Il est présent dans les entre-lignes des discours politiques des élus. On le retrouve en guet-apens derrière les phrases, les mots qui désignent le tueur FLN innocent et le martyr pied-noir coupable, punissable au fil des échéances politiques de la droite ou de la gauche, au fil du temps de la peur et de l’Exode. Cette partie de l’Histoire de France occultée, falsifiée, interdite ! Pire ! Les quelques héros de ce temps d’une plus grande France sont toujours condamnables, leurs actions répréhensibles, blâmables, mais l’assassin est toujours là, dans la pénombre d’un Etat dit-de-droit ou d’une Nation si peu glorieuse de son passé !

   L’assassin n’a même pas honte de son rôle de criminel. Il agit au grand jour, en bras armé d’une politique sournoise, hypocrite, perfide qui tue par les mots, par les gestes et pas ses décisions néfastes à l’honneur du peuple.

   Il assassine encore et toujours !

   Le temps et des années sont passés... Il est là ! La repentance jamais loin d’être décidée et l’acceptation du crime jamais loin d’être acceptée sous Chirac... Sarkozy... et ses ambassadeurs du déshonneur, de l’infamie !

   Du temps passe encore et encore... mais l’assassin est là, présent, agressif ! Il crache sur les tombes de nos ancêtres et il fait de nous des cibles à abattre en 2014 ! Il semble animé d’une violence encore plus grande que celle des années 1962.

   L’assassin veut, par ses actions, faire du temps de l’Algérie française une non-épopée, une non-tragédie... juste un oubli !

   Pour cela, et parce que des partis politiques sans courage lui ont donné le pouvoir, l’assassin d’aujourd’hui agit sans scrupule, sans honte, effrontément, animé par cet esprit de clan relativiste dont le but est de faire de la France un pays sans frontière ou une non-Nation !

   Pour effacer le temps de la France d’Outre-mer, il décrète le 17 octobre 1961, date de rébellion et d’une manifestation interdire du FLN à Paris, comme journée de cérémonie nationale... Il décide ensuite que le 19 mars 1962, date des accords « déviants » de la France avec le terrorisme algérien sera une journée de commémoration de « fin de guerre » en Algérie !

   Puis l’assassin continue son œuvre de fossoyeur.

   Dans son action destructive de l’Algérie française, des drames, des tragédies d’un passé où les plaies saignent encore et où un sang innocent a du mal à tarir, l’assassin continue son œuvre de croque-mort.

   Il décide qu’au 14 juillet 2014, les troupes FLN, celles du terrorisme qui a tant de morts sur sa conscience défileront, avec le drapeau algérien qui l’a fait « roi » en mai 2012 !

 

Quel juge punira cette forfaiture ?

 

                                                                                  Robert Charles PUIG / juin 2014

 

Mis en page le 10/06/2014 par RP