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IN MEMORIAM —

" A NOS FRERES ORANAIS "

Les mots sont indigents et les larmes futiles

Pour traduire la douleur d’une peine indélébile

Au souvenir poignant de ces martyrs livrés

Sans défense aux tueurs, et de haine, enivrés.

Des scènes dont l’horreur dépassent l’imaginaire

Sont frappées d’interdit au jugement populaire…

Autant les " Droits de l’homme " s’indignent de la torture,

Autant ‘l’ Indifférence " s’abreuve de forfaiture.

Mais les fantômes sont là, ils dénoncent les coupables…

L’opprobre de leur mépris accuse les responsables…

Qu’il est lourd à porter ce nom d’un Général,

Cynique et méprisant, foncièrement immoral,

Obéissant aux " ordres " en vulgaire automate,

Soucieux d’une promotion doublement scélérate…

Qu’elle est lourde à subir la voix de la " Conscience "

Pour ceux qui s’évertuent, vautrés dans l’indécence,

A feindre d’ignorer cette ignoble tuerie

Et font, d’un cœur léger, l’année de l’Algérie…

Qu’elle est lourde de sens cette journée de deuil

Où nos âmes s’inclinent devant tous ces cercueils,

Comptables de ces martyrs, victimes expiatoires,

Nous sommant d’assumer le " Devoir de mémoire "…

Etienne—Pierre MUVIEN