In Memoriam

" Nous, les Patriotes Français de souche nord africaine, aimons trop la France pour permettre à quiconque de l'insulter ou de cracher sur son drapeau pour lequel nous avons versé tant de sang, donné notre jeunesse et la vie de beaucoup des nôtres.

Alors, la France qui a accueilli des étrangers de toutes origines et nationalités, doit être respectée chez elle et ceux qui ne l'aiment pas doivent avoir la décence de ne pas manger son pain et de ne pas cracher dans la soupe qu'elle leur sert.

À bon entendeur salut ! "

Rabah Kheliff

 

 

La voix du Combattant N°1690 Décembre 2003

Le capitaine Rabah Kheliff, patriote et républicain, homme de paix, de fraternité s'est éteint, le 3 novembre, à l'âge de 70 ans, des suites d'une longue maladie. Après une cérémonie à la Mosquée de Lyon, le président de l'Association lyonnaise islamo-française, a été inhumé au nouveau cimetière de Cusset, au sein du carré musulman. Plus de cent cinquante personnes sont venues lui rendre un dernier hommage. Parmi les personnalités présentes : M. Gérard Collomb, maire de Lyon, le sénateur Gilbert Chaproux, M. Dubourdieu, président de la mission interministérielle el aux rapatriés, M. Rivé, directeur de l'ONAC du Rhône, le président général Hugues Dalleau ainsi qu'une quarantaine de membres de l'UNC, le gouverneur militaire de Lyon (représenté), le colonel Aziz Meliani, autre figure emblématique des Français d'Algérie.

Grand ami de l'UNC, Président Fondateur de l'Union Nationale des Anciens Combattants Français Musulmans (UNACFM), le Capitaine (E.R) Rabah Kheliff s'est éteint, le 3 novembre, à la suite d'une longue maladie contre laquelle il luttait depuis quelques années avec l'énergie qu'on lui connaissait. Fils et petit-fils d'anciens combattants français, fidèle entre les fidèles, il avait, dès 1951, décidé de s'engager pour servir sa mère-patrie la France, à laquelle il vouait un attachement indéfectible. Blessé et fait prisonnier à Dien Bien Phu, il rentre en métropole en 1954 et, repart bientôt pour l'Algérie où il servira comme officier jusqu'en 1962.

L'issue du drame algérien constitue pour lui, comme pour beaucoup d'autres, un réel déchirement. Son comportement exceptionnellement courageux, notamment à Oran, en juillet 1962, nécessite son rapatriement sur l'hexagone dans des conditions particulièrement périlleuses.

Soucieux d'aider ses anciens frères d'armes, notamment les harkis, et de préserver leur mémoire, il fonde initialement l'Union Nationale des Anc iens Combattants Français de Confession Islamique qu'il transforme, en 1996, en Association des Anciens Combattants Français Musulmans.

Depuis il ne cesse d'œuvrer pour cette cause à laquelle il se dévoue totalement avec une foi et un dynamisme qui lui valent d'être promu Commandeur de la Légion d'Honneur et de l'Ordre National du Mérite.

L'Union Nationale des Combattants et la Confédération Nationale des Anciens de la Défense perdent aujourd'hui un ami très fidèle. Elles rendent hommage, avec émotion et respect, au Capitaine Rabah Kheliff. Elles s'inclinent devant le grand témoin qu'il a été sous l'uniforme français en Indochine et en Algérie et plus tard comme défenseur de la cause "harkie".

Michel de Muizon

 

 

 

 

L'Algérianiste n°104 Janvier 2004

Notre ami, notre frère, le capitaine Rabah Kheliff est décédé le 3 novembre. Il avait 70 ans. Il était adhérent du Cercle algérianiste de Lyon au titre de président de l'Union Nationale des Anciens Combattants Français Musulmans (U.N.A.C.F.M).

Nous le savions gravement atteint, mais nous espérions tous le voir triompher une fois de plus de l'adversité, comme il l'avait si souvent fait sur les champs de bataille, et en particulier à Dien Bien Phu. Il a été présent jusqu'à son dernier souffle aux côtés de ses frères anciens combattants et harkis qu'il a défendus de toutes ses forces. Il avait tenu à organiser lui-même la journée nationale du 25 septembre à Lyon en hommage à leur tragique destin. Ce fut une réussite mémorable à laquelle, épuisé, il n'avait pu assister, mais sa présence était dans tous les esprits. Il avait réussi à obtenir du président de la République qu'elle soit célébrée tous les ans sur le territoire.

Le 5 juillet 1962 à Oran, seul officier français à enfreindre les ordres prescrits, il fit face à l'A.L.N. avec ses tirailleurs, arrachant des centaines de ses compatriotes pieds-noirs à une mort certaine, s'exposant ainsi aux foudres du général Katz.

Il était commandeur de la Légion d'honneur et de l'Ordre national du mérite.

Profondément croyant, il avait été un des fondateurs de la grande mosquée de Lyon dont il assurait la présidence. Nous garderons en mémoire son imposante silhouette, sa légendaire bonté, sa sagesse, son mépris du danger, son sens du devoir et son patriotisme. C'était un sage, dans toute l'acception du terme.

Rabah Kheliff, nous ne t'oublierons jamais!

À sa veuve, à ses enfants et petits-enfants, nous présentons nos condoléances attristées.

Boris Kan